J'aimerais qu'il soit le monde.
J'aimerais qu'il soit le monde.
Je pourrais voir la couleur de ses yeux, derrière ses lunettes rondes, coulant dans le ciel au-dessus de ma tête comme une pluie qui mouillerait ma nuque. Je pourrais sentir sa chair, frémissante sous mes caresses et chaude comme un soleil, en chatouillant l'herbe rieuse qui plierait sous mes doigts. Je pourrais glisser dans son sang, ardent comme un buisson biblique, en trempant mes mains jusqu'aux poignets, dans une eau claire qui mordrait mes phalanges.
Je m'allonge dans l'herbe comme un dormeur. La pluie tombante alourdit ma raideur. Le froid brillant allume ma pâleur. Aucun point d'eau à l'horizon : mes déceptions redoublent d'ardeur. J'attrape de l'herbe dans un poing qui a la taille d'un cœur.
Il n'est pas le monde : je ne vois pas la couleur de ses yeux, ne sens pas la tendresse de sa chair, et son sang n'est pas une mare.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top