5. Un cadeau...


Alice

Je n'arrivais pas le suivre. Pourquoi se mettait-il à être gentil tout à coup ? Il a dû comprendre que j'avais faim, je ne m'attendais pas à ce qu'il demandât à ce que l'on me préparât ceci. Je n'avais pas vraiment les moyens me permettant d'avoir trois repas dans une journée du coup, je ne mangeais que rarement le matin d'habitude, là, il était midi passé, je n'avais pas vu l'heure passée. En général, je ne prenais que deux repas par jour et je n'étais pas difficile quand il s'agissait de manger. Mon plat préféré était les nouilles, je pouvais en manger tous les jours. Une fille étrange hein ? Ils étaient faciles à préparer sans casse-tête. Ce qui était avantageux pour ma part, moi qui n'ai jamais eu de chez moi.

J'étais fatiguée et je commençais à avoir sommeil. Après le décollage, je n'ai pas mis longtemps à m'endormir laissant Ashton sur son ordinateur. Bien qu'il lançait des petits regards vers le canapé sur lequel j'étais allongé ...

L'appontage de l'appareil secoua légèrement mon corps ce qui me réveilla. J'ai donc suivi Ashton jusqu'à la voiture ou César attendait sagement derrière le volant. Lorsque la voiture s'arrêta, j'entendis un grognement, je me rendis compte alors que j'avais ma tête posée sur l'épaule d'Ashton. Étrangement, je n'ai pas eu le souvenir de m'être endormie.

- César, tu ramènes ma femme à la maison et reviens au bureau toute suite après.

- Bien monsieur...

- Quant à toi, reste bien sagement à la maison. Chuchota Ashton, avant de m'embrasser le front

Gênée, j'arrangeai une mèche rebelle derrière mon oreille. Qu'est-ce qui lui prenait tout à coup ? Un bisou sur le front ? Depuis quand me considérait-il comme étant sa femme ? Je ressassais encore et encore ce changé brusque de tempérament jusqu'à ce que je sois à la maison.

La moitié du temps, je restais cloîtrée dans la chambre, mais quelques fois, j'aimais me promener dans le jardin comme je le faisais maintenant l'air inquiète. Je me demandais, était-ce son nouveau moyen de me torturer ou était-il sincère cette fois-ci ? Non, ce serait une erreur de ma part d'espérer une quelconque sincérité venant de lui.

Je m'ennuyais à regarder ses magazines lorsque j'entendis la voix de Greeicy criant après Noah. Le petit garçon de cinq ans rigolait, amuser par la situation alors que Sky se jeta dans mes bras.

- Noah arrête de courir... Cet enfant va vraiment finir par me rendre dingue.

- Noah a beaucoup d'énergie, je te l'accorde. Mais c'est un petit garçon adorable. Tout comme cette jolie petite princesse.

Sky sourit timidement après que je lui aie fait un bisou. Elle alla dans la salle de jeux rejoindre son frère. Greeicy précisa à sa fille de rester avec son frère pendant que l'on discutait elle et moi. Elle voulait les détails de notre voyage.

- Alors, tu as découvert l'endroit où il voulait t'emmener ?

- Non, mais le connaissant ça n'avait rien à voir avec notre mariage.

- Quand il m'a dit que tu te sentais mal, il avait l'air vraiment très inquiet.

- Maintenant, que tu le dis, je dois dire que je n'ai pas compris sa réaction étant donné que le docteur a dit que je devais simplement me reposer.

- Est-ce le docteur ou mon frère qui te l'a dit directement ?

- Ton frère, je crois. Le docteur m'avait donné un médicament pour dormir.

- Alice, tu sais que tu es comme une sœur pour moi et je t'aime beaucoup. Je te demande juste d'être encore un tout petit peu patiente avec lui. Nous avons beaucoup souffert et mon frère a été le plus affecté. Ça l'a rendu plus dur et plus renfermé. Au fond, c'est quelqu'un de bien.

- Tu le sais bien que ton frère est horrible avec moi. Je ne te cache pas que je le déteste pour toutes les horreurs qu'il me fait vivre...

- Je sais Alice, et j'en suis désolée. Mais je connais mon frère, il peut changer. D'ailleurs, j'ai remarqué qu'il était différent depuis quelques jours.

- Tu as raison.

- Tu l'as remarqué également ?

- Bien sûr. Il est encore plus déplaisant et autoritaire.

- Mais non Alice...

Elle ne pouvait pas être sérieuse, sí ? Son frère m'avait enfermé sans que je ne puisse sortir nulle part. Il me criait dessus et me rappelait tous les jours que ma vie était insignifiante et c'était lui qui déciderait de ce que je méritais. Son comportement était injustifié et je ne disais rien la plupart du temps. Greeicy m'avait raconté des histoires d'eux deux quand ils étaient petits et je ne comprenais pas comme il a pu changer autant. Ashton ne m'avait jamais frappé, mais ses mots faisaient plus mal que tout.

Il rentra à la maison un peu plus tôt que d'habitude sachant que sa sœur et ses neveux étaient à la maison. Nous dînâmes tous ensemble et après leur départ, il s'enferma dans son bureau quelques minutes pour passer quelques appels.

Je venais de sortir de la salle de bain au moment où la porte s'ouvra sur lui.

- Tu peux m'aider s'il te plaît ?

N'ayant pas compris, il me regarda les sourcils arqués. Je lui fis signe alors de m'aider avec mes cheveux qui s'étaient pris dans la fermeture de ma robe de nuit. Ashton dégagea délicatement mes cheveux, les poussant d'un côté. J'allais partir, mais j'ai senti sa main me tirer le bras.

- Donne ton poignet.

Aucune délicatesse cet homme malgré cela, je fis ce qu'il m'a dit. Ashton attacha un joli bracelet à mon poignet. Ébahi par son geste je  ne le quittait pas du regard. Il était simplement trop beau. J'étais quelqu'un de simple, je n'avais jamais eu droit au luxe et cela me convenait. Il a fini par le remarquer, car le bracelet était simple, rien d'extravagant.

- Je peux le changer si tu ne l'aimes pas...

- Quoi ? Non, je... Pourquoi ? Je veux dire, tu ne m'as jamais fait de cadeau avant...

- Tu essayes de me vexer Alice ? Un simple merci aurait suffi...

- Merci

C'était peut-être un de ses gadgets qui lui permettrait de me contrôler. Je ne devrais pas l'accepter. Décidément, quelque chose ne tournait pas rond chez lui parce qu'il aurait du se sentir vexé par ma réponse, mais ce fut tout le contraire. Ashton qui souriait et qui m'offrait un cadeau. Je ne savais pas quoi faire alors je me couchai pendant qu'il alla dans la salle de bain prendre sa douche et se mettre en pyjama. Je ne dormais pas encore quand il se glissa dans le lit, pourtant, il a dû penser le contraire. Précipitamment, je me blottis contre lui. Ce qui le fit sourire.

****************
Ashton

Sentir le corps d'Alice se blottir contre moi m'aurait mis hors de moi avant, mais pour une raison que je ne savais pas j'étais calme, apaisé même. L'idée de lui acheter ce bracelet m'est venu alors que je revenais d'un rendez-vous. Lorsque je l'ai vu, j'ai toute suite pensée à elle. Ce fut comme pour me faire pardonner d'avoir déclenché sa crise de la dernière fois. Lorsque le médecin m'a annoncé qu'elle souffrait de spasmophilie, je me suis senti coupable d'avoir provoqué autant d'anxiété chez elle. Dès lors, j'ai commencé à faire des recherches pour trouver comment l'aider. Le docteur m'a parlé d'une thérapie, mais je ne savais pas encore comment le lui dire. Heureusement qu'elle n'avait pas posé beaucoup de questions à propos des médicaments que je lui faisais prendre. J'espérais que les anxiolytiques l'aideraient et qu'elle n'aurait jamais à découvrir ce que je lui avais fait.

- Ça va ?

- Hum...

- Merci encore pour le bracelet, il est joli

- Tu vois ? Ce n'est pas si difficile.

- Dorénavant, je serai muette comme une tombe. Tu verras.

- Bien sûr que non Alice, tu ne tiendras pas même une minute... Alice... Quoi, ça a déjà commencé ?... Ma chérie

- Non, n'essaye pas de m'avoir comme ça hein. Qu'est-ce que tu crois ? Que je ne peux pas rester sans te parler ? Eh bien, tu te trompes Ashton Scott, je peux très bien t'ignorer...

- Alice...

- Non, non. Laisse-moi finir... Oh non, putain... Ça commence maintenant Ash.

Je la regardais en souriant, une vraie pipelette, je vous jure. Et elle boudait en plus...

Alice me rappelait ma mère et cette image me terrifiait et je détestais ressentir cela. Je n'arrivais pas a la voir autrement, elles ne se ressemblaient pas physiquement mais leur langage était presqu'identique.

Depuis quelques jours, les choses avaient changé à la maison. J'avais réussi à ce qu'Alice ne s'échappait pas quand je rentrais dans une pièce ou de capter son attention quand on dînait ensemble.

Ce matin, j'ai dû partir plus tôt que d'habitude et Alice dormait encore. Je ne l'ai pas réveillé ne sachant pas quoi lui dire. Cette situation était nouvelle pour elle comme pour moi. J'ai pris l'habitude de faire ma vie sans avoir à rendre des comptes ou à m'inquiéter des sentiments des autres que je me sentais bizarre à chaque fois que je devais montrer un peu d'attention à ma propre femme...

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