32. Le bal...
Alice
Ces dernières vingt-quatre heures je n'ai pas eu une minute pour moi. Il fallait que je m'occupe des nouvelles commandes avec Anthony en plus. Nous n'avions échangé des mots que lorsqu'il était nécessaire de le faire. Une fois notre dernière transaction achevée, nous nous installâmes au bord du jet qui était sur le point de quitter la piste.
Cela faisait plusieurs minutes depuis que j'étais allongée, mais je n'arrivais toujours pas à dormir malgré la pilule. Soudainement, je sentis la présence d'Anthony et j'ouvris les yeux en lui demandant ce qu'il voulait avec un regard noir. Subitement il me plaqua contre le canapé, bloquant mes mains au dessus de ma tête.
- Tu tiens tant que ça à mourir abruti ?
- Écoute-moi miss la parfaite dealeuse, tu as peut-être réussi à berner ton frère, mais moi, tu ne m'auras pas une deuxième fois.
- Je ne te croyais pas aussi rancunier Anthony
- Tu ne sais pas de quoi je suis capable
- Par contre j'ai une petite idée de qui tu es
- Qu'est-ce que tu racontes espèce d'idiote ?
- Celui qui se cache derrière ce visage d'assassin
- Ah oui , tu crois ?
Le sourire ridicule d'Anthony s'est éteint aussitôt que je m'emparai subitement de ses lèvres. Comme je m'y attendais, il me repoussa furieusement.
- Qu'est-ce qui te prend putain ?
- Je le savais... Ben voilà... Anthony je connais ton petit secret... Tu-es-gay...
- Ferme la...
- Attend! Tu ne tiens pas à ce qu'on le sache...
Il essuya rageusement sa bouche contre le dos de sa main comme pour faire disparaître mon baiser.
- Voilà pourquoi tu t'es convertis en un parfait petit toutou. Tu es amoureux de Naël... Oh putain !
- Je t'ai dit de la fermer.
- Mon pauvre, sais-tu au moins qu'en plus d'être ton patron ce psychopathe est 100 % hétérosexuel ?
- Tu ne sais pas ce que tu dis...
- Espèce d'imbecile...
- Quoi ? Il ne faut pas avoir honte de dire que tu es dingue de ce monstre qui me sert de demi-frère... C'est logique, c'est pour cette raison que tu me détestes autant ? Tu penses que je t'ai volé ta place...
- Je ne te le répéterai pas Alice putain. T'as intérêt à grader ta gueule bien fermée au lieu de raconter de la merde comme ça crois-moi.
- Je te hais également rassure-toi, c'est si divertissant de te voir subir pour avoir un regard affectueux que tu n'obtiendras probablement jamais...
- Et si on parlait de ton secret à toi... Quoi ? Tu croyais que je suis aussi aveugle que ton frère ?
- Bah tu vois Anthony, ça, ça me regarde...
- Si tu ouvres ta gueule pour lui raconter tes conneries je te ferai vivre un enfer... Alice
- Wouuuh, j'ai peur... Tu as oublié une chose Anthony... Il a dit, et je cite, tu obéiras à toutes mes ordres. Cela dit, j'ai hâte de voir la façon dont tu vas t'y prendre pour me faire vivre cet enfer
Anthony retrouva son siège et je ne l'ai plus entendu jusqu'à l'atterrissage. Et même la encore, il avait vite dégagé du jet que je ne l'ai plus revu pour le restant de la journée.
Il ne restait qu'une heure avant le lancement du bal. Naël avait suivi toutes mes recommandations et on voyait bien la différence par rapport aux années précédentes. Cette touche que j'avais apportée changeait la donne.
En sortant de la salle de bain, je trouvai une très jolie robe de bal, des chaussures, des accessoires et un masque le tout était posé sur mon lit. À côté de tout ça il y avait un petit mot de Naël.
« Pour te remercier de ta loyauté et pour tes bonnes idées. Tous les yeux seront rivés sur toi ce soir... Ne suis-je pas un grand-frère génial ? »
Je levai les yeux au ciel suite à la dernière phrase. En vrai, je n'avais pas envie de participer à cette soirée débile entourée de dealers alors que j'étais forcé de faire la même chose. Je ne voulais pas les côtoyer en dehors des négociations.
Une heure plus tard, les invités arrivaient en masse et ils étaient tous très chic, des hommes, comme des femmes. Naël était très beau dans son costume noir, il a laissé Anthony accueillir les invités pendant que lui, il attendait encore dans son bureau.
J'étais habillé et mes cheveux lisses tombaient sur mes épaules. Le bruit de mes talons résonnait dans ce couloir où je n'avais jamais voulu mettre les pieds. Je poussai brusquement la porte et l'image que j'obtins me fit de la peine pendant un court instant. Un homme était allongé dans un lit les yeux clos. On aurait dit qu'il était mort. C'était donc lui, le connard qui m'avait engendré. Je m'approchai vers lui et soufflai quand je vis bouger ses paupières. J'enlevai alors mon masque.
- Bonsoir... Père
Il ouvra lentement les yeux. Sa mâchoire inférieure se mit alors à trembler lorsque ses yeux rencontrèrent les miens.
- C'est dommage, moi qui croyais que tu étais sourd également. Je suis déçue du fait que tu sois seulement tétraplégique.
Flashback : quelques années plus tôt
Monsieur Horton était un homme exigeant, mais ce n'était pas le pire. Il paraissait que c'était un homme cruel qui frappait ses domestiques y compris sa femme alors qu'ils venaient de se marier. Horton avait dix ans de plus que sa femme et ça ne posait aucun problème, car c'était un homme riche, influent et respecté de la société. Il donnait l'image d'un homme bien en public.
Cela avait commencé quelques mois après leur mariage. La première fois qu'il avait levé la main sur elle c'était parce qu'elle avait refusé d'avoir des relations sexuelles avec lui à cause de ce qu'elle avait vu plus tôt dans la journée, son mari tripotant l'une des jeunes servantes. Elle avait osé demandé des explications au lieu de ça, elle avait reçu des coups. C'était devenu de plus en plus fréquentes. La pauvre Inaya était tellement traumatisée qu'elle ne disait plus rien même quand il le prenait en flagrant délit. Il était parano dès qu'un autre homme approchait sa femme.
Un an plus tard, elle tomba enceinte et accoucha neuf mois plus tard d'un petit garçon. Inaya gardait l'espoir que cet enfant le rendrait heureux et qu'il changerait, mais ce ne fut pas le cas. Horton était devenu pire qu'avant il était agressif même avec le bébé l'accusant d'être un bâtard. Il croyait que sa femme le trompait avec son meilleur ami et pour cela, il l'avait fait assassiner. En grandissant sa haine envers le petit et sa mère devenait plus grande.
Un soir, il était rentré complètement bourré d'une soirée qu'il n'a même pas pu monter dans la chambre et s'est endormi dans le salon. Il s'est réveillé au milieu de la nuit et au lieu de se rendre dans sa chambre, il s'est dirigé vers la chambre de la nounou de son fils. C'était une jeune femme qui venait d'atteindre la vingtaine. Louise était la nièce d'une des plus anciennes domestiques, elle voulait se faire un peu d'argent en travaillant, car elle n'allait pas à la fac par manque de moyens. Ce soir la, Horton était entrée dans sa chambre et il l'a violé. Quand elle l'a dit à sa femme le lendemain, elle a répondu qu'elle ne pouvait pas l'aider qu'il fallait ne rien dire à personne. Le jour même, elle s'est enfuie de la maison ne voulant pas subir cette atrocité une fois de plus.
Louise n'avait nulle part où aller. Avec le peu d'argent qu'elle avait, elle s'est trouvé un endroit dans une petite ville très loin. Elle faisait des petits boulots pour s'acheter de quoi manger. Ces problèmes ont empiré quand elle a appris qu'elle était enceinte. Pour Louise, c'était un pêché qu'elle ne voulait pas commettre en se débarrassant du bébé alors elle a tenue neuf mois jusqu'à l'accouchement. Le soir même, elle est allée le déposer devant les portes d'un orphelinat puis elle a disparue.
Fin du flashback
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