31. L'orchidée fantôme...
Alice
Mon avenir à ses côtés ? Sûrement dans un centre psychiatrique oui...
On s'en doutait bien, pour recevoir une invitation à ce bal, il fallait être important et quelqu'un en qui Naël avait confiance. Il devait connaître chaque invité comme sa poche. Donc rare étaient les nouveaux associés qui ont été conviés. Et cette soirée était plus la sécurité que la Maison Blanche elle-même, aucun intrus ne pouvait s'y introduire. Et chaque année, il choisissait un endroit différent correspondant au thème...
« Fauve, »le nouvel acheteur a fait bonne impression au Nigérian et avec les informations que j'ai réussi à avoir sur lui, il semblait être réglo. Et pourtant y avait un truc qui me chiffonnait dans cette histoire et je lui en ai parlé. Le Phœnix avait demandé au Nigérian de lui organiser un rendez-vous avec le fauve. Cela n'arrivait quasiment jamais que « Le Phœnix » demande à rencontrer de nouveaux acheteurs encore moins quelques jours avant sa grande soirée comme il aimait l'appelé.
Tout était prévu dans les moindre détails pour le rendez-vous avec l'endroit, et l'heure. Comme par hasard à la dernière minute, il changea d'avis et me demanda d'y aller à sa place. Une urgence mon cul ouais. Je le soupçonnais de l'avoir fait exprès. Pourquoi ne pas avoir demandé à Anthony ? Cet abruti lui obéissait au doigt et à l'œil. Non, il a voulu qu'Anthony l'accompagne dans l'organisation de sa maudite soirée en plus de ses autres affaires à l'étranger.
Je m'étais habillé en femme fatale un vrai canon comme le dirait Ash. J'eusse un pincement au cœur en pensant à la façon qu'il m'aurait regardée s'il me verrait habillé de cette façon. Dare-dare, je repris mes esprits et je mis mon casque. Les autres me suivaient avec la voiture, mais ils savaient tous ce qu'ils avaient à faire, ils devaient simplement suivre le plan.
Je préférais sortir à motocyclette pour les missions en dehors de la ville. Je fis vrombir le moteur de mon engin, le son qui parvenait à mes oreilles m'apportait un sentiment particulier, un son que j'aimais. Au fil du temps, j'ai commencé à apprécier l'effet de l'adrénaline qu'amenait la vitesse. Savoir que c'était dangereux et que je frôlais la mort à chaque fois m'exhortait à aller encore plus vite. C'était ma façon de défier la mort en quelque sorte.
À point nommé, on arriva au point de rendez-vous en même temps qu'eux. Nous étions face à face. Mes yeux étaient cachés derrière mes lunettes de soleil, puis je m'avançai suivi par mes hommes. Brusquement, on s'était arrêté à une certaine distance.
- Une femme... Ce n'est pas ce qui était convenu... Le fauve, aurait-il eu la mauvaise idée de nous doubler ?
- Il a un imprévu. Ne vous en faites pas, je suis sa jeune sœur et son associée. Je connais le business aussi bien que lui.
- Une femme, ça change pour une fois
L'un de mes hommes vérifiait que le périmètre était sécurisé et que ce n'était pas un piège. Quand il a fini, il hocha la tête dans ma direction signe qu'il n'y avait rien de suspect.
- Le fauve est un homme de parole, je vous promets que nous sommes corrects.
- Je préfère le vérifier par moi-même.
Automatiquement elle et moi, nous nous sommes mises à nous tourner autour comme deux bêtes sauvages prêtes à se sauter dessus.
- Alors comme ça, vous êtes sa sœur...
- Appelle-moi Lotus.
- L'orchidée fantôme. Dis-je en faisant la révérence après avoir ôté mes lunettes
Ce geste n'avait rien d'une vénération, c'était une chose que je prenais plaisir à faire dans le but d'intimider mes adversaires et ça marchait à chaque fois. Cependant, ce que je vis dans les yeux de Lotus ne ressemblait pas à de l'intimidation et j'appréciais cela, contrairement aux hommes auxquels j'avais l'habitude de traiter.
- J'ai entendu parlé de toi. Il paraît que tu es une vraie terreur dans ce milieu.
- Il ne faut pas toujours écouter tout ce que disent les gens.
Nous passâmes plusieurs minutes a parler affaires dans le hangar. J'ai compris la partie la plus importante de cet entretien Lotus était intelligente et elle avait le sens des affaires. Tout ce que le phœnix cherchait et attendait chez ses associés. Elle était trop parfaite...
- Tiens, officiellement, toi et ton frère vous faites partie de notre cartel
Lotus récupéra l'enveloppe portant le sceau d'un phœnix tendit par l'un de mes hommes.
- L'invitation n'est valable que pour une seule personne. Tu verras cela avec ton frère.
Le phœnix m'avait donné le feu vert de prendre les décisions que je jugerais nécessaire et c'était ce que j'avais fait...
************
Ashton
Assis derrière mon ordinateur sur mon yacht, je répondais à mes e-mails. Mon verre de Whisky contenait deux glaçons et il était posé juste à côté de moi.
Peu de temps après j'appelai mon assistante pour lui donner certains renseignements jusqu'à mon retour au bureau puis j'éteignis l'ordinateur et pris mon verre. Mes pensées divaguaient et je me laissai emporté par cette magnifique vue de l'océan. Ce moment fut de courte durée, car il fut coupé par la sonnerie de mon portable.
Conversation téléphonique
- Oui
- Ash ça va ? Ça fait des heures que j'essaie de te joindre.
- Calme-toi Greeicy, je vais très bien. Qu'est-ce qui se passe les enfants vont bien ?
- Ils vont bien ne t'en fais pas. C'est plutôt toi qui m'inquiète, j'ai appelé chez toi et on m'a dit que tu étais parti depuis deux jours, je me suis dit que jamais tu ne partirais sans m'en avoir informé non ?
- Désolé petite sœur, mais j'avais besoin de m'évader un peu. Il fallait que je réfléchisse à certaines choses et...
- T'es complètement insensible ou quoi ? T'es parti des jours sans rien dire. Penses-tu à ta famille à l'angoisse que tu nous fais vivre constamment Ash ?
- Je vais bien.
- T'es devenu si égoïste tout à coup et...
- C'est bon ça va Greeicy. J'ai compris... Je m'excuse, j'avais oublié de te prévenir et j'ai été déconnecté pendant un moment.
- Tu rentres quand ?
- Je ne sais pas encore.
- Ash... Je sais que tu souffres, mais je t'en prie mon frère, reprend toi. Elle n'aurait pas souhaité te voir comme ça.
- J'aurais préféré qu'elle me le dise elle même, mais nous savons tous comment ça s'est terminé. Elle a préféré m'abandonner.
- Ash...
- Ne t'en fais pas je te fais signe dès que je rentre.
Parler d'Alice réveillait des souvenirs douloureux et surtout, cela faisait remonter mes regrets. Je regrettais de ne pas avoir su l'aimer comme elle le méritait de ne pas l'avoir protégé comme promis et surtout toutes ces choses que je n'ai pas eu le temps de partager avec elle. Ce magnifique coucher de soleil que je contemplais par exemple. Je fus de nouveau coupé par le vibreur de mon portable cette fois-ci, c'était un message. Je rangeai mon portable et annonçai à César qu'on allait rentrer...
Une fois chez moi ma première réaction a été d'aller à l'atelier d'Alice. Tout était tel qu'elle l'avait laissé. J'avais interdit aux employés de s'y rendre encore moins de le nettoyer. Ça me donnait l'impression qu'elle était encore là et qu'à tout moment je la verrais assis sur son tabouret. Je l'imaginais assis devant sa toile, un pinceau entre les dents, un autre posé sur sa toile. Il m'arrivait même de voir sa mine boudeuse quand je me moquais de lui à cause de la peinture sur son visage.
Je pris ma douche puis enfilai mon costume avant de rejoindre César a l'entrée...
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