30. Un fantôme...
Alice
Deux mois plus tard
- Je l'ai toujours dit, il n'y a pas mieux qu'une femme pour maîtriser l'art du camouflage. Vous avez tellement d'outils pour le faire après tout.
- Qu'est-ce que tu veux Naël ?
- Te féliciter pour ta dernière mission. Ça doit être dans nos gènes. En tout cas je suis assez satisfait de ton travail
- C'est tout ? Maintenant, peux-tu me laisser s'il te plaît, je dois me changer ?
- Je dois dire que cette nouvelle personne me plaît plus que l'ancienne. Rappelle-toi, la famille passe avant tout.
Je me suis retourné assez lentement en espérant me calmer avant de lui faire face après avoir enlevé ma perruque.
- Naël, j'ai respecté toutes tes conditions sans rechigner
- C'est clair
- Alice Walton Scott est morte, elle a du mourir pour protéger sa vraie famille, son mari, l'homme qu'elle aime. Comprends bien que toi et moi, nous ne serons jamais une famille.
- Je vois que tu es encore remonté contre moi. Deux mois, ce sont déjà écoulée petite sœur, tu devrais déjà t'en remettre. Il a accepté ta mort comme le peu de monde pour qui tu comptais. Tu devrais m'être reconnaissante de t'avoir épargné.
- T'es vraiment écœurant.
- Hum. Allez, je te laisse
Pour rester en vie et protéger Ashton, j'ai dû passer un pacte avec mon demi-frère. Alice devrait disparaître à tout jamais. Ashton, et tous les autres devaient croire que j'étais morte pour ne plus me chercher, et ensuite, je devais travailler pour lui. Jamais je ne devrais chercher à le contacter sinon Naël le tuerait ainsi que toute sa famille. Il en était capable. J'ai déjà été témoin de la méchanceté de mon demi-frère et je ne prendrais pas le risque de mettre ma famille en danger. Si je devais disparaître de leur vie a jamais pour les protéger, j'étais prête à payer le prix.
J'ai passé des semaines à m'entraîner, car mon frère tenait réellement à faire de moi une tueuse. Il m'a appris tout ce qui était nécessaire pour me débrouiller dans ce milieu et j'étais étonné de voir la vitesse à laquelle j'avais progressé. Peut-être à cause des tests tordus qu'il me faisait passer voyant si je n'en profiterais pas pour m'échapper à la première occasion, mais je revenais toujours. Mes missions étaient de plus en plus dangereuses. J'étais devenu une vraie délinquante.
La première fois, je devais accompagner ce connard d'Anthony qui vraisemblablement était l'homme de main de Naël, en Colombie pour une livraison. Cet enfoiré n'a toujours pas digéré le fait que je lui ai échappé après que je l'ai vu tué cet homme sur la plage. Malheureusement pour lui, il était sous mes ordres à présent. Naël lui a ordonné de faire ce que je lui disais. Il a ajouté que j'étais de la famille et que c'était une affaire familiale. Quel homme bizarre ! .
Depuis mon arrivée, Anthony n'occupait plus la même place auprès de mon frère et ça le dérangeait. C'était un fidel toutou qui faisait tout ce dont son maître, Naël, en l'occurrence, lui ordonnait de faire.
Pour cette mission Naël avait laissé traîner intentionnellement des informations dans le but de tester mes capacités a réagir face aux situations dangereuses et ma capacité à gérer le stresse. Il pensait peut-être que je n'allais pas le savoir cet abruti. Je ne lui ai pas parlé de mon spasmophilie et je ne comptais pas le faire. Ça ne le regardait strictement pas. J'avais réussi à me procurer des pilules pour continuer mon traitement.
La police était sur notre piste et je devais conclure cette affaire au plus vite. Ce n'était pas des clients difficiles alors j'avais réussi à les convaincre très rapidement pour ensuite dégager. Cependant, certains des Colombiens ont été arrêtés après mon départ.
Petit à petit, je gagnais sa confiance et Naël me laissait partir toute seule en mission. La preuve, je rentrais tout juste d'un voyage en Inde où je devais rencontrer notre fournisseur de méthaqualone. La marchandise devrait passer par l'Afrique du Sud où elle serait livrée et stocker dans un de nos entrepôts bien gardé.
La résignation était également une forme d'acceptation, moi, j'avais accepté le fait d'avoir perdu l'amour de ma vie et que je ne le reverrais plus jamais. Tout ça à cause de Naël. Je le haïssais tellement. Dès le moment où j'avais accepté d'apprendre à manier les armes à feu et de travailler pour lui, j'avais compris que je n'aurais plus d'avenir et que je ne vivrais plus comme avant. Alors que je venais à peine de rentrer dans le monde d'Ashton, je devais le quitter pour un autre monde auquel je ne pensais jamais faire partie.
Durant ces deux mois, j'ai beaucoup voyagé, ainsi, j'ai appris comment éviter les caméras et le camouflage était devenu ma spécialité. Je pouvais changer de tête à chaque fois que je le souhaitais. Aucun des clients du phœnix ne pouvait faire une description exacte de moi. C'était mon assurance alors que Naël l'a vu comme une preuve de ma loyauté et de confiance au cas où je me ferais remarqué par une caméra et qu'un proche aurait comprit que je n'étais pas réellement morte.
- Tu m'as fait appeler...
- Notre ami Nigérien a appelé pour dire qu'il a déjà écoulé la marchandise qu'on a envoyée là-bas, apparemment, il a un nouvel acheteur et il réclame une grande quantité de drogue.
- Qui c'est ce nouvel acheteur ?
- Anthony a fait des recherches et c'est un type réglo, nous n'avons pas à nous en faire.
- Et alors, pourquoi ne peut-il pas s'en charger ?
- Parce que c'est toi que je veux là bas
- D'accord.
- Parfait... Ah oui, nous dînerons plus tôt ce soir, car je reçois une amie si tu vois ce que je veux dire.
- Tu es a la tête du cartel le plus puissant au monde et pourtant, tu ne peux pas t'empêcher de te comporter en gamin.
- Petite sœur, tu as encore beaucoup à apprendre
- Je n'ai pas besoin de savoir ce que tu fais de ta vie Naël.
- J'ai toujours voulu avoir une sœur avec qui partager des choses. Et maintenant que tu es là je me dis tout simplement... Roh, mais quel caractère ! . C'est bon, tu peux y aller.
Je retrouvai mes occupations. Quand je n'étais pas en mission, je travaillais mes techniques de combat pour ne pas penser à lui. Ashton Scott. Comme il me manquait. Ses baisers, ses caresses. Il m'arrivait parfois de sentir ses mains sur mon corps quand je dormais, et certaines fois sous la douche, je fermais les yeux et j'imaginais ses mains parcourir chaque centimètre de mon corps. Malheureusement, dès que mes yeux s'ouvrirent la réalité me rattrape toujours.
Après que j'ai appelé notre chimiste pour confirmer la commande, j'appelai notre contact au Nigeria pour lui communiquer les informations nécessaires coutumièrement. Je pouvais enfin me rendre à la salle d'entraînement frappé dans un sac de boxe pendant une heure imaginant la tête de mon frère à la place où la tête d'Anthony. Après, j'allai direct sous la douche. Alors que je m'habillai, on frappa à la porte de ma chambre.
- Ton frère te fait dire que le dîner est prêt.
- Dis-lui de dîner sans moi, je n'ai pas faim.
- Je te conseille de ne pas le contrarier.
- Qu'est-ce que ça peut me foutre qu'il soit contrarié ou pas ? C'est ton boulot de le calmer, non, Anthony ?
- Tu as dix minutes. Dit-il entre ses dents
La meilleure, Anthony lui servait de messager à présent. Non mais quel idiot celui-là, je ne le supportais pas cet imbécile. Cela dit, c'était un beau gosse avec un corps parfaitement sculpté. Lui et moi, on se détestait, par contre il était au petit soin avec mon frère.
Je ne comptais même plus les jours. Promptement, je m'évertuais à faire ce boulot écœurant tout en essayant de me retrouver le moins que possible dans la même pièce que Naël. Depuis qu'on vivait sous le même toit pas une seule fois, je ne suis allé dans cette partie de la maison où était enfermé mon soit disant paternel. Quelques rares personnes y avaient l'accès, mais c'était mon choix de ne pas le voir. Je ne pouvais pas supporter de voir le visage de ce monstre, car pour moi, il ne pouvait y avoir qu'un monstre comme lui pour engendrer un psychopathe tel que Naël.
Récemment, les affaires de Naël étaient de plus en plus prospère. De nombreux petits cartels se formaient et les concurrents perdaient beaucoup de clients qui partaient voir chez nous. Ça me dégoûtait de parler de cette façon, mais bon, c'était ça ma vie à présent.
Étrangement, pour Naël, je n'étais pas qu'une simple orpheline à qui la vie n'a pas été facile. Il voyait en moi une femme intelligente et en raffolait de mes nouvelles méthodes, car mes idées fonctionnaient parfaitement et apportaient de bons résultats pour son plus grand plaisir.
- Ah, tu es là, je te cherchais.
Je soufflai d'agacements alors que j'étais en train de méditer et d'éviter Naël au passage. Ce dernier n'a pas dû comprendre le message, on dirait.
- Tu vois bien que je suis occupée, non ?
- Ça ne prendra que quelques minutes.
- Bon, qu'est-ce que tu me veux encore ? M'énervai-je voyant qu'il ne partira pas
- La méditation n'est pas censée être apaisante et t'aider à être plus détendu ce genre de conneries ?
- Tu viens de contaminer cet environnement qui était pur avant ton arrivée et tu parles d'apaisement.
- J'ai besoin de toi enfin de tes bonnes idées pour mon bal masqué annuel.
- Pourquoi feras-tu un truc aussi stupide ? Un bal masqué alors que n'importe qui pourrais se cacher sous un masque
- Ne t'en fais pas petite sœur... Je le prépare tous les ans et il n'y a jamais eu d'inconvénients. Enfin rien que je n'ai pas su géré. Alors contente toi de me pondre de très bonnes idées comme tu sais le faire et je ferai le reste.
- Putain, il a fallu que ce soit toi hein ?
- Je ne comprends pas.
- J'aurai pu atterrir dans n'importe quelle famille.
- Tu acceptes enfin le fait que nous sommes de la même famille ?
- Évidemment que non, je dis juste que si j'avais à choisir un grand frère ce ne serait certainement pas toi
- Tu commences à m'apprécier, je le sens. Tu verras, nous serons très bien tous les deux.
- Dégage Naël, tu déranges ma tranquillité d'esprit
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