3. Une promesse rompue...


Ashton

Je quittai la chambre pour m'enfermer dans son bureau. Sa petite crise n'a eu aucun effet sur moi comme les précédentes. Elle criait qu'elle me haïssait, que j'étais un monstre, mais je savais tout ça. Je ne pouvais pas me l'expliquer, mais rien ne m'incitait à vouloir me rapprocher d'Alice. J'étais reconnaissant qu'elle ait voulu me préparer à manger, mais ce n'était pas comme si nous étions un couple amoureux.

On se disputait souvent et je lui balançais surtout des choses horribles, enfin, je cherchais toujours à faire taire Alice et pour ce faire, j'appuyais toujours là où ça faisait mal sachant qu'elle n'avait personne sur qui compter, à part ma sœur qui était sa seule amie. Avant notre rencontre disons un peu forcé, la solitude était la meilleure amie d'Alice. Depuis qu'elle était entrée dans ma famille, ils étaient tous en admiration devant elle et la réciprocité pouvait se voir également. À chaque fois que ma sœur me grondait à cause de mon comportement envers Alice, je me disais que j'étais trop dur avec elle, mais cela ne durait que quelques secondes.

Pour me calmer, je décidai de sortir prendre l'air et réfléchir. Son air innocent m'était insupportable. Comment quelqu'un qui a vécu tant de choses pouvait être ainsi ? On aurait qu'elle ne gardait aucune colère en elle et qu'elle souhaitait simplement continuer à vivre sa vie. N'importe qui dirait qu'Alice n'avait jamais fait de mal à personne contrairement à moi, et je prenais plaisir à la rabaisser quand nous étions que tous les deux. En public, c'était autre chose. Elle avait appris à bien se tenir même si des fois elle faisait exprès pour me faire sortir de mes gong ou me mettre mal à l'aise mais ce n'était jamais rien de très grave.

Lorsqu'elle m'accompagnait en soirée, il m'arrivait même de la regarder en souriant ou de poser ma main sur sa taille, de la serrer contre lui, et même de m'énerver lorsqu'un connard s'approchait trop près d'elle. Bien sûr, Alice pouvait se montrer gentille avec lui malgré tout cela, et parfois même elle me regardait avec un sourire réconfortant.

Je rentrai finalement à la maison une heure plus tard. D'un pas décidé, je me dirigeai vers la chambre où dormait Alice. La porte était entrouverte et j'arrivais à la voir bouger et à entendre ses gémissements qui signifiaient qu'elle faisait encore un cauchemar. Sans hésiter, j'ôtai mes chaussures pour m'allonger derrière elle et la prendre dans mes bras. Alice sanglota encore endormie dans mes bras alors que je lui caressai le bras en lui chuchotant de se calmer.

Quelques minutes, plus tard, étant donné qu'elle s'était calmée, je pensais qu'elle s'était endormie à nouveau alors je me détachai d'elle. Aussi, je sentis sa main s'accrocher à mon cou. Pour la première fois, Alice prit ma main en me regardant dans les yeux.

- Non

- Non ? Repris-je essayant de comprendre ce qu'elle voulait

- Reste... Je ne veux pas qu'il revienne.

- Alice, ce n'était qu'un rêve...

- S'il te plaît, reste...

- Tu es avec moi, il ne t'arrivera rien d'accord ?

Elle hocha la tête avec cet air innocent qui pour cette fois adoucit mon regard épouvantable à la seconde...

*****************
Alice

Les rayons du soleil filtraient à travers les rideaux et ils éclairaient la chambre. Je m'étirai en balayant la chambre du regard. Ashton n'était plus là. Évidemment, il n'avait pas envie d'affronter mon regard en se réveillant à cause de ce qui s'était passé hier soir et c'était tant mieux. Qu'est-ce qui m'a pris de lui demander de rester ? Non mais quelle idiote ! Cet homme cruel et insensible me faisait vivre un enfer depuis plusieurs mois, il hantait mes nuits, et moi, je n'ai pas trouvé mieux que de m'accrocher à lui pour un simple cauchemar.

J'avais franchement besoin d'une douche froide. Quand je revins de la salle de bain avec une serviette enroulée dans mes cheveux et mon peignoir, j'entendis la sonnerie de mon portable. Un message du diable. Une fois de plus, je repensai à hier soir. Cette façon qu'il avait de me caresser le bras, de me serrer contre lui. L'odeur de son parfum. Je n'ai jamais été aussi proche de lui. Ashton était enregistré sous le nom de "Satan" dans mes contacts à cause de ce qu'il m'infligeait.

De : Satan 👿
Sois prête dans une heure, je passerai te prendre.

Côté charme, souplesse, niveau zéro. Il agissait comme un robot avec moi alors qu'il était une tout autre personne avec Sky et Noah. Ash manifestait de l'affection qu'envers sa vraie famille à savoir son neveu, sa nièce, sa sœur et son meilleur ami. Quant à moi, je n'en faisais pas partie, et il ne me laissait aucune porte de sortie alors que certaines fois, je tentai timidement de l'approcher.

Une heure plus tard, j'étais habillée et coiffée, je mettais mes baskets quand la porte de la chambre s'ouvrit sur Ashton les sourcils froncés. D'accord, j'allais encore me faire gronder.

- J'avais dit une heure. Renfrogna-t-il en regardant sa montre ?

Ayant l'habitude, je ne répondis pas et je continuai à faire mes lacets. Ashton n'était pas de ceux qu'on pouvait ignorer sans conséquences et il en jouait pour m'intimider, mais cela ne marchait pas toujours.

- C'est bon, je suis prête.

Au lieu de se comporter comme quelqu'un de normal, il s'approcha de moi dans le but de me prendre par le bras pour me tirer hors de la chambre, mais quand il se trouva en face de moi, il s'est arrêté tout à coup plongeant son regard au mien. Il leva la main comme pour repousser cette mèche rebelle qui traînait sur mon visage, mais il s'abstint suite au regard mauvais que je lui lançai.

Je ne le comprenais pas. Je ne savais jamais ce qu'il voulait vraiment, parce qu'un instant, il essayait d'être abordable et l'instant d'après il se comportait en connard. Il m'avait déçu tant de fois que je ne voulais plus rien de lui. J'ai claqué la portière si forte que mon air renfermé enleva tout envie à Aaron m'engueuler. Il adorait cette voiture. Cet homme aimait tout ce qui était luxueux et avait le moyen de s'offrir tout ce qu'il voulait. Il pensait que ça lui donnait le droit de faire ce qu'il voulait. L'endroit où il m'emmenait m'importait peu si j'avais eu le choix, je serais certainement resté à la maison. La solitude était bien meilleur compagnon que cet homme froid et sans cœur avec qui je me suis marié. Soudainement, il arrêta la voiture au beau milieu de la route heureusement que j'avais mis ma ceinture de sécurité. Cet homme voulait ma mort...

- Bon, de quoi tu te plains cette fois-ci ?...

- Tu veux nous tuer ou quoi ? T'arrêter au milieu de la route comme ça...

- Rien à foutre, je t'ai posé une question alors réponds moi. Pourquoi tu fais cette tête ? Merde, Alice répond quand je te parle. Fulmina-t-il.

- En quoi ça t'intéresse ?

- C'est simple, tu es ma femme et tu dois me répondre quand je te pose une question.

- Pourquoi t'es comme ça hein ? Un instant, t'es épouvantable avec moi, l'instant d'après tu me dis que ne risque rien à tes côtés pour devenir carrément plus méchant... Qu'est-ce que tu attends de moi Ashton. Dis-le-moi...

- Je n'attends rien de toi bordel... J'étais sûr que c'était à propos d'hier soir. Alice, c'est toi qui m'avais demandé de rester avec toi, et maintenant, tu me le reproches ?

- Je n'ai pas dit que je te le reprochais. Mais j'en ai marre de tout ça...

- On vient tout juste de se marier ma chérie et comme tu le sais, je ne compte pas te laisser partir... Jamais, tu m'entends ?

"Ma chérie " ces deux mots passaient boucle dans ma tête. Je ne devais pas m'exciter pour si peu, mais Aaron ne m'avait appelé ainsi même si c'était de l'ironie cela m'avait fait quelques choses à un point que j'arrêtai de parler pour le fixer. Les autres chauffeurs s'impatientaient et leurs klaxons se mélangèrent à leurs cris demandant à Ashton de dégager de la route. Mais il n'en avait rien à foutre. Aussitôt, je sentis comme une boule en travers de ma gorge. L'air me manquait et je, j'avais l'impression de m'étouffer.

- Ça va ? ...

- Tu... Tu avais dit que tu me protégerais... Tu as menti.

Les poils sur mon corps s'hérissaient, mes jambes devenaient tout à coup molles, et ma langue était lourde. Je ne pouvais plus parler. Puis une vague de fatigue m'envahit. Mes yeux papillonnaient et au même moment où mon corps se souleva...

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