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Alice

Ash faisait tout pour ne pas croiser mon regard. Il m'évitait tout bonnement alors que celui qui aurait dû lui en vouloir c'est moi. Les choses étaient devenues difficiles à la maison. C'était encore plus dur qu'avant. Je passais mes journées dans mon atelier et Ash a exigé que l'on fasse chambre à part.

Ashton me manquait horriblement. D'accord, j'ai commis une erreur. J'aurais dû lui parler de mon demi-frère et ce qu'il m'avait demandé de faire. D'accord j'ai peut-être pensé une fois ou deux à faire ce qu'il attendait de moi mais je ne l'ai jamais fait, et pourtant, j'aurais très bien pu le faire malgré sa surveillance stricte. Mais Ash disait toujours que j'étais une orpheline, que je ne comptais pour personne et il n'avait pas tort. Quel genre de frère menacerait sa petite sœur comme il l'a fait ? J'étais perdue. J'ai toujours été seule toute ma vie, sans aucune famille, cependant la sienne m'avait accueilli à bras ouvert, je ne pouvais pas leur faire cela. Je n'allais pas trahir les seules personnes qui me montraient un tant soit peu d'attention. Lorsque mon frère m'a contacté la deuxième fois, je lui ai clairement dit que je ne travaillerai jamais pour lui. Je lui ai même menacé de le dénoncer s'il faisait du mal à ma famille. Il savait que je pouvais l'identifier et ce n'est pas l'envie qui me manquait. Mais quelque chose en moi m'en a dissuadé. Peut-être que l'idée d'avoir un frère ne me déplaisait pas tant que ça. Et plus on ne se connaissait pas du tout. Mais malgré mes explications Ashton n'a pas voulu me croire. J'ai tout essayé pour qu'il comprenne que je l'ai pas trahi, enfin, pas de la façon dont il l'a pris...

- César

- Oui Mme Scott

- Tu peux m'accompagner s'il te plaît il faut que...

- Désolé mais monsieur Scott m'a formellement interdit de vous laisser sortir

- Pas que ça on dirait... Je sais que toi non plus tu ne me crois pas mais, je ne suis l'espionne de personne

- C'est à votre mari qu'il faut dire ça madame

- Faudrait déjà qu'il m'écoute

Cette Murielle ne m'inspirait pas confiance. Non pas parce qu'elle semblait être trop proche de mon mari, mais quelque chose me disait qu'elle n'était pas simplement la meilleure amie de Greeicy. Je l'ai trouvé beaucoup trop tactile hier soir. Elle a accompagné Greeicy à la maison et s'est présentée à moi comme étant une vieille amie. Mon cul ouais. Le plus étonnant c'est qu'elle connaissait parfaitement bien la maison. La fouineuse

- Qu'est-ce que vous faites dans mon atelier ?

- Oh ! Excusez-moi, je n'ai pas pu résister quand j'ai vu que c'était ouvert. Votre tableau est magnifique.

- J'ai horreur que l'on touche à mes affaires. Dis-je en l'arrêtant dans son geste alors qu'elle s'apprêtait à le toucher

- Je vois

Intelligemment elle comprit mon message lorsqu'avec mon regard je lui montrais la direction de la porte. Mon instinct me disait qu'il se passait un truc entre elle et Ashton le pire, ce connard l'a invité à rester pour le dîner. Bon d'accord, Greeicy était invité également mais quand même.

- Allez-y, dîner sans moi. Je n'ai pas très faim.

- Alice, tu te sens bien ? Demanda Greeicy

- Bien sur qu'elle va bien. Répondit Ashton à ma place... Allons-y

L'enfoiré, comment pouvait-il me faire cela ? Je suis monté dans ma chambre et j'ai mis mes écouteurs...

Ash m'avait pris mon ancien portable pour le faire analyser par son génie de l'informatique, Jake. Après m'avoir attaché et ligoté a cette chaise comme si j'étais un animal il m'a posé un tas de questions et aucune de mes réponses n'avait l'air de lui satisfaire de ce fait, il a voulu tout vérifier par lui-même.

Mon cœur souffrait. Je ne voulais plus l'aimer, il fallait que je me débarrasse de ce sentiment qui m'empoisonnait. Cette jalousie étouffante à chaque fois que je le voyais avec une autre femme. J'étais amoureuse d'un connard sans cœur et c'était ça mon châtiment.

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Ashton

Assis derrière mon bureau les yeux rivés sur mon ordinateur, la porte s'ouvrit sur Lise après que je lui aie donné la permission d'entrer.

- Monsieur Scott, excusez-moi, mais Mlle Blake souhaite vous voir.

- Dites-lui que je suis occupé...

- Et puis quoi encore ? Tu m'appelleras plus tard ? Pourquoi t'embêter a m'appeler alors que je suis là ?

- Désolée monsieur. S'excusa Lise.

- C'est bon, vous pouvez y aller.

Je levai enfin mes yeux de mon ordinateur pour les poser sur Murielle après que Lise ait fermé la porte.

- Alors, tu refuses mes appels, tu ne prends même pas la peine de me recevoir. Qu'est-ce qui se passe ?

- Comme tu peux le voir, je suis occupé.

- Tu es fâché pour ce que je t'ai dit hier pendant qu'on...

- Qu'est-ce que tu veux, Murielle ?

- Clarifier les choses

- Pourquoi te donner autant de mal alors que tu l'as déjà fait avant-hier et hier soir ?

- Eh bien, je... D'accord, je voulais te voir pour te rendre ceci.

Elle me rendit la clé de son appartement. J'arquai les sourcils en la regardant.

- Pourquoi faire ? Je t'ai déjà dit qu'on s'arrêtait là.

- C'est toi qui m'a invité à dîner chez toi je me trompe ?

- Un geste purement amical...

- Je ne te fais plus envie ?

- Murielle, je ne t'ai jamais rien promis. Nous étions très claire la dessus.

- Je sais mais...

- Je ne te baisais parce que tu me faisais envie...

- Quoi ? Tu vas me dire que tu le faisais pour punir ta femme ? Ou peut-être que tu le faisais parce qu'elle n'est pas aussi bonne que moi

Elle était très loin du compte. Alice était mille fois meilleure qu'elle. D'un simple regard Alice arrivait à me faire bander. Murielle a eu bien d'autres hommes avant moi, alors que pour mon Alice, j'étais le tout premier, et le seul. Putain, pourquoi a-t-il fallu qu'elle me trahisse de cette façon, merde ? Si cela n'étais pas aussi grave qu'elle le prétendait pourquoi ne m'a-t-elle rien dit ?

- Je sais que je t'excite Ash, pas la peine de mentir. Tu sais que ta femme ne pourra jamais t'offrir tout ce qu'on a partagé toi et moi.

D'un mouvement rapide, elle fit le tour pour se trouver derrière le bureau et glissa ses longs doigts sur mon torse. Murielle fit virevolter la chaise et je me trouvais à présent en face d'elle. Je la connaissais par cœur, elle voulait me voir craquer et la baiser sur le bureau. Je me suis mis a sa hauteur et j'ai feins de rapprocher nos lèvres. Je la sentais sourire quand mes lèvres ont effleuré les siennes.

- C'est à elle que je pense quand je te baise. Chuchotais-je à son oreille

Je me détachai aussitôt d'elle et prit la direction de la porte...

- Mlle Herald veuillez raccompagner Mlle Blake, je vous prie, nous avons terminé. Insistai-je en la défiant du regard.

Murielle récupéra rageusement son sac sur mon bureau avant de sortir...

Je jetai un coup d'œil à mon réveil, il était 22 heures passé et je n'arrivais toujours pas à dormir. Je venais de me lever du lit pour me mettre devant la fenêtre quand soudain la porte de la chambre s'ouvrît dans un fracas sur Alice. Je lui lançai un regard terrifiant. Ses yeux me scrutaient sans gêne debout face à moi.

- Tu n'as pas le droit d'entrer dans cette chambre, tu le sait alors casse-toi avant que je m'énerve. Dis-je en lui donnant mon dos.

Elle n'écoutait pas et continuait à s'approcher de moi.

- Va-t'en je te dis... Tu aimes ça quand je te maltraite, n'est-ce pas ?... Ça te plaît quand je te brutalise hein Alice ?

Je la plaquai contre le mur, ses bras au-dessus de sa tête. Elle évitait mon regard alors que ses tétons effleuraient mon torse à chaque respiration.

- J'en ai marre, j'en peux plus de toi, alors sors d'ici Alice.

Elle protégea son visage de ses mains pensant que j'allais la frapper.

- Pourquoi me tourmentes-tu de la sorte hein ? Pourquoi je n'arrive pas à te détester putain...

- Je n'en ai rien foutre de toi ni tes putains de sentiments à la con alors dégage de ma chambre. Hurlais-je

- Non, tu n'as pas le droit de me dire ça alors que moi je...

- Ferme-la... Tu n'as donc aucune dignité, Alice ?

- Arrête s'il te plaît.

- Je t'ai dit de la fermer...

Même dans mes cauchemars les plus sombres, je ne m'aurais pas cru capable de faire cela. Je lui ai mis dehors, je lui ai même claqué la porte au nez en lui hurlant dessus. Je ne tenais pas à savoir la raison pour laquelle elle venait me voir. Alice avait gardé notre ancienne chambre et moi, j'avais déménagé dans une autre en face de la sienne.

Quelques jours plus tard

J'avais la confirmation des informations que m'avait donnée Alice. Elles avaient toutes été vérifiées par Jake et César. Alice n'avait pas eu de contact avec son demi-frère depuis des mois. À vrai dire, la description qu'elle avait faite ne correspondait à personne sur la base de données créée par Jake. J'ai donc pensé qu'elle devait le protéger en quelques sortes.

J'étais toujours en froid avec elle. Rien n'avait changé. À la base, je venais juste lui ordonner de ne pas sortir, car je devais m'absenter. Elle avait toute suite pensée que c'était un voyage d'affaires et que Lise ou peut-être même Murielle m'accompagnerait.

- Il n'y aura que moi, Greeicy et Max, comme d'habitude.

- C'est quoi comme sorti ? Vous allez faire du camping ?

En fait, on allait partir en randonnée toute une journée et dormir sous une tente pendant la nuit. C'était un peu comme une sorte de retraite loin de la ville.

- Non, mais on passera la nuit dehors

- Et les jumeaux ? Je peux très bien les garder moi...

- Non

- Tu as encore des doutes sur moi. Tu ne veux toujours pas que je m'approche d'eux...

A vrai dire, je n'avais pas confiance en elle, je ne pouvais pas la laisser seule avec mon neveu et ma nièce.

- Ils seront gardés par leur nounou.

- Ah d'accord

Dans sa voix, il y avait une once de déception qu'elle n'ait pas été invitée. Greeicy m'avait demandé de l'emmener, mais le fait est que je n'avais pas du tout envie de me retrouver avec elle sous une tente toute une nuit. Et je ne voulais pas non plus éveiller des soupçons auprès de ma sœur. Par contre Max était au courant de tout.

- Ma sœur aimerait que tu viennes avec nous, alors ça te dit de...

- Oui oui. Bien sûr que j'accepte de venir. A-t-elle crié sans même me laisser finir. Deux secondes que je prenne mes affaires

Putain, qu'est-ce qui m'a pris de lui dire ça ?