Ashton

Alice était coincée entre mon torse et le mur contre son dos. C'était ce que j'espérais avoir comme réaction quand je lui disais que j'étais au courant de sa trahison. Putain, je me suis fait avoir comme un débile. J'ai fait entrer la sœur de mon pire ennemi dans ma maison, je l'ai invité à faire partir de ma famille et j'ai fait d'elle ma femme putain. J'étais furax et je n'arrivais pas à réfléchir correctement. Je voulais qu'elle souffre comme moi en ce moment parce qu'elle n'avait pas le droit de me faire ça. Comme un imbécile je suis tombé dans son piège.

- Depuis combien de temps est-ce que tu le sais ?

Je voyais cette peur dans ses yeux comme la première fois que je l'ai amené dans cette maison. Elle jouait la comédie c'est sûr à présent.

- Tu penses être en position de me poser des questions putain ?

Je fulminais à l'intérieur et tout ce que je voulais était de ne plus entendre sa voix, ni de voir son putain de visage d'hypocrite cette traîtresse. Lorsque César m'a appelé pour me dire qu'il avait finalement trouvé une suite aux recherches d'Anna concernant les parents d'Alice, j'étais soulagé. Je me suis dis que pour une fois j'allais être celui qui lui apporterait un peu de joie, parce que même si elle ne me l'avait pas clairement dit, Alice mourrait d'envie de connaître ses parents biologiques. Peut-être pour leur exiger des explications, ou tout simplement pour avoir le sentiment d'appartenance. Quant à moi j'avoue que je voulais également avoir des réponses. Je ne me doutais pas que cela m'anéantirais a ce point là.

Je l'attachai sur une chaise dans notre chambre et serrai encore plus ses liens alors que des larmes coulaient sur ses joues. Je n'allais quand même pas me laisser avoir par ses larmes de crocodile, Alice s'est assez joué de moi comme ça.

- Ash, laisse-moi t'expliquer s'il te plaît... Arrête... Je t'en prie...

- Ferme ta gueule

Je plaquai ma main sur sa bouche parce que sa voix me rendait complètement fou. Bordel je me suis fait avoir par son putain de visage innocent.

- Ash, s'il te plaît, arrête.

- Je vais te raconter une histoire Alice et surtout, tu n'as pas intérêt à m'interromps... Quand mon père est mort la police en a conclu que c'était un accident et tout le monde a cru à cette histoire, mais pas moi. Non, j'étais persuadé du contraire...

C'était un meurtre. Mon père m'avait parlé d'un homme dangereux qui n'arrêtait pas de l'appeler. Le père de ce dernier faisait des affaires avec mon grand-père depuis des années, mais après sa mort papa a voulu tout reprendre alors il a rebaptisé l'entreprise et il a refusé tous les contrats louches. Mais cet homme ne voulait pas lâcher l'affaire, il insistait un peu plus chaque jour jusqu'à ce qu'un jour mon père accepta de le rencontrer. Quelques jours plus tard, il était invité à une soirée chez un ami. Alors qu'il rentrait à la maison, il y a eu un échange de tirs entre un policier et un homme qui venait de braquer une supérette et mon père a reçu une balle dans le cœur. Selon le rapport de l'agent de police, le voleur a paniqué et a tiré sur lui. Comme par hasard, il n'y avait pas de caméra de surveillance et le soit disant voleur a été abattu par le policier.

À l'époque, j'étais le Vice Président de l'entreprise et je travaillais de concert avec mon père. Quand j'ai repris la présidence en tant que PDG, j'ai récupéré tous les dossiers de mon père puis j'ai commencé a mené mon enquête. Mais il a compris que j'étais proche de découvrir la vérité alors pour m'arrêter il a monté un dossier de fraude sur mon entreprise.

- Je te jure que...

- Ne jure pas Alice. Le fait est, que ton enfoiré de frère a assassiné mon père, puis il a voulu me faire accusé de fraude. Quand il a compris qu'il ne gagnerait pas il t'a envoyé toi, pour finir le boulot...

- Non, je...

- Tu veux savoir une chose intéressante? L'offre de travail sur cette île, c'était moi... Tu étais la première à appelé... Il me fallait un témoin oculaire.

- Ash...

- C'est lui qui t'a envoyé...

- Détache-moi s'il te plaît j'ai mal

- Ah tu as mal ! Tu sais comment moi je ne sens en apprenant que j'ai épousé une femme comme toi ? Quelle bonne actrice tu es hein ? Franchement, bravo...

Je savais que personne ne monterait dans notre chambre du coup, j'avais tout mon temps pour lui tirer les vers du nez. Je voulais seulement rassembler assez de preuves pour dévoiler ces affaires louches ainsi que son implication dans la mort de mon père. Il allait détruire mon entreprise. J'étais loin de me douter que cela finirait par se tourner contre moi.

- Je te laisse une chance, Alice. Tu vas tout me dire depuis le début...

- Je n'ai rien demandé, c'est toi qui m'a impliqué dans cette histoire Ash...

- Menteuse...

- Je ne te mens pas Ash... Pourquoi ça m'est arrivé à moi ? Je ne connaissais aucun de vous deux, pourquoi m'as-tu entraîné la dedans ?

- Ici, c'est moi qui pose les questions et arrête de te faire passer pour la victime alors que tu es la complice d'un trafiquant de drogue qui en plus s'avère être ton demi-frère.

- Non, ce n'est pas vrai. Je ne suis la complice de personne, je n'ai trahi personne je te le jure.

Je comprenais mieux à présente. Félix a été envoyé pour la ramener et faire passer ça pour un enlèvement.

- Le coup de l'enlèvement avec Félix, c'était ton idée ou le sien ?

- Celui que tu dis être mon frère, je ne l'ai rencontré qu'une seule fois, je ne connais même pas son nom, je te le jure. Et ce Felix, je ne le connaissais même pas.

- Menteuse. Fulminai-je

- Je te jure que je ne te mens pas Ash

- C'était quoi le plan hein ? Que je tombe amoureux de toi ? Que tu dissimules des preuves pour couvrir ton frère ?

- Ash s'il te plaît écoute moi.

Ses supplications ne m'atteignirent pas. Je n'arrêtais pas de lui crier dessus en la secouant comme pour faire disparaître cette douleur que je ressentais, ce goût amère que j'avais dans la bouche. Un cœur de glace ne saigne pas, alors pourquoi le mien saignait autant ?

- Je n'ai jamais rien fait contre toi, il faut que tu me crois

- Ah oui ? Parce que tu es trop gentille pour ça, est-ce bien cela ?

- Parce que j'avais peur qu'il te tue putain

Ce fut donc au tour d'Alice de me crier dessus.

- Il m'a dit que si je ne lui obéissais pas, il trouverait un moyen de t'atteindre toi, Greeicy, Max, ainsi que les enfants.

- Ah ! Donc si tu es resté malgré mes mauvais traitements c'était pour nous protéger ma famille et moi ?

- J'ai essayé de m'enfuir loin d'ici, mais tu ne m'as pas laissé le choix Ashton. Au final, j'ai compris que de vous deux, je serais plus en sécurité avec toi...

- Ferme la... Ferme ta gueule Alice. Pour que tu le saches, tu ne sortiras plus de cette maison, tu m'entends ? Tu ne sortiras pas d'ici tant que je n'aurai pas attrapé ce connard et lui faire payer la mort de mon père. Et après, je m'occuperai de toi

- Qu'est-ce que tu vas me faire que tu ne m'as pas déjà fait, hein ? Alors vas-y, je t'en prie, sers toi Ashton Scott. Tu verras que moi je suis déjà morte à l'intérieur...

- C'est ce qu'on va voir.

Cette douleur, je ne l'avais pas ressenti depuis la mort de mon père. Jamais je ne le lui pardonnerais. Cette femme qui n'était encore qu'une gamine lors de notre rencontre, celle que je croyais être un pion sur mon échiquier jouait son propre jeu. Cette femme que je pouvais garder dans mes bras durant des heures, celle qui m'a appris à faire l'amour, celle qui était si douce et si gentille était en fait une criminelle tout comme son frère. Tout comme lui, elle devrait payer d'avoir allumé ce feu en moi, pour ensuite réveiller cette rage. L'amour, j'aurais dû m'abstenir...

Quelques jours plus tard

Ma respiration augmenta à chaque coup de hanches. Ils étaient puissants et bestiaux. Cela faisait plaisir à Murielle.

- Han, plus fort Ash... Merde, c'est si bon

Je ne l'écoutais pas et ne souhaitait que me vider. J'étais plus violent que d'habitude, encore plus que Murielle en put le supporter.

- Je t'aime. Souffla-t-elle

Ce qui m'a refroidi d'un coup.

- T'as dit quoi là ?

N'ayant aucune réponse de sa part, je me suis retiré d'elle puis j'ai enlevé le préservatif.

- Ash, mais qu'est-ce que tu fais ?...

- Merde

- T'es sérieux ?

J'enfilai mon pantalon sans me préoccuper des appels de Murielle

-  Arrête. Ash putain ? C'est juste sorti comme ça.

- Peu importe...

- Ash tu ne vas vraiment pas le prendre au sérieux putain

- Désolé, c'était une erreur, on n'aurait pas dû recommencer.

Ma sœur m'avait pourtant prévenu que Murielle avait des sentiments pour moi tout juste avant son déménagement précipité. Persuadé du contraire, je ne l'ai pas crû, car c'était tout bonnement impossible à mes yeux.

Depuis quelques jours, on se voyait pour baiser et elle ne m'a jamais sorti un truc pareil. Putain, pourquoi ne s'est-elle pas contenté de mes coups de bite comme avant ?