13. Une confrontation...


Alice

Ashton me baisa le dos de la main puis entrelaça nos doigts. Le reste le trajet se fit dans un silence agréable jusqu'à la maison. Ash fit le tour pour lui ouvrir la portière puis me porta en mode princesse jusqu'à la porte d'entrée. Heureusement pour lui, je ne pesais pas lourd.

L'expression de son visage changea dès l'instant où son regard croisa celui d'une femme qui se tenait dans notre salon. Elle était de dos et regardait le portrait d'Aaron, le père d'Ashton.

- Eh bien, ce n'était pas une rumeur, tu t'es bien marié... Devine ma surprise lorsque j'ai découvert que je n'ai pas été invitée... Toi, tu dois être l'heureuse élue, non ?

Elle allait s'approcher de moi, mais le regard tueur d'Ashton le lui déconseilla. Très rapidement, il prit son poignet pour la tirer vers la sortie.

- Qu'est-ce que tu fais Ashton ?

- Tu sors de chez moi.

- Mais lâche moi, tu n'as pas le droit de me traiter de cette façon.

- Je t'avais dit que tu n'étais plus la bienvenue dans cette maison...

- Tu n'as pas à me refuser l'accès. Je suis ta mère, tu ne peux pas me traiter ainsi...

J'l'ai failli m'étrangler. Elle a dit qu'elle était sa mère ? Elle était très jeune et très belle. Ash ne parlait pas beaucoup de sa mère ni Greeicy, et j'avais compris qu'ils ne s'entendaient pas vraiment avec elle mais de là à la mettre dehors de cette façon l'image était juste choquant.

- Tu n'es pas ma mère, tu n'es personne.

- Petit ingrat, je t'ai donné la vie, tu me dois le respect. Non mais quel sauvage ! Lâche mon bras...

- Dégage d'ici et ne reviens pas ou je te jure que la prochaine fois, je te ferai mettre en prison espèce de folle

- Tu es comme ton père sale égoïste...

- Je t'interdis de parler de lui, tu m'entends ?

- Et puis quoi encore ? Lui aussi m'a jeté dehors comme tu viens de le faire. C'est ma maison également

- Non, tu te trompes. Tu as perdu le droit de venir ici le jour où tu as voulu tous nous tuer. Je ne veux plus jamais te revoir c'est compris ? Va te faire soigner

- Vous auriez dû brûler...

- Pas de chance pyromane.

Il lui claqua la porte puis appela la sécurité pour dire qu'on ne devrait plus jamais la laisser entrer. Ash s'en alla dans son bureau et moi, je restai planté dans le salon ne sachant pas quoi. Devrais-je le suivre ou attendre qu'il se calme ? J'optai pour une troisième option et appelai Greeicy. Malheureusement, elle était prise par son travail et ne pouvait pas venir avant plusieurs heures. C'était donc à moi de gérer la situation, et j'étais pétrifié à l'idée d'entrer dans ce bureau après ce que m'avait dit Greeicy.

**********
Ashton

Assis au milieu de ce bazar avec ma tête entre mes mains, j'essayai de faire taire les voix qui résonnaient dans ma tête.

- Ash...

Je ne réagis pas, Alice ne devait pas me voir ainsi. Non, je ne le voulais pas. Je l'entendis refermer la porte derrière elle. Tout à coup, je sentis la main d'Alice dans mes cheveux puis elle prit mon visage entre ses mains me forçant à la regarder.

- Je suis là Ash, parle-moi...

- Ne reste pas là

- Ne dit rien si tu n'as pas envie de me parler, mais laisse-moi juste rester avec toi d'accord ?

- Va-t-en Alice

- Je ne veux pas. Je n'ai pas envie de te laisser seul.

- Pourquoi ?

- Parce que tu ne vas pas bien...

- Je n'ai pas besoin de toi

- Je sais

- Alors dégage

- Non, je ne partirai pas...

- Qu'est-ce que tu veux de moi, Alice ? Pourquoi t'es là hein ?

Je devais la faire fuir. Alice était mal à l'aise quand il s'agissait de répondre quand je lui posait des questions. Ce gendre de conversation l'intimidait et je jouais souvent de cela dès que je voulais me débarrasser d'elle.

- Je suis un vrai connard avec toi. Je ne me sens bien que lorsque toi tu souffres et malgré tout cela, tu es là ?

Elle me regardait avec les yeux tristes ne sachant pas quoi répondre. J'enfonçai le clou encore plus loin.

- Tu joues les gentilles filles, et tu fais celle qui ne se met jamais en colère. Mais au fond, tu n'es pas normale putain. Hurlai-je assez fort pour la faire sursauter

Le regard d'Alice se fit tendre et elle se mit à me caresser la joue en même temps que le coin de ses yeux perlait de larmes.

- Tu es tellement cliché. Une fille sensible se fait séquestrée durant des mois par un homme avec lequel elle se marie par la suite. Tu trouves ça normal toi ?

Elle ne répondit pas, mais son regard changea tout à coup.

- Pourquoi Alice ?

Cette fois-ci, je levai la voix encore plus forte pour la faire réagir, mais je fus surpris par sa réponse.

- Parce que je suis une idiote Ashton. C'est cela que tu veux entendre ?

- Je veux la vérité merde. Pourquoi t'es là putain ?

Je n'en avais rien à faire de la vérité. Je voulais juste qu'elle parte

- Parce que malgré ta méchanceté, ton cœur de glace, tes mauvaises habitudes... Je me sens attiré par toi.

Mon cœur rata un battement tandis que les yeux d'Alice se remplissaient de larmes. Non, non, non. Elle ne pouvait pas me lâcher cette bombe pour ensuite s'en aller. Je lui attrapai le bras et elle atterrie sur mon torse.

- Non Alice, tu n'as pas le droit de me dire ça... Tu n'as pas le droit d'avoir ce genre de sentiment pour moi. Je te l'interdis, tu m'entends ?

- Trop tard Ash... Parce que, notoirement, je t'appartiens, Ashton Scott...

Automatiquement, mes bras s'enroulèrent autour d'elle et elle nicha sa tête dans mon cou. On a gardé cette position pendant un moment.

- Alors, ta mère...

- Victoria n'est pas ma mère. Elle n'a jamais été présente pour nous. Ma sœur, mon père. Elle nous a fait vivre un enfer.

- Pourquoi ?

- Parce que selon elle, papa ne lui a pas donné la vie qu'elle méritait...

Victoria n'avait que 20 ans quand elle s'est marié avec mon père. L'année suivante, ils eurent leur premier enfant, moi. C'était une femme ambitieuse qui courrait après la fortune et mon père venait d'une famille très riche. Cependant, il ne s'entendait pas avec mes grands-parents, car il ne voulait pas intégrer l'entreprise familiale. Victoria n'était qu'une serveuse dans un bar miteux attendant un prince charmant et mon père était bêtement tombé sous ses charmes. Papa lui a parlé de sa situation avec ses parents et elle faisait semblant de vouloir les rapprocher pour son bien, elle disait qu'il fallait toujours prendre soin de sa famille déjà que papa était fils unique. Ironique non ? Pour une fille qui avait grandi sans parents. Quand elle a compris qu'elle n'arriverait pas à s'emparer de la fortune de mes grands-parents elle était déjà enceinte de ma sœur. C'est là que les problèmes ont commencé dans notre famille si on pouvait l'appeler ainsi. Elle rentrait tard le soir et buvait comme un trou. Victoria cherchait désespérément à sortir de cette situation en divorçant, mais mon père n'était pas du même avis voulant sauver leur mariage. Mais pour elle, ce n'était jamais assez comparé à cette fortune dont il hériterait s'il se rabibochait avec ses parents. Cette femme n'avait rien d'une épouse encore moins d'une mère et jamais je ne lui pardonnerais ce qu'elle nous a fait cette nuit-là.

- Elle n'était pas seulement alcoolique, on aurait dit un dragon tant qu'elle fumait. Un soir, elle est rentrée tellement bourrée... On était en train de dormir Greeicy et moi lorsque papa est venu nous réveiller. La maison était en feux.

- Ta mère a...

- Elle a mis le feu à la maison alors que nous étions à l'intérieur ? On n'a jamais pu prouver que c'était elle ? Mais ce soir là, papa l'a demandé de partir

Mon père ne pouvait plus fermer les yeux sur ses actes même s'il était encore amoureux et souhaitait que Victoria redevienne celle qu'il a rencontré, il l'a chassé cette nuit même. Pendant ce temps, Victoria vivait dans la rue, car elle n'avait nulle part où aller, elle a juré qu'elle ne boirait plus jamais et qu'elle s'occuperait de ma sœur et moi dorénavant. Papa dans sa sensibilité a accepté de la reprendre. Malheureusement, cela ne s'est pas passé comme ça. Victoria gaspillait l'argent qu'il gagnait durement dans l'alcool et d'autres cochonneries. Elle le faisait cocu en sortant avec d'autres hommes plus fortunés. N'en pouvant plus il lui a demandé le divorce et a obtenu notre garde sans problème vu qu'il avait un bon travail.

- Je n'ai connu aucun de mes parents et je n'ai jamais eu de vraie famille...

- Al...

- Chut ! On avait dit qu'on essaierait d'avancer.

- Peut-être que je n'en suis pas capable

- Moi je crois que oui au contraire... Tu as foutu un vrai bordel dans ton bureau.

Je souris en balayant la pièce du regard alors qu'Alice était encore à califourchon sur moi tenait mon visage entre ses mains.

- Pour moi, c'était toujours celle-là, la bonne façon de faire.

- Je sais, mais ça ne l'est pas Ash... Toutes les femmes ne sont pas comme ta mère, ou la mienne.

D'après les informations que César a trouvé, Alice n'avait que quelques jours lorsqu'on l'avait trouvé devant l'orphelinat sous la pluie alors qu'il faisait nuit. Malgré nos efforts, les recherches n'avaient rien donné. C'était comme si elle n'avait pas de parents.

- Pas ici... Souffla-t-elle lorsque je détachai son jean

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