10. Yoga en couple...


Ashton

Alice était sur le point de s'endormir a l'aide de l'antidépresseur que le lui ai donné. Je m'éloignai pour répondre à l'appel de César impatient d'avoir les nouvelles.

Conversation téléphonique

- César

- Monsieur, je n'ai pas encore trouvé comment, mais quelqu'un a dû le prévenir.

- Anthony, cet espèce de lâche. Il ne perd rien pour attendre. Et pour Félix ?

- J'ai fait ce que vous m'aviez demandé, il a été arrêté.

- Bien.

Anthony était le larbin de mon ennemi juré. On l'appelait "le phœnix", un dealer qui éliminait tous ceux qui refusaient de faire partie de son cartel, mon père était l'un de ses victimes et j'ai juré de me venger ce qui a déclenché une forme de guerre entre nous et elle n'était pas prête de s'arrêter. Dernièrement, ses agissements se rapprochaient de plus en plus de ma ville et j'aurais dû me préparer à ce qu'il tentait de s'en prendre à moi ou a mes proches.

J'ai passé la nuit a veiller sur Alice tout en mettant au point un plan de sécurité plus ferme sur la maison. Déjà qu'elle ne sortait pas beaucoup elle allait devoir accepter mes nouvelles conditions. Les agents de sécurités pour la maison de Max et Grace ont été choisis par César, c'étaient des agents compétents. Ils me prévenaient dès qu'il y avait quelque chose de suspect. Le boulot métier de Max rendait leur tâche un peu difficile, mais ils trouvèrent une stratégie pour le protéger à une certaine distance. Je m'assurais toujours que ma famille ne manquait de rien.

J'ai à peine eu trois heures de sommeil, il était six heures du matin quand je me suis réveillé et Alice dormait encore. Je descendis alors dans mon bureau pour appeler César. Ce que j'ai ressenti quand j'ai vu Félix menacé Alice était plus fort que la rage. Ma frustration grandissait à mesure que je pensais à ce que je ferais au commanditaire si j'avais réussi à lui mettre la main dessus. D'autant plus que César a eu la confirmation que le phœnix était bien celui qui tirait les ficelles. Ce connard s'était encore volatilisé, mais j'étais sûr qu'il réapparaîtrait.

Après avoir raccroché avec César, je décidai de faire ce que je faisais toujours pour me calmer les nerfs. Le tapis bien rangé sur le sol, je pris la posture d'équilibre d'assis, puis celle tittibhasana. Je souris en voyant Alice faire demi-tour avec son tapis pour la deuxième fois et revenir. J'avais pris une posture avec une variante beaucoup plus imposante et plus intense. Alice, saisie enfin son courage déplia ainsi son tapis et elle commença par la méditation en tailleur, ensuite elle prit une posture suscitant l'équilibre et la concentration pour ne pas s'écraser au sol. La shirshasana était l'une des poses yoga les plus difficiles. Je savais qu'elle faisait du yoga, mais je ne l'avais jamais vu en action alors je ne pensait pas qu'elle était dans la catégorie pro. On passait rarement plus d'une demi-heure dans la même pièce si ce n'était pas à une soirée ou qu'on ait été convié a dîner chez ma sœur. Ou la nuit, car on partageait la même chambre.

- Tu réfléchis beaucoup trop Alice.

- Tu ne me lâcheras pas hein ?

- Tu n'es pas sérieuse dis moi...

Cette pratique était pour elle le facteur de communication dont elle avait besoin pour réduire son stress et ses angoisses. Pour une fois, elle avait l'air d'être dans son élément et ce fut très agréable à voir...

**********
Alice

Quelques jours plus tard

Ce n'était pas censé être au cours de la première année que les problèmes se multipliaient dans un mariage ? Si oui, avec Ashton a battu les records dès le premier mois. Alors que l'on commençait enfin à se supporter, il a fallu qu'il redevienne un connard.

Nous étions encore dans une de ces soirées, et Ash m'avait lui-même servi un verre de champagne. Il avait précisé que ce serait la seule car avec mes médicaments, je ne devais pas boire. Eh oui, il me l'avait finalement dit. J'étais d'accord sur un point, c'était de sa faute si je stressais autant.

Sa main n'a pas quitté ma taille depuis notre arrivée et je n'avais rien contre cela. Au contraire, je m'amusais à arranger son noeud papillon avec un sourire sur mes lèvres. Ils nous regardaient tous avec leur sourire hypocrite. La plupart avaient parié que l'on divorcerait quelques jours après et devant nous, ils faisaient semblant d'apprécier notre couple.

Vu ce qui s'était passé la dernière fois, Ash a demandé à César de ne pas me perdre de vue. Du coup, ils étaient deux à veillée sur moi.

- Ça va ?

- J'ai besoin d'aller aux toilettes.

- Alice...

- Ash, c'est urgent, il faut que je fasse pipi

- A croire que c'est toi le diabétique... Vas-y

Ash fit signe discrètement à César bien qu'il connût son boulot César n'avait rien contre les précisions d'Ashton.

Il m'arrivait de repenser à ce qui sentait passer ici. La rage dans les yeux d'Ashton, cet homme qui allait sûrement me tuer. Je m'empressai de me sécher les mains avant de sortir. César m'attendait tout juste devant. Alors que je m'approchai, je vis une femme de dos en compagnie de mon mari. Je m'arrêtai un instant feint de chercher quelque chose dans mon sac juste pour comprendre ce qui se passait et ce qui a suivi ne m'a pas plu. Qui avait donné à cette femme le droit de toucher à son nœud papillon ? Pourquoi avait-elle ses longs doigts manucurés sur son torse ? Ne savait-elle pas que c'était un homme marié ? Ce qui m'a énervé le plus était le fait que ça n'avait pas l'air de déranger Ashton.

- Madame, je vous en prie.

Il me prit le verre de champagne que je venais d'attraper sur le plateau du serveur qui passait à côté alors que je ne l'avais même pas commencé.

- Rends le moi César.

- Non Alice

Je le toisai avant de me diriger dans leur direction. J'ai failli tomber quand j'ai vu qui était avec lui.

- Madame Scott, bonsoir. Vous passez une bonne soirée ?

- Parfaitement Mlle Herald. J'espère que c'est également le cas pour vous.

Ce n'était autre que Lise, l'assistante de mon mari. Elle était très jolie dans sa robe et son maquillage lui donnait un air plus jovial que d'habitude. Je lui souris gentiment. Elle se montrait toujours respectueuse envers moi, mais je ressentais une sorte de méfiance à son égard. Peut-être à cause de ma jalousie récente, car oui, j'ai découvert que je n'aimais pas voir d'autres femmes trop proches de l'homme que j'ai épousé. Et Lise passait beaucoup trop de temps en sa compagnie. Elle était aussi jeune que moi en plus d'être belle, intelligente et surtout, elle avait l'attention d'Ashton, même si ce n'était que professionnellement parlant.

- Tu te sens bien ?

- Hum

Je n'ai même pas attendu que César m'ouvre la porte pour descendre de la voiture et rentrer sous le regard interrogateur d'Ashton. Quelque part de l'inquiétude se lisait dans ses yeux, et je n'ai pu m'empêcher de sourire en regagnant notre chambre...

**********
Ashton

La réaction d'Alice était injustifiée et elle commençait à m'énerver en se cloîtrant dans son silence comme elle le faisait avant. Je croyais que tout allait mieux entre nous et que ça lui convenait. Si vraiment, c'était ce que je pensais ça n'allait pas le faire, car ça voudrait dire bien trop de choses selon moi.

À mon arrivée dans la chambre, Alice était déjà dans le lit et elle faisait semblant de dormir. Elle avait érigé une sorte de mur séparant notre lit en deux avec des oreillers ce qui me fit sourire. J'ai fait semblant de me rendre dans la salle de bain et je l'ai entendu se lever, je me suis subitement retourné et elle feint de s'étirer. Une vraie gamine.

Je ne portais que mon bas de pyjama et je me suis aspergé de ce parfum qu'elle aimait tant, puis, avec un sourire en coin, je me suis allongé de mon côté du lit. J'ai attendu une dizaine de minutes avant de les enlever puis d'un geste brusque, je lui ramenai vers moi par la taille. Surprise, elle ouvra la bouche pour manifester son mécontentement

- Chut ! Chuchotai-je en lui caressant les lèvres avec mon pouce lentement et sensuellement.

- Ash... Gémit-elle

- Je savais que tu ne dormais pas...

- Je... Tu... Ne me touche pas.

Je tirai une fois de plus sur son poignet, résultat, cette fois-ci Alice se trouvait assise à califourchon sur moi.

- Alice... Qui y a-t-il ? Tu cherches à me mettre de mauvaises humeur ou quoi ?

Son short de pyjama en satin me chatouillait le ventre et j'avais les yeux rivés sur la bretelle très fine de son haut qui laissait voir les aréoles de ses seins. Une fois, j'ai entendu Alice dire à ma sœur qu'elle trouvait ses seins trop petits et pourtant maintenant que je les avais de si près, ils étaient parfaits. Un régal pour mes yeux.

- Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?

- C'est très troublant, n'est-ce pas ?

- Cherches-tu à m'intimider Ashton ?

- Inconcevable...

Je repris le geste de toute à l'heure en caressant sa lèvre inférieure avec mon pouce pour la faire taire. Elle avala sa salive une fois, puis une seconde fois cherchant désespérément à repousser cette envie enivrante de goûter à ses lèvres qu'elle fixait depuis plusieurs secondes. Les miennes

- Aurais-tu envie de m'embrasser à nouveau Al ?

- ... Non.

- Pourquoi non ?

- Tu m'as posé une question et je t'ai répondu. Je n'en ai pas envie.

- Et si moi, je t'embrassais ?

Mes bras autour de ses hanches, on se fixait intensément et nos lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres. Elle ferma les yeux quand je posai ma main sur sa nuque.

- Tu n'es pas honnête. Soufflai-je contre ses lèvres

- Toi non plus tu ne joues pas franc jeu.

- Ah bon ? Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Tu... Tu...

- Je ?...

- Tu cherches à m'embrouiller avec tes jeux sadiques...

- Chut ! Je sais que tu en as envie.

- Tu es un vrai pervers toi.

Je me suis brusquement redressé et cette position face-à-face troublait Alice encore plus lorsque je mis mes mains sous ses fesses. Son souffle chaud s'abattit directement sur mon nez alors que je n'arrivais pas a me détacher de ses lèvres. Elle était tellement sexy dans cette position. Aurait-elle assez de courage pour faire le dernier pas ?

- Un seul mot, et je te promets de t'embrasser comme personne ne l'avait fait avant.

- ... Ash...

J'avais dit un seul mot et celui-là m'a suffi pour lui dévorer sauvagement les lèvres...

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top