Chapitre 1

PRÉSENT / 2016

— Merci Londres, c'était tout ce que je pouvais espérer pour un dernier concert, vous avez été merveilleux.

Harry contempla une dernière fois son public avant de lui envoyer des dizaines de baisers, acclamé par la foule. Les musiciens continuèrent à jouer tandis qu'il apporta une main à son coeur, touché d'avoir pu jouer dans un endroit si symbolique pour clôturer cette tournée qui avait été si chère à son coeur. Il s'approcha une dernière fois du micro :

— On se revoit vite, bonne nuit Londres !

Juste ainsi, il quitta la scène en courant, jusqu'à s'enfoncer dans les coulisses de l'emblématique Wembley Stadium. Il avait la chance de pouvoir prétendre commencer à plutôt bien les connaitre. Il prit les virages, salua le personnel qu'il croisa dans sa course, jusqu'à arriver à son van noir garé vers la sortie.

Comme d'habitude depuis plus d'un an, Brad l'attendait devant le véhicule, les yeux rivés sur sa montre.

— Plus lent ce soir, dit-il.

— Plus ému ce soir, rétorqua Harry en montant dans le véhicule.

— Ça passe pour cette fois. En tant que coach sportif, je dois faire attention à ce genre de détails.

— En tant que petit-ami, tu n'as pas à t'en faire pour mon cardio, tu l'entretiens déjà bien assez.

Brad rigola et monta à son tour dans la voiture avant de claquer la porte derrière eux.

Une fois posé dans le salon de sa maison Londonienne, après sa douche, Harry se fit la réflexion que tout semblait suspendu dans le temps. Il avait été sur la route depuis tellement longtemps, il avait eu tellement de projets depuis le début de sa carrière musical, qu'il en avait perdu l'habitude d'avoir une vie normale.

Ce n'était qu'illusoire, mais à cet instant cela ressemblait presque à une vie banale. Brad aménageait la table basse avec la commande de sushis qu'ils avaient effectué plus tôt, une série tournait sur la télévision, Harry avait le temps de consulter les réseaux sociaux.

— Et voilà, dit Brad.

— Ça a l'air délicieux, Harry soupira d'aise. Merci.

— Je n'ai fait que mettre la table, rigola le brun. Mais je prends quand même. Bon appétit chéri.

L'homme se mit à manger, concentré sur la télévision. Harry le regarda faire, détailla son profil un instant, pensif. Brad finit par s'en rendre compte et se tourna vers le bouclé.

— Quoi ? Pourquoi tu me fixes ? Rigola t-il. J'ai de la sauce ?

— Non. Pour rien. J'étais en train de réfléchir.

— À quoi ?

— Rien d'important, sourit Harry. Bon appétit à toi aussi.

Harry était en train de réfléchir à cette situation et à quel point il n'avait jamais eu de relation saine. À quel point Brad était un gentil garçon, doux, à l'écoute, qui l'aimait pour sa vraie personne et pas la célébrité en vogue. Harry l'aimait en retour, comme un coeur meurtri par l'amour peut aimer en retour une personne saine et désintéressée. Peut-être ne l'aimait-il pas assez cependant, ou pas comme il aurait fallu ; certaines nuits il parvenait à trouver le sommeil à ses côtés et d'autres, cela le terrifiait au point de le tenir éveillé. Mais le soleil finissait toujours par se lever.

Il fallut une semaine à Harry pour finalement décompresser et s'offrir du bon temps sans être pris entre deux projets. Il alla rendre visite à ses amis, passa du temps avec sa soeur, fit quelques sorties avec Brad mais s'offrit également du temps seul.

En réalité, Harry n'aimait pas avoir trop de temps pour lui-même sans projet, car cela faisait secrètement grandir l'idée de tout arrêter et partir sur une ile qu'il pouvait acheter, protégé du reste du monde, pour trouver une vie normale. Il était impossible de réécrire son histoire, mais il avait tragiquement — souvent — envie que les choses aient été différentes.

Deux semaines après la fin de sa tournée, il reçut un message de Liam.

Salut H, tu es sur Londres ?

Salut Liam. Oui, je suis sur Londres. Pourquoi ?

Rendez-vous demain, 15h, à l'American Bar.

Harry arqua un sourcil face au message presque mystérieux mais il ne posa aucune question. Au fond de lui, il devina le sujet du rendez-vous mais préféra se persuader que c'était un autre sujet.

L'American Bar était un bar à cocktails huppé, décoré comme un bureau de mafia située aux Etats-Unis. Tout était dans les tons marrons, rouges, orangés ; meublés de vieux tabourets, de bois et de cuir.

En entrant dans le bar, Harry leva ses lunettes de soleil sur son crâne et repéra Liam, assis au fond de l'endroit, dans un canapé Chesterfield en cuir vert. À ses côtés était assis Zayn.

Le bouclé hésita à faire demi-tour car ils ne l'avaient pas encore vus. Mais à la mort de Niall, il s'était promis de ne plus négliger les garçons s'ils avaient besoin de lui. Il avait été terrible à cette promesse personnelle — il n'avait pris aucune nouvelle — mais ce jour-là, il essaya.

— Salut H ! Lança joyeusement Liam en le voyant s'asseoir en face.

— Hey, dit celui-ci. Vous allez bien ?

— Bien, rétorqua Zayn. C'est plus joyeux de se voir ici dans des conditions plus... joyeuses.

Il était vrai qu'il était plus agréable de se voir dans un bar sympathique plutôt que dans une église pour enterrer un ami. Mais Harry ne put s'empêcher de penser qu'au moins, l'enterrement avait pu créer un climat de bulle hors du temps pour eux tous. Une trêve qui n'aura duré qu'une nuit.

— Il n'y a que nous trois ? Demanda Harry.

— Salut les losers, lança Louis en faisant claquer son paquet de cigarettes sur la table.

Harry arqua un sourcil et tourna la tête vers lui. Il portait un pantalon beige et un t-shirt de rock blanc entré dans son pantalon. Il avait des lunettes de soleil, la peau bronzée, quelques nouveaux tatouages qu'Harry n'avait jamais vus. Peut-être n'étaient-ils pas si nouveaux, en réalité.

Louis prit place à côté de Harry dans le deuxième canapé en cuir qui correspondait à la table.

— Tu le demandes et il arrive, ironisa Zayn.

Harry laissa son dos venir toucher le cuir et croisa les bras sur son torse.

— J'ai arrêté de le demander il y a bien longtemps.

— Je suis là, si jamais ? Parla Louis. Jésus. Un peu de respect.

— Respect, répéta Harry entre ses dents serrées.

Louis fronça les sourcils et le regarda.

— Tu veux qu'on se batte pour déterminer qui doit s'écraser ? Tu boudes comme mon fils, là. Grandis un peu Harry.

Ce dernier ouvrit la bouche, choqué.

— Que je grandisse ? Moi ?

Il se tourna vers Liam.

— Pourquoi tu continues à nous inviter dans la même pièce ? Pour Niall j'ai fait un effort, mais m'infliger ça un jeudi après-midi de juin gratuitement ?

Liam et Zayn échangèrent un regard plein de désespoir.

— Ok, le lieu est peut-être mal choisi, tenta Liam, mais...

— Mais c'est pas plus mal, reprit Zayn. C'est un terrain neutre. Si on n'avait été, je sais pas, chez Harry, vous auriez vraiment fini par vous battre.

Louis leva les yeux au ciel.

— Pourquoi on s'est réunis, alors ? Demanda Harry.

— Je n'ai pas le droit de vouloir des nouvelles ? S'étonna Liam. On pourrait être capables de se faire des repas, comme ça, ensemble, de temps en temps...

Cela fit mal à Harry. Il n'y a pas beaucoup d'autres choses qu'il voulait davantage que d'être capable de faire ce genre de repas, ensemble, dans la bonne humeur et la cohésion. Il aurait tellement aimé que ce groupe fonctionne, il aurait tellement aimé que les choses soient différentes. Il aurait aimé lui-même être différent, faire les choses différemment.

Il aurait aimé effacé Louis de l'équation et ne jamais se faire briser le coeur aussi salement.

— Non ? Bon, ok... soupira Liam. Je sais que c'est pas possible, mais peut-être que ça le sera un jour.

Louis baissa les yeux, l'air triste. Harry remarqua mais ne comprit pas.

— Liam a surtout pensé que c'était le moment parfait pour parler de la fameuse réunion, reprit Zayn. Tous nos projets personnels sont finis pour l'instant. C'est le moment idéal pour le faire et juste... en finir avec tout ça.

Le silence tomba sur la table. La serveuse de l'endroit arriva à ce moment-là pour prendre les commandes ; Zayn et Liam commandèrent un coca, tandis qu'Harry prit un cocktail sans alcool et Louis, une bière. Une fois que la jeune femme fut partie, Harry reprit :

— Je pense que tu as eu toutes les preuves dans les dernières cinq minutes à cette table de pourquoi c'est une terrible idée et cela n'arrivera pas.

— On se l'est promis à l'enterrement. On était tous d'accord.

— Liam, on s'est promis quelque chose à un enterrement, bouleversés et ignorant totalement l'avenir. C'est ce que les humains font dans les moments de faiblesse, ils disent et font des choses qu'ils ne pensent pas forcément. Cela ne compte pas.

Pendant qu'il parlait, Harry sentit le regard de Louis sur lui, mais celui-ci demeura silencieux. La serveuse revint avec les différents verres, offrant ainsi une pause dans la conversation.

— Tu es celui qui a une vraie parole entre nous tous, reprit Liam.

— Allons, Li, soupira le bouclé. Tu ne peux pas me forcer à faire ça.

— Personne ne force personne, intervint Zayn. On se l'était juste promis.

— Une promesse c'est sacré, je le sais, mais... on est assez intelligents pour comprendre que ça va au-delà de ça. On s'est promis ça après une cérémonie triste et dans un moment difficile. Oui je le pensais sur le coup, vous aussi, mais maintenant ? Avec le recul ?

Liam soupira.

— Je sais que j'en suis capable. Ce qui me posait problème pendant le groupe c'était mon addiction à l'alcool... C'est sous contrôle. Je vais survivre à une dernière tournée.

— Pour moi, c'était le rythme et ce connard d'Alexander, parla Zayn. J'ai mis mes conditions sur ces sujets dès la première conversation. Alors c'est ok pour moi aussi.

Pour la première fois depuis des années, Harry se tourna vers Louis en espérant du soutien. Ce dernier était étrangement silencieux, perdu dans ses pensées. Il se contenta d'acquiescer.

— Ça le fait pour moi aussi. Aucun problème.

Un rire jaune incontrôlé quitta les lèvres d'Harry. Lui qui avait agi pendant tant d'années comme si de rien était, lui qui continuait encore aujourd'hui de prétendre que cela n'avait ni impact ni importance.

— Conneries, grogna Harry en se levant.

Il se dirigea vers les toilettes du bar. Enervé, frustré, il poussa la porte et se dirigea aux lavabos. Il ouvrit l'eau froide et en prit dans le creux de ses mains pour se rincer le visage, comme si cela allait calmer son esprit.

Il n'arrivait pas à croire que Louis pouvait être un con à ce point-là. Il n'arrivait pas à croire à quel point il le détestait — il n'arrivait pas à croire à quel point il se détestait lui-même de mettre toute sa haine et son mal contre sa personne, pour le maudire, mais à quel point il était incapable de lui souhaiter un quelconque problème.

Une fois, il avait tellement bu qu'il s'était endormi en pleurant et en priant pour se réveiller avec la mémoire effacée de l'existence de Louis. Au réveil, il avait eu une amnésie d'une petite minute. Cela l'avait tellement fait paniquer qu'en se souvenant de tout, même des moments les plus douloureux, il s'était promis qu'il garderait cette douleur jusqu'à sa tombe et que c'était ok. Cela faisait partie de lui et leur histoire.

Cela montrait à quel point cette histoire était ancrée dans ses veines comme un tatouage mal fait, mais par une personne chère. Un tatouage qu'ils avaient en commun mais que Louis avait fait effacé sans aucun remord.

Harry se passa à nouveau de l'eau sur le visage et coupa le robinet. Il posa ses mains à plat sur le bord et soupira en regardant son reflet. Il resta ainsi quelques instants, se motivant à y retourner. Alors qu'il s'apprêtait à le faire, la porte des toilettes s'ouvrit sur Louis.

Harry roula des yeux et passa à côté de lui pour le dépasser et partir.

— Attends.

Louis le retint par l'avant-bras. Bien que ses mots étaient bruts et sa personnalité piquante, son contact ne l'était absolument pas. Harry s'était toujours fait cette réflexion à propos du châtain : sa douceur était inattendue, pourtant présente et inégalable.

Il détesta ce que son coeur ressentit à ce contact qu'il n'avait pas senti depuis plus de 7 ans, et qu'il reconnut comme une écriture dans son ADN. Il dégagea son bras.

— Qu'est-ce que tu veux ? Soupira Harry, regardant ailleurs.

— Tu n'es même pas capable de me regarder ?

Mais sa voix n'était pas un reproche énervé, plutôt une constatation triste. Harry leva les yeux vers Louis.

— Si, je peux te regarder. Mais je ne comprends pas ce que tu fais là. De toutes les personnes dans ce bar, tu es celle qui peut le moins me raisonner.

— On est bien d'accord pour une fois, c'est ce que je leur ai dit mais ils ont insisté. Il soupira. Bref.

— Louis, je ne ferai pas la connerie de me remettre dans ce groupe.

— Pourquoi pas ?

— C'est une terrible idée, pour nous tous. Vous êtes juste trop fiers pour l'admettre.

Louis secoua la tête, ses yeux droits dans ceux d'Harry.

— On ne parle pas de promesses ou de plans sur la comète. Je ne compte pas faire toute ma carrière dans ce groupe. Plus maintenant. J'ai d'autres choses, toi aussi, les autres aussi. C'est juste pour boucler la boucle. Pour Niall.

— Niall est mort ! Siffla Harry. Il n'est pas là. Il se fiche de ce que nous faisons.

— Très bien, alors si ce n'est pas pour lui, c'est pour soulager nos consciences de petits êtres humains qui adorent ce genre de conneries à base de je fais ça pour un défunt parce que j'ai été trop con pour le faire avant. Cette explication te va mieux ?

Harry soupira et se mit à faire quelques pas dans la petite pièce. Il pensa, un peu tard, qu'il espérait qu'il n'y ait personne dans ces toilettes. Cet échange ferait le tour des réseaux sociaux dans l'heure.

Il calma un peu sa colère et répondit :

— Le groupe n'a pas marché une fois pour plein de raisons. Je ne vois pas pourquoi ce serait différent cette fois.

— Parce que tout est différent, rétorqua Louis. Parce que nous sommes tous différents. Tu n'es plus le garçon de 21 ans que j'ai vu pour la dernière fois sur le palier de sa chambre d'hôtel, terrifié par la suite. Tu étais terrifiant avec tes cheveux longs mais tu n'avais rien d'un dur ce jour-là.

Harry se mit à mordiller l'intérieur de sa joue, attentif aux mots de Louis et à l'effet qu'ils savaient lui procurer. Comme une pommade miracle sur une plaie vive. C'est ce qui avait fasciné Harry dès leur rencontre : comment Louis avait un pouvoir différent sur lui.

— Et toi ? Se risqua t-il à demander. Tu n'es plus le même ?

Cette question impliquait tellement de réponses et de possibilités. Louis lâcha un petit rire.

— Je vis dans le présent, c'est tout ce que je sais.

Une réponse vague qui n'aidait en rien. Harry aurait dû avoir l'habitude mais il ne put s'empêcher d'être frustré.

— Puis on ne parle pas de refaire le groupe, reprit Louis. Juste une dernière tournée. L'histoire ne se répète pas ; elle continue, différemment. En tout cas, c'est pour ça que je signe. Pour une dernière tournée. Pour offrir la fermeture que ce groupe mérite. Mets-toi ça en tête. Ce n'est pas reformer le groupe à proprement parler. Lorsque tu seras prêt à vouloir au moins en discuter en détails avant de prendre une décision tranchée, reviens à la table. Sur ce, je vais fumer.

Sans un mot de plus, Louis tourna les talons. Harry ouvrit la bouche puis la referma. Il se mordit la lèvre, se convaincu deux fois que ce n'était pas une bonne idée, puis ses lèvres dépassèrent sa pensée, comme à chaque fois lorsque Louis était dans les parages :

— Jeunes ?

Le châtain se figea et se retourna, un sourcil haussé.

— Quoi ? Dit-il.

— Dans les meilleurs jours, nous étions jeunes ?

Un brin de peur traversa le regard de Louis, qu'il chassa dans la seconde ; ce masque qu'il avait apprivoisé parfaitement pour se cacher. Mais pas avec moi, pensa Harry. Peu importe ce que tu diras ; jamais avec moi.

— Ce n'est pas une question intéressante à avoir, rétorqua Louis.

— Intéressante peut-être pas. Importante cependant.

— Je ne veux pas en parler Harry, rigola t-il.

— Pourquoi ? Parce que la lumière est allumée ? Parce que tu me vois, moi, un homme, et que tu te prendrais ça dans la gueule en en parlant ?

Harry culpabilisa d'utiliser cela contre Louis, mais cette culpabilité fut chassée par le fait qu'il lui devait au moins ça. Le châtain acquiesça et fit deux pas vers Harry. Il se retourna afin de vérifier que personne n'arrivait vers les toilettes, et s'approcha un peu plus.

— Regarde-moi dans les yeux, à la lumière, quand je te dis ça. Ce n'est pas une conversation à avoir parce que ça fait des années. Ce n'est pas une conversation à avoir parce que j'ai une copine, tu as un copain et nous n'avons pas besoin de parler du passé. Tu n'es pas infidèle. Je ne suis pas assez horrible pour saboter ta relation. Cette conversation n'a aucune importance. Nous étions jeunes.

Il se recula après avoir lâché ces mots, tant de mots qu'il n'avait jamais su prononcer avant. Des mots énervés mais une avancée tout de même. Harry hocha lentement la tête.

— Je ne te demande rien. Je ne t'ai jamais rien demandé. Je ne veux pas d'actes... je veux des mots.

— 7 ans après ? Quels mots ? Qu'est-ce que tu veux que je te dise Harry ? S'énerva Louis.

— Que tu as menti ce jour-là, répondit-il calmement. Le dernier jour du groupe. Que je n'étais pas qu'une erreur de jeunesse, de quoi expérimenter. Que tu m'as menti parce que tu avais peur et que le groupe s'est séparé sur un mensonge de ta part.

— Ça n'a aucune importance.

— Ça en a, insista Harry. Je te connaissais, et cela en avait. Ça en a. Dis que tu mentais.

Le visage de Louis resta de marbre. Le temps sembla s'arrêter un instant, jusqu'à ce que le châtain bouge.

— Je vais fumer maintenant, dit-il en insistant sur chaque syllabe.

Harry n'essaya pas de le retenir ; il avait l'habitude de voir Louis partir. Cependant le châtain s'arrêta encore une fois. Il hésita un peu plus longtemps avant de se retourner.

— Si tu es si intelligent que ça, utilise les prochains mois pour essayer de découvrir si je mentais. Je suis largement capable d'être des mois en ta présence sans que cela fasse tout foirer. Est-ce que tu peux en dire autant ?

Cela sonnait comme un challenge, comme la pire idée de l'année, comme un élément qui peut bouleverser une vie et la réduire en cendres. Cela sonnait comme ces mots qui nous hantent et qu'on regrette d'avoir suivis, comme cette piqûre d'adrénaline dont la chute fait mal. Cela sonnait comme un coeur qui s'affole, cela sonnait comme le début de la fin.

Harry retourna s'asseoir à la table, un cocktail contenant de l'alcool dans la main.

— J'en aurais besoin. Des idées pour la setlist ?

Louis tenta de ravaler son sourire en coin, en vain.








Un premier chapitre, un an après le prologue. Cela reste dans le thème de la mise en place, avec un peu plus de révélations et challenge cependant... peut-être est-ce la pire idée du siècle — très certainement —, mais ça y est, les personnages se lancent dans cette idée loufoque. Mais qu'est-ce qui a bien pu arriver pour que le groupe se sépare ?

Le prochain chapitre sera au passé.

J'espère que vous allez pouvoir accrocher à cet univers, légèrement similaire mais drôlement différent. 🥀

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top