Prologue
Sophia
Quatre ans plus tôt: le 10 mai 2013
Rester courtoise et distingué, le mot d'ordre de ce jour ! Enfin, je vais essayer...
Je vis chez mes parents avec ma soeur. Depuis ma tendre enfance, j'ai toujours vécu dans une belle et grande maison.
Aujourd'hui est pour moi un jour spécial. C'est celui de mon anniversaire. Comme chaque année, lors de nos anniversaires respectifs, toute la famille est rassemblé dans le salon pour fêté l'événement .
De nature très coquette et souriante, j'ai hérité de la beauté de ma génitrice Elisabeth. Fine, élégante avec des yeux bleus Caraïbes à en couper le souffle. Le gène a agi sur ma personne à une exception près... Je suis blonde contrairement à elle et mon père Jack qui eux ont les cheveux châtains. La génétique me fascinera toujours autant. Malgré ce que l'on peut croire vu de l'extérieur, à l'intérieur, je ressemble beaucoup à mon paternel. De son caractère impétueux, fier, volcanique et audacieux, je me retrouve souvent en lui. Il dégage une assurance tel un lion rugissant sa supériorité sur son territoire. D'où sa vocation d'officier de police. Mais derrière son tempérament fougueux se cache un homme tendre et aimant. Toutes ces facettes qui font de lui une personne extraordinaire... Ma mère est plus calme, réfléchie et compréhensive, tout comme ma sœur Maddie. Ma famille se complète parfaitement. Comme quoi, voyez vous les opposés s'attirent et forment un tout. En ce jour, mes parents m'ont offert le plus beau des cadeaux pour un jeune permis. Une formidable BMW série 2 coupée, de couleur rouge vif.
_Sophia tu es prête ?
_Oui Maddie , j'arrive !
_Dépêche toi, tout le monde t'attend
Avec Maddie, ma petite sœur chérie pas le temps de rêvasser. Cette très belle blonde aux yeux bleus qui me ressemble comme deux gouttes d'eau et de trois ans mon cadet à le chique pour me faire redescendre sur terre. Mes pensées attendront dans un coin de ma tête, je suis attendu tel une princesse à son bal.
Je descends et fais la bise à tout le monde. J'aperçois mes parents en compagnie de Franck qui n'est autre que le meilleur ami de mon père. Je ne saurais dire en quel année il se sont rencontrés. La seule information que je détiens en m'a possession est qu'ils se connaissent depuis l'armée. Alors oui cela fait un bail. Malgré toutes ces décennies à le côtoyer, chaque fois que je vois cet homme, mon sang se glace. C'est inéluctable ! Ne me demandez pas pourquoi, je n'ai aucune explication! Peut-être à cause de son physique si sombre, de son regard menaçant et vicieux ou de sa penche à bière. Enfin, sois, plus je vieillis et plus je le trouve étrange, son sourire diabolique me crispe les entrailles. Seule Margaret, son ex-femme arrivée à peu près à le canaliser. J'ai de très bons souvenirs avec cette femme très douce et agréable à vivre. Je ne sais même pas ce qu'elle est devenue, du jour au lendemain, je ne l'ai plus revue. Enfin, c'est la vie. On ne peut pas retenir les gens auprès de nous contre leur gré. Et vu l'énergumène qui lui servait de mari, je ne peux que compatir.
Je m'approche lentement de lui pour lui faire la bise. Son regard machiavélique s'accentue sur mes courbes, ça en devient répugnant, son insistance me gêne et mes joues se teintent de rouge. Pourquoi se focalise t-il sur mon corps a ce point. Détends ton slip mon gars et va tirer un coup ! Voilà ce que mon moi intérieur dirait, mais ce que mon subconscient me dit et ce que je fais ça fait deux. Son regard avide me rend faible, je ne trouve pas la raison à ce malaise oppressant. Sa barbe de trois jours me hérisse les poils. Mon épiderme s'électrise à son contact. Franck s'attarde et j'ai comme l'impression qu'il renifle mon odeur. Je me retire instantanément. Il me tend alors un présent.
_Un joli cadeau pour une jolie fille.
_Euh ... merci Franck !
Sa voix rauque me perturbe, me semblant presque aguicheuse. Une sensation de dégoût me monte et laisse place à des frissonnements. Mes parents sont attentifs à ce que j'entreprends. J'ouvre son fameux cadeau, c'est un collier, un pendentif ovale avec une femme représenté à l'intérieur. Franchement, il a très mauvais goût ! Il croit vraiment que je vis au moyen-âge ou quoi ? Il Faut se renouveler mon vieux ! Ce n'est pas étonnant que Margaret sait tirer, si tu lui offrais des cadeaux affreux. Une douce effluve de vanille vient titiller mes narines. Je sais déjà qui est cette personne sans même me retourner... Ma sœur. Ma très chère petite sœur a senti mon malaise et vient à ma rescousse comme un chevalier servant en version féminine. Je suis bien contente que ce petit intermède prend fin. Bras dessus, bras dessous, elle m'emmène vers tante Jeanne qui est assise sur le canapé du salon.
_ C'était moins une ! Tu as de la chance que je suis toujours là pour te sauver la mise.
_ Que serais-je sans ma sœur pour me sauver des situations embarrassantes ? Au fait, fais moi rappeler, c'est qui l'aînée entre nous deux ?
Nous rions toutes les deux de bon cœur en nous installant de chaque côté de tante Jeanne.
_ Ah mes chéries! Je suis contente d'être ici auprès de vous.
_ Nous aussi ma tante, l'atmosphère se fait toujours plus légère quand tu es là. Lui dis-je avec un sourire des plus sincères.
_ Tu comble mon petit coeur de vieille dame, ma puce !
Elle pose sa main chaude sur ma joue. Son attention pour moi est tendre et chaleureuse. Elle émane d'une pureté tel un diamant brut. Sa douceur m'a toujours poussé à aller vers elle. Je me rappelle toutes ces vacances que je passer chez elle en compagnie de mr Poilu, son chat. Il doit bien avoir dix ans maintenant, mais c'est un amour de chat. Il se laissait manipuler comme une marionnette. Avec Maddie, on aimait beaucoup l'habiller avec des vêtements de poupée. Quand j'y repense, je plains ce pauvre matou.
****
La soirée touche à sa fin, tout le monde s'est bien amusé. Papa a ramené tante Jeanne à sa maison. Elle était trop épuisée pour rester toute la journée et la soirée ici. Enfin, vu son âge, je peux le comprendre. Je remercie tous mes invités et me faufile à l'étage quand mon père m'interpelle.
_Ma puce, peux tu ramené Franck chez lui? Il a trop bu pour repartir tout seul.
Bon entre nous ça ne me réjouis pas vraiment, mais je prends sur moi et je me force à avoir un sourire de façade.
_ Bien sûr papa !
_Merci t'es un amour !
Comment pourrais-je lui refusé. Je prends mes clés et direction mon petit bijou. Ça me permettra de l'essayer. Mon père aide Franck qui peine a monté dans ma voiture . Vu son état, il a fait fort! Pourtant je ne crois pas l'avoir vu autant boire de la soirée.
On démarre et sur le trajet , il me fais du rentre dedans. A quoi joue t-il ?
Franck et la séduction ne font pas bon ménage! A cet instant je rêvasse et me pose la question si j'ai bien fait d'écouter mon paternel et de le ramené. Sa voix rocailleuse me ramène à la réalité.
_ Tu sais que tu es belle Sophia ?
_ C'est gentil, merci !
Je ne suis vraiment pas flatté pour un poux. Mes yeux font des allers- retours sur sa personne et la route.
La situation devient soporifique de seconde en seconde.
Il commence à poser délicatement sa main sur ma cuisse. Il m'observe intensément et jauge ma réaction. Je ressent à ce moment un électrochoc. Je suis tellement saisi que mon premier réflexe est de le repoussé. Je suis outrée mais surtout choqué par son comportement. Il insiste de plus en plus. La pression monte, mon adrénaline monte d'un cran. Je ne peux pas laisser passer ça, trop c'est trop ! Je dois prendre les choses en main. Mon seuil de tolérance est au point mort. Je commence sérieusement à m'énerver.
_Bon maintenant ça suffit Franck !
_T'es bonne ! J'ai envie de toi !
Quoi ??? Mais c'est une blague j'espère ! Si c'est une blague, elle est vraiment de très mauvais goût. Très vite, je m'aperçois que la situation dégénère et que ma réaction n'a pas l'effet escompté sur lui. Vu a ses yeux lubriques, je crois et j'en suis même sûre que la situation l'excite davantage.
Il ne me reste plus que seule chose à faire. J'arrête la voiture sur le bas côté et lui demande de sortir. Il lui restera une bonne vingtaine de minutes à parcourir à pieds, il s'en sortira très bien sans moi.
_Descend Franck et tout de suite!
_Non !
Sa voix rauque et caverneuse est sans appel. Il lui prend une envie soudaine d'éteindre le moteur de ma voiture et d'y prendre les clés. Putain mais c'est quoi son problème ?? Mes yeux s'agrandissent de stupeur, ses réactions commencent sérieusement à m'angoisser.
Je n'ai pas eu le temps d'anticiper ses mouvements. D'un geste brusque, il empoigne mon bras et le maintient fermement. Avec toute la hargne que j'y mets, je réussi à enlevé sa main avec beaucoup de mal. J'ai un très mauvais préssentiment. La peur s'assimile dans mon épiderme et dans chacune de mes terminaisons nerveuses. Sans réfléchir, je sors de cette carrosserie qui me rend dorénavant prisonnière et cours en direction du village à côté. Je suis jeune, agile et surtout sobre. En pleine possession de mes moyen, je devrai rapidement le semer. Tant pis pour ma voiture, elle attendra demain. Je dois absolument repartir chez moi. Tous mes sens sont en éveille. Je devrais pouvoir devancer cet ordure haut les mains. Du moins, c'est ce que je croyais quand au bout de même pas cinq minutes de courses, je sens une main qui m'agrippe fermement les cheveux et me tire en arrière sans le moindre remords. A ce moment, j'éprouve une sensation douloureuse et inexplicable sur mon cuir chevelu mais aussi dans ma poitrine. Je dédaigne de me laisser faire. Non je ne suis et ne serais pas faible, ce n'est pas moi. J'essaye donc de me débattre mais rien y fait, je n'y arrive pas. Il est bien trop fort. Son visage se tord d'un rictus mauvais à en faire froid dans le dos. Son regard s'est ternie de noir, il est à présent plus malicieux, plus cruel. Il ne fait aucun doute que je suis dorénavant sa proie! Bon sang, mais était-il réellement en état d'ébriété ? M'a-t-il dupé au point que je ne remarque absolument rien ?
Mais pourquoi ? Pourquoi moi ?
Il m'entraîne sur le côté de la chaussé, en direction de la forêt, dans un renfoncement dès plus sombres. Il me pousse violemment en arrière, ce qui me fait trébucher la tête la première sur une roche. Mes yeux se voilent, ma vision se trouble. Le choc m'a étourdi, mes oreilles bourdonnent. J'essaye tant bien que mal de me remettre sur pied mais je n'ai pas le temps de me relever que ce traître m'arrache mon chemisier de force faisant sauter la totalité des boutons. Le vent froid fouettant sur ma peau me glace le sang. Des frissons d'horreur s'insinuent sous mon épiderme. Je suis terrorisée. J'aimerais lui dire d'arrêter, que c'est moi Sophia, la fille de son meilleur ami. Qu'il n'a pas à faire ça, que je pourrais être sa fille. Mais aucun son ne traverse la paroi de mes lèvres. Je suis sous le choque.
Angoissé et tétanisée, je tremble de peur. Il détient une force inexplicable qui me paralyse. Il attrape fermement ma mâchoire pour que je le regarde droit dans les yeux.
Mon Dieu que cet homme est immonde. Comment mon père a pu être ami avec lui ?
_ Ce soir tu es toute à moi chérie, je vais te baiser comme on ne t'as jamais baiser. Crois moi tu vas aimer ça !
Quoi ? Mais non, non, tu ne peux pas faire ça !
Ma conscience me hurle de lui clamer mon indignation, de m'égosiller les cordes vocales pour enfin lui faire entendre raison.
Mais je sais très bien au fond de moi que, quoi que je dise, j'ai vu la détermination et la résignation dans ses rétines sombres et brumeuses. Si je ne me sort pas de se guet apens maintenant, j'y laisserai ma peau et mon âme. Mes yeux font des allers- retours de droite à gauche, je recherche un échappatoire, quelques chose qui pourrait me donner un peu de temps. Le temps nécessaire pour m'échapper, fuir loin de ce gourou.
Je répère une pierre sur ma droite, je n'hésite pas une seule seconde pour lui porter un coup net dans sa tempe. Mais ce que je croyais acquis, n'a pas eu l'effet escompté. Certes, je l'ai amoché, du sang coule de sa boîte crânienne mais j'ai surestimé ma force et mes tremblements. Un râle gutturale sort de sa bouche, mais il se reprend aisement. Je viens de faire grimper sa colère. Sa mâchoire se contracte, son vrai visage apparaît. Celui d'un montre sans foi ni loi.
_ Petite salope ! Rien ne pourra m'arrêter, pas même tes tentatives d'évasions.
Ironie du sort pour quelqu'un qui doit défendre et protéger son prochain.
Ce n'est pas le moment pour que ma conscience ce m'est a psalmodier des mots incongrus.
Rapidement, il passe sa main sous ma jupe, m'extirpe mes collants d'un mouvement sec. Les larmes affluent sur mes joues sans que je puisse les contrôler. Impossible pour moi de m'en sortir indemne, même si ma conscience ne l'est pas, mon corps lui, s'est résigné. Je suis désespérée. Aucune issue est à ma disposition, cette forêt est au milieu de nulle part, autant dire que personne ne m'entendra hurler. La noirceur des lieux alourdis l'atmosphère, seul l'astre de la nuit brille à travers les feuillages. Je ne peux me soustraire à temps de souffrance. Je me débats malgré tout, utilisant mes dernières forces et espoirs. Pourquoi moi !? Dans un effort inconsidérable, j'inspire un grand coup et hurle à m'en égosiller les cordes vocales. Je crie à l'aide, mais personnes ne m'entend. Pour m'arrêter d'invectiver mon mal-être, Franck m'envoie une gifle magistrale pour me soustraire à sa profanation. Il commence à caresser mes cuisses de ses doigts hideux puis remonte progressivement en écartant vivement mes jambes pour continuer cette remontée vers mon entre-jambes. Mon cœur s'emballe, ma respiration devient stridente, le poids de son corps empêche de me débattre. Il est bien trop fort et rien qu'à le regarder droit dans les yeux, je sais que j'ai perdu la partie. Il va me voler ma virginité, brisé mon cœur et emprisonné mon âme jusqu'à ce que mort s'en suivent. Ce monstres descend son pantalon d'une seule main pendant que l'autre me maintient les bras au-dessus de ma tête. Je sens son anatomie à l'orée de mes lèvres intimes. Il arrache la dernière barrière qui me sépare de l'inévitable. Mon tanga valse à travers les bois. Dun geste rapide et douloureux, l'impensable se produit. il introduit son sexe dans le mien. Brutalement, sans ménagement. Je sens mes entrailles se déchirer de l'intérieur. On me viole ! C'est affreux, faite que ce cauchemar cesse. Ôtez-moi la vie ! Je ne veux plus vivre ce supplice, par pitié ! Je suis complètement épouvanté, anéantie, submergé par la haine. J'ai mal, tellement mal ! La douleur est autant physique que mentale. Les afflictions sont tellement intense que mes yeux se révulsent, mon pouls se fait plus faible. Le son perd de son intensité, je me sent partir, loin, très loin dans mon inconscient. Je ne sens plus rien, même le sol humide et ce vent glacial ne me traverse dorénavant. Dans les méandres de mon subconscient, j'entrevois mes parents et ma soeur, réunis autour d'un repas de famille.
_ Sophia...
_ Maman ?
Sophia, réveille- toi ma puce. Bat toi !
_ Mais comment ?
_ Bat toi Sophia, bat toi....
La voix de ma mère se fait lointaine, les murs de ma maison bougent. Je me sens projeté en arrière, loin de cette chaleur familiale qui m'enivre.
De retour dans les ténèbres, la réalité me revient de plein fouet. je me crée une barrière mentale afin de ne plus souffrir, pendant quelques secondes. Je n'ai pas le temps de reprendre mes esprits que après m'avoir souillé et achevé son désir obscur, il me communique ces quelques mots qui me glaceront à vie.
_Si tu parles de quoi que ce soit de ce qui s'est passé, je reproduirais la même chose à ta chère soeur. Je surveillerais tes moindres faits et gestes, ma chérie. Maintenant que tu le veuille ou non, tu m'appartient ! Nessaye pas de m'entourlouper, l'issue pourrait être fatale pour ta jolie petite famille. Ce sera notre petit secret !
Il fronce ses sourcils. Il cite ces mots avec dureté et aigreur. Ma stupeur est a son comble. Ces mots résonnentdans ma caboche et me pétrifie de l'intérieur. Ce qui m'a donné froid dans le dos, c'est horrible ! Comment peut-il me menacer après ce qu'il a commis ? Je ne veux pas que ma petite sœur subisse ce que je viens de vivre. Que dois-je faire ?Franck m'embrasse avec une telle voracité que j'en ai des remontées acides. Il enlève ses mains immonde de mes poignets devenus rougeâtre dû au fait qu'il les a compressés si sauvagement.
J'essaye de me revêtir précipitamment et du mieux que je peux. Mes clés de voiture sont sur le sol, je pousse cet énergumène de toutes mes forces et attrape mes clés. Je n'ai qu'une seule chance, pas deux ! Je cours à ma voiture en regardant derrière qu'il ne me suit pas. Il ne me poursuit pas mais il m'avertit encore une fois.
_ Fait le bon choix princesse !
Terrorisé je monte dans le véhicule et m'enferme dans l'habitacle. Tremblante et en pleure , j'ai beaucoup de mal à insérer la clé sur le contact. Néanmoins, je parviens à réussir et je démarre en trombe. L'asphalte défile à vive allure. Que vais-je dire aux parents. J'ai mal, tellement mal... Du sang coule abondamment de mon entre-jambe. Je suis tellement transparente, je ne serais jamais gardé ce secret. Ma tête macabre parle d'elle-même. Si je balance tout, va t-il vraiment faire à Maddie ce qu'il m'a fait subir?
Bien sûr que oui, cela ne fait aucun doute.
Une sonnerie retentit dans mon sac à main. Je me contorsionne pour pouvoir l'attraper. Une fois en main, je ne peux que constater les nombreux appels de mes parents et de ma sœur . Je n'hésite pas un instant et je décroche à l'appel de ma mère. Je crie à plein poumons tout mon mal être.
_Maman !
_ Sophia, ma chérie, où es-tu ?
Sa voix si inquiète me déchire le cœur . Comme elle n'a toujours aucune réponse de ma part, elle persiste.
_ Sophiiiaaa !
C'est à cet instant que je réalise tout l'ampleur de la situation. La scène aussi douloureuse soit-elle refait surface. Paumé et épuisée je lui bredouille.
_ Je .... Je... J'arrive !
Arrivé à hauteur de ma maison, j'aperçois mes parents qui sont déjà sur le pas de la porte d'entrée. Je stationne le véhicule à mis chemin entre le trottoir et la pelouse. J'éteins le moteur et je sors de cette carrosserie. Je suffoque à en perdre connaissance. Les quelques mètres qui me séparent d'eux ne sont pas suffisant, mes jambes sont engourdies, mes yeux se floute, je n'entends plus personne puis mon rythme cardiaque diminue. Peu à peu je me laisse submerger par cette sensation. Avant de sombrer ,j'aperçois mon père courir dans ma direction puis c'est le trou noir...
Quelques minutes ensuite, ou quelques heures, je ne sais pas trop. Je me réveille enfin, me retrouvant dans le canapé du salon, nettoyer et vêtu de mon pyjama. J'aperçois ma famille autour de moi, a mon chevet. Les yeux rouges et les larmes qui coulent sur leurs joues finissent de m'achever.
Je fonds en larmes, les mains sur mon visage afin de cacher la honte qui m'anime. Ma mère me redresse et me prends dans ses bras. Les blessures de l'agression me font un mal de chien. De ce que j'aperçois, des hématomes font leurs apparitions sur mes bras et mes poignets. Je suppose que mon visage n'est pas beau à voir également. Elisabeth se redresse et c'est au tour de mon père de me serrer tout contre lui.. s'ensuit toute une série de questions de mon géniteur auquel je ne sais quoi répondre. Je me cloisonne dans un mutisme impénétrable. Ils m'observent attentivement, les hématomes, les égratignures et les rougeurs à mes poignets, bras et jambes sont visibles. Seul le plus douloureux est invisible... ou presque. Mon cœur est brisé... Mais comment leur avouer ? Comment faire ? Comment raconter ma désastreuse et inoubliable mésaventure. Je ne peux pas leur dire que Franck m'a violer. Non, les répercussions seront catastrophiques. Mon père s'affole de me voir dans cet état.
_ Raconte moi ce qui s'est passé Sophia... Je t'en supplie ma puce, dis moi qui t'as fait autant de mal.
Les dernières barrières de mon père se démantèle, il sanglote de tout son corps, il se contracte de spasme.C'est avec le cœur brisé que je leur avoue une partie de l'histoire en évitant bien de ne pas mentionner mon agresseur et toutes les conséquences qui s'en suit.
_ Après avoir ramené Franck, on... On m'a agresser sur le trajet, une bande de jeune m'ont barrer la route avec leur voiture. Ils sont venus jusqu'à moi pour m'agresser et ... il m'a violée papa ! Il m'a violée...
_ Qui ma fille ? Qui ??
Je ne réponds pas, jen suis incapable et à bout de force. Ma mère pleure toutes les larmes de son corps, me serrant fort dans ses bras. Je suis peinée et dépitée de les voir horrifiés par cette situation morbide. Maddie reste en retrait mais je la vois profondément choquée et attristée par les derniers événements.
_Dit moi qui sont ces salopard, je vais aller les tuer !
_ Je ne sais pas de qui il s'agit ! Je n'ai pas vu leur visage dans le noir. Je... Je souffre tellement papa...
_ Mon Dieu ! Je suis tellement désolé ma puce. Je n'aurais jamais dû te demander de ramener Franck chez lui. Jamais, je ne me le pardonnerait.
Mon père se jette dans mes bras, gémissant comme un petit garçon apeuré. Ma peine est trop grande, le mal est fait et restera ancré en moi à jamais. Et le fait de voir ma famille souffrir, m'anéanti.
****
Voici le début d'un long et interminable cauchemar.Tout sait enchaîner très vite. On m'a proposé de porter plainte, ce que j'ai refusé immédiatement. Porter plainte contre X ne mènera nulle part. Mes parents n'ont pas compris mon choix, mais l'on respecter malgré tout. J'ai lu de la souffrance et de la peine dans leurs yeux. À l'hôpital, un gynécologue a été réquisitionné pour pratiquer un examen afin de confirmer le viol, j'ai eu le droit à la trithérapie. Le médecin m'a proposé la pilule du lendemain que j'ai refusé vu que j'avais déjà une contraception, mais ce que je ne savais pas, et que je l'ai su quelques mois plus tard, c'est que le stérilet n'était pas fiable à cent pour-cent. Une nouvelle désastreuse à fait son apparition. J'ai appris que j'étais enceinte. Vous imaginez le choc que j'ai pu avoir. Je ne voulais absolument pas de cet enfant, avorter était la seule solution possible. Mais le destin en a choisi autrement. Les délais pour avorter étaient dépassés. Il était donc trop tard et je devais soumettre à élever cette progéniture car il était inconcevable que cet enfant, cet partie de moi se fasse adopter par je ne sais qui ? Mes parents et ma sœur m'ont soutenu ainsi que ma tante Jeanne qui sans elle, j'aurais lâché prise depuis longtemps. Ce petit être que je haïssais dans mon ventre sait avéré être tout le contraire quand nos regards se sont croisés la toute première fois. Ses petits yeux bleus ont marqué mon cœur et ravivé mon âme. C'est à cet instant que j'ai su que j'aimerais mon enfant de tout mon cœur et que je le protégerai corps et âme. J'ai alors accouché d'un petit garçon merveilleux prénommé, Thibaut.
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