Imagine :

Dans la chambre d'un homme dont tu connais à peine le nom,tu termines de te rhabiller.
Alors que tu ajustes la manche de ton chemisier noir,un fou rire irrépressible monte en toi,et malgré tes efforts,ce dernier finit par éclater.
La situation ne semble pourtant pas si amusante que cela,mais tes souvenirs des heures passées accentuent encore tes gloussements.
Tu n'as pas couché avec cet inconnu presque total,non.
Tu ne l'as jamais fait avec aucun de tes "clients",d'ailleurs.
Ton plan est tellement bien rodé que depuis trois années,c'est le même qui se voit être mis en pratique.
Étape numéro une : lors de la rencontre,la jouer innocente et douce.
C'est le plus important,sinon le reste de ta littérale représentation théâtrale s'en verrait totalement fichu.
Le second point,lui,consiste à entraîner la cible dans sa chambre,en jouant son jeu.
Troisièmement,petit numéro d'effeuillage tout en sensualité.
Quatrièmement,simultanément,
l'encourager à boire un verre de vin préalablement mélangé avec des somnifères.
Et,dernière chose mais non des moindres,last but not least,comme on dit parfois : Regarder la personne visée tomber dans un profond sommeil sans rien comprendre.
Le bon monsieur d'aujourd'hui,un milliardaire hautain,horripilant et dégoûtant qui ressemblait à un des trois petits cochons,s'est endormi de la manière la plus drôle qu'il tait été donnée de voir.
On aurait dit un cocker baveux aux bajoues pendantes lorsqu'il a sombré dans le sommeil.
Ton hilarité redouble à cette réflexion mentale d'une véracité incomparable.
Tu fouilles quelques instants l'immense chambre au mur ivoire du regard,avant de trouver l'objet de tes efforts.
Le portefeuille de l'homme dormant comme un loir.
Il est posé négligemment sur la table de chevet,ouvert,dévoilant une série invraisemblable de billets de 500 euros.
Tu hausses les épaules,en pioche six que tu fourres rapidement dans la poche de ton luxueux jean slim,puis répartis à nouveau l'argent dans son contenant.
Le verdict t'apparaît,sans appel.
Il n'y verra que du feu.
Avec un immense sourire de satisfaction,tu sors de la chambre,puis emprunte une série de couloirs richement orné.
(Et dire que la bâtisse n'est même pas équipée de caméras !)
Finalement,la porte d'entrée se présente à toi,massive,sculptée dans du chêne blanc.
Faire tourner la poignée s'avère un jeu d'enfant,et,bientôt,l'air frais de la nuit te caresse le visage.
Tu refermes le panneau avec précaution,puis avance dans l'allée éclairée par de petites lanternes à l'ancienne.
Tes talons aiguilles s'enfoncent dans les graviers constituant le chemin,mais ton arrivée ne t'en paraît que plus victorieuse.
Après une dizaine de minutes de marches dans une splendide cour,à l'avant de la villa,tu pousses l'imposante grille avec un sourire triomphal.
Alors que,ton abonnement en main,tu attends le bus comme si de rien n'était,ton morceau de rock préféré est interrompu par ta sonnerie éclatant dans tes écouteurs.
Tu décroches,presque exaspérée.
-Megane,j'écoute ?
-Bonsoir mademoiselle.Désolée de l'heure très tardive de mon appel.
J'ai entendu parler de vous par une amie et j'aurais besoin de vos services.
-Dans quel sens ?
-Pour un enterrement de vie de jeune fille,rien de bien méchant,je ne suis pas comme cela,rassurez-vous.
Après lui avoir demandé ses coordonnées,l'adresse de la "fête" et lui avoir donné ton prix,tu raccroches,lui souhaitant,par pure politesse,une bonne fin de "soirée".
Elle a dit s'appeler Meghan Ory.
Plutôt joli,comme nom.
Une version anglophone du tien qui t'arrache un sourire alors que ton moyen de transport arrive.
Tu y entres et prends place.
Évidement,à un moment aussi nocturne,le véhicule est pratiquement vide et,concernant les places assises,il y a plus que l'embarras du choix.
Pas de nature à papoter avec le chauffeur,tu décides d'aller t'asseoir le plus loin possible,sur la banquette du fond.
Tout juste as-tu répondu au salut presque méfiant du conducteur.

                           ***

Le soir du travail proposé par Meghan est arrivé.
Toujours habillée ; mais à ton avis plus pour très longtemps,tu répètes mentalement ce que tu vas faire.
Ce genre de numéro "chippendale" ne se trouve guère avoir la première place dans ton appréciation,mais demeure le plus facile à exécuter.
Soudain,alors que tu es toujours plongée dans tes réflexions,une jeune femme aux cheveux bruns foncés et aux yeux verts saisissants s'approche de toi.
-Bonsoir,dit-elle dans un sourire.
Je suis Meghan,celle qui vous a téléphoné.
Les commissures de tes lèvres s'étirent légèrement en réponse et tu hoches la tête.
Ton "employeuse" du jour ajoute,avec un clin d'œil malicieux :-Ça va être à vous,miss.
Puis elle s'éclipse.
Après une demi-douzaine de minutes,tu entres en scène et commence ton show.
La (environ) trentenaire assise sur la chaise en face de toi est rouge pivoine,mal-à-l'aise.
Manifestement,cette petite animation ne lui avait pas été révélée au préalable.
Dans le coin de la salle,tu remarques une femmes aux mèches et aux prunelles d'un marron très sombre.
Tu la trouves immédiatement sublime,mais tentes de rester concentrée.
Tu enlèves ta veste,puis ton haut,te collant à la personne sur la chaise qui est de plus en plus rouge.
L'inconnue,dans l'angle,semble contrariée et se retient manifestement de se lever pour interrompre le numéro.
Alors que tu enlèves ton bas,elle craque et se lève.
D'un pas vif,elle se dirige vers toi,t'écarte de la personne assise,puis te remet ta longue veste sur les épaules.
Elle se tourne ensuite vers quelqu'un que tu ne distingues pas,quelque part dans la salle,et s'écrie,rouge de colère :-Meg' !! Tu es malade,ou quoi ?! C'est une gamine et tu lui demande de faire un strip-tease ?
Ça la met certainement mal-à-l'aise,ça met Emi' mal-à-l'aise et ça me met mal-à-l'aise !
-Mais Lana...
-Non !! Tu es vraiment stupide quand tu t'y mets !
Sur ce,Lana pousse un immense soupir et retourne à sa place.

                             ***
Malgré ton numéro tombé à l'eau,tu as tout de même été invitée à rester.
Les personnes présentes dont tu ne savais encore rien ce sont présentées tour à tour.
Émilie de Ravin,la victime de son enterrement de jeune fille.
Rebecca (dite Bex) Mader.
Mais également Kristin Bauer,Jennifer Morrison,Ginnifer Goodwin,Jaime Murray,Rachel Shelley et des femmes de la famille d'Émilie.
Ta "sauveuse",quant à elle,précise,presque de mauvaise grâce,que son nom de famille est Parrilla.
Tu t'assieds sur une chaise à côté d'elle.
-C'était très gentil de faire ça pour moi tout à l'heure,merci...
Mais elle ne t'écoute pas et t'ignore royalement,la tête tournée dans le sens opposé.
Un rythme latin endiablé démarre soudainement,amplifié par des baffles.
-Vous dansez ? proposes-tu pour briser la glace.
La brune refuse tout d'abord,puis,largement encouragée par toutes ses amies,finit par accepter dans un soupir.
Tu lui offres ton sourire le plus rayonnant et lui tends la main avec une courbette légèrement ironique.
De manière fugace,les lèvres de Lana s'étirent et elle la saisit.
Elle se dresse sur ses talons aiguilles bordeaux avec une facilité déconcertante et lâche tes doigts en rougissant.
Tu la précèdes sur la piste de danse et fais quelques pas maladroits en te déhanchant en l'attendant.
La femme éclate d'un rire cristallin et semble laisser tomber ses préjugés.
Avec un naturel incomparable,elle esquisse quelques pas de danse impeccables accompagnés d'un déhanché d'une sensualité à faire pâlir Aphrodite.
Puis celle devant qui tu es littéralement en admiration te recommande d'une voix douce
:-Essayez-plutôt comme ça.

                         ***

Alors que Lana se comporte enfin normalement avec toi,les musiques rythmées,imprimant leur tempo depuis une demi-heure,laissent brutalement place à un slow.
Tu la regardes d'un air gêné et te mets à balbutier un charabia incompréhensible.
Ni vraiment une invitation,ni vraiment une proposition d'aller se rassoir.
Ce méli-mélo arrache à ta cavalière un sourire amusé.
-Eh bien,si nous dansions ?! demande-t-elle,abrégeant ton indécision.
Tu hoches la tête en rougissant et vous entamez la «chorégraphie »
de rigueur.
Engourdie par la douceur de l'actrice et son parfum persistant et entêtant de rose,tu ne vois pas le temps passer.
Les derniers accords retentissent et la brune se penche délicatement vers toi.
Ton cœur se met à battre à tout rompre et tu te rapproches également.
Elle t'adresse un léger sourire,puis presse délicatement ses lèvres sur les tiennes.

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Imagine réalisé pour ma petite Meg',aka evil_parrilla ^^.
Hope you enjoy it,sweetie 😘.
Et désolée de l'attente interminable ❤️.