JE SUIS EN RETARD!!!

Voici la première chose qui m'est passée par l'esprit lorsque je me suis levé et ai regardé mon réveil aujourd'hui.
Telle une fusée, je mets le turbo pour me préparer et descends à toute vitesse dans la cuisine. Après une petit déjeuné express, je prends mon sac de cours et fonce à l'arrêt de bus.

Arrivé là bas, je regarde une nouvelle fois l'heure... Pour voir à mon plus grand damn que qu'il est trop tard. Ici, il n'y avait qu'un bus par heure qui reliait ma minuscule commune à la cité. Et non seulement je l'ai loupé, mais en plus mes cours commence dans cinq minutes... Je ne serais jamais accepté en classe si j'y vais maintenant!
C'est résigné que je retourne chez moi, une mine défaite sur le visage.

En ouvrant la porte de la maison, j'entends ma mère crier:

-Qui est-ce?

- C'est moi, Damien!

Dès que j'ai prononcé ces quelques mots, elle rapplique à toute vitesse, descendant les escaliers en trombe.
En moins de dix secondes, ma mère est devant moi et semble attendre quelque chose. Elle n'est pas de bonne humeur à ce que je vois.

- Et bien jeune homme, j'attends des explications... Pourquoi donc n'es-tu pas en cours? me demande-t-elle de son air sévère.

Je proteste:

- Mais maman! Ce matin je me suis levé en retard, j'ai tout fait pour avoir mon bus, je te jure! Mais... -je grimace- J'ai pas réussi... Et il est trop tard pour que j'y aille! Je ne serais jamais accepté!

- Tu ne comptes quand même pas me faire gober que tu n'as qu'un cours ce matin! Retourne à l'arrêt de bus attendre le prochain, je ne t'emmènerai pas!

- Mais justement m'man! J'avais que Latin ce matin!

- Soit... soupire-t-elle, résignée. Mais que cela ne se reproduise plus Damien!

- Yes sir!

Enfin libre! Je remonte dans ma chambre sans attendre de savoir si elle a besoin de moi. Même si je n'aime pas l'avouer... Ça ne me dérange pas de louper le latin.

Ah, le latin... Ô matière que je haïs du plus profond de mon coeur!  Je t'en supplie, dit-moi pourquoi diable a-t-il fallut que le naïf enfant de douze ans que j'étais a voulut suivre Élisa, la fille que j'aimais secrètement en sixième, et s'engage ainsi pour trois ans de torture?! J'ai voulu arrêter en cours de route... Mais ma mère n'était pas de cet avis. Pour elle, seules les études comptent. "Tu verras, ça te servira plus tard" qu'elle me dit... J'y crois pas une seconde. En quoi savoir que Zeus était un coureur de jupons, qu'à l'époque, les Romains étaient mégalomanes et que Jules César n'avait jamais été empeureur me servira à quelque chose? Mais bon... Je m'accroche. En même temps, j'ai pas trop le choix.

Je sors de mes pensées en entendant ma mère toquer à la porte de ma chambre. Je lui dis d'entrer, même si cela ne sert à rien puisqu'elle n'a même pas attendu mon approbation pour ouvrir la porte.

- Je vais au supermarché. Tu viens avec moi puisque tu n'as plus cours ce matin.

- Mais!-

- Pas de "Mais", tu viens un point c'est tout. Rends-toi utilise et aide ta pauvre vieille mère pour une fois. Je t'attends dans la voiture.

Une fois ces mots prononcé, elle fait demi-tour et sort de la pièce.

Je soupire, exaspéré. Qu'est-ce que j'aimerais lui dire d'aller se faire voir! Mais j'ai malgré tout trop de respect envers elle pour le faire... Je me lève donc, descend puis sors de la maison, après avoir fermé à clé bien sûr. Je la rejoins dans la voiture et elle démarre.

Tout le trajet de passe en silence. Arrivés, on descend du véhicule et entrons dans le centre commercial.

- Va chercher un cadi et rejoins-moi ensuite s'il te plaît.

Elle partit, me laissant seul. Je soupire une énième fois et n'ai hélas d'autres choix que de lui obéir. Je me dirige donc vers les cadis quand soudain quelqu'un me saute dessus et s'écrit:

- Devine qui c'est???

-Bleuenn! répondis-je en riant.

- Bonne réponse!

Mon assaillante retire ses mains de devant mes yeux et je peux enfin me tourner vers elle et la voir. Bleuenn est une amie que j'apprécie beaucoup. Elle est en couple avec Lucas, mon meilleur ami, qui est justement avec elle.

- Et bien Damien, que fais-tu ici? me demande ce dernier, taquin. Tu n'as pas cours de latin normalement?

- Et bien non justement! -je lui tire la langue- Je n'ai pas entendu mon réveil ce matin et je suis arrivé trop tard pour avoir mon bus!

- En même temps, quelle idée idiote d'avoir pris latin comme option... Je te pensais plus intelligent mon pote!

Si il me taquine comme ça, c'est parce que lui et sa petite amie n'ont pas latin, contrairement à moi... Les chanceux! Je lui tire la langue et reprends mon chemin vers les cadis. J'en prends un et les rejoins.

- Au fait, vous faites quoi ici?

- Bleuenn voulait s'acheter une robe qu'elle a vu ici, ainsi qu'un nouveau manga d'horreur. me répondit mon ami en faisant une grimace.

- Hey! Fais pas comme si tu avais été trainé ici de force... Il ne fallait pas me demander ce que je voulais faire. l'interrompit la concernée.

Je les observe, amusé par leur querelle de pacotille. Je finis malgré tout par les interrompre :

- Bon, moi je vais rejoindre ma mère, bye!

- Attends! me demande Lucas. On t'accompagne, ça fait longtemps qu'on ne l'a pas vue, autant aller la saluer.

Je leur souris et on part rejoindre ma mère qui est au rayon des produits laitiers. Mes deux amis la saluent et lui font la bise. Une fois cela fait, Lucas prend la parole:

- Excusez moi madame, mais pourrions-nous vous emprunter votre fils ce matin?

- Mais bien sur Lucas! De toute façon, il n'aurait fait que râler et se plaindre! s'exclame ma mère.

- Merci madame!

À peine eut-il l'accord de ma matronne que mon ami m'empoigne par le bras et m'entraîne à sa suite, Bleuenn sur nos pas. Il nous fait traverser tout le magasin jusqu'à arriver à un endroit où je ne m'étais jamais aventure, peut-être parce que je ne l'avait pas remarqué, peut-être parce que je n'avais rien à y faire.

Je trouve le rayon est assez sombre... Contrairement au reste du magasin, les néons clignotent et s'éteignent toutes les dix secondes. Sur les étagères, je vois divers babioles assez... Gores. En voici quelques exemples: quelques lapins empaillés, des crânes en plastoc, des micros marmites, quelques petites citrouilles, des vieux bouquins et pleins d'autres objets très étranges.

Mais ce qui attire le plus notre attention n'est autre une boîte longue, rectangulaire et noire. Je regarde Bleuenn puis Lucas. L'une semble toute excitée rien qu'à la vue du rayon et l'autre me regarde, visiblement peu rassuré.

- Pourquoi nous as-tu emmené ici? lui demandis-je.

- J'ai trouvé ce coin du supermarché quand je faisais les courses avec ma mère et m'ennuiyais, y'a quelques jours. Je trouvais ça étrange, donc il fallait que je te le montre!

Je proteste:

-Pourquoi parce que c'est bizarre tu l'associs à moi?!

- C'est gore.... J'ADORE!

Je regarde à nouveau Bleuenn et soupire. Elle est passionnée d'horreur celle là... Tout ce qui est glauque, gore, remplit d'hémoglobine et qui fait froid dans le dos, elle adore. Je vous dis pas les frousses qu'elle nous met quand on fait des soirées chez Lucas et qu'on se raconte des histoires qui font peur. On fait tous des cauchemars à cause de ses histoires!

- Dites les mecs, ça vous dirais pas d'essayez le jeu de société là?

Elle pointe la boîte.

- T'as vu où que c'était un jeu de société? l'interrogeais-je.

- Bah c'est marqué sur la boîte, idiot!

- Ah bon?

Je m'approche de la boîte, Lucas fait de même et on remarque qu'en effet, il y a marqué "Le jeu du Maudit" dessus... Brrr, un nom aussi effrayants que tout ce qu'il y a dans ce rayon! Mais bon...

- Pas vraiment rassurant comme nom... Mais, si tu veux vraiment y jouer, pourquoi pas...

- Ouai, je suis d'accord avec Damien. me soutient mon ami.

- Oui! se réjouit-elle. Ça va être sympa, vous allez voir!

Elle prend le jeu de société et on va payer aux caisses. La bonne nouvelle, c'est qu'on a pas eu à attendre deux heures qu'elle choisisse sa robe. La mauvaise... C'est que ce jeu ne me dit rien qui vaille. Mais je veux pas qu'elle me prenne pour un froussard... Donc je ne me désisterais pas. Malgré que, plus je regarde la boîte du jeu, moins j'ai envie ne serais-ce que de l'ouvrir.

Après avoir payé, on se dirige vers chez Lucas qui habite à dix minutes du centre commercial. Vu que ses parents sont toujours absents, en voyages d'affaires, il vit quasiment seul et on traîne souvent chez lui. Une fois arrivés, on s'installa par terre dans sa chambre, bien à l'aise sur le tapis circulaire moelleux qui trône au milieu de la pièce. Bleuenn s'empresse d'ouvrir la boîte et sort la notice du jeu.

En attendant, Lucas et moi sortons les différentes pièces. Il y a six pions en forme de bonhommes jaune foncé, six autres jaune poussin, un dé, des cartes noires liserées de jaune et un plateau de la même couleur, contenant en plus des cases numérotées contenant des instructions. J'en déduis qu'il sagit du plateau de jeu. Mon amie commence à lire la notice:

- Les six pions jaune foncé s'appellent des cadavres, les autres n'ont pas de noms, ce sont ceux des joueurs. Le but du jeu est d'atteindre l'arrivée, case 100, sans mourrir. Pour avancer il suffit de lancer le dé et d'avancer du nombre affiché. Il ne faut pas tomber sur les cases montrant de petites cartes car cela signifie piocher une carte. Chaque carte donne ou un handicap, qui nous fait soustraire tel nombre du chiffre du dés, ou mourrir... Tiens!

- Quoi? demande-t-on en concert, pendus à ses lèvres, attendant la suite.

- À la fin de la notice, il y a marqué " 2458 personnes ont déjà succombé à ce jeu"... C'est étrange... M'enfin bref, c'est pas important! Commençons! Chacun prend un pion et le pose sur la ligne d'arrivée!

On obéit. La partie dura deux heures, deux longues heures à bien rigoler malgré l'embiance glauque et à se moquer des situations dans lequelles se sont retrouvés autres.

À la fin de la partie, on range tout. Lucas est dernier. Dès le premier tour il a eu une jambe coupée, le forçant à retirer 2 aux chiffre du dé à chaque tour. Au final, il a terminé transpercé à l'abdomen et découpé en morceaux.
Bleuenn, elle, a perdu un oeil, arraché à la petite cuillère ce qui l'obligeait à retirer 3 à chaque tours. Elle a terminé la tête tranchée en deux par un couteau de cuisine.
Quant à moi, j'ai eu plus de chance. Je n'ai subit aucun handicap, par contre je suis morts à 6 cases de l'arrivée... Ma mort? J'ai finis les deux yeux crevés par une paire de ciseaux, la peau arrachée sur les bras et le coeur transpercé par un crayon à papier. Une mort tellement improbable qu'elle me fait encore rire.

Après la partie, je retourne chez moi car il va être l'heure de manger.

Lorsque j'arrive à la maison, ma mère est dans la cuisine en train de préparer le repas et me demande de mettre la table. Je m'exécute donc et fais ce qu'elle me demande. On mange en silence et après vient le moment pour moi d'aller prendre mon bus pour aller au collège... Car oui, même si je n'avais qu'un cour ce matin, j'en ai plusieurs durant l'aprèm... C'est donc sans aucune volonté que je me force à rejoindre mon arrêt de bus et montre dans le véhicule chargé d'ados prépubères et bruyants.

Il me dépose dix minutes plus tard devant mon école. Après avoir montré mon carnet de correspondance au surveillant, j'entre dans l'enceinte de bâtiment et vais retrouver Lucas qui est dans la même classe que moi.

On part rejoindre notre salle tout en discutant du jeu de ce matin et je ne manque pas l'occasion de me moquer une fois de plus de la malchance ridicule qu'il a eu. En même temps, être éliminé au cinquième tour, ça ne peut être que de la malchance!

Le professeur nous fait entrer dans la salle et nous nous taisons. Il y a une nouvelle aujourd'hui... Elle se présente devant la classe et va s'assoir à une place libre, au fond de la salle. Le cours démarre. Durant toute l'heure, je sens un regard désagréable sur mon dos... Quand je me retourne, je vois la nouvelle qui suce ses ciseaux tout en m'envoyant des regards bizarres... Brrr! Elle me fait peur!

~🕸️~

Aaaaah! Que ça fait du bien de s'étirer après 3 heures de pur ennuis! La nouvelle n'arrêtait pas de me regarder de façon louche!

Je dis au revoir à Lucas et Bleuenn puis rentre chez moi. Une fois arriver à la maison, je vois que ma mère n'est pas là mais que Manon, ma grande soeur, oui. Elle est au lycée et fait du babysitting.

Là, elle aide une petite de sept ans à faire ses devoirs. Je m'assois à la même table qu'elles et sort mes propres devoirs...

Après une heure de dur labeur, j'en arrive enfin à bout! Épuisé, je m'écroule sur la table, la tête dans mes bras... Jusqu'à ce que je ressente la même chose que toute à l'heure, la même sensation désagréable d'être observé telle une merveilleuse confiserie qui nous fait de l'oeil au travers d'une vitrine... Quand je relève la tête, ce n'est plus la nouvelle mais la petite qui me regarde étrangement...

Elle a un grand couteau à la main et, avant que je ne puisse lui prendre, elle l'abat sur son index et le tranche très nettement d'un coup sec.

Sous le choc, je la regarde le prendre et le porter à se bouche pour l'engloutir... Pris d'un soudain haut le coeur, je cours jusqu'aux toilettes vomir dans la cuvette.

Une fois avoir vidé tout le contenu de mon estomac, je me relève, titubant... Je sors de la salle de bain et me dépêche de monter dans ma chambre en évitant de regarder la petite, ayant trop peur de ce que je risque de voir... Le pire, c'est que j'ai croisé Manon et elle n'avait pas l'air de se soucier de ce à quoi je viens d'assiter!

~🕸️~

Arrivé dans ma chambre, je m'écroule sur mon lit, livide, et empoigne mon téléphone. Mon premier réflexe? Appeler Lucas pour tout lui raconter. Je me dépêche donc de composer son numéro et attends qu'il décroche...

- Allô Damien?

- Lucas! Tu vas jamais croire ce que je viens de voir! C'est juste... Dégueulasse et... Horrible!...

- Alors toi aussi tu vois des trucs dans le genre? Moi aussi et... Bleuenn m'a aussi appelé pour me signaler des trucs dans le genre... Le pire, c'est que personne ne semble remarquer... T'as vu quoi toi?

- La petite que garde ma sœur se trancher le doigt et le bouffer... je manque de revomir à nouveau rien qu'en en expliquant ce que j'ai vu. Et toi? T'as vu quoi?

- J'ai vu... Ah... C'est vraiment dégueulasse... J'ai vu un mec dans la rue se... Se couper la circulation sanguine avec un garot avant d-de se trancher la partie exsangue... Et... Et le pire était que personne ne remarquais!

- Et Bleuenn, elle a vue quoi?

- Elle, c'est bien le pire je crois... Elle a vu sa... Sa mère se... Se t-trancher la langue et... Et l-la plonger d-d-dans la soupe qu'elle préparait! Elle était en larmes quand elle m'a appelé... Dis Damien, tu crois que c'est à cause du jeu tout ça?

-Je... J'en sais franchement rien... Mais c'est possible...

-Ouai...

Soudain, j'entends toquer en fond, derrière la voix de Lucas.

- Raccroche pas, je vais voir qui c'est.

Je l'entends poser son téléphone, se lever, aller ouvrir la porte puis... Plus rien.

Quand tout à coup, un cri qui déchire le silence.

- Lucas? Lucas?!

-Bip... Bip... Bip...-

Ce n'est pas normal. J'essais de le rappeler, sans succès... J'abandonne au bout de la dixième fois. Assis sur mon lit, je commence à angoisser. Que lui est-il arrivé?! Je décide finalement d'appeler Bleuenn.

- Allô Bleuenn?

Une voix entrecoupé de sanglots me répond.

- Da... Damien?

- Oui, c'est moi... Écoute, je... Je crois qu'il est arrivé q-quelque chose à Lucas... Je l'ai... Je l'ai entendu hurler au téléphone!... Tu... Tu penses que tu pourrais aller voir chez lui s'il te plaît?

- Seul... Seulement si tu viens avec moi...

- D'accord, j'arrive, attends moi.

Je ne perds pas une seconde et pars de chez moi en courant, des sueurs froides coulant dans mon dos tant je suis frigorifié par la peur et la panique...

Une dizaine de minutes plus tard, je suis devant chez elle. Je toque à la porte et elle m'ouvre. Bleuenn a les yeux rougient par les larmes qu'elle a versé. Elle se jette sur moi dès qu'elle me voit et se remet à sangloter.

Je l'enlace et lui caresse le dos afin de la calmer, puis m'écarte d'elle et la regarde.

- Calme toi. Allez viens, on va voir Lucas. lui dis-je, tentant de garder la tête froide.

Elle hoche la tête en silence et essuie ses larmes. On part ensemble en direction de chez son petit ami. Une fois arrivé devant chez lui, je toque... Personne. D'habitude il accourt direct ou nous cri qu'il arrive... Je n'aime pas ça...

Je me permets donc d'essayer d'ouvrir la porte, prêt à la forcer si il le faut! Mais... À ma grande surprise, c'est ouvert...
J'entre. La maison est plongée dans le noir... J'avance prudemment avant de shooter dans quelque chose. Je trouve l'interrupteur à tâtons et l'action puis regarde ce que mon pied à percuter...

Je me fige, horrifié.

Une jambe.

Sans corps au bout.

Voilà ce dans quoi j'ai shooté... Je sens mon estomac se retourner. Alors que je vomis le peu que j'avais réussis à garder dans mon estomac, j'entends Bleuenn hurler. J'accours la rejoindre.

- Bleuenn, ça... Ça vas pas?

- L... Là...

Elle pointe du doigt quelque chose dans la pièce, livide. Quand je regarde ce qu'elle me montre, je lâche un cri d'horreur... La tête de Lucas... Voilà ce qu'elle a trouvé... Une tête sans corps, bien évidemment. Cette fois, c'est est trop pour moi. Je m'évanouis, m'écroulant lourdement au sol.

- Damien?... Damien!-

- Quoi?!

Je m'éveille soudainement en sursaut, percutant violemment le crâne de la personne qui se tenait au dessus de moi et qui essayait de me réveiller. Frottant l'endroit douloureux où nos deux crânes sont entrés en colision, je regarde la personne qui est avec moi. Je soupire de soulagement : ce n'est que Bleuenn.

- Tu m'as fais peur! s'écrit-elle.

- Dé... Désolé, lui répondis-je, encore un peu sonné.

- C'est rien, me dit-elle avec un sourire se voulant rassurant... Du moins, j'imagine. Car il ressemble plus à une grimace.

Soudain, j'entends un craquement qui me fait sursauter. Je me tourne vers mon amie.

- Tu... Tu as entendu?!

- Entendu quoi?

- Là, un bruit!

- Tu dois halluciner Damien...

- Nan, j'te jure que j'ai entendu un craquement!

Elle pose sa main sur mon front et soupire.

- Tu as de la fièvre... Repose-toi, je vais te préparer quelque chose.

Et à ces mots, elle part dans la cuisine.

~🕸️~

Ne la voyant pas revenir au bout de dix minutes, je me lève et, sur la pointe des piedsw rejoins la cuisne.

Ce qu'il se passe devant mes yeux est effroyable... Je ne peux en décrire les détails... Bleuenn tient la tête de Lucas dans ses mains, semblant l'admirer. Elle s'adresse à lui :

- Ah... Que tu es beau mon Lucas avec c'est expression d'horreur sur ton visage... C'est dommage, mais je n'ai pas eu d'autre choix que de te faire ça tu sais? Tout simplement parce que...

Par accident, je repousse un tout petit peu la porte qui, à mon plus grand malheur, grinça. Elle se tourne vers moi d'un mouvement brusque.

- Damien... me dit-elle sur un ton mielleux.

Me sentant en danger, je fais demi-tour et m'enfuis en courant. Je monte dans la maison, non sans risquer de trébucher sur de nombreux morceaux de corps humains.

Arrivé dans la chambre de Lucas, je me jette dans son placard, me cachant ainsi à la vue de tous. Quand soudain, j'entends des bruits de course, elle m'a poursuivit!
....
...
..
.
Plus un bruit. Le silence total.

BAM!

Je sursaute et cri d'effroi. Je deviens vraiment une mauviette avec tout ça... Elle vient de fracasser la porte contre le mur de la pièce! Je l'entends murmurer:

- Sort donc de ta cachette Damien... Tu ne devrais pas avoir peur voyons...

Son ton doucereux me répugne et me donne envie de lui dire d'aller voir ailleurs si j'y suis... Mais ce n'est pas le meilleur moment pour ça je crois et de toute façon je ne suis même pas sûr d'être capable de lui répondre tant je tremble et j'ai peur... Je garde donc le silence et ne fait pas un bruit. Malheureusement, je l'entends s'approcher doucement de l'armoire...

- Damien... Je sais que tu es là... Sors donc de ta cachette...

Je ferme les yeux très fort... J'ai peur... Et, quand je les rouvres... Elle est la, devant moi, un énorme sourire plaqué sur le visage.

Elle m'empoigne par le bras alors que je proteste, me débat. Sans aucun effort, elle me traine dans toute la maison, laissant tout mon corps cogner contre les marches de escaliers, n'épargnant que mon crâne, jusqu'à m'amener... À la cuisine.

Arrivée dans la pièce, elle me lâche et ferme à clé puis, loin de me rassurer, elle s'avance vers le plan de travail et ouvre tous les tiroirs, à la recherche de quelque chose... Pendant ce temps, je tente de défoncer la porte à coups de poings, de pieds, d'épaules, y met tout mon coeur. Je n'ai plus qu'une seule et unique envie : m'enfuir. Hélas, la porte me résiste. Elle ne veut pas céder.

- Putain de porte! Ouvre toi, merde!

- Doucement Damien... Rien ne sert de t'énerver après la porte... Elle ne t'a rien fait aux dernières nouvelles...

- Ferme-là toi! Espèce de... De psychopathe!

Je me retourne vivement vers elle. C'est la chose que je regrette le plus de toute ma vie... Elle attendait, derrière moi, les ciseaux à la main. Profitant que je la regarde, elle me plante les deux lames dans les yeux, les perçant d'un seul coup.

Je hurle de douleur, tant la souffrance est grande. Puis je m'écroule, pleurant des larmes rouges, mêlées a tout ce sang qui dégouline de mes orbites occulaires. Je ne vois plus rien!

Bleuenn m'attrape, me soulève et je sens qu'elle me pose sur une surface plate et solide. Je sais qu'elle me parle, mais ma souffrance est tellement grande que je n'arrive pas à la comprendre.

~ Narrateur ~

Dans la cuisine, sur le plan de travail la jeune fille avait commencé à découper la peau des bras du garçon, lui parlant tranquillement pendant que l'autre souffrait et hurlait sa souffrance.

- Tu sais Damien, je n'ai pas le choix de te faire ça... J'en suis désolée... Ou pas! elle ricana. Tu sais, j'ai failli t'épargner... Tu avais presque gagné... Mais finalement non, c'est dommage, à six cases près... Mais tu sais, si je fais tout cela... C'est seulement parce que...

Elle prit un crayon de point aussi pointu qu'un pieu et le leva.

- C'est seulement parce que le Maudit du jeu, c'est moi.

Et elle l'abattit, transperçant le coeur du pauvre jeune homme, le tuant sur le coup.

Soudain, elle lâcha tout se qu'elle faisait et se mit à rire à gorge déployée, tellement qu'elle en pleura. Elle en pleura des larmes de sang. Et elle s'écroula. Inerte. Jamais plus elle ne se réveillera.

À partir d'aujourd'hui, si quelqu'un lit la notice du jeu du Maudit, il pourra lire à la fin:

" 2461 personnes ont déjà succombé à ce jeu "

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Fin

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