Chapitre 22

Dès que Zachaeus ouvre la bouche, un torrent de rage bouillonne dans mon corps, redirigeant toute ma colère initiale contre Zephyr vers ce misérable personnage. Mon visage se crispe et ma mâchoire se serre si fort que je pourrais m'en briser les dents.

Mes poings se contractent, les ongles s'enfonçant douloureusement dans la paume de mes mains, une douleur physique insignifiante comparée à la furie qui m'envahit.

Zachaeus, avec son sourire narquois et ses mots empoisonnés, incarne tout ce que je méprise. Il se délecte du pouvoir qu'il exerce, manipulant et tourmentant ces proches comme un prédateur sadique.

Mon estomac se tord de dégoût à chaque syllabe qu'il prononce, chaque geste qu'il fait trahissant son plaisir pervers à jouer avec la vie des autres.

Cette situation ne serait jamais arrivée s'il ne prenait pas un malin plaisir à abuser de son auditoire. Sa voix, mielleuse et condescendante, est comme une lame acérée qui ravive mes blessures intérieures, rappelant chaque injustice, chaque humiliation.

Je tourne mon regard vers Zephyr, qui se tient là, les épaules affaissées et le regard plus froid que jamais.

Une vague de culpabilité m'envahit alors que je réalise l'injustice de mon énervement. Ce n'était pas lui, ce n'était jamais lui le véritable coupable. C'était Zachaeus, ce monstre insidieux, qui avait semé les graines de la discorde et de la douleur.

Je respire profondément, essayant de maîtriser les tremblements de mon corps. Cette femme, cette pauvre femme aurait pu mourir, et cela aurait été en grande partie de sa faute. Mais pire encore, je les comprends, tous autant qu'ils sont.

Je comprends leur peur, leur désespoir, cette sensation d'impuissance face à un tyran qui se délecte de leur souffrance.

Toutes dans un monde d'homme, forcée, abusée, prête à devoir répondre aux moindres de leur mouvement.

Ça me débecte.

La colère s'agite, gronde comme un océan tumultueux prêt à déferler et les voix entendent cet appel. Elle s'en nourrisse pour mieux grandir dans un coin de ma tête.

Chaque injure, chaque injustice accumulée au fil du temps, alimente le brasier qui brûle en moi. Leur cruauté, leur manque d'émotions, tout leur acte barbare gravé depuis que je suis jeune.

Voilà pourquoi je ne veux pas d'un vampire à mes côtés ou dans mon lit, car ils sont dangereux et cela ne peut que mal finir.

Les muscles de mon visage se contractent, tandis que ma respiration s'accélère, remplissant mes poumons d'un air lourd de menace. Je n'arrive plus à retenir les âmes qui grondent, elles réclament leur moment de gloire.

Si je ne fait venir aucune l'une d'elles me possèdera de force.

Lyssandra, chuchote l'une d'elles.

Je sursaute, apeurée, faisant trembler ma chaise. Je cligne des yeux rapidement pensant avoir mal entendu mais sa voix résonne de nouveau comme un murmure doux. 

Jamais une âme n'a réussit à communiquer aussi clairement. D'habitude, je n'entends que des bourdonnements de voix entremêlées.

Je veux t'aider à évacuer cette haine. Ce Zachaeus est une ordure de la pire espèce, et il fait passer les vampires pour des créatures hideuses, continu t'elle dans ma tête, sa voix féminine d'une grande candeur résonnant avec douceur et colère mêlées.

Pourquoi est ce que je te croirais ? Tu es une vampire si puissante que je peine à repousser ton âme. Je vous connais, vous êtes ambitieux et attendez la moindre faille pour prendre le contrôle de mon corps, je ricane à son attention dans mon esprit.

Je sens son rugissement d'injustice résonner.

Parce que tu penses que tous les vampires sont les mêmes ? Si tu étais capable de voir plus loin que tes stéréotypes, tu te rendrais compte que beaucoup d'entre nous haïsse ce que nous sommes devenus, s'emporte t'elle.

Cela ne justifie en rien vos massacres, je rétorque en l'envoyant valser avec haine dans mes pensées.

Tu penses que beaucoup de jeunes vampires tuent pour le plaisir ? Crois tu qu'Alexandra tourne dans des pornos parce qu'elle aime ça ? Nous devons obéir à notre maitre sinon nous mourrons. Et nous ressentons toutes ses émotions au début, tu n'as pas idée à quel point le regret et le remords sont des tourbillons si puissants, tout en est décuplé. Si bien que certain préfère les enfermer dans une cage au tréfond de leur cœur pour ne plus les ressentir, s'insurge t'elle.

Elle marque une pause :

Au lieu de nous juger tous si vite et de nous mettre dans des cases, regarde autour de toi. Penses tu vraiment que Zephyr voulait être celui qu'il est devenu ? Dénigre moi autant que tu veux, je suis plus âgée et plus à même de me contrôler, mais ne crois tu pas, que lui il a déjà assez souffert. Si tu es incapable de tenter de comprendre quelqu'un qui est dans ton cœur comment veux tu comprendre ceux qui sont dans ta tête, continu t'elle

Zephyr n'est rien pour moi qu'une erreur qui n'auraient jamais dû arriver. Ses victimes sont toujours là pour me le rappeler, je grommèle entre mes dents.

Je ne te dis pas de porter le poids de ses erreurs, mais peut être que si tu lui parlais plus, tu verrais que tout n'est pas aussi noir et blanc qu'on le raconte, finit t'elle.

Je m'interromps, les doigts serrés autour des accoudoirs de ma chaise. Les mots de la vampire résonnent dans mon esprit, se heurtant à mes certitudes et à ma haine profondément enracinée. Mon souffle est court, haché, comme si un poids invisible écrasait ma poitrine.

Je repasse en boucle ses paroles, suggérant de les disséquer, de les rejeter comme les mensonges manipulateurs que j'ai toujours cru entendre de la part des vampires. Pourtant, il y a quelque chose dans sa voix, une sincérité douloureuse qui ne colle pas avec l'image que j'ai d'eux.

Je ressens de la tristesse dans ses paroles. Une chose dont pourtant les vampires sont censés être dénués.  

Zephyr... Et si tu étais toi aussi, une victime des circonstances et que tu n'avais rien demandé ? 

Au final les vampires sont t'ils bien différents des humains ? Où tout aussi complexe et nuancé ? 

J'ai peut être passé trop de temps à voir la vie comme blanche ou noire.

Refuser de voir cette possibilité, c'est rester enfermée dans ma propre haine, aveugle à des vérités qui pourraient être cruciales pour avancer.

Je veux bien de ton aide mais sache que je ne me laisserai pas manipuler. Peut être que tu me feras remettre en question ce que je crois juste, je lui dis.

Je ne la vois pas, j'entends simplement sa voix sage et...pourtant je sens son sourire doux et attachant.

Alors je t'aiderais à te montrer que nous sommes pas tous les monstres que tu vois en nous.

Puis, comme un volcan sur le point d'entrer en éruption, la colère éclate en moi, libérant une force brute et incontrôlable. Mes cris déchirants emplissent la pièce, brisant le silence oppressant qui régnait jusque-là. L'énergie flotte alors que je la laisse s'imprégner de moi.

Sa force m'enivre d'une douce lueur de vengeance et contrairement aux autres fois, elle me laisse une place pour contrôler. Sa présence est simplement là pour me donner ce qui me manque : de la force brute.

Je ressens toutes ses émotions, de sa haine pour Zachaeus à sa douceur. J'ai l'impression d'effleurer son âme de mes doigts, comprenant ce qui fait d'elle, ce qu'elle est. Jamais je n'ai ressenti une telle pureté et un tel altruisme.

Maintenant fais ce qu'il te semble juste et montre à Zachaeus ce que c'est que la peur.

Mes yeux se plissent d'une lueur déterminée alors que je sens mes membres devenir plus souple. Mes pupilles se gorgent de sang, et je me jette sur Zachaeus. Mon poing rentre dans son visage déboitant son nez dans un bruit sourd.

Ses yeux s'écarquillent pour la première fois, surpris mais il ne tarde pas à m'envoyer un coup de pieds pour me repousser. Je n'ai même pas besoin de l'esquiver, mon poignet suffit à le stopper.

Je vois bien plus net que je n'ai jamais vu. Ses mouvements sont prévisibles, sont jeux imprécis. Je serais capable d'en décrire les fondements. Chaque posture, chaque attaque semble être une partie intégrante de notre savoir.

-"Tu es possédé par une âme. On m'a bien dit qu'une nécromancienne trimballait son cul à Sunhaven Beach, mais en voir une en vrai, mon pénis frétille", rigole Zachaeus.

Rien ne peut plus contenir cette déferlante de colère qui nous submerge, nous consumant de l'intérieur. Nous ne faisons qu'un, un tout si complet que je me sens invincible. Je me jette de nouveau sur Zachaeus, et d'une feinte, j'envoie mon pieds dans son ventre.

Il est très rapide et puissant mais mon regard peut lire entre ses mouvements. Je sens tout, son souffle saccadé, ses pas lourd sur le sol, son arrogance marqué. Tout est bien visible et je peux lire dedans.

J'enchaine les coups de pieds et les coups de poings qu'il pare. Tout s'enchaine si vite qu'un œil humain ne pourrait le voir.

-"Si tu utilisais cette énergie pour tourner un film, je peux t'assurer que ça ferait un carton", ricane t'il entre ses dents.

D'une vitesse surnaturelle, je fonce sur lui, l'attrapant par le col pour le soulever à quelques centimètres du sol. Je tire mon couteau gorgé de sang sous son regard apeuré. Il agite des mains, presque suppliant, sa pomme d'Adam se soulevant à chaque déglutissions.

Je passe la lame sur son cou si tendre et délicieux. Elle ne le tueras pas, mais le manche en bois si. Et j'aime me délecter de sa terreur.

Je pourrais le tuer. Je trouverais mes informations ailleurs. En cet instant précis, je sais que je suis capable de prendre sa vie sans l'ombre d'un remords. Je peux saisir ce canif plus fermement, et sentir le bois s'enfoncer dans sa chair.

Je veux savourer le silence de son dernier souffle. Il mérite de souffrir, de payer pour chaque offense, chaque humiliation qu'il a infligé.

Alors je fais défiler le compte à rebours dans ma tête.

Dix.

Lyssandra, il ne faut pas continuer tu vas le tuer, murmure la voix dans ma tête.

Je n'aurais aucun remord, juste un sentiment de satisfaction totale. Je calmerais cette rage et ces émotions que je retiens tout le temps. Je pourrais libérer Alexandra et ceux sous son emprise.

Quelle motivation pourrait m'arrêter ?

Sept.

Arrête toi, c'est de la folie. Tu vivras avec ce poids sur la conscience, tente t'elle de me raisonner.

Mais rien n'y fait, le compte à rebours continu, mes pupilles brillant d'une lueur d'euphorie.

Quatre.

Ce vampire ne mérite pas vraiment de vivre n'est ce pas ?

-"Je pense que l'on devrait se rassoir et discuter du contrat", tente de formuler Zachaeus.

Je ricane entre mes dents penchant ma tête sur le côté.

-"Si tu bouges, je t'éviscère", je lui crache.

Deux.

Ca suffit. Je suis désolée, mais je ne veux pas être responsable d'un meurtre. J'étais ici pour te montrer que notre nature n'était pas mauvaise, pas pour justifier tes actes. Si tu veux le tuer, il faudra que tu en viennes à bout seule, s'insurge la vampire avant de disparaitre dans mon esprit.

Immédiatement lorsque son âme quitte mon corps, je sens le retour de bâton me saisir. Je tombe à genoux dans un hurlement de douleurs. Mon corps s'avachi et se tord, mon dos se plie et je dois repousser les âmes qui voient en cet instant un moment de faiblesses.

Mes muscles ne sont pas fait pour la vitesse et la force vampirique alors dès que l'âme me quitte la souffrance enfle.

Mais cette fois ci, elle est bien supérieur à tout ce que j'ai connu.

Je lâche un hurlement de douleur alors que mes genoux s'enfonce dans le parquet du bureau. J'essaye de me concentrer sur l'odeur de la cigarette de Zephyr encore chaude, mais j'ai l'impression que mes os s'entrechoquent et mes tendons se déchirent.

Zachaeus s'avance, époussetant ses vêtements avec un sourire narquois sur le visage. Son regard pervers épouse mes formes, me donnant envie de vomir. Je sais ce qu'il désire dès que sa main commence à s'approcher de moi.

Une vengeance froide.

J'aimerais me débattre et le repousser, mais mon calvaire me cloue au sol. Dans quelques minutes se sera finit mais durant ce laps de temps, il peut faire ce qu'il veut de moi.

-"Alors maintenant tu es à ma merci, Black Swan. C'est vrai ce qu'on dit ? Que personne dans le club ne t'a encore baisé ? Il faudrait y remédier", ricane Zachaeus.

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Bonjour, 
Je suis enfin rentrée du Japon ! 
Merci à vous tous pour la fidélité envers mes histoires. 
Lunarae.

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