VII. Première nuit au château

Première nuit au château

Il régnait une sorte de chaleur, de sensation de bien-être dans le dortoir qu'on lui avait indiqué. Quelquechose qu'Aélia pouvait qualifier de doux, de confortable ou de douillet. Le dortoir était plutôt spacieux et les quatre lits à badaquins, séparés par de hautes fenêtres qui s'élevaient presque jusqu'au plafond - pourtant très haut lui aussi, étaient répartis en arc-de-cercle. Au pied de chaque lit leur valise attendait et Aélia et Évie ne tardèrent pas à découvrir qui allaient dormir avec elles. Sally Boot et Destiny Burbage arrivèrent en gloussant et commencèrent, elles-aussi, à ranger leurs affaires.

Émeraude, qu'Aélia venait de libérer, sauta sur les draps bleus aux motifs étoilés et s'y blottit. Il jetait néanmoins des coups d'oeil insistants à l'oiseau d'Évie.

Cette dernière prit le félin dans ses bras et lui chuchota :

- Il ne faut pas manger mon hibou, c'est mon ami. Aélia, tu pourrais dire à Émeraude de ne pas approcher Archimède, j'ai vraiment peur qu'il le dévore dès que j'aurai le dos tourné.

- Émeraude, tu as des croquettes et il doit y avoir assez de souris dans le château pour t'en faire des banquets tous les soirs. Donc tu ne manges pas le hibou d'Évie, d'accord ?

Elle le reposa. Le chat ferma les yeux, prêt à s'endormir.

Assise en tailleur sur leur lits respectifs, les quatres colocataires commencèrent à se raconter leur vie.

- Moi je suis de Sang-mêlé, commença Destiny, ma tante et ma mère sont des sorcières. Quand j'étais petite, elles ensorcelaient mes jouets parfois pour qu'ils soient vivants.

- Pareil ! continua Sally. Enfin, sauf que j'ai du sang de sorcier du côté de mon père. Et une fois, on l'a surpris en train de lire un journal pendant que l'éponge s'activait toute seule à récurer la vaisselle. Ma mère était furieuse car à cause de son sortilège il a cassé une des tasses du service en porcelaine.

Destiny éclata de rire et toutes les autres suivirent. Toutes, sauf Évie qui semblait un peu distante.

- Ça va Évie ? Qu'est-ce qu'il se passe ?demanda Aélia. Mais à mesure qu'elle posait sa question, Aélia comprenait. Évie était une née-moldue et en plus de ne pas avoir été confrontée à la magie, elle n'avait personne à admirer ou à vanter les mérites.

- Je...

- Vous saviez que Évie est déjà allée en France !? C'est génial, non ? tenta Aélia pour changer de sujet.

Et sa diversion marcha à merveille.

- C'est vrai ?! répondit Sally ? La chance !

La discussion continua plusieurs heures et ce n'est qu'au milieu de la nuit que les quatre filles se couchèrent en se frottant les yeux.

- Bonne nuit, claironna Destiny.

Et toutes répondirent en choeur. Aélia se tourna sur le côté. Son épaisse couette l'étouffait un peu mais le tissu des draps était très doux. Elle était maintenant face à face avec Évie qui avait retiré ses grosses lunettes et la fixait. Deux points brillaient dans le noir de la chambre.

- Merci, pour tout à l'heure, dit Évie en chuchotant.

- C'est normal, répondit Aélia en parlant bas, mais tu devrais leur dire, tu sais.

- Je sais... la fillette s'allongea sur le dos et contempa le plafond. Demain, peut-être.

- D'accord.

Et Aélia s'endormit. Ses craintes et ses doutes s'étaient envolés au moment même où elle s'était assie à la table des Serdaigle. Peut-être, reviendraient-ils le lendemain quand elle se réveillerait.

Agitée d'un rêve, elle se tortillait dans tous les sens et finit par se réveiller. La chambre était toujours plonger dans le noir et ses camarades dormaient profondément, on pouvait clairement entendre Destiny ronfler et marmonner dans son sommeil.

Aélia ne ressentait aucune once de fatigue, sans doute une vague d'excitation l'animait, et elle préféra s'éclipser pour lire.

Elle enfila sa robe de chambre et attrapa dans son sac son livre préféré avant de rejoindre la salle commune à pas feutrés. Le feu crépitait toujours dans l'âtre de la cheminée et il faisait chaud dans la pièce. Silencieuse et sombre, la Salle commune des Serdaigle offrait la une toute nouvelle facette.

Assise sur un énorme pouf, au plus près des flammes, Aélia ouvrit "Alice aux pays des merveilles" du célèbre auteur anglais Lewis Carroll. Elle sauta le poème d'introduction car elle le connaissait déjà par choeur et passa directement au début du récit.

- Chapitre premier. Au fond du terrier, n'eût pas besoin de lire Aélia tant elle connaissait l'ouvrage par coeur.

Elle relût le premier puis le second chapitres et ainsi les minutes passèrent.

Alice ressemblait beaucoup à Aélia, c'était sans doute pour cela que cette dernière aimait tant ce personnage. Blonde au yeux bleus, avec une fripouille de petit chat et une imagination débordante. Seul l'aversion d'Alice pour la lecture l'opposait à Aélia pour qui c'était une passion.

Aélia pensa que lire l'histoire d'une personne qui n'aimait pas lire était réellement amusant.

Les nuages passaient devant les vitres maculées d'eau. Sans doute était-ce pour ça qu'Aélia avait entendu du bruit dehors.

La jeune fille fixait encore la fenêtre. Les flammes rouges du feu dansaient sur sa peau de porcelaine. Elle était bien ici, perchée sur son coussin mais maintenant qu'elle avait jeté un coup d'oeil dehors, il lui était impossible de résister à la tentation de s'approcher pour voir le paysage.

La nuit était toujours aussi épaisse mais la lune reflétait énormément de lumière malgré les nombreux nuages, il était possible de voir sur quelques centaines de mètres. Un spectacle époustouflant s'étendait là devant Aélia. À gauche, la fameuse et touffue Forêt interdite était ses haut sapins sur plusieurs hectares et à droite, le lac qu'Aélia avait traversé un peu plus tôt dans la journée était toujours aussi brillant et lisse, méchant la berge d'herbe au pied du château.

Aélia pensa une nouvelle fois qu'elle avait vraiement de la chance d'étre ici, à Serdaigle, à admirer tout cela.

Un légèr courant d'air fit frissonner Aélia. Pourtant toutes les fenêtres étaient solidement fermées. Aélia se retourna pour comprendre d'où cela venait mais elle disserna rien à part un morceau de rideau bouger.

- Qui est là ? demanda-t-elle, inquiète.

Qui sait quels monstres pouvait renfermer le monde magique ?

Mais la chose ne sembla pas vouloir avancer, comme tétanisée. Finalement, ce qui se trouvait là n'était pas forcément mal attentioné.

- N'ai pas peur, chuchota Aélia. Sors de ta cachette.

Une forme tranparente, comme un long et fluide tissu de soie argenté sortit des rideaux. Ce n'était pas du tout un montre repoussant mais une jeune femme ou plutôt le fantôme d'une jeune femme. Malgré la couleur argentée qui se répandait autour d'elle, on pouvait distinguer ses longs cheveux foncés et son visage doux.

- C'est vous La Dame Grise ?

- C'est moi, répondit-elle froidement.

Elle ressemblait beaucoup à sa mère Rowena, une grâce et une beauté émanait d'elle aussi.

- Que fais-tu là toute seule ? Tu ne devrais pas dormir à cette heure là ? Interrogea le fantôme, arpentant la pièce en voletant.

- Non. Je n'en avais pas très envie, je suis beaucoup trop excitée pour demain matin. Et puis, c'est très joli dehors.

La Dame Grise se dirigea vers la fenêtre et passa à travers. Aélia, surprise, étouffa un cri dans sa manche de pyjama.

Elle était à nouveau seule. Sûrement, Hélèna allait-elle revenir. Mais peut-être, pensa Aélia, ferait-elle mieux d'aller se coucher.

Elle ramassa son livre, remit le pouf bien à sa place, et commença à marcher vers les escaliers menant aux dortoirs. Elle était néamoins rongée par l'envie d'en savoir plus sur Hélèna.

- Tiens, murmurra la jeune femme en lui tendant une fleur. Ça vient de dehors.

- C'est magnifique ! Merci beaucoup... quel est ton vrai nom, au fait ?

C'était une fleur bleue aux pétales délicats. Un crocus.

La Dame Grise ne daigna pas répondre, et s'envola, traversant le mur.

Un vide s'installa en Aélia. Qu'avait-elle dit pour la mettre en colère ?

Partagée entre la joie et la frustration, la jeune fille remonta le long escalier et retourna dans son dortoir. Elle ne voyait pas grand chose mais finit pas retrouver son lit où Émeraude ronflait. Il ne lui restait pas plus de 2 lu 3 heures pour dormir mais tant pis.

Elle posa le crocus et son roman sur sa table de nuit et sans faire de bruit, se glissa sous la couette.

Instantanément, elle plongea dans un sommeil profond que même les fantômes et les créatures merveilleuses de ses rêves ne purent déranger.

Hey ! Comment allez-vous ?

• Hâte d'assister aux premiers cours ?

Contents de retrouver la Dame Grise ? (Moi oui héhé)

À votre avis, qui sera la troisième personne du trio Aélia-Évie-... ?

Ps : Maintenant, il y aura un chapitre toutes les deux semaines

Pps : Je suis en train de vous préparer une sorte de lexique avec la signification des noms etc. Comme dans "Le monde antique de Harry Potter" de Blandine Le Callet.

N'hésitez pas à commenter et partager si l'histoire vous plaît.

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