o4: Prises d'angoisse
O4 : Prises d’angoisse
« La photographie est un instant qui ne se réfléchit pas, suspendue à une fraction de seconde qui laisse à réfléchir. »
Nora n’avait pas revu le garçon (Nolan : pourquoi diable leurs noms se ressemblaient ?) depuis deux jours. Elle avait l’impression que quelque chose avait changé. Elle ne ressentait plus cette excitation à rendre les gens en proie à l’amour. C’était devenu un besoin, car elle avait peut que derrière Nolan, mitraillait lui aussi les même couples et les détruisaient. Elle courait presque.
Dès qu’elle voyait des mines renfrognées, elle s’empressait de les transformer en sourires. Elle remarquait également que les photos sortant de son polaroid devenaient sans vie. L’amour certes était là, mais Nora ne ressentait plus cette joie, cette envie.
Sa ville était pourtant devenue des plus vivantes. On y respirait l’amour.
Nora était du coté du centre commercial quand elle vit une silhouette familière. Elle l’identifia aussitôt comme étant Nolan. San qu’elle ne s’en rend compte, il fut soudainement à de pas d’elle.
-Bonjour, Nora.
-Que me veux-tu ?
-Oh rien. Comment vas-tu ? Tu n’as pas l’air bien.
-Je vais plus que bien, répliqua-t-elle, acerbe.
-Calme, ma jolie, ne sors pas tes crocs…
-Et puis quel âge as-tu, coupa-t-elle.
Il fit un sourire des plus arrogants, ce qui excéda Nora.
-17 ans, tout comme toi.
-Comment le sais-tu ? demanda-t-elle dans même frissonner.
Il leva les yeux au ciel, songeur, Puis les reporta sur elle.
-Nora, je te surveille depuis notre anniversaire.
-Notre anniversaire.
-J’ai eu 17 ans il y a cinq jours exactement.
Nora perdit son souffle. Ils étaient nés le même jour.
« Etait-ce une coïncidence ? »
-Impossible... laissa-t-elle échapper.
-Si. Bon pour faire court, j’ai découvert que mon polaroid ne prenait plus les photos aussi bien, qu’avant. Tout était flou. Tout, sauf les personnes. Comme toi j’ai vite compris que mon appareil, au lieu de donner de l’amour comme toi, apportait la haine entre les personnes prises en photo. C’est là que je suis tombé sur toi. Et j’ai tout de suite remarqué que ton appareil faisait l’inverse.
« Comment n’ai-je pas pu le remarquer ? »
-Tu ne me voyais pas car tu étais bien trop grisée pas ton « pouvoir ». Toujours est-il que j’ai établi une hypothèse…
Nora aperçut qu’ils se dirigeaient vers le pont principal de sa ville. Quelques personnes s’y promenaient encore malgré le soir tombant. En effet le soleil s’inclinait au loin et le ciel tirait vers un rose orangé.
-Quelle est-elle ?
-Eh bien, tu vois la théorie que sans pauvres il n’y a pas de riches ?
-Oui…
Nora la connaissait très bien. Son prof de philosophie lui avait rabattu les oreilles avec ce genre de théories : pas de riches sans pauvres, pas de tristes, sans joyeux, pas d’amour sans de…
Elle releva subitement la tête. Elle venait de comprendre.
-Je pense que tu as compris, dit Nolan ayant remarqué son regard.
-Pas d’amour sans de haine, souffla Nora.
-Exactement. Je pense que je suis comme ton alter-égo, tu vois ? Ton contraire …
-Oui, je vois très bien.
Cette histoire prenait une dimension incroyable. Mais Nora ne comprenait pas quelque chose.
-Mais si tu savais que ton appareil était destructeur, pourquoi prenais-tu des photos ?
-Je viens de te le dire. Pas d’amour sans…
-Haine, oui j’ai compris. Mais ça n’as pas de sens. Cet appareil, dit-elle ne pointant le polaroid de Nolan, est mauvais.
-Mais sans lui, il n’y a pas d’amour, enfin.
-Non ! On pourrait créer un monde fait qu’avec de l’amour…
-Tu n’as donc rien compris. Il n’y a pas d’amour sans haine. Si l’un n’existe plus, l’autre n’a plus de raison d’exister. En détruisant la haine, le monde deviendrait un monde d’impassibilité… dénué de sentiments, s’insurgea Nolan.
Nora était si en colère qu’elle n’entendit pas le bruit horrible qui venait de retentir.
-Si, il peut exister un mon d’amour, il suffit de …
Mia soudain Nora perdit l’envie de se disputer. Son esprit perdit toute logique et ses yeux se posèrent inévitablement sur Nolan. Elle remarqua qu’il la dévorait également de regard. Son regard était brûlant, ses lèvres attractives.
« Nolan… »
Il s’approcha d’elle, mita sa main derrière sa nuque, et tendit les lèvres. Ils s’embrassèrent. Ses lèvres étaient douces, son souffle chaud. Bientôt leurs langues s’entremêlaient et le fut l’ivresse. Le cœur de Nora battait à tout rompre tout comme celui de Nolan. A ce moment là, une seule pensée les traversa.
« Je l’aime. »
« L’amour est profondément animal : c’est sa beauté. »
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OK ! La je veux le maximum de commentaires, TOUTES vos impressions
xx
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