o1: Premières prises

O1: Premières prises

"Photographier, c’est une attitude, une façon d’être, une manière de vivre."


Le lendemain, Nora se leva de bonne heure. Elle observa le désordre de sa chambre. Comment se fait-il que deux jours après le jour du ménage (étant samedi), sa chambre redevenait un incroyable fouillis. Comment, diable son ordinateur portable se retrouvait au dessus de son armoire ? Pourquoi son soutien-gorge favori (le turquoise plus précisément) se retrouvait accroché à sa fenêtre ? Elle avisa encore le chaos régnant dans sa chambre quand elle tomba sur la sacoche qui contenait son appareil reçu la veille.

Aussitôt, le brouillard qui régentait son esprit se dissipa et elle s'habilla rapidement. Elle avait une folle envie d'essayer son nouvel appareil. Il effectua une certaine forme d'attraction sur elle. Ses parents dormant encore, elle laissa un mot qui indiqua qu'elle était sortie. Sans plus attendre, elle prit sa sacoche, mit son carnet de dessin et claqua la porte.

Le temps était à son avantage. Le soleil brillait de la lumière du matin, quelques nuages apparaissaient ici et  là, des oiseaux chantaient un chant. Un chant nouveau, celui du renouveau, celui du printemps. Nora adorait l'idée d'être née en Printemps. Cette saison représentait le renouveau, la naissance et l'amour. Elle se dirigea vers le parc où elle pourrait immortaliser cette nature naissante. 

Arrivée au parc, son inspiration chuta. Elle s'assit sur un banc pour retrouver idée. Remarquant que, depuis l'angle où elle se trouvait, le coquelicot en face d'elle paraissait plus grand, elle le prit en photo. Observant l'image sortant de l'appareil, elle la secoua et la rangea dans son carnet. Elle aimait les polaroids parce qu'il y avait une touche de vintage et qu'elle voyait immédiatement le résulta de son cliché sans avoir à développer les photos. 

Pourtant quand elle regarda la photo qu'elle venait de prendre, elle fut étonnée. Sur l'image on distinguait certes le rouge du coquelicot mais les contours étaient flous. Si flous qu’on aurait dit qu’elle avait bougé durant sa prise. Nora s’outra un peu.

« Mais après tout, peut être ai-je vraiment bougé… »

Elle retenta le coup une fois, deux fois, trois fois puis tenta et tant de fois qu’elle ne les comptait même plus. Au bout de trente minutes à essayer d’avoir une prise nette de ce joli coquelicot, elle trouva une hypothèse à se flou persistant.

« C’est surement ce coquelicot »

Aussitôt, elle aperçut un bouquet de fleur qu’une petite fille venait de laisser tomber part terre. Conçu de marguerites, et de pâquerettes, il attira tout de suite le regard pétillant de Nora. Elle plaça l’appareil devant ses yeux, et ne s’autorisa plus à respirer tant que la photo ne serait pas prise.  Ce n’est que lorsque le « clic » annonciateur de la prise se déclencha qu’elle s’autorisa à enfin à reprendre son souffle. L’image sortit et Nora se dépêcha de la secouer.

Quelle ne fut pas sa déception quand, sur la photo elle n’aperçut même pas les formes de fleurs. Elle s’agaça.

« Mais c’est quoi son problème à cet appareil ? »

Mais avant qu’elle ne puisse faire quelque chose de stupide avec son cadeau, elle entendit des éclats de rire. Elle se retourna et découvrit un couple. Ils étaient assis à un banc voisin du sien et riaient ensemble. Ils contrastaient tellement de la mauvaise humeur débutant de Nora qu’elle ne put s’empêcher de les photographier. L’appareil fit un bruit horrible, pourtant le couple ne tourna même pas la tête vers elle. Au contraire, ils s’arrêtèrent et se regardèrent dans le blancs des yeux un instant. Puis l’homme se pencha et embrassa soudainement sa partenaire. Le baiser était si fougueux que Nora en était presque subjuguée. Malgré l’ardeur du baiser, les deux amants se dévisageaient avec tant d’amour. Un amour passionnel qui ébranla Nora.

"La photographie peut fixer l’éternité dans un instant"

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