2. SIMON
Je me réveille et grimace à la douleur qui se lance dans tous mes membres. Je me rends compte que je suis tout au bord de mon lit, et que Nant prend toute la place. Je soupire et me lève pour aller m'habiller.
Je descends ensuite et découvre ma mère et Mark se dire des mots doux dans la cuisine en préparant le petit dej.
Beurk.
- Oh mon chaton t'es réveillé ! Me sourit ma mère. T'a bien dormi ?
- Bien dormi ? J'me suis fait collé toute la nuit, j'avais l'impression de dormir avec Franky Vincent.
Mark se met à rire.
- Nant a toujours été un mauvais coucheur. Ne t'en fais pas, le lit devrait être livré dans quelques jours.
J'hoche la tête, puis j'attrape mon sac.
- Tu ne manges pas ?
- Non. J'ai pas faim.
Je lui fais un petit signe alors qu'elle me regarde la mine inquiète. Je sors et me rends à l'arrêt de bus pour aller à la fac.
J'attends, assis en plein soleil alors qu'il fait une chaleur épouvantable. Une voiture s'arrête devant moi, la vitre de derrière s'abaisse et je me retiens de soupirer.
- Monte.
J'obéis immédiatement. Je m'installe et me tourne vers lui.
- Bonjour papa.
Il m'ignore complètement et je finis par regarder le paysage défiler.
- Pourquoi tu attendais le bus ?
- Ma voiture est encore tombée en panne.
- Tu ne peux pas t'en acheter une autre ?
- Non, je peux pas.
- Tu as l'air perturbé. Un problème ?
Il est toujours aussi froid.
- Non rien.
Je ne peux m'empêcher d'être nerveux, c'est plus fort que moi.
Mais dieu merci, la voiture s'arrête devant la fac.
- Merci de m'avoir déposé.
- A ce soir. Il répond.
Je me dirige vite vers ma classe alors que mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je tente de reprendre mon souffle discrètement et je vois Gorya au loin, parler avec Nant et un autre garçon. Je serre les dents et m'approche rapidement, elle me voit et me fait signe avec un grand sourire.
- Simon, j'ai une super nouvelle !
Je fronce les sourcils alors que l'autre garçon me lance un regard noir.
- Simon, je suppose que tu te souvient pas de Leo.
- Non. Je dis sans même le regarder, je ne suis concentré que sur ma meilleure amie. Qu'est-ce qu'il y a ?
- Devine qui est de retour demain matin ?
J'hausse les sourcils avant de limite sauter de joie.
- C'est pas vrai ?!
- Il a fini son stage aux US, son avion arrive dans la nuit.
Elle saute dans mes bras toute excitée alors que je la soulève et que je tourne sur moi même. On rigole alors que les deux autres se retrouvent confus.
- Allez on doit aller en classe. Je dis en l'a reposant au sol.
On s'éloigne main dans la main alors qu'elle leur fait signe.
- On se voit ce soir de toute façon Simon. Balance Nant.
- Je crois pas non.
Il fronce les sourcils mais j'accélère le pas.
***
Je suis accueillis par le personnel de maison de mon géniteur.
- Votre père travaille dans son bureau, il m'a dit de vous prévenir qu'il ne descendra qu'au diner.
- D'accord.
Je monte l'escalier et entre dans la chambre. Il n'y avait rien de personnel, je n'avais même pas l'impression que c'était ma chambre. Il n'aurait rien dit si je l'avais décoré, mais je n'en avais pas envie. Je déteste cet endroit, et j'y viens le moins souvent possible. Mais je ne peux pas toujours trouver d'excuses.
Je descends ensuite pour le diner. Il est déjà à table et semble m'attendre. Je m'assieds alors qu'il me fixe avec un regard impassible. On nous sert à manger, il coupe son steak et je commence à manger.
- Je sais pourquoi tu est perturbé.
Je me tourne lentement vers lui, arrêtant tout mouvement.
- Ta mère s'est remise avec quelqu'un. Pas vrai ?
J'hoche la tête en baissant le regard.
- Tu l'as rencontré ?
- Il vit avec nous, son fils aussi. Il est gentil, si maman est heureuse alors je le suis aussi. Je ne veux que son bonheur.
J'ai l'impression de voir l'ombre d'un sourire passer sur son visage l'espace d'une seconde et j'en viens à me demander si je n'ai pas des hallucinations.
- Tant mieux pour elle. Elle le mérite. Après tout, elle m'a donné un fils.
Mes poils se dressent, j'ai un très mauvais pressentiment.
- Un fils qui ment.
- J'ai pas menti... Je dis à la hâte alors qu'il lève la main.
Je déglutis alors que les employés présents baissent la tête, sachant très bien comment ça allait se terminer.
Moi aussi je savais.
- Quand tu m'as dit que tu voulais devenir infirmier, je t'ai laissé faire, à seule condition que tu ne manque pas les cours. Après tout, j'ai accepté de payer tous les frais puisque ta mère ne pouvait pas le faire.
Je baisse la tête alors que j'ai l'impression que mon cœur va bondir hors de ma poitrine.
- Pourtant tu as séché les cours. Il me regarde à nouveau. Lève toi.
- Non, s'il te plaît. Ma voix a du mal à se frayer un chemin.
Il me tire et me donne un coup au visage alors que je pousse une plainte en tenant mon nez.
- Je t'ai déjà dit de ne pas me mentir.
- J'ai juste emmené maman à l'hôpital cette fois-ci, elle avait fait un malaise. Je dis hâtivement.
Mais rien à faire, il enchaîne les coups alors que j'encaisse en le suppliant d'arrêter.
Quand il arrête finalement, je reste allongé au sol, essayant de reprendre mon souffle, ma vision était trouble, et je voyais le sang sur ses mains qu'il essuie nonchalamment avec sa serviette.
- C'était délicieux Baipai.
Il me regarde une dernière fois en secouant la tête et il quitte la pièce.
- Monsieur Simon, vous voulez que j'appelle un médecin ? Elle demande inquiète.
Je secoue la tête en grognant, puis elle et le serveur m'aident à me relever, puis ils m'aident à monter jusqu'à ma chambre.
- Vous êtes sûr ? Vous devriez voir un médecin.
- Merci mais ça va aller.
Je rentre dans la pièce et ferme la porte, les larmes aux yeux. Je vais dans la salle de bain et mon reflet me choque. Je n'ai jamais été dans un tel état avant. L'arcade, le nez, la bouche, tout mon visage était couvert de sang, ma peau avait éclaté sous les coups.
Les larmes se mettent à couler.
J'aurais pu me défendre, je sais le faire. Il m'a forcé à savoir le faire. Mais est-ce que ça ne rendrait pas les choses encore pires qu'elles ne le sont déjà ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top