12. SIMON
J'arrive aux côtés de mon père et les photographes se jettent sur nous. On sourit et on prend la pose. Je fais semblant d'être à l'aise.
- Monsieur Kinn ! Comptez vous vraiment racheter le groupe Simuthan Enterprise ?
Mon père hoche la tête.
- C'est en négociation, mais c'est en bonne voie.
Il va encore plus s'enrichir. Et le pire c'est qu'il donne pas un rond à personne.
- Et vous Simon ? Toujours célibataire ?
J'hoche la tête avec un petit sourire.
- Je préfère finir mes études avant d'avoir une relation.
- Et je suis très fier de lui pour ça. Sourit mon père en posant une main sur mon épaule.
Il penche ensuite la tête vers mon oreille.
- Va rejoindre tes amis pendant que je finis ici.
J'hoche la tête et salue les journalistes. Je rejoins Gorya et Sonny alors qu'ils me sourient.
- Hey, ça va ? Elle me demande.
- Ouais et vous ?
- On se fait chier. Répond Sonny. Mais regarde moi ça, comment t'es sexy.
J'avais une chemise noire très serrée et transparente.
- Tu peux parler, t'a rien sous ta veste.
- Ouais, mais ça va plus vite quand tu baises dans les chiottes, et ce soir je compte chopper.
- Ah non, me laissez pas toute seule ! Chouine la brune.
- T'inquiète, je compte aller nulle part. Je lui fais un clin d'œil et elle sourit.
Elle s'accroche à mon bras.
- T'a intérêt. Parce qu'elles louchent toutes sur toi. Le célibataire, fils de l'homme le plus riche de la soirée.
- Je préfèrerai encore me taper Sonny que de parler à une de ces filles.
- Arrête, tu vas me faire rougir. Balance le concerné et Gorya rigole.
- Hé, finalement t'a réussi à rentrer dans la robe.
- Alors tu vas pas me croire, mais quand elle est à l'endroit, c'est vachement plus simple.
On rigole tous les trois puis on se prend une coupe de champagne. On se place à l'écart alors que nos parents se rassemblent pour discuter affaires.
- Tu rentres chez toi ce soir ?
- Oui. J'ai pas envie de rester une nuit de plus chez lui.
- T'a besoin que je te dépose ? Demande Sonny.
- Pas besoin, je vais le faire. Dit Gorya. Comme ça j'aurais une excuse pour retourner à mon appart et pas chez mes parents.
J'hoche la tête. Après un moment, je danse avec Gorya alors que les flashs nous aveuglent, mais on avait l'habitude.
- Il a disparu où Sonny ?
- A ton avis ? Je réponds et elle secoue la tête.
- Ah vous deux... Pas un pour rattraper l'autre.
- Mais j'ai rien fais.
- Cette fois.
Je souris amusé. Puis je me souviens de comment Nant l'avait regardé au café hier, quand on avait parlé de mon père.
- Dit, Nant il t'a pas posé de questions sur moi ?
- Euh... Non. Pourquoi ?
- Je sais pas, quand on a parlé de mon père, il avait l'air de savoir quelque chose.
- Tu sais très bien que je ne lui dirai rien sur ça. Il a peut-être deviné.
- Deviné ?
- Bah, tu vas chez ton père et tu reviens dans cet état. Il a peut-être fait le rapprochement. Il est pas bête tu sais.
- J'espère qu'il sait rien.
- Ça ferait quoi si il savait ?
- Je veux pas. Déjà le fait qu'il soit gentil avec moi c'est grave suspect. Puis si il savait, il aurait juste pitié de moi. Je veux pas qu'il me voit comme un petit garçon fragile qui se fait taper par son père.
- Je le connais pas très bien, mais je sais que ce n'est pas son genre.
***
Dans la voiture, sur le chemin du retour, je regardais la route alors que Gorya conduisait. Puis je plisse les yeux.
- Freine !
Elle pile et fronce les sourcils aussi. Il y avait des bâtons couverts de clous.
- Quand je sors, verrouille les portières.
- Simon, attends.
- Fais ce que je te dis.
Je sors et elle verrouille la voiture. Je jette les bâtons plus loin et Gorya klaxonne. Je me tourne et empêche un gars de me frapper avec une batte. Je soupire et le repousse. Je retire ma chemise en faisant craquer ma nuque. Elle m'empêchera plus de faire des mouvements. J'entre en mode "survie". Je ne m'arrêterai pas tant qu'il y sera capable de marcher.
Je vois l'hésitation dans ses yeux mais il avance de nouveau quand même. Je lui mets un coup de pied retourné très rapide et il finit au sol. Je me mets au dessus et commence à frapper, laissant toute la colère et la frustration accumulé de ces derniers jours parler.
- Toi t'a mal choisi ton jour, et la mauvaise voiture.
Un autre me choppe mais rien d'autre. Je me tourne pour voir Gorya, une jambe en l'air.
- Je t'avais dit de rester dans la voiture.
- Tu sais très bien que je me bats mieux que toi.
- Alors là tu rêves.
Je me relève et en vois trois autres arriver. Je regarde Gorya, elle fait de même et on se met en position d'attaque.
Deux s'attaquent à moi et je balance mes meilleures prises de Taekwondo alors qu'elle gère le troisième. Les deux autres se relèvent et je prends quelques coups, mais rien de bien méchant. J'arrive à les maitriser et je frappe le dernier de toutes mes forces, ne lui laissant pas de répit.
Une main se pose sur mon épaule et je me retourne en envoyant une droite. J'ouvre grand les yeux en voyant la personne devant moi.
- Simon ! Crie Gorya.
Je reste de marbre, alors que je sens tout mon corps lâcher. C'est comme si je m'effondrai, mais curieusement, je suis encore debout. Je vois sa voiture garée derrière celle de Gorya. Son chauffeur au téléphone, probablement avec la police.
- Papa ?
Il tourne la tête vers moi, avec un regard et je déglutis en reculant d'un pas. Il me renvoie mon coup, dix fois plus fort, j'en tombe au sol en poussant un cri. Je crache du sang alors que mon cœur tambourine dans ma poitrine.
- C'est ça que t'appelle te battre ? Relève toi.
- Non, s'il vous plaît ! Il l'a pas fait exprès ! Gorya se met devant moi mais il la pousse.
Elle tombe au sol et je vois rouge. Je me relève et lui met un coup de pied. Il recule et je sens que je ne peux plus m'arrêter. Je le cogne d'une force que je ne me connaissais pas et il finit sur le capot de la voiture, mais je ne m'arrête pas pour autant.
Il tente de me repousser, mais je contre toutes ces attaques. Gorya me supplie d'arrêter mais je ne l'entends presque pas. Le chauffeur sait que s'il intervient, il va se prendre un mauvais coup.
- Viens je t'en supplie, il va le tuer ! Il va le tuer ! Crie Gorya complètement paniquée.
Je vois son visage se couvrir de sang mais je ne peux arrêter. Mon corps était en mode automatique. Si je m'arrête, il va se venger, et ce sera pire.
C'est lui ou moi.
Puis je me sens tiré en arrière par deux personnes. Je reconnais Nant et Mark.
Nant me pousse plus loin alors que Mark s'assure que mon père est toujours en vie. Je tente d'y retourner mais il continue de me pousser.
- Simon, regarde moi. Il prend mon visage et me force à le regarder. Stop ! C'est fini, ça suffit !
Je secoue la tête mais il me fait reculer encore.
- Regarde le ! Il peut plus rien faire ! Regarde Gorya !
C'est comme si je prenais de nouveau le contrôle de mon corps à l'entente du prénom de ma meilleure amie. Je la regarde, le souffle court, et j'avance d'un pas vers elle.
- Gorya...
Elle recule, en larmes, toute tremblante et ça me brise le cœur. Les larmes me montent aux yeux et je m'assieds plus loin sur la route, dos à la scène, les mains sur les oreilles. Je me rends compte de l'horreur de ce que je viens de faire. Je me mets à trembler moi aussi et la nausée me prend. Je me redresse et me vide les tripes.
Mark arrive et me frotte le dos, puis il me fait monter dans sa voiture. Je vois Nant rassurer Gorya et monter au volant de sa voiture pour aller la reconduire.
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