60.2

/!\ Le chapitre suivant comprend un contenu explicite. Si vous n'êtes pas à l'aise avec ceci, je vous suggère de ne pas vous aventurer plus loin. Bonne lecture à tous les autres ! /!\


Ils s'étreignirent longuement, jusqu'à ce qu'un demi-rire n'échappe au blond et qu'il n'articule :

— Si on me voyait, le grand Malfoy dans un état aussi pitoyable...

— On s'en fout, Malfoy, grogna Harry.

Draco avait suffisamment change pour être presque méconnaissable aux yeux de ceux qui l'avaient connu dans son adolescence. Blaise pouvait le confirmer, la métamorphose de son meilleur ami tenait presque du miracle.

Les doigts d'Harry s'égarèrent dans le dos de Draco et retracèrent le dessin de ses côtes, de ses muscles. Il retrouvait ce qu'il avait perdu et aurait pu demeurer ainsi des heures durant s'il ne sentait pas le sexe érigé de son amant contre le sien.

— Parfois, je n'ai même plus l'impression d'être humain.

— Je changerai ce regard, lui promit Harry, avant de mordiller le lobe de son oreille.

Un sourire hérissait les lèvres de Draco. Il ne se dérobait plus et il se sentait mieux, moins souffrant, plus apaisé. Harry en profita pour souffler encore :

— Et puis, je peux sentir une preuve concrète que tu es encore bien humain.

Draco ne s'empourpra pas et soutint le regard malicieux de son amant. Il n'avait rien d'un monstre, rien d'un homme diminué et Harry s'engageait à le lui prouver.

Il le soulageait du reste de ses vêtements tandis que Draco s'acharnait à lui rendre la politesse. Le médecin le laissa faire et ne lui apporta aucune aide, conscient que son aide ne serait en aucun cas la bienvenue. Lorsqu'Harry fut entièrement nu, offert à son regard, Draco retraça du regard les courbes qu'il pensait ne jamais revoir. Sa main se posa sur son épaule et descendit le long de son ventre, de ses abdominaux et des côtes qui saillaient encore, preuves des privations de la guerre. Les doigts de Draco s'attardèrent sur les hanches d'Harry et, après un regard pour l'expression fascinée de son amant, il initia une caresse le long du sexe roide exposée sans pudeur. Harry ne rougissait plus et c'était au tour de Draco d'avoir honte à l'instant où il fallait ôter les vêtements. Cela se poursuivrait encore de longues semaines, peut-être même des mois, avant que le blond accepte l'exercice sans frissonner d'effroi.

Harry haletait, le visage rejeté en arrière.

— Ça... m'avait manqué.

— Tais-toi, tu es indécent, Harry.

Un sourire mutin se déploya sur les lèvres du concerné. Les jambes écartées, assis sur les cuisses de son amant, les joues rouges, les lèvres entrouvertes et humides, le sexe dressé, il n'aurait pas pu être plus indécent. La caresse de Draco était exactement celle de son souvenir, celle dont il se rappelait lorsqu'il se soulageait, seul dans les draps. Cela, il ne l'avouerait pas sous la torture.

— Tu peux... parler.

Pour la peine, avec une expression vaguement outrée, Draco retira sa main et abandonna la queue d'Harry sans même se préoccuper de ses protestations.

— Un problème, Potter ?

La main de l'intéressé bloqua le menton de Draco et fit fi de toute culpabilité, il profitait largement de la faiblesse de son amant, mais après tout, il avait été capable de l'entraîner dans les méandres de la frustration, alors qu'importait. Il embrassait ses lèvres et mordit la lèvre inférieure. Une réponse, une vengeance. La peau fine ne se fendit pas sous ses assauts et cela fut probablement plus douloureux pour Harry, dont la lèvre était meurtrie par leur premier baiser. Draco ramena sa main droite et l'enfouit dans les cheveux désordonnés de son amant pour approfondir le baiser. Un baiser qui se voulait conquérant, mais au cœur duquel Harry refusa de céder du terrain. Ils retrouvaient leur complicité, leur entente naturelle dans leurs ébats, mais il y avait quelque chose en plus, ou bien quelque chose en moins.

— Couche-toi.

— Il n'en est pas question, dit Draco, contre ses lèvres.

— Tu ne me fais pas confiance.

Cela n'avait rien d'une question, c'était un véritable constat, un constat émit sur le ton de la déploration. Harry fut suffisamment convaincant pour Draco se résigne, à contrecœur. Il n'aurait jamais accepté s'il n'en ressentait pas l'envie et seule la fierté entravait encore ses mouvements. En quelques gestes, ils se retrouvèrent au milieu du lit étroit avec, dehors, les ombres nocturnes qui projetaient déjà l'obscurité sur tout Belfort. Allongé sur le dos, Draco paraissait presque anxieux.

Harry se pencha et l'embrassa doucement pour épuiser les résistances de son amant. Pour épuiser ses réserves de peur et pour laisser le désir s'alimenter. Le corps du plus jeune effleurait sans cesse celui de Draco et ses caresses devenaient plus aériennes, elles caressaient sans jamais maintenir le contact. Juste de quoi nourrir l'envie et Draco haletait, prisonnier, à la merci de son amant. C'était cela qu'il devait encore accepter, être dépendant et ne pas rougir d'être aidé, d'être gâté. Lorsqu'il tenta de se redresser, il se heurta au corps d'Harry et maugréa :

— Harry !

— Un peu de patience.

— Tu vas finir par me rendre fou.

— J'espère bien.

Il mordilla la peau à la naissance de sa gorge. Il avait connu la douleur jusqu'à en perdre la tête, jusqu'à mordre le coussin pour étouffer ses cris. Il était temps à présent de connaître une folie plus douce.

Les lèvres d'Harry retracèrent le dessin de ses cicatrices, mais ne s'attardèrent pas sur le moignon ou sur l'épaule gauche de son amant. Il aurait d'autres occasions d'apprivoiser cette part de Draco qui lui échappait. Il était des blessures qui nécessitaient du temps avant de guérir. Le seul fait d'avoir son amant nu devant lui, vulnérable sous ses caresses, tenait du miracle. Harry s'attarda longuement sur ces caresses et il évita scrupuleusement le sexe qui frôlait ses fesses, encore et encore. Chaque contact était voulu et il apprenait à Draco à apprivoiser son corps à nouveau. Jusqu'à en perdre tout notion du temps, jusqu'à en devenir qu'une loque gémissante. Le blond retenait sa voix, les lèvres fermement scellées, les yeux mi-clos. Comment un tel délice pouvait-il être proscrit, interdit par la loi et répugné par les mœurs ? Harry se décala légèrement et s'assit sur les hanches de son amant pour y frotter sa hampe sur toute la longueur de celle de Draco. Il lui arracha un grognement pour toute approbation. Le blond s'était défait de sa peur.

— Harry, espèce de...

— Pense à ta pauvre mère qui est ici.

Draco faillit répliquer qu'il venait de perdre, automatiquement, toute envie lorsqu'Harry enroula sa main autour de son sexe. Il se perdit à nouveau dans les limbes du plaisir et cambra son dos. Il songea à peine à ses tentatives infructueuses de retour du front et de la rage que cela lui avait suscité. Draco approchait la délivrance lorsqu'il murmura :

— Embrasse-moi.

Et les lèvres d'Harry dérobèrent les siennes dans un baiser prodigieux. Les échos du plaisir résonnaient encore si fort que Draco dut retenir ses larmes. Il avait oublié, l'espace d'un instant, la douleur de son bras disparu. Une plainte faillit lui échapper lorsqu'Harry se déroba. Les yeux mi-clos, il passa sa langue sur ses lèvres pour y goûter la saveur de leur baiser. Une sensation indescriptible le saisit et il ouvrit les paupières en grand pour découvrir Harry qui s'empalait sans un bruit sur son sexe. Sans préparation, sans prévenir, sans rien qui laissait suggérer son geste prématuré. Draco porta sa main à sa bouche pour contenir le grognement coincé au fond de sa gorge.

— Harry...

Un sourire éclaira le visage du susnommé et il retint toute grimace d'inconfort. Son corps n'était pourtant plus habitué à recevoir la queue de son amant et encore moins sans préparation. La vision de Draco qui tremblait sous ses jambes, vulnérable, un gémissement au bord des lèvres, suffit largement à effacer la douleur. Harry décidait du rythme, de l'intensité de leurs ébats et le blond crut succomber tant le fourreau étroit de son amant était bon.

— Tais-toi, lui souffla Harry.

Draco n'eut aucune envie de protester ou de le contredire, le Français venait d'entamer une danse qu'ils connaissaient bien et que la séparation n'avait pas rendu moins réelle. Ils recherchaient les sensations d'autrefois, ivres de ce point d'ancrage qu'ils venaient tous deux de retrouver. Ils avaient besoin d'être guéris, l'un autant que l'autre.

La main de Draco se posa sur la taille de son amant et accompagna chaque mouvement, insupportablement lent, insupportablement bon. Harry cherchait autant son propre plaisir qu'il cherchait à provoquer celui de son amant. Il n'avait jamais été autant à sa place, autant entier et la sensation n'en était que plus grisante pour Draco. Lorsqu'enfin, le plus jeune accepta d'initier un mouvement plus irrégulier, plus saccadé, plus indécent encore que tout ce qu'ils s'étaient permis jusque-là. Une perte de contrôle mutuelle et les gémissements d'Harry, torturé par le sexe de son amant qui effleurait le trésor enfoui dans son intimité, limait la patience et exacerbait la passion.

Brusquement, Draco se redressa, arrima sa main à la nuque du jeune français et lui vola un baiser désordonné, mais avide. Il lui souffla, contre sa bouche :

— Prends-moi.

Harry aurait pu s'attendre à un ordre, mais pas à cette requête énoncée sur le ton de la supplication, du besoin. Alors qu'il s'apprêtait à préparer son amant, Draco le retint :

— Non, maintenant.

— C'est hors de question, Draco.

— Je t'en prie.

Harry hésita. Il n'y avait pas de pot de vaseline caché dans cette pièce, mais une préparation, même sommaire, valait mieux que rien. C'était un constat théorique, mais pragmatique et la dernière chose qu'il voulait, c'était blesser Draco alors que celui-ci acceptait enfin de se livrer, de s'abandonner. Il avait la sensation de retrouver son amant, de retrouver l'homme qu'il avait appris à aimer.

Harry obéit et s'immisça entre les cuisses ouvertes de Draco. Celui-ci ne le quittait pas des yeux, la mâchoire serrée, vibrant d'une émotion dévastatrice qui se déployait bien au-delà de leur étreinte. Lentement, Harry rampa jusqu'à lui pour embrasser son front, ses joues, puis ses paupières. Il goûta à la saveur de ses larmes avant de réaliser que Draco pleurait d'une douleur trop longtemps accumulée. Le médecin recula et, sans avoir pénétré son amant de toute sa longueur, il s'apprêta à mettre un terme à leurs ébats. Il y avait bien plus important, plus essentiel, qu'un désir à assouvir, aussi terrifiant et ravageur soit-il. Draco l'en empêcha, la main toujours accrochée à sa nuque.

— S'il te plaît.

Jamais il ne se serait rabaissé à supplier qui que ce soit, mais ces retrouvailles étaient particulières et cette étreinte l'était tout autant. Ils se cherchaient, se trouvaient, soignaient petit à petit les blessures du temps, celles du corps et celles de l'âme. Draco pleurait pour la guerre, pour son parrain, pour son père incapable de l'aimer, pour Pansy qu'il avait été incapable de chérir comme il l'aurait due, pour sa mère qu'il ne reverrait peut-être pu, pour toutes ces vies reniées, bafouées, ignorées, pour tout ce que la guerre avait pu déchaîner, pour lui aussi, sûrement, pour eux.

Draco avait pleinement conscience du sexe d'Harry profondément enfoui dans son intimité et il s'accrochait désespérément à lui, même lorsqu'il initia les premiers mouvements. Entre deux baisers, entre deux larmes qui ne déclenchèrent aucun sanglot, Harry lui fit l'amour.

Tendrement, puis presque durement, comme un besoin, jusqu'à ce que Draco ne s'abandonne à la délivrance et qu'Harry soit emporté dans sa chute. Des éclats d'extase les fauchèrent et ils n'eurent plus conscience du monde, plus conscience de la guerre, plus conscience de tout ce qui les excluait.

Lorsque Draco reprit pleinement conscience de ce qui l'entourait, Harry reposait en parti sur son corps. Le lit trop étroit les y contraignait, mais pour l'heure, cela n'en dérangea ni l'un ni l'autre. La nuit était tombée depuis un long moment et Harry grignotait le satin de la peau de son amant, les yeux petits de fatigue. Les émotions les avaient épuisés, mais Draco se sentait plus léger, plus vivant. Ce n'était qu'une étape dans sa reconstruction et il faudrait aussi achever celle d'Harry. Ils détenaient à présent les moyens nécessaires pour guérir, pour se relever, pour se réparer l'un l'autre.

Le juif se redressa pour embrasser la tempe de son amant et pour murmurer :

— La guerre aura son terme et si tu en garderas des traces, elle n'aura pas eu raison de toi.

Harry finit par s'endormir et Draco se glissa dans les bras de Morphée à son tour, une main posée sur le bas des reins de l'homme. Cette perspective, ce soulagement démesuré, le suivit jusque dans les méandres du sommeil. Il avait envie d'y croire et l'aube se lèverait sur cette volonté de survivre à cette guerre qui elle connaissait, enfin, son crépuscule.


J'avais la ferme intention de ne publier que la première partie du chapitre, mais finalement... J'ai eu pitié de votre sort !

Il s'agit bien évidemment du dernier lemon de cette fanfiction. Dernier lemon et dernier chapitre accessoirement. Il reste encore l'épilogue pour clore Cueillir les étoiles. Avant de penser à cette fin, et au petit saut temporel que je vous réserve, j'espère que ce chapitre vous a plu. J'ai personnellement aimé le rédiger et j'espère que la lecture aura été plaisante aussi. 

Sur ce, je vous souhaite une belle soirée (je suis un peu en retard, mais bon...), et une belle rentrée !

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