22.2
/!\ Avis aux âmes frileuses et innocentes de Wattpad : ce chapitre constitue une scène explicite, une scène à caractère sexuelle. Si vous ne vous sentez pas à l'aise avec cette idée, je vous invite à ne pas la lire, cela ne posera pas de problèmes particuliers à la compréhension de l'histoire. Pour les autres : bonne lecture ! /!\
Les baisers se firent plus pressants, plus brûlants. En écho à leur propre impatience, les gestes devinrent, eux aussi, plus empressés. Un dernier regard pour s'assurer du plein consentement. Ils n'étaient pas prêts à échanger des paroles de commodité, mais se contentaient de cette tendre attention.
Draco soulagea son vis-à-vis de son tee-shirt, si fin qu'il masquait à peine les courbes qui s'offrirent à sa vue. La peau hâlée du juif contrastait terriblement avec celle, presque diaphane, de l'Allemand. Ce dernier redessina les muscles du regard et de tout son soûl. Des muscles que seul l'effort pouvait créer avec autant de perfection, d'authenticité. Harry ne tenta pas de se soustraire aux œillades prolongées de l'autre, masquant son malaise pudique.
—C'est donc ce que tu caches, fit remarquer Draco, davantage pour laisser mourir la gêne de son cadet, que pour meubler une quelconque conversation.
—Parce que tu penses que je cache quoi que ce soit ? Pourquoi je le ferai ? Je n'ai aucune raison de me cacher.
—Les Alsaciennes ne se sentent pas seules en temps de guerre ? rétorqua le jeune aristocrate, un regard lubrique toujours effleurant l'épiderme dévoilé avant que les doigts ne le joignent.
Harry manqua de s'étrangler. Le toucher léger de l'homme allié à sa répartie imprenable ne sut le laisser indemne.
—Q-Quoi ?
—En Allemagne, les femmes se languissent du retour de leur mari. Et tu veux savoir ce qu'elles font alors qu'ils meurent à plusieurs centaines de kilomètres d'elles ? Non ? Tu n'imagines pas ?
—Bien sûr que j'imagine.
Il se mordit la lèvre inférieure. Il pouvait aisément imaginer que le beau blond n'était pas indifférent aux avances de toutes ces femmes. Soudain, les images de son corps inondé de sueur pénétrant l'antre humide dans un concert de grognements et gémissements mêlés. Cela lui était insupportable !
Draco songeait à Pansy, à la fois honteux de la trahir de la sorte et de songer à sa fiancée dans un tel moment. C'était elle qui l'attendait à Munich, se désespérant de le revoir. Et lui ? Lui, il courrait dans l'ombre d'un être à la masculinité bien trop affirmée. Qui des deux pouvait bien être le coupable ? Comme pour chasser cette dure pensée, il déposa ses lèvres sur celle de cet homme pour y approfondir un baiser langoureux. Ses mains dont le toucher s'affirmait caressait les courbes sèches et musculeuses d'Harry.
Progressivement, ce dernier se libéra de sa crainte, venant de lui-même au contact du blond qui, en secret, n'en menait pas plus large. Arriva un moment où, inopinément, le juif accepta de dévêtir son aîné, les mains mal habiles et la respiration coupée par le désir. De celle-ci, la volonté ne survivrait pas.
Il découvrit alors ce que l'Allemand cachait sous ses vêtements. La blessure de son épaule restait sensible, il le savait, et prenait même gare à ne pas heurter le bras meurtri. Harry découvrit alors des plaies inconnues. En effet, en haut des cuisses pâles, l'épiderme délicat avait été sauvagement entaillé sur plusieurs centimètres. Près d'une dizaine de ces entailles étaient alignées, en voie de guérison bien que toujours impressionnante.
Le médecin s'étrangla :
—Mais, comment... ?
—Tu ne vas pas me tourner de l'œil, badina Draco, d'un air aussi dégagé que possible. Tu es médecin, tu as vu pire.
—Ce sont les résistants qui t'ont fait ça ? s'enquit l'autre, sans parvenir à masquer son trouble.
—Oui, ils étaient plutôt ingénieux, grinça le blond.
Il se souvenait parfaitement de la torture dont il avait fait l'objet. De la lame de ces hommes pénétrant la toile de son pantalon pour venir s'enfoncer dans la chair tendre. Il se rappelait de l'effort inouï pour ne pas hurler. La douleur tentatrice qui avait bien failli lui faire perdre la tête. Le sang tiède imbibant le tissu durant toute la durée de leur fuite. Tout ce qu'Harry n'avait su distinguer.
—Hermione le savait ? demanda-t-il encore, la gorge nouée.
—Oui, elle s'est chargée de me soigner.
—Pourquoi ?
Un effluve d'injustice grimpait en lui. Pourquoi ne lui avait-il pas demandé à lui de soigner ces vilaines blessures ? Par pudeur ? Par honte ? Par absence de confiance ? Harry en souffrit, conscient que cette réaction était pathétique. Draco haussa simplement les épaules, d'une curieuse désinvolte. Ils n'étaient pas ici pour débattre de ce à quoi il avait survécu.
—C'est rien, Potter. Et c'est loin d'être suffisant pour te débarrasser de moi. Je suis un coriace.
Le juif ne se risqua pas à froisser l'ego de son aîné. Le cœur serré, il mourait d'envie d'embrasser les lignes boursouflées de ses cuisses nues. Il souhaitait faire disparaître le souvenir cruel de la lame froide et le remplacer par la chaleur de ses baisers. Une idée audacieuse qu'il n'eut pas le cœur à exécuter.
—Je vais me contenter d'un Draco abîmé.
Avant même que l'intéressé ne songe à exprimer sa protestation, il embrassa ses lèvres fines pour lui intimer le silence. L'heure n'était pas aux discussions, ni aux grandes déclarations bouleversantes de sincérité. L'heure était aux actes, et ils étaient suffisamment conscients pour le concevoir. Ils s'y donneraient à cœur joie.
Bientôt, ils ne furent que caresses et baisers dévorants. Ils se soulagèrent mutuellement de leurs vêtements, à peine conscients de basculer dans une réalité à laquelle ils n'échapperaient pas. Harry se tortilla sur le lit pour se dépourvoir du dernier rempart à sa nudité sous le regard scrutateur de son patient qui ne lui aurait prêté de l'aide pour rien au monde. Ils étaient enfin à égalité, nus comme au jour de leur naissance et incroyablement conscients de cela. Ce fut avec un instant d'hésitation que Draco se colla contre celui de l'autre homme, se délectant de la chaleur inédite qui s'en dégageait. Ils se révélaient, enivrés par la passion au point où ils ne le réalisaient pas encore.
—Draco... souffla Harry, alors que les doigts de ce dernier jouaient avec son corps comme d'un instrument dont lui seul avait le secret.
—Mmmh ?
Une réponse peut éloquente bientôt noyée par de nouvelles étreintes. Harry réalisait maladroitement que le corps qui se pressait contre le sien était bel et bien masculin. La finesse de ses membres portait presque à confusion, lui conférant une beauté et une grâce presque féminines. La pâleur extrême de sa peau, digne de l'aristocratie à laquelle il appartenait, semblait être un appel aux plaisirs de la chair. À tout ce que les règles fortuites de ce bas-monde interdisaient.
Et puis, le regard d'Harry s'était attardé sur le sexe de ce partenaire presque imprévu. Il s'y était habitué presque après, maintenant que cette vue lui semblait plus familière. Ce pénis long qui semblait le narguer, entouré de poils blonds et d'une même insolence. Harry avait senti sa bouche s'assécher, masquant son trouble de son mieux alors que Draco avait effectué la même observation quelques minutes plus tôt devant la verge érigée de celui qui allait devenir son amant.
Les caresses s'étaient faites plus intimes. Désormais, le médecin glissait sa main jusqu'au bas-ventre diaphane. Surpris de sa propre audace, il enroula ses doigts autour du phallus de Draco, lui arrachant un son à mi-chemin entre le grondement et le soupir. Les jambes écartées d'Harry permirent au blond un accès facile au moment il voulut imiter son geste. Ainsi assis, ils se procuraient cette délicieuse cajolerie. Aucune parole ne fut prononcée, seuls des bruits inarticulés s'élevèrent durant de longues minutes.
L'Allemand y mit un terme le premier, sentant la jouissance s'annoncer dans chaque partie de son être. Il posa une main ferme sur celle qui s'activait plus bas, imposant un regard intense au Français. Ils s'observèrent en silence, comme électrifiés. La chaleur indécente de l'absinthe tout contre la froideur glacial du métal, de l'acier tranchant. Le tout couronné d'un désir insatiable, de dires qui se perdaient dans l'horizon de leur plaisir.
—Attends, intima Draco, vaguement conscient de l'inutilité de ce mot.
—Tu aurais du... de la...
Harry ne trouva pas le terme exact, un rougissement traître gagnant ses joues. L'autre aurait sûrement relevé cette absence de langage et son impuissance si l'impatience ne dictait pas déjà ses gestes. La température semblait avoir gagné quelques degrés, ce mois d'août atteignait des records inégalés.
Draco enjamba les cuisses de son médecin, se détachant de la vision plaisante qu'était le corps nu offert à son regard. Il atteignit le bord du lit et ouvrit le tiroir de la table de nuit pour y saisir un petit pot en terre cuite. Sans y prêter plus d'attention, il rejoignit l'homme toujours à moitié allongé au milieu des draps. Il lui coulait un regard presque innocent et que niait sa posture à la limite de la provocation. Draco déglutit et cligna des yeux pour éliminer les pensées peu recommandables qui s'additionnaient dans son cerveau. Il posa le pot sur le bord du lit, toujours à portée de main, et après l'avoir soigneusement ouvert. Harry articula, les sourcils froncés :
—Comment tu as...
—Silence, Potter.
Il ne souhaitait certainement pas connaître la réponse à cette interrogation à moitié formulée. Était-ce le fruit d'un fantasme inavoué jusque là ? D'une soirée solitaire au souvenir particulièrement plaisant ?
Qu'importe ! Plus rien n'avait de sens en cette chambre. Une chambre qui resterait à jamais le lieu du péché. Ils auraient tout le loisir d'y songer plus tard, lorsque la culpabilité rejoindrait la volonté là où le désir venait de déserter. Pour l'heure, seule comptait leur envie commune et délirante.
Cette fois, Draco surplomba véritablement le juif, jouissant de cette délectable supériorité. En-dessous de lui, Harry guettait le moindre de ses mouvements, prêt à se jeter sur lui à la moindre invitation, à accepter la moindre requête. Il ne songea même pas à protester, à tenter d'échapper à l'effrayante emprise qu'avait cet homme sur lui. Au supplice d'une attente qui ne dura pas, puisqu'un nouveau baiser les unit. Plus doux que les précédents, comme une promesse dans les tréfonds de la nuit.
C'était ainsi que s'exprimait la tendresse, par des gestes à peine perceptible. Dans la manière où, un court instant, Draco enfouit son visage dans le cou du Français pour y parsemer des baisers humides. Ses lèvres parcoururent l'épiderme tanné par le soleil, effleurant la clavicule saillante et les pectoraux, s'attardant sur les tétons afin d'en tirer des soupirs appuyés, puis la ligne dessinée des abdominaux. Puis il mit un terme à sa torture, flattant d'une main la queue gorgée de sang, son geste ponctué par des sons incohérents que l'auteur ne réalisait même pas prononcer.
Harry ne réagit que lorsque, après plusieurs minutes de cet agréable traitement, Draco se pencha pour saisir le pot de vaseline toujours ouvert. Il se redressa subitement, le souffle court, visiblement troublé par une pensée qui aurait dû le traverser bien plus tôt :
—Malfoy, attends.
Draco comprit, les doigts déjà plongés dans la vaseline, ce qui importunait tant l'homme avec qui il s'apprêtait à faire l'amour. Un détail simpliste, une question de fierté sans doute, bien loin de la notion du don de soi.
Le blond se pencha pour susurrer à l'oreille d'Harry, de son éternel voix traînante et, en cet instant, presque moqueuse :
—Il n'est pas question que ce soit moi, Potter. C'est absolument hors de question.
—Pourquoi non ?
—Ce n'est pas la question. La vraie question, c'est si tu acceptes ou non. Je ne pensais pas avoir à te la poser puisque tu as refusé de quitter la chambre, mais...
Las de ce discours monocorde qui ne mènerait à rien de satisfaisant, Harry embrassa le blond dont l'ego jouissait de cette maigre victoire. La main plaquée dans le dos, l'autre enfouit dans les cheveux presque blancs et d'une finesse sans nulle égale, il fit taire toutes ces inutiles bravades.
—Je croyais que c'était toi qui donnais les ordres.
—J'attendais que tu obéisses.
Il ne put rappliquer, les pensées coupées court par les doigts humides de Draco qui venaient d'atteindre les muscles de son entrée. D'abord, le juif eut pour réflexe de serrer les cuisses, comme pour se protéger d'une intrusion. Cela ne dura qu'un temps, puisqu'il s'abandonna aux soins du jeune aristocrate. Ce dernier ne quittait pas le visage du médecin des yeux, y quêtant l'inconfort comme le plaisir alors qu'il glissait un doigt dans l'antre brûlant.
—Harry ? s'enquit-il, avide d'une approbation articulée, de quoi satisfaire son ego.
—Ferme-la, Draco, gronda l'intéressé, le visage rejeté en arrière alors que l'inconfort s'envolait déjà.
Un second doigt vint rejoindre le premier, causant une douleur plus vive cette fois. De quoi indiquer à Draco que son intrusion ne serait pas aisé, bien loin de là. Mais cela ne suffit pas à l'arrêter, rien n'était en mesure de le faire. Il avait déjà rejeté ses convictions d'un revers de la main, goûtant à ce plaisir inconnu et proscrit.
Un troisième doigt s'introduisit en Harry qui ne put que se crisper. Une grimace gagna ses traits alors qu'une brûlure prenait naissance dans les muscles toniques de son anus. Draco ne se répandit pas en caresses superflues, l'impatience prenant le dessus sur sa volonté de s'attarder plus que nécessaire.
Le souffle court, l'âme au bord de l'implosion, il se plaça contre l'entrée de son amant avant de lui adresser un ultime regard. Comme une dernière occasion de faire marche arrière, de tout refuser pour se préserver de ce qu'ils étaient sur le point de commettre. L'irréparable, mais certainement la plus belle preuve que l'on puisse donner. Harry lui rendit son regard, ses yeux voilés de désir et d'une angoisse naturelle. Alors, Draco le pénétra avec une lenteur exacerbée, précipitant l'union des corps dans un long soupir.
Il put sentir le corps entier de son amant se crisper sous le sien. Une grimace envahit son visage alors qu'une douleur enflammait ses reins. Étouffant un gémissement, il serra les draps entre ses doigts, une plainte muette inscrite sur ses lèvres.
Draco retenait sa respiration, progressant entre les chairs étroites du Français. Il se faisait violence pour ne pas ravager l'antre qui l'accueillait et pour ne pas obéir à son désir égoïste. Il attendit patiemment que la douleur reflue et qu'Harry parvienne enfin à se détendre. Unis de toutes les manières imaginables, le regard perdu dans celui de l'autre, le temps les abandonna pour leur offrir un morceau d'infini.
L'Allemand, les cuisses musclées de l'autre homme entourant les siennes dans cette étreinte enflammée, se livrait entièrement. Ses coups de bassin accompagnaient les mouvements lascifs d'Harry qui venait à sa rencontre, les yeux clos et la tête rejetée en arrière. Le juif se consumait d'un plaisir auquel il n'avait jamais goûté jusqu'ici. Le sexe de son amant frappait un point en lui, ce qu'il savait être la prostate, et qui le transportait à mille lieux d'ici.
—Draco, Draco, Draco,... psalmodiait-il, comme une litanie délirante.
Les gestes se firent désordonnés, instinctifs. La pièce se limitait à ces corps humides qui se mouvaient dans un concert de gémissements, de cris étouffés et de grognements incontrôlés. La communion des êtres qui se solda par la jouissance. Celle d'Harry traduite par un son trop aigu accompagna la perte de son amant. L'extase la plus pure offerte au commun des mortels.
De longues minutes furent nécessaires aux deux hommes pour reprendre leur respiration. Les yeux écarquillés sur un monde éphémère, profitant des échos de l'apogée du plaisir.
Le Français réalisait à peine. Draco sentait son corps effleurer d'une manière presque indécente, déglutissant péniblement face à un constat des plus aberrants. Il refusa pourtant d'accueillir la culpabilité qui le guettait. Une conversation s'imposait, mais ni l'un ni l'autre n'eut le cœur de s'y prêter dès maintenant. Le plus jeune rabattit la couverture qui les couvrit dans un agréable cocon, coupant court à la réflexion et aux doutes. Ils n'échangèrent aucune parole, et rien ne combla le silence qui suivit leurs ébats passionnés.
Ainsi, ils laissèrent Morphée les cueillir, l'esprit saturé de l'amour qu'ils venaient de partager et le corps repu de l'expression de ce délicieux instant.
Vous l'avez attendu, celui-là ? XD J'avoue vous avoir fait patienter, sur ce coup-ci. Une bonne quarantaine de parties que les choses évoluent pour en arriver là. Qu'en dites-vous ? Quel est votre avis au sujet de cette parenthèse hors du temps ? Je suis curieuse de connaître vos retours :3
On passe un cap dans leur relation. Un cap important qui ne signifie pas que tout sera désormais rose entre nos tourtereaux (évidemment que non, ce serait mal me connaître ET mal les connaître). On approche tout de même doucement, mais sûrement de la première partie de cette fanfiction. Encore huit chapitres (et seize parties) avant d'arriver au bout :)
Courage à tous, en cette période trouble et surtout, prenez soin de vous et de vos proches <3
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