Crystal Ball 2

Crystal Ball 2

Je suis sortie de mon lit en tapotant un peu partout autour de moi, jusqu'à poser ma main sur la canne. Je me suis levée avant de vérifier que tout était dégagée sur mon passage, et je suis sortie de ma chambre.

- Valia !

J'ai tourné la tête vers le son de voix et j'ai senti une main froide se poser sur la mienne qui tenait la canne.

- Viens, chérie. Je t'emmène à la cuisine.

Je n'ai rien dis, je n'ai fais que la suivre silencieusement, jusqu'à ce qu'elle ne m'aide à m'asseoir. Elle prit ensuite ma main pour y poser une tasse, et j'ai serré ma main dessus.

- Aujourd'hui, tu as encore une longue journée, commença-t-elle doucement.

Je n'aimais pas quand elle me parlait de cette manière. Souvent, cela signifiait qu'elle voulait que je travaille plus pour que je gagne un peu plus.

- Oui...

- Je me disais, enfin si tu es d'accord évidemment...

- De quoi veux-tu me parler ?

Je ne savais pas à quoi ma mère ressemblait, et encore moins ce que pouvait être son avenir. Je n'avais jamais essayé mes pouvoirs sur les membres de ma famille. La première fois que mes visions s'étaient manifestées, c'était lorsque j'avais tenu dans mes mains un petit chiot, et que j'avais vu son destin se terminer par une voiture qui l'avait fauché.

Ce que je voulais dire, c'était que j'avais beau vivre chez elle, alors qu'elle m'aidait dans ma vie quotidienne, je n'avais jamais réussi à cerner sa personnalité, ni celle de mon père d'ailleurs. J'étais fille unique d'après ce que j'avais pu percevoir, mais je crois qu'après avoir découvert mon don, ma mère avait essayé d'avoir un enfant, histoire de doubler ses chances et gagner plus d'argent, mais il semblerait qu'elle ait toujours fait une fausse couche.

- Est-ce que tu pourrais prendre plus de clients aujourd'hui ?

J'ai reçu tellement d'appel de personnes en détresse que je n'ai pas pu refuser, alors je leur ai dis de venir quand même et de voir si tu étais d'accord...

Si je pouvais lui montrer que je roulais des yeux, je le ferais sans hésiter. A quoi bon me demander ça alors qu'elle leur avait déjà dis de venir sur le lieu ? Elle savait que je ne pouvais pas refuser de toute façon.

- Je le ferais.

J'imagine qu'elle devait avoir un sourire triomphant sur son visage. J'ai porté la tasse à mes lèvres et j'ai avalé une gorgée du chocolat chaud qui glissa le long de mon oesophage.

- Tu devrais partir dès maintenant alors ! Ils attendent surement tous devant la salle de consultation !!

Je n'ai pas eu le temps de terminer ma tasse, qu'elle la retira de mes mains, et qu'elle m'aida à me mettre sur pieds, avant qu'elle ne me pousse vers ce qui me semble ma chambre. Je l'ai entendu marcher partout autour de moi, avant de m'habiller, puis elle replaça le bandeau de tissu qui se trouvait devant mes yeux correctement, avant d'abattre ma capuche sur la tête.

- Je peux au moins prendre un biscuit pour le chemin ?

- Bien sur, chérie ! Tout ce que tu voudras !

Maintenant qu'elle avait ce qu'elle voulait, elle me parlait de cette manière douce et tendre, histoire que je ne me défile pas. Je sais que je devrais en profiter, mais je n'y arrive pas.

C'est tout bonnement impossible. C'est ma mère après tout. Elle m'a porté pendant neuf mois dans son ventre avant de s'occuper de moi de cette manière tous les jours depuis qu'elle a appris que j'étais aveugle.

J'étais certes peut-être une poule aux yeux d'or pour elle, mais elle restait ma mère.

J'ai senti quelque chose se poser dans mes mains que je devinais être mes biscuits au beurre, et elle me poussa jusqu'à la sortie de la maison, alors que je grignotais. Le vent me fit grogner et je me suis très vite retrouvée dans la voiture, alors que j'entendais son petit vombrissement.

Elle devait avoir amené sacrément de clients pour qu'elle m'emmène de cette manière de si bon matin. D'habitude, elle prenait plus le temps de parler le matin, pendant que je mangeais, avant de me dire qu'il était temps de partir. Ce que je n'aimais pas quand elle conduisait, c'est qu'elle ne faisait jamais aucun bruit, seul le son de la voiture me distrayait un peu, mais je faisais toujours face à l'obscurité et je ne savais pas ce qui se déroulait autour de moi.

Comme toujours, évidemment.

Sauf lorsque je tenais cette boule de crystal entre mes mains. J'y voyais l'avenir, mais jamais je n'avais vu à quoi je ressemblais.

- Nous y voilà, chérie.

Je l'ai entendu descendre et claquer la porte, avant qu'elle ne vienne m'aider, histoire que je ne finisse pas sur le sol. Elle me prit la main, puis me guida doucement. Le trajet me paraissait interminable comme toujours, mais dès que j'ai senti les vibrations de ma boule cristal, j'ai eu un semblant de sourire, alors que ma mère m'aidait à m'asseoir sur le fauteuil.

- Je vais appeler un client si tu es prête.

J'ai acquiescé, et j'ai perçu ses pas s'éloigner, alors que je me disais qu'aujourd'hui allait être une journée bien plus longue que toutes les autres. Alors que les clients défilaient comme prévu, ma journée se déroulait comme les montagnes russes. Un coup, j'avais une bonne nouvelle, puis ensuite une mauvaise et ainsi de suite.

J'étais extenuée, mais je ne savais pas quelle heure il était.

En plus de ça, il était mal vu de poser cette question aux clients qui n'étaient pas censés savoir que j'étais aveugle. Alors que je revenais de ma pause, où ma mère était apparue un moment pour m'aider, je me suis rassise en me massant les tempes. Je ne savais pas combien de temps je devais encore travailler avant de pouvoir m'allonger à nouveau dans mon lit, et je n'avais pas saisi l'opportunité pour me plaindre à ma mère qui s'était aussitôt défilée, une fois que je m'étais retrouvée assise sur ce fauteuil.

J'ai entendu un bruit furtif, avant d'avoir la chair de poule, sans comprendre. Je ne savais pas s'il y avait quelqu'un, et pourtant mon corps semblait détecter une présence électrisante.

- Que puis-je pour vous ? finis-je par demander, peu sure de mon coup.

- Je cherche mon âme soeur, dit une voix grave qui me fit frissonner.

Surprise par la réaction de mon corps au simple son de la voix de cet étranger, je me suis frottée les mains, avant de les poser sur la boule de cristal, histoire de reprendre contenance.

Puis je me suis concentrée avant de me retrouver plongée dans une pièce où les murs étaient peints en blancs et vert. Un rideau rouge cachait l'entrée, alors que des tas de personnes aux allures imposantes se trouvaient à l'extérieur. Me mouvant par moi-même, alors que je ne trouvais pas où était mon client, j'ai bougé le rideau et j'y suis entrée pour y voir un homme de dos, assis sur une chaise face à une personne sous une cape, qui tenait une boule de cristal qui changeait de couleur.

Attendez.

Boule de cristal. Cape. Homme.

- Que voyez-vous ?

Sa voix me parvint aux oreilles, alors que dans ma vision, il se retournait pour laisser face à un homme aux cheveux noirs coupés courts, avec une machoire bien dessinée et des yeux d'un vert vif incroyable. Un pull gris assorti à ses yeux moulait son corps et laissait peu d'imagination sur ce que pouvait cachait ce vêtement, et il était aussi bâti que les hommes à l'extérieur.

Une main se posa sur la mienne, et je suis sortie de la vision d'un coup, réveillée par le courant électrique que j'avais ressenti lorsque la peau de cette personne avait établi le contact avec moi.

- Alors ?

J'ai dégluti péniblement en ne sachant pas quoi lui dire sur ce que je venais de voir et en ne comprenant pas non plus pourquoi mon corps agissait de cette manière avec la présence de cet homme.

- J-je suis d-désolée, bafouillais-je.

Ce n'était pas dans mon habitude de bafouiller, mais j'étais complètement déconcentrée par la chaleur qu'émettait cette main sur la mienne. J'ai voulu la retirer de sa prise pour reprendre contenance, mais il m'en empêcha.

- Qu'avez-vous vu ?

Mon coeur battait de plus en plus vite, alors que je ne savais vraiment pas quoi lui dire.

- Je n'ai rien vu, soufflais-je.

- Menteuse, me murmura une voix près de mon oreille.

Le frisson parcourut ma colonne vertébrale, puis une main tenta de soulever ma capuche, mais j'ai eu un mouvement de défense, en me protégeant le visage avec ma main libre.

- S-sortez, je vous prie !

Quelque chose vint me caresser la joue, pour remonter doucement, mais j'ai utilisé ma main libre pour m'en débarrasser.

- S'il v-vous plait ! Arrêtez !

Un souffle vint s'écraser contre la peau de mon cou, et j'ai tenté au maximum de m'éloigner de ça, alors que je récupérais mes mains pour les mettre contre moi, quelque chose les attrapa.

- Maintenant que je t'ai, tu es à moi.

La voix me fit frissonner de tout mon être, et j'ai senti des mains se poser sur ma taille.

- Non !!

Je me suis débattue alors qu'il me semblait que j'étais balancée sur une épaule. Puis il se mit à marcher comme si de rien n'était alors que j'étais en train de crier tout en cherchant à me libérer.

- Alpha Jaxon.

Je me suis figée en entendant ce nom, comme si je l'avais déjà entendu quelque part.

- Nous pouvons rentrer, répondit la voix de l'homme qui me détenait.

- Comment ça "rentrer" ?! Vous me kidnappez et vous voulez rentrer chez vous ?! criais-je.

- Tais-toi donc.

J'ai voulu continuer à crier, mais j'ai entendu quelque chose être arraché avant d'être posé contre ma bouche, et m'empêcher de parler. J'avais beau cherché à faire du bruit, je ne faisais que gaspiller mon énergie, alors j'ai arrêté de me débattre, et j'ai fini par me retrouver sur une banquette de voiture si j'avais bien deviné.

- Tout doux...

Il commençait à me taper sur les nerfs en me parlant comme si j'étais un pauvre animal apeuré.

Apeurée, ok, mais animal, non.

Il avait de la chance que je ne pouvais pas le voir, je lui aurais donné un bon coup de pied là où il fallait histoire de lui faire comprendre que je ne jouais pas.

La voiture démarra d'un coup, et j'ai senti mon corps partir vers l'avant, mais quelqu'un me rattrapa, en m'emprisonnant dans des bras aussi réconfortants et forts que ce que je pensais.

- Doucement devant, grogna-t-il.

J'étais certaine qu'il ne s'adressait pas à moi, et j'ai voulu me retirer de sa prise, mais il resta dans cette position, alors que j'avais l'impression d'être assise sur lui, et je pouvais sentir parfaitement cette partie de son anatomie contre moi, ce qui me fit rougir, et qui m'obligea à ne plus bouger.

Bon sang. Dans quel pétrin est-ce que je venais encore de tomber ?

Une main chaude vint caresser la peau de mes mains, avant de se retirer soudainement et se poser sur mon visage. Il me bloquait les membres et je n'avais pas très envie de bouger non plus, surtout avec ce qui se trouvait juste en dessous de moi.

J'étais tombée sur un pervers.

Ca ne m'était jamais arrivé, et je ne pensais pas que ça arriverait un jour. Je me suis figée, lorsque les doigts légèrement calleux vinrent sur ma joue comme avant, et qu'ils remontèrent lentement jusqu'à toucher le bandage qui recouvrait mes yeux.

Il sembla hésiter avant de retirer ma capuche, et j'ai senti mes cheveux être ébouriffés doucement avant qu'une respiration proche de mon oreille ne se fasse entendre.

- Qu'est-ce que c'est ?

Sa voix était presque rauque, alors qu'il soulevait doucement le bandage. Je ne savais pas quoi faire et mon coeur battait la chamade. Personne ne pouvait m'aider, et ma mère ne découvrirait mon enlèvement que lorsqu'elle viendrait me chercher.

Et ce sera surement trop tard !

Le bandage lâcha, et j'ai senti un courant d'air caresser le devant de mes yeux que je gardais fermés, et consciente d'être à la merci de cet homme, j'ai commencé à serrer les dents pour ne pas lui montrer que j'étais sur le point de pleurer.

- Ouvre les yeux.

La voix qu'il avait prise était empreinte d'une émotion dont je n'arrivais pas à identifier, et je refusais de faire ce qu'il me disait.

- Ouvre les yeux, répéta-t-il en montrant sa patience.

J'ai secoué la tête de gauche à droite, au bord des larmes, et ses doigts vinrent se poser sur mes paupières.

- Ouvre les yeux, continua-t-il.

J'ai fermement fermé mes yeux pour qu'il ne puisse pas voir que j'étais aveugle, et j'ai été surprise de sentir quelque chose de chaud et d'agréable se poser sur ma joue, ce qui créa un courant électrique et des frissons dans tout mon corps, alors qu'une nuée de papillons semblait prendre leur envol au creux de mon ventre.

- S'il-te-plait...

C'était presque un murmure, et j'ai senti mon coeur tressauter face au ton quasi suppliant qu'il avait employé. Il continua un moment, alors que mon coeur n'en pouvait plus de l'entendre de cette manière, j'ai fini par ouvrir les yeux, ce qui le fit taire rapidement. J'avais beau ouvrir les yeux, de toute ma vie, je savais qu'aucune couleur ne pourrait apparaitre devant eux.

- Tu..., commença-t-il.

J'ai détourné la tête en refermant mes yeux, avant de sentir sa main se poser sur mon visage, tenant mon menton pour qu'il puisse me regarder.

- Tu es aveugle ?

J'ai hoché la tête doucement. J'aurais vraiment aimé voir ce qui se passait sur le visage de cet homme qui m'avait kidnappé sans état d'âme.

Il retira le scotch qui m'obstruait la bouche et j'ai grimacé sous la douleur.

- Désolé.

- Je ne veux pas de ta pitié. Seulement que tu me ramènes chez moi.

- On sera bientôt chez toi.

J'ai froncé les sourcils en comprenant que quelque chose n'allait pas avec ce qu'il disait.

- Chez moi, où se trouve ma famille, précisais-je.

- Non.

- Comment ça, "non" ?!

- Chez toi, chez moi. Chez nous.

J'ai eu un mouvement de recul, mon corps se pressant contre la partie de son anatomie qui me gênait plus qu'autre chose, et je me suis retrouvée sur la banquette.

- Et contrôle-toi bon sang !!

Il dut comprendre de quoi je parlais, puisqu'il éclata de rire, ce qui fit tressauter à nouveau mon coeur. Qu'est-ce que j'avais bon sang ?!

- Je veux que tu me ramènes chez moi. Là où je vis.

- Non.

J'ai grogné de frustration face à lui, alors que je ne comprenais pas pourquoi il refusait.

- Ecoute. T'es peut-être un taré psychopathe, sorti de je ne sais où, mais tu ne gagneras rien en me kidnappant. Ma famille et moi avons déjà du mal à payer le loyer...

Il sembla se presser contre moi, comme si ses bras m'encerclaient pour m'empêcher de le fuir, et j'ai senti son souffle caresser doucement ma joue, me coupant dans ce que je disais.

- Ce que j'y gagne ?

Il s'arrêta un instant comme s'il réfléchissait.

- Je retrouve ma moitié que je compte bien ne jamais laisser hors de ma vue.

Heiiiin ?! Qu'est ce que c'était que cette histoire ?!


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Un long chapitre que voilà !

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- Rendez-vous au prochain chapitre ! :)

© Lil' 10.05.2016

Pour tout plagiat, merci de me prévenir.

Présence de fautes en tout genre. A éditer.


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