Chapitre 10
La sonnerie retentit après deux heures de français qui m'ont épuisée !
J'ai mérité une pause, et un salaire, mais je vais me contenter de la pause. Je sors et me dirige vers mon casier, j'allège mon sac pour l'alourdir aussitôt avec mes livres de mathématiques. En les sortant, un mot tombe au sol. Je devine qu'il est d'Alex, je commence à m'habituer à son principal moyen de communication. Je ne l'ai pas encore vu ce matin car il ne suit pas les cours de français, il a donc dû glisser le mot pendant ce temps :
Alice,
J'ai eu mon frère au téléphone hier soir, je lui ai dit que j'avais trouvé la lettre de Doria.
Alex
Ok... Moi qui me disais que je ne lui avais pas assez fait payer le coup de la voiture et qui comptais recommencer un peu à lui faire la gueule, il va falloir que je choisisse... Nourrir ma curiosité ou l'ignorer ?
Afin de m'aider à réfléchir, je me dis qu'un café sera le bienvenu et m'apprête à partir vers la salle des distributeurs quand Alex se pointe.
- Tu as lu mon mot ?
- Oui, je l'ai lu et je m'en fous !
- Tu te fous de cette histoire ? insiste-t-il.
- Je n'ai surtout pas envie de te parler, tu me gonfles !
- Attends, pourquoi je te gonfle cette fois-ci ?
- Tu sais bien pourquoi !
- Pour la voiture ?
- Oui, tu croyais que j'allais laisser passer ça aussi facilement ?
Je le laisse là comme un con tandis que je me dirige vers les distributeurs.
J'enchaîne avec deux heures de maths avant d'aller déjeuner. Et comme à mon habitude depuis à peu près quatre ans, je m'installe seule à une table au milieu du réfectoire.
Il ne faut que quelques minutes à Alex pour venir me rejoindre.
- C'est bon Alice, tu t'es calmée ?
Il ne me connaît pas encore...
- Casse toi ou je te balance mon verre au visage !
Et le voilà qui se lève et va rejoindre une autre table vide. Il va apprendre à me connaître, quand je décide de faire la gueule, je la fais réellement ! Je fais mine de ne pas voir qu'il me regarde et continue de manger comme si de rien n'était.
C'est alors qu'une fille s'installe avec Alex ! Mais c'est qui elle ? Blonde, mini short, plus court tu... Non tu ne peux pas plus court ! Avec son petit débardeur moulant, mademoiselle discute avec Alex...
Je me lève et me dirige vers sa table. Pourquoi lui faire la gueule au fond ? Je veux savoir ce que lui a dit son frère moi !
- Alex, on peut parler ?
C'est quoi cette petite voix que je prends, ça ne me ressemble pas...
- Euh...
- Tu peux revenir après, on discute là, me répond la blondasse !
La pouf blondasse avec un gros cul ! Enfin je ne le vois pas puisqu'elle est assise, mais j'imagine qu'il est gros.
- Eh la pouf, je lui réponds, ça ne te dérange pas que je t'appelle « la pouf » vu que je ne connais pas ton prénom ? Sois gentille et tire-toi !
Elle regarde Alex, l'air outrée. Pauvre petite mijaurée !
- Alex, c'est qui cette fille ? lui demande-t-elle avec ses petits yeux de biche. Ou de « bitch ».
- Je suis désolé Lindsey, répond Alex, est-ce qu'on peut s'appeler ce soir plutôt, parce que tu vois, je soupçonne cette fille d'être un peu dérangée, peut-être même dangereuse.
Ma parole mais c'est de moi qu'il parle ? Et l'autre qui sourit avec l'air d'avoir pitié ! Au moins, elle s'en va.
- C'est moi la fille dangereuse ?
- Faudrait savoir ce que tu veux, me répond-il.
- Comment ça ? Et c'est qui cette fille ?
Il tourne la tête vers la blonde qui s'éloigne. Mince, je me suis trompée pour ses fesses !
- Vas y mate son cul, Alex !
- Mais t'es folle, c'est ma cousine !
Je crois entendre un satellite craquer à 25 000 miles au dessus de nos têtes tellement je me sens bête.
- Tu veux que je la rappelle ? Je suis désolée, je ne pensais pas que c'était ta cousine...
Il me regarde en souriant.
- Quoi, ce n'était pas ta cousine ? reprends-je.
- Si, mais pourquoi d'un coup tu te sens gênée parce que c'est ma cousine ? Et pourquoi tu arrives comme ça, tu la vires, alors que tu ne voulais plus me parler il y a encore cinq minutes ?
Ça y est il recommence à m'énerver, j'ai envie de retourner à ma table mais d'autres s'y sont installés.
- Alors ton frère ? dis-je pour en revenir au sujet principal.
- Quoi mon frère ?
- Mais merde t'es chiant à la fin, qu'est-ce qu'il t'a dit ?
Tout le monde me regarde... Je devrais arrêter de crier, j'ai l'impression que je suis un peu sur les nerfs...
- Il m'a engueulé, me répond-il.
- Comment ça ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ?
- Il m'a dit que si je cherchais des préservatifs, il pouvait m'en rapporter le week-end prochain mais que ce n'était pas la peine de fouiller dans ses affaires.
- Concernant la lettre, ducon !
Faut que je garde mon calme...
- Alex... reprends-je, qu'est-ce qu'il t'a dit concernant la lettre ?
- Il n'a rien voulu me dire, il s'est énervé, m'a dit que cette lettre était personnelle et que je ne devais pas en parler.
- Ce à quoi tu as répondu...
- Rien, j'ai raccroché.
Il est con ou quoi ?
- Attends Alex, je reprends, ce à quoi tu as répondu...
- Je viens de te le dire. Rien, j'ai raccroché.
- Mais t'es con !
- Non.
- Si !
Il reste sans rien dire, ce qui veut dire qu'il l'admet enfin.
- Tu me dis que tu veux me parler car tu as eu ton frère au téléphone au sujet de la lettre de Doria Miller, et maintenant tu me dis qu'il ne t'a rien dit.
- Qu'il s'est énervé...
- Moi aussi tu m'énerves !
- Attends... reprend-il. S'il s'est énervé, c'est qu'il y a quelque chose à découvrir.
- Il y a quelque chose à découvrir ?
- Sûrement ! Enfin peut-être.
- Tu vois cette compote Alex ?
Je me lève et le laisse s'essuyer le visage avec sa serviette.
Ce mec m'exaspère, il a beau être mignon, il est très con quand il s'y met !
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