Querelles

L'été se passait très difficilement pour tous. Akaashi et Bokuto faisaient leurs devoirs pour ne pas prendre du retard dans leur programme.

Ils venaient de finir leur déjeuner et après avoir rangé la maison pour digérer, ils remontèrent dans leur chambre.

Bokuto s'assit sur le lit tandis qu'Akaashi referma la porte.

- Keiji, tu peux jouer un morceau s'il te plaît?

- De violon?

- Tu sais jouer d'un autre instrument?

- La basse et le piano.

- La BASSE?! Sérieux?

- Ouais... d'ailleurs j'en ai une mais je l'ai laissé dans l'une des chambres d'amis.

- Pourquoi tu ne m'en as pas parlé?

- Euh... tu me l'as jamais demandé.

Bokuto le regarda longuement avant de soupirer.

- Bon. Tu peux me jouer un morceau steuplé?

- Tout à l'heure c'était juste jouer, et maintenant c'est te jouer? Demanda Akaashi avec un petit sourire.

- Allez babe, ça fait longtemps!

Akaashi se dirigea vers l'étui et après avoir sorti le violon et s'être positionné correctement, il fit face à Bokuto se plaçant à côté de la fenêtre.

- Tu veux que je te joue quoi?

- Peu importe.

- Hmm... Ok.

Akaashi commença à jouer les notes de « Closer », une chanson des Chainsmokers qu'il écoutait en boucle.

Bokuto fit un snap au début et le mit dans sa story en mettant « Concert privé rien que pour moi 😎 ».

Après, il profita de la vue qu'offrait celui qui avait totalement prit son cœur.

Akaashi chanta les dernières secondes, le refrain. Bokuto frissonna lorsque le son passa la barrière des lèvres du noiraud. Certes il l'avait déjà entendu chanter, sous la douche, se déplaçant dans la maison, faisant les devoirs... mais à chaque fois il en était captivé.

Akaashi finit et ouvrit enfin ses yeux pour se retrouver face à un Bokuto légèrement rosi, les yeux brillants fierté, d'amour et un grand sourire.

- Pourquoi tu veux pas devenir chanteur?

Akaashi rigola et après avoir posé le violon et l'archet sur la table, allait se diriger vers Bokuto lorsque celui-ci le prit dans ses bras, le devançant.

- Je ne supporterai pas la célébrité.

Soudain, des applaudissements se firent entendre.

- Eh bravo gamin!

Ils regardèrent par la fenêtre et un homme devant avoir le même âge que leurs parents leur faisait signe avec la main.

Akaashi lui sourit et le remercia.

- Merci monsieur.

- Haha tout le plaisir est pour nous! Tu devrais plus souvent jouer du violon pendant ces vacances.

Les trois rigolèrent et la tante d'Akaashi l'interpella.

- Eh Keiji! Depuis quand tu joues du violon?

- Depuis un bout de temps.

- Je te lance un défi. Tu joues un morceau différent chaque jour jusqu'à la fin des vacances d'été.

- ...

- Il va le faire. Le devança Bokuto.

.

Les jours se passaient ainsi. C'était leur dernière semaine de vacances. Chaque jour, Akaashi jouait un morceau. Évidemment il y avait des jours où ils se disputaient pour des choses banales.

Le jeudi, Akaashi venait de finir de repasser le linge qui avait traîné depuis deux semaines sans qu'ils aient le courage de le faire. Seulement, une nouvelle fois la machine était mise à tourner. Il descendit dans la cuisine où Bokuto faisait le repas du midi.

- Kōtarō?

- Oui Keiji?

- T'as étendu le linge?

- Merde j'ai complètement oublié.

Bokuto finit de préparer le repas et alla faire sa tâche.

Ils finirent de manger et après avoir lavé son assiette, Akaashi se dirigea vers le frigo, laissant échapper un rot. À ce stade, les deux rotaient dans se gêner même en présence de l'autre. Dès fois, ils faisaient le concours de celui qui faisait les plus long et rigolaient.

- ... Kōtarō?

- Quoi?

- Où est le yaourt à la mangue?

- Je l'ai mangé ce matin pourquoi?

- C'était mon yaourt.

- Ton nom n'était pas marqué dessus.

- Tu en as mangé un à la mangue hier soir!

- Bah toi aussi.

- Et alors? C'était le mien!

- Tant que ton nom n'est pas marqué dessus, c'est pas à toi.

Akaashi bouda et attrapant le torchon le plus proche de lui, le lança sur Bokuto.

- Hé!

- Me parle plus.

- Parfait.

Ils passèrent l'après-midi à finir leurs devoirs, chacun de son côté.

Ils mangèrent leur dîner chacun comme il le voulait.

Durant l'après-midi, la pluie avait commencé à faire rage, apportant de la fraîcheur pour diminuer la chaleur dépassant légèrement les limites du supportable.

Bokuto avait rentré le linge comme c'était sa tâche de la journée.

Ils avaient fini de se laver et ils étaient tous les deux couchés, se tournant le dos, Akaashi faisant face au mur et Bokuto faisant face à la porte. La baisse de la température les avait forcé de mettre un haut pour ne pas avoir froid.

Akaashi voulait s'excuser mais son égo l'en empêchait.

D'un coup, le tonnerre retentit et Akaashi maudit à ce moment ses peurs qui étaient tellement nulles à chier, d'après lui.

L'orage se faisait de plus en plus brutal. Être dans les bras de Bokuto aurait été plus que réconfortant mais il devait d'abord s'excuser. Ce que son cerveau refusait obstinément.

Le tonnerre grondait plus violemment, empêchant le noiraud de fermer les yeux, son cœur résonnant dans sa cage thoracique.

Un goût de sel lui apprit que ses yeux avaient commencé à laisser passer les larmes d'amertume et de peur, mélangées.

Il serrait si fort son oreiller avec sa main gauche que ses jointures étaient blanches.

Un bras réconfortant l'entoura et l'attira vers une source chaude. Akaashi fut collé au torse du bicolore.

- C'est bon? T'as fini d'en faire qu'à ta tête d'obstiné?

Un petit sanglot échappa à Akaashi qui se tourna vers son petit ami et plongea son visage dans son torse.

- T'es tellement buté quand tu le veux. Et surtout pour un yaourt à la mangue...

- C'était le mien...

- Keiji, tu veux pas lâcher un peu?

- J'suis désolé...

Bokuto soupira et caressa les boucles noires du plus jeune.

- Tu t'en sors à chaque fois parce que je t'aime.

Un grondement plus violent, assourdissant retentit. Akaashi frissonna et s'accrocha de toutes ses forces au t-shirt de Bokuto.

- Et comment tu veux que je résiste à ça? T'as beau avoir peur des trucs tellement banals mais c'est tellement craquant. Soupira Bokuto. Tu vas être la raison de ma mort.

- J'ai pas peur de trucs banals...

Arrête d'en faire qu'à ta tête imbécile. Tes peurs sont nulles à chier et Kōtarō veut juste pas le dire comme ça parce qu'il t'aime abruti. Pensa Akaashi.

Bokuto rit et l'embrassa sur le front. Son rire résonna à travers sa poitrine et Akaashi en eut des papillons dans le ventre. Il ne se lasserait jamais de la résonance du rire de son petit ami.

- Nan elles sont pas nulles à chier comme tu le dis. Et oui tu devrais arrêter d'en faire qu'à ta petite caboche.

Akaashi se sentit chauffer.

Putain j'ai pensé à voix haute... Se dit-il.

- Ouaip. Je te le confirme, je ne lis pas dans les pensées. Du moins, pas sans que je le saches.

Akaashi grogna, faisant rire encore une fois Bokuto.

- T'as tellement peur que t'arrive plus à penser dans ta tête on dirait.

- Non c'est pas vrai.

- Mens pas mon sucre. Allez, essayes de dormir. Bonne nuit mon cœur.

- Bonne nuit Kō.

.

Le lendemain, l'orage ne s'était pas arrêté. Akaashi avait refusé de se rendre dans une autre pièce sans Bokuto, à part pour le bain.

Ils se réfugièrent dans leur petite pièce à eux, et regardèrent un film, collés l'un à l'autre.

- On mange quoi ce midi?

- On a des restes d'hier. Dit Akaashi.

.

Le soir ils se commandèrent une pizza qu'ils dégustèrent dans la pièce, ne cessant pas leur journée film.

.

Le samedi, aucun des deux n'avait vraiment hâte de penser à la rentrée. Akaashi s'était dirigé vers la chambre après avoir fini son bain pour laisser la place à Bokuto.

- Keiji! Cria Bokuto quelques minutes plus tard.

- Quooooiiiii?

- T'as fini le rouleau de papier toilette!

- Et alooors?

- Quand je dis t'as fini, y en A PLUS!

- Bah faut en racheter.

- T'aurais pas pu me laisser un petit bout au moins?

- Bah de toute façon tu laves ton caca après alors ça sert pas à grand chose.

Bokuto grogna dépité et ferma la porte de la salle de bains pour finir sa routine.

Certes leurs querelles ressemblaient à des disputes d'enfants, mais ça renforçait leur amour.

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