Dispute
Le troisième jour, la journée avait commencé de la même manière.
- Keiji, tu me fous une de ces déprimes sérieux...
- ...
- Je sais que c'est compliqué et que ça va maintenant faire trois jours que vous ne vous êtes pas vus mais, au moins le week-end approche non?
- J'en ai marre...
- Ça ne sert à rien de t'énerver.
.
L'heure du déjeuner avait sonné et Akaashi était monté sur le toit pour être seul. Il avait demandé à ses amis de ne pas l'accompagner.
Il s'adossa au muret en plein milieu du toit et sortit son téléphone.
Et pour le troisième jour consécutif, il lança l'appel.
- Hey babe. Ça va?
- ...
Akaashi n'en pouvant plus, craqua.
- Eh Keiji, qu'est-ce qui ne va pas?
- Ça... ça ne te fais rien?!
- Quoi?
- On dirait que tu t'en fous de ne plus me voir. Dit Akaashi, se calmant d'un coup et d'une voix froide.
- Keiji... qu'est-ce qui se passe?
- Et tu me demandes ce qui se passe en plus?! T'AS JAMAIS COMMENCÉ UN APPEL. À chaque fois c'est MOI qui t'appelais et jamais toi! Et ça te paraît normal?!
- Keiji, calme toi... s'il te plaît, tu es en train de craquer...
- Et même les messages... C'EST TOUJOURS MOI QUI AI COMMENCÉ! TU TE FOUS DE MOI?! TU TE FOUS DE NOTRE RELATION?! Ça ne te dérange pas de ne plus me voir on dirait. T'es bien avec Kuroo c'est ça? Bah tu sais quoi? Restes avec lui.
- Keiji. S'il te plaît calme toi.
- T'es qu'un enfoiré. Tu t'en fous complètement d-de... m-moi et... et t-tu...
Et il avait de nouveau craqué.
- Keiji, mais où est-ce que tu vas chercher tout ça?
- Je ne veux plus t'entendre!
- Akaashi, écoute moi!
- Ah parce que maintenant c'est Akaashi?
- Non, c'est pas ça, mais tu ne voulais pas m'écouter, al...
- Tais-toi. Ferme la je ne veux plus t'entendre!
- Keij-
Bip. Bip. Bip.
Bokuto soupira. Ça y est, il avait le moral encore plus à zéro. Cette dispute venait de le terminer. Bokuto s'était rendu dans le couloir pour décrocher l'appel. Il sentit des larmes monter et il se rua vers le toit, sans prendre la peine de prévenir les autres.
Akaashi de son côté n'allait pas mieux. Il était assis à même le sol, les jambes emmenés contre lui, pleurant toutes les larmes de stresse.
Aucun des deux ne mangea leur repas.
Les deux manquaient à leur cours respectif. Ils se rendirent dans leur salle qu'à la sonnerie annonçant la fin des cours. Puis, après s'être excusés auprès de leurs professeur respectif, ils se rendirent à l'entraînement du soir.
Bokuto ayant prévu d'inviter Akaashi chez lui pour dormir et de se rendre chez le noiraud pour le dîner, n'eut pas le moral. Il avait prévenu son frère le matin par message sa présence au dîner mais il ne prit pas la peine de le prévenir que ça n'allait pas se faire.
.
Akaashi claqua la porte et se dirigea à l'étage, ignorant l'odeur du repas préparé par son frère.
Après avoir prit une bonne douche, il s'y plongea dans ses devoirs.
Kōji vit la voiture de Bokuto se garer 40 minutes plus tard et il attendit que ce dernier vienne pour le dîner.
Il attendit une bonne demi-heure planté devant la fenêtre mais abandonna finalement. Le gris blanc lui avait dit qu'il allait prévenir son frère à l'heure du déjeuner.
L'aîné des Akaashi monta à l'étage et entra dans la chambre de son frère, sans prendre la peine de toquer.
Akaashi venait de ranger sa trousse dans son sac et le fermer.
- Ça va?
- Oui.
- Oula, ça, ça veut dire non. Qu'est-ce qui s'est passé?
- Rien.
- Bokuto t'as prévenu?
- Je vois pas de quoi tu parles. Il m'a rien dit. Dit Akaashi, s'empêchant de craquer et se dirigeant vers son lit.
Mais, son frère l'avait attrapé par le bras et l'avait retourné.
- Vous vous êtes disputés?
Ce fut la question de trop. Akaashi craqua encore une fois et son frère le prit dans ses bras.
- Je ne le mérites p-pas...
- Eh... pourquoi tu dis ça?
- Je l-lui ai d-dit d-des trucs... horribles... Je lui ai dit qu'il ne s'intéressait pas à moi et q-qu'il se foutait de moi et... d-de notre r-relation et... je lui ai dit de la fermer...
- Oh putain mais dans quoi tu t'es fourré toi? Il voulait te prévenir qu'il allait dîner avec nous ce soir et qu'il voulait t'inviter chez lui pour la nuit à l'heure du déjeuner...
- Q-quoi...?
- Tu me désespères parfois...
- Il-il va jamais me pardonner...
- Oh si. Si tu t'excuses comme il faut, il te pardonnera.
- M-mais...
- Y a pas de mais. Allez, tu prends ton sac de cours, tu mets tes chaussures et tu vas chez lui. Je vais vous mettre une part chacun dans une boîte. De toute façon t'as toujours laissé un uniforme en plus chez lui alors ça devrait aller.
- Et toi...?
- Keiji, j'ai 21 ans, et j'ai fini ma formation de policier. Et j'ai un pistolet avec moi. Je pense que j'suis plus que prêt à dormir seul. Et c'est pas comme si tu n'avais jamais dormi seul sans pistolet.
- Il me laissera même pas entrer...
- T'as une clé de toute façon.
- Oui mais...
- Keiji. T'as foutu de la merde. Tu la répares.
- ...
.
- Tiens. C'est bon?
- Oui... merci onii-san.
- Je t'en prie frangin.
Akaashi descendit sur le perron et avança un peu avant de s'arrêter et rester telle une statue. Il entendit son frère mettre à la hâte ses chaussures, prendre sa veste, vérifier si les clés étaient dedans, puis fermer la porte.
- Toujours aussi peur de la nuit?
- J'ai jamais aimé.
- Allez, on y va.
Kōji l'accompagna jusqu'à la maison des Bokuto et une fois qu'Akaashi fut entré, sans bruit, il rentra.
Le noiraud posa la boîte avec le plat et monta à l'étage. Il avait enlevé ses chasseurs et sa veste dans le hall d'entrée. Il avait également laissé son sac en bas, son téléphone reposant à côté de la boîte, dans la cuisine.
Il ouvrit lentement la porte de la chambre de Bokuto et y entra. Le plus grand était à moitié affalé sur son bureau, avec un seul écouteur. Akaashi referma la porte et s'y adossa.
Il ne fit aucun bruit, ne sachant pas comment aborder le sujet.
Seulement, il ne remarqua pas ses propres larmes couler le long de ses joues et un sanglot échapper de sa bouche.
Il porta rapidement sa main gauche à sa bouche mais, Bokuto s'était redressé, enlevant son écouteur. Ses cheveux tombaient naturellement, signalant qu'il avait déjà prit sa douche aussi.
- Keiji...
Bokuto se leva de sa chaise et se dirigea vers Akaashi, pour le prendre dans ses bras. Le plus jeune explosa, se libérant de tout ses poids.
- Hey, babe ça va aller. Calme toi... Fit Bokuto, caressant le dos de son petit ami.
Akaashi pleurait chaudement, ne pouvant s'arrêter. Ses sanglots redoublaient à chaque fois qu'un s'en échappait. Il était inconsolable.
- Keiji... shhh... je suis là... respire... c'est fini... shhh...
- Je...!
D'autres sanglots l'empêchèrent de parler.
Bokuto l'entraîna jusqu'à son lit et après s'être assis, il l'attira contre son torse.
Akaashi continuait de pleurer, tandis que Bokuto essayait vainement de le calmer.
- Keiji, calme toi chéri.
- Je suis dés... Kō... j'suis... je... pard... Kō...
- Shhh... oublies ça Keiji. C'est rien. Dans chaque couple y a des disputes mon amour. Et il fallait que ça arrive à un moment ou un autre. C'est arrivé maintenant et c'est fini. On oublie.
- J-je ne te m-mérite p...
- C'est moi qui ne te mérite pas Keiji. Écoute, je suis désolé moi aussi. J'aurais pu commencer les appels et les messages mais à chaque fois que je voulais, tu me devançais...
- J-je n'avais p-pas à... à te reprocher ça et... t-te dire tout ça... j'suis désolé Kōtarō! J'suis tellement, tellement désolé...!
- Calme toi, tu n'est pas le seul fautif ici... j'aurais dû t'en parler plus tôt pour ce soir et...
- Non... c'est de ma faute. Je t'ai pas laissé le temps d'en placer une... tout est d-de ma f-faute...
- Non Keiji, c'est tous les deux.
Akaashi se calma petit à petit et pour la première fois depuis trois jours, Bokuto essuya les larmes du noiraud, et approcha son visage de celui du plus jeune pour l'embrasser d'une douceur infinie.
Akaashi se raccrocha au haut de Bokuto comme si sa vie en dépendait, pour approfondir le baiser.
Ils restèrent encore dix minutes, le temps qu'Akaashi se calme pour de bon et descendirent manger.
Puis, après s'être brossés les dents, ils s'installèrent dans le lit de Bokuto.
Akaashi, comme à son habitude, alla du côté du mur et se réfugia dans les bras de Bokuto, qui éteignit la lumière.
Le plus grand commença à caresser les boucles noires du plus jeune.
- Tu m'as tellement manqué bébé.
La main d'Akaashi se resserra autour de Bokuto.
- Tu m'as manqué beaucoup plus...
- C'est ce que j'ai cru remarquer. Rigola doucement Bokuto.
Akaashi releva sa tête juste de quoi faire frôler leurs lèvres et Bokuto réduisit la distance, déposant ses lèvres lentement sur celles de son petit ami.
Ils s'endormirent l'un dans les bras de l'autre, vers 22 heures.
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