Chapitre 4
Le jeune homme détourna la tête et aperçut son père dans l'un des cachots. Debout, il tenait les barreaux dans ses mains, le visage pâle. Il avait des cernes noirs sous ses yeux rouges. Le pauvre homme semblait malade et fatigué. Jimin se précipita vers lui, posant également ses mains sur les barreaux rouillés.
- Papa ! Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ?
- Jimin, écoute-moi bien, dit le vieil homme entre deux toussotements, posant ces mains sur les épaules de son fils pour lui montrer que ce qu'il allait dire était important. Il faut que tu t'en ailles le plus loin possible d'ici.
- Mais pourquoi ? Qui t'a enfermé ici ?
- Peu importe, va-t-en, tout de suite !
A ces mots, un énorme rugissement se fit entendre derrière les deux individus. Un rugissement qui glaçait le sang. Jimin n'osait se retourner pour découvrir à qui appartenait ces cris. Il sentait une présence dans son dos. Une présence imposante. Il se retourna lentement et découvrit quelque chose qu'il pensait ne jamais découvrir. Se tenait devant lui un lion à la crinière et au corps d'argent, se tenant sur les deux pattes arrière. Il mesurait sûrement près de deux mètres. Il portait une cape bleue dont les motifs qui le composait représentaient des fleurs cousu avec du fil dorée, ainsi qu'un pantalon violet simple.
L'animal découvrit pour la première fois Jimin, et il fut frapper par sa beauté ensorcelante. Il n'avait jamais vu des cheveux d'une telle noirceur, des lèvres aussi pulpeuses et rosées, des yeux si pénétrant et beaux. Il ressemblait à un ange tombé du ciel. La bête en fut fasciné. Il aurait pu le regarder comme ceci des heures durant. Il baissa son regard vers son torse et son ventre, qui étaient découvert. Il remarqua très vite ses abdominaux bien sculptés. Jimin, remarquant qu'on observant son corps, cacha sa peau nue avec le peu de tissu de la chemise qui lui restait. Dans l'affolement, le jeune n'avait même pas pensé à se changer.
Alors qu'ils se regardaient tous les deux, des boutons de roses rouges poussèrent près du prince. Ces fleurs signifiaient que le lion trouvait Jimin jeune et beau. Ce dernier observa les fleurs apparaître comme par magie. Il se demandait comment ces choses poussaient aussi vite.
- Qu-Qui êtes vous ?
- Je suis le prince à qui appartient ce château. Vous devriez partir d'ici, si vous ne voulez pas que je vous enferme comme lui, conseilla le lion en indiquant le forgeron dans la prison.
Le petit rat de bibliothèque découvrit alors la voix de l'animal. Elle était frêle, et non pas dominante comme il l'aurait pensé, ce qui le surprit.
- Et quel était son crime pour qu'il soit enfermé ainsi ? demanda Jimin en affrontant son regard.
- Il a pénétré dans ma demeure sans en avoir la permission.
- Je suis sûr qu'il ne pensait pas à ma-
- Ce qui est fait est fait ! Maintenant partez, vous ne pouvez rien pour lui désormais.
- Vous croyez vraiment que je vais laisser mon père mourir ici ?!
Le lion se figea.
- C'est..c'est votre père ?
- Oui !
Pendant un instant, Jimin crut qu'il allait le libérer. Le prince savait ce que c'était que de perdre sa plus proche famille. Et il ne voulait ça pour personne.
- Très bien, je vais le relâcher...
Un sourire apparut sur le visage du brun.
- Oh merc-
- Mais à une condition, prévenu le maître des lieux en levant un doigt.
- La..laquelle ? le questionna Jimin en levant un sourcil.
- Prenez sa place.
Jimin reçu comme une décharge électrique en plein coeur. Rester ici, pour toujours, avec cette bête sans coeur.
- P-Prendre sa place...
Il ne voulait pas ça. Personne ne voulait ça. Mais si c'était la seule solution pour faire sortir son père d'ici...
- Jimin, n'accepte pas. Moi, ma vie est déjà faite. Toi, tu as encore tellement de choses à vivre, essaya de convaincre son père.
Il n'avait pas tort. Mais son père était la seule personne qui comptait pour lui, et il ne voulait pas le voir mourir. Pas ici, pas maintenant.
- Très bien, j'accepte. Je resterai ici.
- Non, Jimin !
Le lion se dirigea vers la cage et ouvrit la porte à l'aide d'une clé. Les deux hommes se prirent dans les bras, les larmes aux yeux.
- Ne fais pas ça Jimin. S'il-te-plaît.
- Je ne t'oublierai pas...
Les larmes coulèrent sur les joues du forgeron. Cette vue brisa le coeur de Jimin en milles morceaux. La dernière fois qu'il l'avait vu pleurer, c'était à la mort de sa mère, et cela lui faisait mal à chaque fois qu'il le voyait ainsi.
Sur ces adieux poignants, le lion attrapa d'une main le col de l'artisan, l'emmenant dans l'escalier en colimaçon. Jimin se dit que c'était sûrement la dernière fois qu'il le voyait. Il s'écroula au sol après son départ, pleurant toutes les larmes de son corps.
Une fois en bas, la bête jeta le père dans un carrosse d'or sous ses supplications.
- J'espère que vous irez en enfer pour ce que vous avez fait.
- Votre fils a fait son choix, vous devez l'acceptez.
Quatre chevaux noirs se tenaient à l'avant. Le lion siffla et les animaux se mirent à galoper en direction de la forêt, disparaissant dans la brume.
Le prince remonta dans les cachots, découvrant un Jimin en pleurs. Cette scène l'atteignit. Il avait déjà vécu ça auparavant. Cette douleur que l'on ressent lorsqu'on apprend qu'on ne verra plus ses parents, enfoui dans votre poitrine pour toujours. L'animal s'en voulait. Mais peut-être que c'était ce garçon, qui pouvait rompre le charme. Il se sentit égoïste tout d'un coup. C'était la première qu'il se sentait mal d'avoir fait souffrir quelqu'un.
- Je...vous préféreriez peut-être dormir dans une chambre.
Jimin regarda les cachots remplit de moisissure, avant d'hocher la tête timidement, les larmes continuant de couler sur sa peau de porcelaine. Il se releva doucement, prêt à suivre l'animal d'argent.
~
Jimin s'installa près de la fenêtre en silence. Après avoir pleuré pendant des heures, il aurait voulu sortir de sa chambre visiter sa nouvelle prison. Mais le lion lui avait demandé de venir dîner avec lui. Il attendit alors patiemment qu'on vienne le chercher. Le jeune homme observa les jardins. Ils étaient un peu friche, et avaient bien besoin d'un bon nettoyage.
Soudain, la porte s'ouvrit derrière lui. Mais il ne vit personne. Il fronça les sourcils, contournant le lit pour découvrir près de la porte des petits objets sur le sol. Et ces objets bougeaient ! Effrayé, Jimin recula jusqu'à rencontrer le mur.
- N'ayez pas peur, on ne vous veut aucun mal, dit la petite voiturette de bois de sa voix grave.
- Mais vous...vous vivez ?
- Oui, c'est un peu inquiétant la première fois...
Le fils du forgeron se gratta la tête. Où est-ce que je suis tombé...
- Je m'appelle Taehyung ! Ravit de faire votre connaissance, continua le petit jouet.
- Je..je suis Jimin, déclara-t-il en se mettant à genoux près du petit groupe.
- Moi, je suis Hoseok, se présenta le petit cheval à bascule.
- Bonjour, je suis Mr Kim, mais vous pouvez m'appeler Seokjin. Et voici l'un de mes fils, Jungkook, annonça la théière de porcelaine.
- Coucou ! sourit la petite tasse.
Jimin lui rendit son sourire, heureux d'apprendre qu'il n'était pas tout à fait seul, en fin de compte.
- Il faut qu'on vous prépare pour le dîner, prononça Taehyung en s'approchant de la garde-robe.
- Qu'est-ce qui s'est passé pour que vos vêtements soit déchirés ? demanda Hoseok d'un air méfiant.
- Je..me suis prit des branches dans la forêt, mentit Jimin en rougissant.
- Alors, qu'allez-vous porter...ah, ça ! Le prince va adoré !
Seokjin s'approcha pour regarder lui aussi d'en bas.
- Suis-je vraiment obligé d'y aller ? se renseigna Jimin, peu envieux de prendre part au dîner.
- Oh oui il le faut ! Sinon, le maître sera très en colère ! lui apprit Hoseok.
Jimin soupira. Il n'avait pas du tout la tête à souper avec le gardien de cette prison.
- Très bien. Qu'est-ce que je dois mettre ?
Il s'approcha de tous les costumes qui se trouvaient accrochés près du lit. Il y en avait des tas, de tous les tissus, de toutes les coupes. Et ils étaient magnifique. Taehyung pointa des yeux une chemise blanche avec un gilet bleu parsemé de boutons en or. Il y avait également un pantalon blanc dont les bordures étaient aussi en or, arrivant jusqu'aux chevilles. Le tout accompagné de chaussures noires classiques.
- C'est beaucoup trop ! Je ne suis qu'un simple villageois..
- Il faut être bien habillé pour aller diner, expliqua Hoseok. Venez, il faut vous coiffer.
Jimin s'habilla, puis s'assit près de la coiffeuse. En regardant dans le miroir, il vit ses yeux un peu enflés et rouges. Ses cheveux étaient encore plus en bataille que tout à l'heure. Il sursauta quand il vit bouger la brosse et les autres accessoires devant lui. La brosse magique démêla donc ses cheveux, le coiffant en mettant ses mèches vers l'arrière. Il bougea la tête dans tous les sens pour se regarder, il n'avait jamais été aussi beau. Un tiroir s'ouvrit soudainement à sa droite. Il y avait à l'intérieur des bijoux par milliers, avec des pierres plus précieuses les unes que les autres. Le tout brillait de milles feux. Il choisit un bague incrusté d'un rubis, qu'il passa à son annulaire de la main droite, et une boucle d'oreille en diamant qu'il posa sur sa lobe d'oreille gauche. Il n'allait pas se priver de tous ces beaux présents.
- Comment vous me trouvez ? demanda le passionné de livres en souriant de toutes ces dents blanches.
- Exquis.
- Parfait.
- Magnifique.
- Vous êtes très beau, monsieur, sortit timidement la petite tasse.
- Tu peux m'appeler Jimin, répondit-il gentiment en caressant sa joue.
- Il va être l'heure, annonça Seokjin en se dirigeant vers la sortie.
~
On ouvrit les portes devant le jeune garçon, qui découvrit la pièce dans laquelle il allait dîner. Il n'y avait aucun meuble appart une grande table en bois, remplit de mets qui semblaient tous goûteux et succulents. Sur le sol, près des murs, des fleurs fanées jonchaient. Jimin aperçut du coin de l'œil le prince, une patte sur sa chaise, l'autre patte accoudée au fauteuil, tenant sa tête. Il scruta les moindres faits et gestes de son prisonnier. Ce dernier, n'aimant pas qu'on le fixe de cette manière, se dirigea vers sa chaise à l'autre bout de la table.
- Asseyez-vous, dit lentement le prince, l'air pensif.
Jimin fit ce qu'il ordonna, ne le regardant toujours pas. Il posa ses yeux sur les couverts dorés.
- Mangez.
Jimin obéit, prenant ce qu'il se trouvait près de lui. Du canard, du poulet, des fruits, du gâteau...il y avait tellement de choix.
Au bout d'un moment, trouvant le regard du lion trop pesant sur lui, Jimin finit par prendre la parole.
- Qu'allez-vous faire de moi ?
Le prince d'argent retira sa patte de son visage, la posant sur l'accoudoir. Il souffla longuement par le nez, impassible.
- Je vous épouserai dès demain.
Jimin manqua de s'étouffer avec son verre de vin rouge, écarquillant les yeux.
- Pardon ? Vous avez dit ? Épouser ? Je ne crois pas non.
- Vous n'êtes pas en position de répondre ! hurla soudainement le lion.
- J'ai mon mot à dire, tout de même !
- Vous êtes mon prisonnier, je fais ce que je veux de vous !!
Jimin imita l'expression du prince, les sourcils froncés et la mâchoire serrée. C'était donc ça son destin ? Épouser une bête sans coeur, aussi froid que la neige ? Il se jura que ça n'arrivera jamais.
Alors qu'ils se regardèrent dans les yeux en silence, des fleurs de toutes sortes de couleurs rouges poussèrent autour du prince, traduisant sa colère et son fort tempérament. Jimin fut surpris, c'était la deuxième fois qu'il voyait ça, et il se demandait comment ses fleurs poussaient aussi vite, et de nulle part. Était-ce le prince qui faisait ça ? Avait-il des pouvoirs ?
Tandis qu'il était plongée dans ces pensées, un ciseau volant coupa toutes les fleurs qui tombèrent toutes au sol, débarrassant le lion de tous les feuillages autour de lui. Il n'y prêta même pas attention, comme s'il était habitué à ces apparitions soudaines depuis longtemps.
- Je vous autorise à aller où bon vous semble dans le château, excepté dans mes appartement privés.
Jimin hocha la tête, continuant de manger son repas en silence.
- Vous devrez venir ici tous les matins, tous les midis, et tous les soirs lorsque l'on viendra vous chercher. Et je vous prierai de ne pas être en retard pour notre mariage demain.
Le fils du forgeron mâcha difficilement sa bouchée, prit de dégoût soudainement. Il fallait s'enfuir, par n'importe quel moyen, mais il le fallait.
- Mes domestiques vous feront visiter après le diner.
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