3.3 - His empty eyes
The boy who fell into the sky
Had no one there to watch him cry
He looked dead too with his empty eyes and said:
"I'm doing you a favor, doing you a favor."
×××
Le soleil était encore loin de se montrer, les nuits hivernales étaient aussi longues que froides.
La seule fenêtre du bâtiment était ronde et faisait la taille d'un homme. Le verre n'était pas de première qualité, mais les joints avaient été fait avec soin. Les murs en bois avaient été poncés et vernis.
Je pouvais voir que, même s'ils n'avaient pas eu accès aux meilleurs matériaux, même si ce village étrange était fait de bric et de broc, ses habitants y avaient mis toute leur âme.
Dehors, je ne voyais que des arbres. Si je m'étais approché de la fenêtre, j'aurais sans doute aperçu les faibles lumières des maisons construites sur le sol.
Nous étions passés devant un peu plus tôt, avant de nous hisser jusqu'à l'infirmerie à l'aide d'un monte charge étonnamment sophistiqué.
Je ne savais pas pourquoi certains bâtiments se trouvaient au sol et d'autres, comme celui où nous nous trouvions, au sommet de grands arbres. Je n'avais pas vraiment eu le temps de demander quand nous étions arrivés. Encore moins quand j'avais fait face à Seokjin, une heure plus tôt.
Je ramenai mes genoux vers ma poitrine, les yeux perdus dans les petits morceaux de ciel que je pouvais apercevoir entre les épines des cèdres et des pins environnants.
Il était comme je l'avais imaginé, Seokjin. Je n'arrivais toujours pas à savoir si c'était à cause de cette impression de l'avoir déjà vu dans mon sommeil, ou si Taehyung me l'avait juste décrit fidèlement.
Nous n'avions pas parlé longtemps. Il avait juste regardé son ami dormir un moment, puis il m'avait dit que nous pouvions passer cette première nuit dans l'infirmerie.
Apparemment, quelques maisons pouvaient être libérées pour nous accueillir, celles qui servaient actuellement de salles de stockage, mais étaient tout de même équipées pour être habitables.
Je n'avais aucune idée de la taille de ce petit village caché au milieu de la forêt. Il ne devait certainement pas être trop grand, pour ne pas risquer d'être repéré depuis le ciel.
Les drones caméras se rendaient très peu dans les bois, ils étaient programmés pour éviter les zones où ils auraient pu s'accrocher à une branche et il n'y avait en général pas grand chose à filmer là-bas. Seulement, vu comme tout était fait de bois et recouvert de feuillage, le clan du Phénix devait craindre qu'on les découvre.
Cela aurait été catastrophique. Seokjin devait être le mutant à abattre pour les forces spéciales, vu les dégâts qu'il avait faits au premier centre de Daegu. Sans compter que depuis notre petit exploit personnel, les règles concernant toute la communauté mutante s'étaient resserrées.
Si le gouvernement tombait sur cet endroit, il le bombarderait peut-être.
Il était assez loin d'autres zones habitées, cela serait facile.
Je ne voulais pas apporter ruine et malheur à plus de monde. Je me voyais peu rester ici pour toujours. Et je sentais que ce n'était plus totalement la place de Taehyung non plus.
Mais alors où était-elle, notre place ?
Nos longs mois passés à la Cage me revinrent en mémoire, finalement plus si amers comparés à la brutale réalité du monde extérieur. Certains mots de Moonbyul aussi, criant de vérité.
Solar a de mauvaises motivations, et elle nous enferme, c'est vrai, mais d'un autre côté elle se soucie de nos vies. Et dans ce monde de merde, tu trouveras peu de gens qui feront de même. La majorité des humains veulent notre destruction pure et simple, une bonne partie des autres mutants ne sont pas très solidaires, et te vendraient s'il le fallait.
Qu'avait-elle dit ensuite déjà ?
Qu'avait-elle dit...?
Il me semblait qu'il s'agissait d'un élément important, mais je n'arrivai pas à remettre le doigt dessus. Les mots m'échappèrent lorsqu'un mouvement de jambe de Taehyung tira sur les draps.
Je me détournai de la fenêtre pour découvrir son visage tourné dans ma direction et ses yeux légèrement entrouverts, cernés.
Même là-bas, dans la Cage, son regard n'avait jamais été aussi fatigué, aussi vide de toute émotion. C'était terrifiant de le voir aussi inanimé, de le voir dépourvu de curiosité, de colère même... J'aurais préféré voir de la rage dans ses prunelles que ce vide total, j'aurais préféré voir de la souffrance. Je pouvais comprendre la souffrance, je pouvais la gérer, l'aider à disparaître. J'étais complètement démuni face au vide.
- Où est-ce qu'on est ? demanda-t-il faiblement.
- C'est l'infirmerie, répondis-je dans un souffle, la gorge serrée. On est arrivés dans le village de Seokjin, tu te rappelles ?
Il cligna des yeux une ou deux fois, mais je ne sus qu'il avait retrouvé la mémoire de ces derniers jours que lorsqu'il lâcha un léger grognement, sûrement un oui.
- Tu as mal ?
Il leva les yeux vers les miens et son regard resta accroché là un moment. Il devait se rappeler également notre première rencontre, similaire à ce moment. Les mêmes questions, les mêmes positions, mais des yeux si vides cette fois...
Je me tournai complètement vers lui, essayant d'approcher une main de son visage, mais il baissa immédiatement les yeux et replia son propre bras vers lui, seul mouvement de recul dont il était capable dans son état.
Le geste me fit mal au cœur, mais j'essayai de ne pas le prendre trop personnellement.
- Taehyung... Parle moi s'il te plaît, dis moi ce que je peux faire...
Mes dents vinrent attaquer l'intérieur de mes joues pour me distraire de la douleur dans ma gorge serrée. Il resta silencieux encore une fois, refusant de me regarder. Peut-être ne savait-il pas.
- Est-ce qu'être ici te met mal à l'aise ? demandai-je, espérant que des questions plus précise l'aideraient à s'ouvrir un peu. Si tu veux qu'on trouve un autre endroit, au moins le temps que ça aille mieux...
- Que ça aille mieux... répéta-t-il d'une voix plate. Quand est-ce que ça ira mieux Jimin ?
Je fronçai les sourcils, un peu désarçonné par sa question. Était-il mal à ce point...?
- Ça finira par aller mieux, avec du temps. On est enfin libres, nos amis sont tous avec nous et...
- Ce sont tes amis Jimin, me coupa-t-il. Et qu'est-ce que le temps va bien pouvoir faire ? Me rendre mes ailes ? Me rendre la vie que je n'ai jamais eue ?
- Taehyung... Tu es bien plus fort que moi. Je crois en toi, et les autres aussi, même si tu ne les considères pas comme tes amis. Tu apprendras à vivre sans ailes. Tu as tes bras, et tes jambes, tu-
Il se redressa, si vite que ce fut à mon tour de reculer de quelques centimètres. Il attrapa le noeud qui retenait ses bandages sur son ventre, le tirant fort, assez pour le faire craquer et menacer de le déchirer.
- C'est de ça qu'il s'agit alors, Jimin ?
Sa voix était pleine de colère. Ses yeux commençaient à s'animer.
- De quoi tu parles...? S'il te plaît, ne tire pas là-dessus, tu vas te faire mal...
- Je parle de mes bras, et de mes jambes ! C'est vrai, de quoi est-ce que je me plains, dans le fond ? demanda-t-il, acerbe. Maintenant j'ai l'air du bon petit humain que tu aurais voulu que je sois, c'est ça ? Maintenant je suis enfin normal !
Je ne pus que le fixer, absolument horrifié, il poursuivit trop rapidement, déversant toute sa colère et sa peine dans la pénombre et le silence de l'infirmerie.
- C'était que des ailes, c'était contre nature de toute manière, et c'est pas comme si j'en avais vraiment eu besoin, c'est ça l'idée ? Ou est-ce que toi aussi tu vas me regarder comme un pauvre petit moineau estropié ?
- Ni l'un ni l'autre... Tae...
- Tu sais pourquoi je déteste être ici ? Tu sais pourquoi ça me rend malade ? Il y a quinze ans, quand on est sortis de ce centre avec Seokjin, on était censés être enfin libres, mais on est venus se terrer ici. Je suis passé d'une prison à une autre toute ma vie. Le centre, le Phénix, la Cage, le centre à nouveau. Tu m'avais promis... Tu m'avais promis que si je te faisais confiance on serait enfin libres... Tous les deux. J'y ai encore cru Jimin. J'y crois à chaque fois, et à chaque fois...
Il s'arrêta, sa colère comme éteinte brusquement par un demi sanglot étranglé qui s'échappa de sa gorge sans son accord.
- Je voulais t'emmener loin de tout ça, mais ils m'ont retiré cette option, ils m'ont retiré ce qui faisait que j'étais moi... Ils m'ont rendu comme eux. C'est insupportable...
Le bandage se déchira dans son poing et le pansement se mit à dévaler son dos, au même rythme que les larmes sur nos joues.
Je me redressai sur les genoux pour être au même niveau que lui et m'approchai prudemment.
Il ne recula pas alors je passai doucement mes bras autour de lui et posai ma joue humide sur son épaule, ne cherchant pas à cacher le fait que je pleurais maintenant à chaudes larmes.
J'avais déjà vu des patients amputés, j'avais déjà vu cette colère, une des premières étapes du deuil qu'il fallait alors faire de l'ancien soi, mais celle de Taehyung me dévastait.
Comme il l'avait si bien dit, si je l'avais suivi ce jour-là, si nous étions partis ensemble dans les airs, si je n'avais pas choisi de faire confiance à mon père... Nous n'en serions pas là.
Il avait dit la veille que ce n'était pas de ma faute, que je ne devais pas m'en vouloir. Je savais qu'aujourd'hui la colère parlait pour lui, mais il y avait tout de même une part de vérité dans ces mots douloureux à entendre.
- Je suis désolé Taehyung, murmurai-je. Je voulais que tout le monde soit libre moi aussi. Je voulais que tu puisses t'envoler où tu voulais. Je suis tellement désolé...
La tension dans son corps s'allégea un peu et il se laissa aller contre moi, me laissant entrevoir les cicatrices immenses qui barrait son dos de bas en haut.
Je n'osai pas tout à fait les toucher, mais je passai mes mains dans son dos, essayant de l'apaiser comme je le pouvais.
- Je t'aime, ajoutai-je après avoir ravalé la plupart de mes larmes. Ça je te jure que ça n'a pas changé.
Il me serra un peu plus fort et jaurais fait de même s'il n'avait pas été blessé. Je me contentai alors d'appuyer mon visage au creux de son cou, le geste me calmant étrangement.
- Moi aussi, finit-il par lâcher d'une petite voix. Je te demande pardon, je ne voulais pas crier...
- C'est normal. Ça va être dur pendant un moment, mais c'est normal. Tu peux crier si ça t'aide, quoi qu'il arrive je reste avec toi, d'accord ?
Il hocha la tête quelque part au dessus de mon épaule et je l'entendais renifler derrière moi.
Je vins caresser l'arrière de sa tête, perdant ma main dans ses cheveux hirsutes, me souvenant du temps où ce genre de gestes étaient naturels entre nous.
J'espérais qu'ils le redeviennent rapidement, qu'ils ne soient bientôt plus empreints de précaution et d'hésitation.
Petit à petit, Taehyung s'alourdit à nouveau contre moi et je réussis de justesse à l'allonger sur le ventre avant qu'il ne sombre complètement dans un sommeil profond.
Je soupirai légèrement et essuyai mon visage, tout en contemplant son dos meurtri et les bandages déchirés qui gisaient à ses côtés.
Ça allait être dur, oui, très dur. Et j'espérais vraiment que ma présence à ses côtés l'aide à aller de l'avant.
Je ne pouvais pas faire grand chose d'autre. Encore une fois, j'étais impuissant. J'avais brièvement eu l'impression de reprendre le contrôle de la situation au centre, mais cela n'avait pas duré bien longtemps.
J'avais cru être devenu fort, être enfin de taille à affronter ce que la vie avait décidé de me balancer violemment au visage. Mais j'étais au final très faible. Plus que lorsque je n'étais qu'un petit humain au métabolisme tout à fait normal.
Je n'avais pas l'impression d'avoir été brisé. Il restait encore quelque chose en moi qui tenait debout. Pourquoi ? Je n'en savais trop rien. Peut-être une sorte d'instinct de survie, peut-être voulais-je continuer pour Taehyung, pour Moonbyul, pour Namjoon et Yoongi, pour tout le monde. Peut-être que quelque part j'avais encore l'espoir fou de revoir mes parents.
En tout cas, j'étais toujours là, et une petite partie de moi continuait de lutter au fond de ma poitrine pour m'empêcher de baisser les bras.
C'était rassurant, et en même temps assez angoissant de la voir si frêle face au poids de tout ce qui nous était tombé dessus ces derniers mois.
Peut-être qu'elle céderait le coup d'après, ou celui d'après... À combien étais-je du grand saut dans le vide ? Avec quelle force devrait-on me frapper une dernière fois pour que tout cela s'écroule comme un château de cartes ?
S'il arrivait quelque chose à Taehyung... Si je me retrouvais face à ma mère et qu'elle me tournait le dos elle aussi... Est-ce que cette petite flamme, cette rage de vivre, resterait allumée ?
Est-ce que celle de Taehyung brûlait encore ? Ou est-ce qu'il avait déjà passé le point de non retour ?
Ne pas avoir la réponse à cette question était terrifiant.
×
- Tiens.
Namjoon me tendit une petite pile de papiers que je n'identifiai pas tout de suite.
Puis une petite tache de sang dans un coin me rappela où je les avais déjà vus. Les dossiers que j'avais volés au centre.
- Merci Namjoon.
Je récupérai les documents la gorge un peu serrée. Je n'étais pas totalement sûr de vouloir savoir ce qu'ils contenaient. J'avais un peu peur de découvrir pires atrocités que celles dont j'avais déjà été témoin. Mais il faudrait bien que je les lise le moment venu.
Pour l'instant, je les posai à côté de quelques affaires que mes camarades m'avaient apportées.
Ils étaient monté ce matin avec des vêtements pour moi et Taehyung, de la nourriture, et des nouvelles.
Ils m'avaient trouvé en train de rattacher les bandages de Tae, que j'avais rafistolé tant bien que mal après m'être réveillé en sursaut d'une nuit bien trop courte.
Encore un cauchemar.
- Moon, tu as sondé du monde, non ?
La jeune femme hocha la tête en mordant dans un gâteau de riz. Elle avala sa bouchée avant de passer une main contre sa nuque, l'air songeur.
- J'ai scanné les auras d'un peu tout le monde ce matin. Je n'ai pas trouvé de menace potentielle. Certains mutants sont un peu plus aigris que d'autres, mais pas de quoi s'inquiéter.
C'était plutôt rassurant. Au moins le danger ne risquait pas trop de venir de l'intérieur.
- Taehyung va bien ? me demanda prudemment Namjoon, probablement de peur que le principal intéressé prenne mal sa question.
Il était assis un peu derrière moi, plus loin sur le lit double qui nous avait accueillis cette nuit. Il ne regardait pas vraiment les autres, comme s'il attendait que le moment passe.
- Ses plaies n'ont pas l'air infectées, répondis-je, ne souhaitant pas vraiment m'avancer sur son état mental.
Hoseok, debout derrière le trio de la Cage, remua un peu ses bras croisés, attirant mon attention une fraction de seconde avant de prendre la parole.
- Et toi Jimin ?
- Moi...? questionnai-je, un peu décontenancé.
- Oui, toi. Comment tu te sens ?
Mal. Coupable. Dévasté.
- Bien, soufflai-je, mal à l'aise face au mensonge. Je n'ai pas vraiment été blessé alors...
Namjoon laissa échapper une exclamation étouffée et Yoongi baissa les yeux vers lui, les sourcils légèrement plissés.
- Pas vraiment été blessé ? reprit le biologiste. Jimin, tu as pris plusieurs balles dans la tête.
Oh, ça.
J'avais presque réussi à oublier, mais tout à coup, des gilets pare-balles envahirent mon champ de vision et je me retrouvai à nouveau dans ce couloir, vêtu de ma blouse d'hôpital. Je revis mon propre sang éclabousser le sol, puis je ne vis plus grand chose, mon orbite éclatée par l'impact d'une balle qui avait visé mon œil avec précision.
Je n'avais pas eu le temps d'avoir peur à ce moment-là. C'était après que ces souvenirs étaient devenus terrifiants.
C'était maintenant.
- Quoi...?
La voix de Taehyung me ramena sur terre et je me tournai vers lui. Il me fixait, livide, et je me rendis compte que je ne lui avais rien raconté. En fait, nous avions à peine parlé depuis nos retrouvailles.
- On avait pas d'armes en dehors des déflagrations de Hwasa, expliquai-je doucement. On avait rien pour se protéger non plus. Ça a été un peu violent...
- Un peu violent... ? Des... Dans la tête Jimin... Je...
Il s'arrêta, totalement à court de mots. Je reculai alors un peu sur le matelas pour venir m'asseoir à côté de lui et poser discrètement une main sur la sienne, de façon à ce qu'il ne se sente pas gêné par la présence de tous les autres devant nous.
- Je les tuerai tous... murmura Taehyung. Je te promets que je les tuerai tous.
- Ils sont déjà morts Tae. Et je vais bien, regarde.
Je clignai une ou deux fois des yeux comme pour prouver mes dires. Il se contenta de me fixer en silence pendant quelques secondes, le regard sombre.
J'étais heureux de le voir s'animer de plus en plus, mais j'aurais préféré qu'il ne le fasse pas pour s'inquiéter à mon sujet.
- En tout cas, poursuivit finalement Hoseok, si t'as mal au crâne dans les jours qui suivent, essaie pas de le cacher tête d'œuf. S'occuper de tout le monde c'est bien joli mais oublie pas de penser à toi.
Je n'oubliais pas, mais actuellement toutes ces choses passaient au second plan.
J'allais acquiescer sagement lorsque la porte de l'infirmerie s'ouvrit avec fracas, faisant sursauter Taehyung, Hoseok et Yoongi.
Notre regard à tous dû descendre de quelques centimètres pour tomber sur le visage d'un enfant de neuf ou dix ans. Ses grands yeux nous fixèrent en retour, un peu ronds, et ses joues pleines se creusèrent à peine lorsque sa bouche forma un léger o surpris. Il ne devait pas s'attendre à trouver autant de monde ici, mais il cherchait visiblement quelque chose, vu la façon dont son regard se mit à passer hâtivement d'un visage à un autre.
Lorsqu'il tomba à côté de moi, ses traits s'illuminèrent et deux dents définitives, deux incisives, un peu plus grosses que le reste de leurs consœurs, se montrèrent dans un sourire éclatant.
- Tonton ! s'écria le gamin avant de passer pratiquement entre les jambes d'un Hoseok incrédule et de contourner tout le reste de notre petit groupe pour sauter sur le lit.
En deux bonds, il fut sur Taehyung, qui avait l'air à peine moins surpris que nous et laissa l'étrange petit lutin s'accrocher à son cou, posant maladroitement une main dans son dos.
Le petit garçon colla immédiatement son petit visage contre celui du mutant blessé, l'air... Heureux.
Ça faisait du bien à voir, ce sourire solaire, sans compromis, juste heureux sans rien d'autre à l'horizon. Le sourire d'un enfant.
- Je suis content de te revoir tonton Taehyung, chantonna le gamin en serrant ce dernier toujours aussi fort.
Je faillis sourire, et je crus voir le coin des lèvres de Taehyung tressaillir.
- Moi aussi Kookie...
Le petit garçon sembla ravi de sa réponse, flatté par l'attention qu'on lui portait.
Satisfait, il se détacha alors légèrement de son oncle présumé pour nous regarder.
Puisque j'étais juste à côté de lui, il jeta son dévolu sur ma personne et dès qu'il se détacha de Taehyung, il vint sans honte aucune s'asseoir sur mes genoux. Ses grands yeux me fixaient maintenant de bien plus près et son petit sourire, presque admiratif, me fit si chaud au cœur que mes yeux se mirent à piquer légèrement.
- Tu nous fais les présentations ? demandai-je à Taehyung après m'être éclairci la gorge, encore pas très sûr de ce qui était en train de nous arriver.
- Oh, Jungkook, voilà Jimin, Moonbyul, Namjoon, Yoongi et Hoseok.
- Tes amis ? le coupa le petit, sans quitter la place qu'il semblait apprécier, perché sur mes jambes.
- Oui... répondit Taehyung, un peu hésitant. Les autres, je vous présente Jungkook.
Jungkook. Le prénom m'était curieusement familier, pourtant j'étais sûr de voir ce petit visage pour la première fois cette fois-ci.
- C'est le fils de Seokjin, ajouta Tae après une petite pause pour ajuster le pull de l'enfant dans son dos. Le fils du Phénix.
L'enfant du Phénix. Voilà qui était un titre difficile à porter.
Un poids énorme reposait sur les épaules de cet enfant, et il souriait pourtant innocemment. Inconscient des blessures alarmantes que celui qu'il appelait son oncle portait dans le dos, inconscient de la douleur et des épreuves que nous venions de traverser, ou inconscient encore du fait que son père, et probablement lui avec, étaient les mutants les plus recherchés au monde.
Il s'en fichait. Il était heureux.
- Il avait quatre ans quand je suis parti, murmura presque Taehyung en éloignant la main du jeune garçon.
Il observa Jungkook, semblant replonger dans une époque qu'il avait pourtant tout fait pour tenir à l'écart depuis son arrivée au camp.
Ses yeux n'étaient plus vides, il y fourmillait tout un tas d'émotions que je n'arrivais pas à déchiffrer.
Lorsqu'il releva le regard vers le mien, ses sourcils froncés me firent presque frissonner.
Combien fallait-il encore ?
À combien se trouvait encore Taehyung ? Du grand saut dans le vide.
×××
Je vous laisse jeter un coup d'œil très attentif au média ;^;
J'ai vraiment les meilleurs potes du monde wesh, regardez ce talent ??
Vous pouvez retrouver l'artiste sous le nom de Paddouk sur Twitter et Insta !
Go go follow 💜
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