2.3 - Only one

Only one who's not stoned

×××

Après les deux premiers jours, le médecin qui s'occupait de moi cessa de venir me voir dans ma chambre.
Je le voyais parfois dans les couloirs, avec d'autres blouses blanches, mais il n'y avait plus que Jian qui me rendait réellement visite.
Elle s'occupait de moi au réveil, me faisait prendre une douche, puis m'amenait dans la cour avec les autres.
J'y restais toute la matinée.
Puis elle me raccompagnait dans ma cellule, pardon, ma chambre, et elle me faisait manger. Parfois, elle effectuait également une prise de sang à ce moment-là, ou prenait quelques uns de mes cheveux.
Puis, après un dernier repas en fin d'après-midi, quand le soir arrivait, elle repassait avec son chariot et me couchait après avoir bu le sérum.
Il n'y eut pas de nouvelle injection. La première devait avoir été une version plus concentrée du produit, pour s'assurer que nous rentrerions bien en sommeil.

Je faisais essentiellement travailler mes méninges durant mes après-midi de libre.
J'avais pris l'habitude de faire les cents pas dans ma chambre, imitant le pas hésitant des autres mutants que je voyais dans la cour ou dans les couloirs lorsqu'ils étaient livrés à eux-même.
Cela m'empêchait de m'engourdir, et cela devait sembler plus naturel, si on m'observait depuis la caméra.

La caméra...
Je passais la plupart de mes matinés devant la vitre du centre de contrôle, dans un coin. J'observai les retours de caméras de surveillance, prêt à faire comme si de rien n'était lorsque l'un des deux gardes jetait un coup d'œil vers l'extérieur.

Tout un mur était dédié aux chambres des différents patients.
Elles étaient presque toutes vides quand j'y étais, je voyais juste de minuscules femmes de ménage s'y activer.
D'autres écrans montraient des couloirs, des salles d'auscultation, des labos, des salles de stockage...

Je restais longtemps posé là, à les observer. L'exercice était difficile, mais j'essayais souvent de suivre une même infirmière à travers ses changements d'écrans, pour pouvoir me représenter le centre dans l'espace.
Je commençais à avoir une ébauche de l'ensemble en tête. Je savais quel écran prenait la suite de l'autre, quelles salles se trouvaient à côté, ce qu'elles renfermaient, pour certaines.

C'était difficile, très, et je finissais la plupart de mes journées avec une migraine.
Mais au bout d'une semaine, le plan des lieux me semblait assez familier. Du moins en théorie. La réalité n'avait sûrement pas grand chose à voir avec le point de vue en plongée des caméras.

J'avais également retenu d'autres petits détails pendant cette première semaine.
Moonbyul, quatre cent cinq. Namjoon, quatre cent six. Hoseok, quatre cent deux. Leur numéros de bracelet.

Seul Hoseok se trouvait après moi dans l'ordre des prises de sérum. Il avait un numéro de chambre inférieur, peut-être parce qu'il était arrivé avant nous.
Ça n'avait pas beaucoup d'importance. Ce qui était important, c'était qu'il était le seul sur lequel je pouvais agir. Nam et Moon étaient hors d'atteinte.

Le plan que je construisais devrait donc dépendre d'une énorme inconnue.
À savoir, est-ce que Hoseok serait disposé à m'aider ?

Nous avions été amis à une époque, de bons amis même, mais cela ne voulait pas dire qu'il coopérerait aujourd'hui.
Je n'avais cependant pas beaucoup d'autres idées pour le moment. Il allait falloir composer avec ce qui arriverait.

Ce n'était même pas le seul point flou auquel je devais faire face...

Comment empêcher Hoseok de recevoir sa dose journalière, par exemple ? Est-ce que cela serait suffisant pour le rendre alerte dès la promenade du lendemain ? Est-ce qu'il serait assez malin pour faire profil bas jusqu'à son arrivée dans la cour ?
Où était Taehyung ?

Taehyung n'était jamais de sortie avec nous. Il n'était pas non plus sur les écrans.

Il y avait bien ces portes... Des portes toutes blanches, sans aucun numéro. Des portes fixées par des caméras de surveillance, et par lesquelles des médecins entraient, mais ne réapparaissaient sur aucun autre écran.
J'avais espoir que Taehyung se cache derrière l'une d'elles, mais rien n'était sûr.

C'est au cours de la deuxième semaine que quelques informations me parvinrent enfin.

J'avais l'impression d'avoir passé une éternité entre ces murs, d'avoir des crampes à chaque muscle à force de contrôler continuellement tous mes mouvements.
Je dormais mal. Je mettais du temps à m'endormir, et quand je le faisais, mon sommeil était agité de cauchemars toujours plus horribles les uns que les autres.

Je commençais à flancher quand une après-midi, un homme entra dans ma chambre, vêtu d'une blouse blanche parfaitement repassée.

Je ne relevai pas immédiatement le visage vers le sien, ayant pris l'habitude d'avoir un temps de retard sur tout, pour me donner le même air hagard que le reste des patients.
Mais quelque chose était étonnant.
Il n'avait pas dit bonjour.

Les infirmières et médecins que j'avais vu jusqu'ici s'annonçaient toujours, même s'ils savaient que cela n'avait pas grande utilité.
Cet homme-ci entra en silence, et une drôle d'atmosphère s'installa immédiatement dans la pièce.

Ses pieds s'arrêtèrent bien face à moi sur le lino blanc, alors je relevai enfin les yeux.
Assis comme je l'étais sur le bord de mon matelas, il devait baisser les siens pour me regarder, et cela avait l'air de lui plaire.

Seo Chansung. C'était inscrit sur son badge, mais je n'eus pas besoin de le lire.

Je n'eus même pas besoin d'attendre qu'un autre jeune médecin entre dans la pièce en appelant son prénom pour m'en souvenir.
Je n'étais peut-être pas doué pour me battre, mais je l'étais pour me rappeler.

- Chansung ! répéta l'autre blouse blanche. C'est pas notre secteur, qu'est-ce que tu fous... ?

Seo Chansung continua à me regarder de haut, visiblement peu atteint par l'inquiétude qui transparaissait pourtant dans la voix de son collègue.

- T'es pas curieux, Sinwoo ? demanda-t-il avec un petit sourire.

Le prénom de l'autre ne m'était pas du tout familier. Je ne pensais pas l'avoir déjà rencontré. Mais je ne me risquai pas à vérifier, trop occupé à soutenir le regard accablant de l'homme qui se trouvait devant moi.

- C'est lui...? fit l'autre en s'approchant de ma couchette.

- DevilKing, confirma Chansung.

Ma gorge se serra.
Encore une fois, passé et présent s'entrechoquaient.

Je n'aurais pas dû être aussi surpris de croiser des visages connus ici. Après tout, j'avais étudié avec bon nombre de futurs médecins brillants et prometteurs, les centres de contrôle comme celui-ci devaient s'arracher les anciens étudiants de ma promo.
Ils avaient en tout cas débauché Chansung.
Le jeune homme devait initialement travailler pour un prestigieux hôpital de Séoul. Il s'en vantait à chaque occasion quand nous travaillions encore ensemble, quelques mois seulement auparavant.
Ses plans avaient visiblement changé, tout comme les miens...

Il nous restait encore un peu d'internat à faire avant d'obtenir notre diplôme lui et moi. Il devait avoir décidé de le finir ici. Mais cela voulait probablement dire décrocher un poste dans le centre une fois titulaire.

- Sors le premier, ordonna le jeune homme, je te rejoins.

Son camarade hésita quelques secondes, mais il finit par faire demi-tour. On ne disait pas facilement non à Seo Chansung.
Il n'avait pas beaucoup changé. C'était plutôt normal, mais j'étais pour ma part tellement différent de celui que j'étais quelques mois plus tôt que cela m'étonna tout de même.

Il avait toujours ce regard froid qui, je le savais, pouvait se réchauffer à loisir lorsqu'il devait jouer les médecins modèles auprès de ses supérieurs ou des patients qu'il jugeait importants. Ses cheveux parfaitement coiffés avait toujours exactement la même longueur, frôlant le dessus de ses oreilles, le col d'une chemise de marque dépassait légèrement de sa blouse.

Chansung était talentueux, très, il était l'un des meilleurs de notre promo au centre de Séoul, mais monter si haut avait peut-être été légèrement plus facile pour lui que pour un autre. Lorsque votre père possédait une clinique privée, certaines portes s'ouvraient plus rapidement.
Il avait un an de moins que moi, et un ego surdimensionné. Le voir jubiler face à ma position ne m'étonnait pas vraiment.

Le ton qu'il employa pour me parler, méprisant, ne me dépaysa pas non plus.

- On est devenu célèbre, Park ?

Un léger rire lui échappa. Je restai de marbre.
Je commençais à avoir de l'entraînement de ce côté-là

- Park Jimin, monsieur parfait... Regarde toi maintenant. Regarde ce que tu es devenu.

Il n'avait jamais pu me supporter. Pas que je lui aie fait quoi que ce soit, ou que j'aie déjà été désagréable avec lui, mais j'étais au dessus de lui.
Il avait tout ce que je n'avais pas, l'argent, les amis, la popularité, des relations, un avenir tout tracé... Mais il ne supportait pas que je lui tienne tête sur la première place de ce foutu classement.

Durant les années que nous avions passées ensemble, j'avais songé parfois à baisser un peu mon niveau, à rater un examen ou deux volontairement, à le laisser être premier au moins une fois.
Il m'en aurait parlé jusqu'à ma mort, mais il aurait sûrement arrêté d'essayer de rendre ma vie impossible à l'hôpital.

Mais je n'avais jamais pu me résoudre à le faire.
Mettre mon parcours en danger pour laisser un gamin frustré avoir ce qu'il voulait ? Quelque chose n'allait pas.

Je me souvenais encore d'une de nos dernières discussions, avant que ma vie n'explose. Elle avait porté sur ce sujet.
Visiblement, lui aussi se souvenait. Très bien même.

- Finalement, tu vois, je n'ai pas eu besoin de redoubler d'efforts pour te dépasser. Ta vraie nature a fini par te rattraper.

Il évacuait sa frustration, comme toujours. Si j'avais été conscient, il l'aurait fait pour m'agacer, pour essayer de me pousser à bout.
Il ne me mettait pas en colère, il ne l'avait jamais vraiment fait.
Il était bien trop professionnel pour me mettre de réels bâtons dans les roues et mettre en danger des patients, et ses piques constantes m'ennuyaient, au mieux.

J'avais l'habitude des remarques, et ce depuis longtemps, les siennes, peu importe le venin qu'elles portaient, n'étaient pas blessantes. Elles n'étaient pas fondées sur grand chose.
La classe sociale de mes parents n'avait jamais été une honte pour moi, ni le fait d'avoir un cercle d'amis restreint, voire inexistant. Il m'avait attaqué là-dessus pendant des années, je m'étais contenté de le plaindre en silence.

Cela devait être dur de renfermer autant d'amertume.

Chansung leva une main vers mes cornes, les désignant vaguement.

- Ils vont essayer de t'enlever ces trucs bientôt. Une vraie perte de temps. Ils auraient dû te laisser te faire étriper dans ton arène.

Il n'avait jamais souhaité ouvertement ma mort. Mon échec, oui, mais cela n'était jamais allé au delà. Ma mutation devait l'avoir fait passer au niveau supérieur.

Ma mutation dont les jours semblaient visiblement comptés... ? Comment ça me les enlever ? Était-ce seulement possible sans me tuer, ou abîmer de façon irrémédiable mon cerveau ?
Une drôle d'émotion me tordait l'estomac, par dessus l'appréhension, quelque chose que je n'aurais jamais pensé ressentir un jour.

Quelques mois plus tôt, si des médecins m'avaient annoncé qu'ils allaient retirer ces cornes qui s'étaient fait une place sur ma tête, ruinant ma vie, je serais tombé à genoux en les remerciant.
Aujourd'hui, ça ne me faisait pas plaisir.
Je n'en avais pas envie.

La raison était légèrement pathétique... Mon cercle d'amis, réellement inexistant, s'était considérablement élargi depuis que ma mutation s'était réveillée. Mes cornes étaient ce qui me rapprochait de Moonbyul, Namjoon, Yoongi, ce qui me rapprochait de Taehyung.

Je me doutais qu'ils ne me tourneraient pas le dos si on me rendait une apparence plus humaine, mais... C'était bien plus difficile à accepter que je ne l'aurais cru.

La main de Chansung s'agita devant mes yeux.

- Tes capacités neuronales sont vraiment réduites à ce point ? Ce produit est formidable.

Je me raidis légèrement lorsqu'il pinça violemment mon nez, bouchant mes narines, mais il ne sembla pas vraiment le remarquer.
Je baissai à nouveau les yeux, mon regard tombant sur le pass qui pendait à un cordon passé autour de son cou.

Il me tint ainsi de longues secondes, jusqu'à ce que je doive ouvrir la bouche pour respirer. Il me lâcha alors en riant, et avant de reculer, il assena un léger coup sur mon front, juste assez fort pour que ma tête ait un petit mouvement de recul.

Les mots ne m'avaient jamais atteint, mais cette nouvelle forme d'humiliation jouait déjà avec mes nerfs.
Je refusai de croiser à nouveau ses yeux, de peur de le foudroyer du regard, et continuai juste de fixer sa blouse.

- Oh allez, fais pas cette tête Park. Tu vas être opérer par le grand Choi en personne. C'est une célébrité tu sais ? Il est venu dans le coin juste pour s'occuper de vous. T'as toujours su attirer l'attention sur toi pas vrai...?

Toujours aussi amer, tellement amer...
Mais le nom du Docteur Choi occupait à présent toutes mes pensées.
Ma langue brûla dans ma bouche, j'aurais voulu poser tellement de questions.

Le seul Docteur Choi que je connaissais avait été le directeur du tout premier centre de contrôle de Corée du Sud. De ce que m'avait raconté Taehyung, il avait même été le directeur du véritable premier centre, de celui qui était à l'origine de cette épidémie, à l'origine de la naissance de Tae.

Il serait venu ici spécialement pour nous ?
Je doutais qu'il s'intéresse autant à moi que Chansung semblait le croire, mais qu'il se déplace pour Taehyung ne m'aurait pas étonné.
Son enfant prodige, sa création parfaite, enfin retrouvé.

- Chansung ! appela l'interne de tout à l'heure depuis le couloir.

L'autre soupira et se pencha vers moi une dernière fois.

- On se reverra tocard.

Il sortit, plaquant son pass sur le mur à l'extérieur de la chambre pour refermer la lourde porte en métal.

Chansung, ici... Je n'arrivais pas encore à dire si c'était une terrible chance ou une formidable tuile.
Il parlait beaucoup. Il m'avait appris beaucoup en quelques phrases, et il se méfiait visiblement très peu de moi, se fichant pas mal des consignes de sécurité. Il avait laissé la porte ouverte et avait gardé son masque sous son menton, m'avait même touché sans gants.

Il serait peut-être utile, mais il pouvait vite s'avérer dangereux. S'il se mettait en tête qu'il avait tous les droits, il était capable d'aller très loin, encore plus s'il ne me considérait plus comme un être humain.
Il avait toujours été consciencieux avec ses patients, mais j'avais déjà été témoin de la façon dont il traitait les animaux...
Et ce n'était pas joli à voir.

Si je n'étais plus qu'un animal aux yeux de Chansung, et qu'il ne craignait pas de conséquences directes, la situation pouvait très vite dégénérer.

×

Jimin, rends moi un service, tu veux ?
Ne meurs pas. On a tous besoin de toi.

Ces mots étaient tout ce qui restait des brumes de mon rêve lorsque l'infirmière Oh Jian fit irruption dans ma chambre le soir venu.
Qui les avait prononcés, je n'en étais plus sûr, la voix m'avait semblé familière sur le coup mais tout était déformé à présent. J'acceptai néanmoins cet encouragement de mon subconscient, m'y accrochant comme à une bouée de sauvetage.

C'était difficile, bien plus difficile que tout ce que j'avais traversé jusqu'à présent. Tout ça, faire semblant, faire attention, jour et nuit.
J'aurais préféré être à nouveau jeté dans une arène.

Ne meurs pas. On a tous besoin de toi.

Oui, oui, c'est vrai, tu as raison.

J'étais dos à la caméra et à Jian, alors je m'autorisai un sourire amer.
Je me parlais à moi-même maintenant ? Il m'avait fallu une semaine ou deux pour commencer à craquer.
Je devais faire vite.

La jeune infirmière me fit manger, s'occupa de moi avec une délicatesse qui lui était propre, puis ressortit, me promettant de revenir vite.
Pour le sérum.

D'expérience, elle serait là dans une heure, une heure et demi au plus tard.
Il était temps d'enclencher la première phase, encore un peu expérimentale, de mon plan.

J'avais bien réfléchi.
Tout commençait par Jian. Il fallait que je la distraie, qu'elle soit là avec moi, mais que son attention soit tournée ailleurs.
C'était le point de départ de toutes mes autres idées.

Mais je n'avais pas beaucoup d'options pour l'occuper.
J'avais peu d'objets à ma disposition et en faire tomber un ne servirait pas à grand chose, il ne lui faudrait jamais bien plus de quelques secondes pour le ramasser.
Je ne pouvais pas non plus casser quoi que ce soit, les objets à ma portée se limitaient à du mobilier et à mon coussin.
Je ne pouvais pas non plus avoir un comportement trop étrange. J'aurais risqué ma couverture, et son regard serait plutôt resté fixé sur moi, me laissant peu de marge de manœuvre.

J'y avais pas mal réfléchi ces derniers temps, et j'avais une idée. Une seule.
Fortement déplaisante, mais solide.

J'avais arrêté de faire pipi au lit très jeune, je ne me souvenais plus de la sensation, n'ayant jamais réitéré à l'âge adulte, alors ce serait une sorte de première.
Une première qui mettrait à nouveau ma dignité à mal, mais c'était un faible prix à payer pour la liberté.
Et puis, ma dignité était de toute manière déjà bien entamée...

Je m'assis donc sur mon lit et me concentrai.
J'avais bu beaucoup d'eau toute la journée et n'avait pas fait pipi lorsque Jian était venue un moment plus tôt. Mon corps pouvait le faire, restait la barrière psychologique.

On a tous besoin de toi.

Je soupirai discrètement, par le nez.
J'avais actuellement l'impression d'être tout sauf un héros, mais puisqu'il fallait le faire...

Je m'efforçai de ne pas trop plisser le nez en sentant mes vêtements et les draps s'humidifier, absolument mortifié.
Je décidai à cet instant précis que si je sortais un jour d'ici avec les autres, j'emporterais le secret de ce moment dans ma tombe.

J'étais toujours aussi mal à l'aise quand Jian revint.
Elle poussa son chariot à l'intérieur de la chambre, les yeux souriants, comme à son habitude.
Elle s'approcha, sans rien remarquer d'abord, puis ses sourcils se froncèrent et son regard se posa sur la catastrophe.

- Oh, merde ! laissa-t-elle échapper tout bas. Lève-toi, vite.

Je suivis l'ordre mécaniquement, la laissant s'exclamer un peu plus en voyant l'ampleur des dégâts et en retirant les draps.

Elle me tournait désormais le dos, penchée sur le lit. Quant à moi, j'étais debout à côté du chariot.
Ma silhouette cachait ma main à la caméra. Je la tendis vers l'étage supérieur du petit meuble mobile et effleurai le tube portant le numéro quatre cent cinq. Il était toujours plein, c'était celui de Hoseok.

Je ramenai ma main devant moi bien avant que Jian ne se retourne, l'air toujours aussi perplexe.

- Je t'avais bien dit de faire pipi tout à l'heure...

Je m'excusai mentalement, me retenant de m'incliner. Je n'avais rien contre Jian personnellement, elle était plutôt douce avec moi, et elle n'était probablement pas au courant de grand chose.

Ce soir-là, elle fourra mes draps sales tout en bas du chariot avant de me faire mon injection et de ressortir.
Plus tard, une autre jeune femme vint me poser une parure de lit propre.

Je n'avais quasiment rien fait, j'avais avancé d'un tout petit pas seulement... Mais il était décisif.

C'était faisable.

J'avais encore quelques petites choses à mettre en place avant de me lancer réellement, mais c'était possible.

Ça pouvait marcher.

×××

Coucou les amis !
C'est une scène un peu spéciale qu'on a là, mais je vous assure qu'elle a son importance :')

À très bientôt pour la suite !
Qui arrivera samedi de la semaine prochaine, on change de jour pour l'update ^^

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