Chapitre 27 : Mauvaise blague
La télévision s'éteignit. Siryl voyait Gabe monter dans le classement.
- L'ordure. Il va falloir l'éliminer avant qu'il me dépasse.
- Tu es reconnu comme étant la plus grosse menace du monde pour avoir pris seul une base militaire. Tu crois peut-être que ça va être facile ?
Après réflexion, l'homme sourit.
- Si tu m'aide, oui. Après tout, tu es aussi recherché, Enzo Parker...
En plein jour, les deux alliés ont décidé d'agir. Déguisé en livreur, avec une casquette, l'évadé entra dans l'hôtel en poussant un chariot rempli de cartons. Celui du dessous était très grand.
- Eh, que faites-vous ? somma la femme au guichet.
- Je livre. Vous n'êtes pas au courant ?
- Vous racontez n'importe quoi, on ne reçoit que demain.
- Avant de m'importuner, renseignez-vous je vous prie. Demain, le Crown Festival se termine et je ne sais pas pourquoi mais on ne travaille pas. C'est mon boss qui décide, je ne fais qu'exécuter les ordres.
La femme le trouvait louche. Elle ouvrit le premier carton contenant des bouteilles de soda.
- Je vous l'ai dit, je suis livreur de boisson. Vous pensez que je viens poser des bombes ? C'est blessant.
- Je suis navrée mais vous savez, avec ces événements récents, on ne peut que se méfier.
Elle saisit une bouteille et l'ouvrit.
- Attention !
La pauvre blonde la lâcha car celle-ci avait sûrement été secouée pendant le trajet et le liquide gicla sur la nouvelle moquette.
- Oh, non... Je dois vite nettoyer ça. C'est bon, allez-y.
- Bien.
Doucement, Enzo avança et commença à ranger les bouteilles où il le pouvait. Arrivé au dernier carton, il libéra Siryl qui était caché dedans.
- J'ai failli crever étouffé.
- Je n'y peux rien, on a failli se faire chopper.
Parker retira sa casquette et la tendit à son ami.
- Les caméras ne filmeront pas mon visage quand je sortirais alors c'est pour ton anonymat. Un type tirera dans une fenêtre de chambre. Disons au premier étages. Sois dans les toilettes les plus proches pour entendre le signal.
- Pourquoi ai-je besoin d'un signal ?
- C'est surtout pour faire diversion. Sur le coup, les flics se déplaceront jusqu'à l'extérieur pour t'arrêter. Enfin, ils penseront que c'est toi.
Siryl se retenait d'exploser de rire pour garder sa discrétion.
- Pendant ce temps, je tue le gamin. C'est du génie...
Assis sur les toilettes, après avoir entendu le signal, l'homme se leva. Buddy venait de sortir et les policiers s'alarmaient. Contrairement à ce que les ennemis avaient prévu, les agents fouillèrent chaque chambre de chaque étage.
Buddy marchait dans le couloir, terrifié.
- À TERRE ! hurla un homme en le visant avec son arme.
- Oh mon dieu !
Il se jeta en avant, les mains derrière la tête, en panique.
- Je vous en prie, je ne veux pas mourir ! Je suis gentil !
- Ta gueule et restes au sol !
Siryl démonta la poignet de porte de la chambre de Gabe d'un seul coup de pied.
- Coucou mon loulou...
Il n'y avait personne en vue. Les bruits de pas se rapprochaient. La police arrivait et Gabe se tenait prêt à sauter sur sa cible.
Siryl retourna chaque recoin de la chambre jusqu'à ce que deux agents entrent. Il frappa le premier en plein visage et le second dans le ventre. Une fois sonnés, ils tentèrent de le tuer mais celui-ci fût plus rapide : il leur tira dans les yeux.
Doucement, Gabe s'approchait de lui. Il avait profité du bruit pour sortir de sa cachette.
- Alors tu étais bien là...
Le garçon se stoppa net.
- Oui, oui, je t'ai entendu.
Dans son dos, il tremblait de peur. Après deux pas supplémentaires, il suffisait simplement de le planter mais Siryl allait-il lui laisser ce temps ?
- Le spectacle est terminé. Merci d'être venu me voir jouer ce soir...
Il se retourna et visa Gabe qui courut vers lui. D'un franc geste, il enfonça la lame dans le ventre de Siryl qui poussa un hurlement de douleur.
- Fils de...
- Va crever en enfer, ordure !
Il tourna la lame afin de le faire souffrir beaucoup plus.
- Tu va venir... Avec moi...
Le canon du pistolet était collé au torse du jeune homme qui écarquilla ses yeux.
Buddy se releva et suivit les policiers. Le talkie-walkie de l'un d'eux grésilla.
- Je répète... Crr... Crrr... Abattue !
- Cible abattue ? Ils l'ont eut !
Devant la chambre de Gabe, le jeune roux avança, les larmes aux yeux. Il était heureux car tout était enfin terminé.
- Gabe...
Il sauta sur le corps sans vie de son meilleur ami.
- Reviens ici !
L'autre policier attrapa son collègue.
- Attends, laisse-le...
Son cœur était brisé. Buddy hurlait de rage, en pleurs. Leur plan n'avait pas fonctionné et malgré leur victoire sur Siryl, il venait de perdre son deuxième meilleur ami.
- Gabe, je t'en prie, réveilles-toi ! Je sais que c'est complètement faux ! Tu ne me fais que des mauvaises blagues !
Les yeux ouverts et le visage couvert de sang, le blond ne bougea pas d'un cil.
- S'il te plaît, réagis et dis-moi que t'es vivant.
Le reste de la brigade arriva. Buddy chatouillait son ami.
- D'habitude, tu déteste quand on te fait ça. Pourquoi tu ne bouges plus ? Hein ? Pourquoi... Tu... Es mort...
Le soleil se levait. Emmené au poste, totalement perdu dans ses pensées suicidaires, Buddy était incapable de donner sa déposition.
Himadori sonna les cloches du casino. Le Crown Festival était désormais terminé. Les joueurs durent déposer les montres et les jetons restants à l'accueil avant d'assister à la cérémonie finale.
Sur le podium se trouvaient les gagnants. En première place, Yusuke remonta ses lunettes.
- Je vous remercie infiniment pour ce que j'ai vécu ce mois. J'ai eu le temps de bien m'amuser.
En seconde place, il y avait Timmy. Il mangeait ses friandises sans parler. Puis, en troisième place se trouvait Ty.
Elizabeth avança vers Himadori.
- Vous êtes content ?
- De quoi parlez-vous ?
- Des centaines de personnes sont mortes à cause de votre foutu festival.
- Je n'ai incité personne à être violent. J'ai puni ceux qui l'ont mérité.
- Vous n'avez rien fait !
Le président posa sa main sur l'épaule de la demoiselle.
- Scar Crow était mon ami. Tanaka... Je lui ai donné une arme piégée pour protéger un tueur à gage. J'ai mis ma vie en danger pour le bien du festival. Ne m'agressez pas sans raison.
Michael sortait de l'hôpital. Il attendait sa compagne, prêt à manger au MapDonald avant de commencer sa rééducation
- Monsieur Dawid ?
- C'est moi.
- Venez avec nous je vous prie.
- Pourquoi ? Je sors juste de l'hôpital et je suis encore en mauvais état.
Le type lui montra son insigne.
- Je m'en fiche de vos excuses. Pour vous, c'est la prison maintenant.
Mitsubora encaissa Elizabeth qui quittait l'hôtel après avoir appris que Michael était au commissariat.
Himadori écrivait sur son journal.
- Patron, il est l'heure...
- Je n'irais pas, finalement.
- Comment ? Mais Tanaka était votre meilleur ami !
Le président se leva et prit une grande inspiration.
- Écoute, je n'ai plus envie de discuter de cette histoire et je n'irais pas à son enterrement.
L'homme avança et prit le journal.
- Alors pourquoi écrire ce que vous ressentez ?
- J'ai détruit la vie de beaucoup de personnes, ça m'aide à rester calme...
"Bilan des morts : Tanaka, Gabe, Matthew, Siryl, Austin..."
- Vous n'avez pas cité les autres ?
- Tu m'as interrompu, Yusuke.
- Je vois... Vous savez ce que font les survivants ?
Accoudé sur la rambarde d'un toit de lycée, Timmy profitait de la chaleur et du beau temps.
- Quelle aventure on a vécu !
- C'est clair, répondit le garçon en retirant son bonnet. Tu vas faire quoi, maintenant, Derrick ?
- Je pense que je vais retourner à Miami et vivre avec ma femme et mon fils comme des personnes normales et je vais sûrement éviter de gagner de l'argent autrement qu'en travaillant.
Le soleil tapait fort. La porte du toit s'ouvrit.
- Alors c'est ici la réunion des survivants ?
- Je suppose, sourit Timmy. Heureux de voir que tu as été épargné.
Edo, les mains dans les poches, avança.
- Yusuke m'a bien couvert, je n'aurais aucun ennui avec la justice. De toute façon, avec l'argent qu'il m'a offert, je compte commencer une nouvelle vie en Australie.
Timmy ouvrit un petit bonbon et ferma les yeux, souriant.
- Moi, je vais pouvoir trouver une belle villa à Los Angeles ! Je vous inviterais boire un coup un jour, c'est promis.
Elizabeth les rejoint.
- Salut ! s'exclama Derrick.
- Bonjour à vous...
Déprimée, elle avança vers la rambarde et prit une grande bouffée d'air frais.
- Je n'ai plus rien... Aucun moyen de retourner chez moi.
- Tu veux qu'on se marrie ?
Timmy se tenait devant elle, à genoux. Puis, il se releva.
- Je plaisante, c'est bon ! Tiens, prends ça.
De sa poche, il sortit plusieurs liasses de billets.
En cercle, sur le toit, les neufs derniers joueurs mangeaient en discutant de leur avenir et en riant. Elizabeth avait réussi à être de bonne humeur.
- Regardez qui voilà...
Himadori et Yusuke avaient reçu l'invitation.
- Désolé pour ce retard. s'exclama le vainqueur. Profitons de cette belle journée pour oublier ce festival et pensons au bonheur.
Finalement, le soir, ces personnes se sont séparées afin de continuer leur route chacun de leur côté. Yusuke est devenu le bras droit du président, Elizabeth est allée en France auprès de sa famille et Edo est mort dans le crash de l'avion en direction de l'Australie. Timmy et Derrick sont restés en contact et les autres ont pu reprendre une vie normale. Cependant, ce long mois resta à jamais gravé dans leur mémoire.
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