Dans le grand manoir des Waynes, un silence pesant y régnait. Pas qu'il était souvent remplis de monde mais là, se soudain manque de bruit n'était pas normal. Pourtant, la télé était allumée, diffusant les informations en temps réel. Un journaliste parlait devant la caméra, solennel. Derrière lui se trouvait la mairie de Gotham.

Dans l'ombre de la pièce, assis sur un fauteuil de cuir, quelqu'un augmenta le son. Il reposa la télécommande et se replongea dans l'étude de vieux dossiers. Dossiers, qui concernaient qu'un seul et unique personnage.

Le journaliste continuait à parler. Il parlait du malentendu entre deux célèbres milliardaires. L'un souhaitant l'incarcération d'un dangereux criminel, l'autre voulant sa mort. Des négociations étaient en cours depuis déjà plusieurs heures et chacun attendait le verdict avec impatience.

Soudain, les portes s'ouvrirent sur les gardes du corps du milliardaire de la ville. Une foule de photographes et de journalistes s'empressèrent d'aller à la rencontre du nouveau venu. Chacun voulait être le premier à diffuser l'information. Mais, le milliardaire se dirigeai droits vers sa voiture, escorté par ses gardes du corps, sans se soucier des questions interminables auxquels il faisait l'objet.

Il disparut dans sa voiture noire, au grand désespoir des autres.

Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que l'autre milliardaire se décide à sortir du bâtiment. Même scène : flash, photos, questions. Lui aimait bien faire son cinéma devant les caméras. Aussi, il dit que le problème n'était toujours pas réglé et qu'il ferait en sorte qu'il le soit. Les journalistes heureux d'avoir eu une réponse, mais avide d'en avoir d'autre, continuèrent. L'homme commença à s'en lasser et se dirigea vers sa voiture privée, disparaissant à son tour aux yeux de chacun.

La télé s'éteignit et le vieillard se leva de son fauteuil.

Les jours passèrent et le problème persista, jusqu'au jour ou l'irréparable se produisit. Le criminel en question s'évada de sa prison. Les médias ne parlaient plus que de ça. C'était la chose du moment. L'info à savoir. Dans la rue, les passants devenaient nerveux, par peur de croiser le meurtrier au tournant d'une ruelle. Personne ne savait à quoi il ressemblait, pas même les médias. C'était un maitre du déguisement, il pouvait être n'importe qui et se cacher n'importe où. Maintenant, chacun attendait la réaction des deux milliardaires rivaux qui ne c'étaient toujours pas prononcés en public.

Au dehors, une voiture sortie de l'allée dans la nuit noire. La chauve-souris partait en chasse. Quelque part, plus au nord, un homme revêtit son armure et s'envola dans le ciel.

La voiture roula sur les routes, prenant celles dont le trafic ne posait pas de problème. Elle continua jusqu'à atteindre les limites de la ville. Elle s'arrêta finalement près d'une usine désaffectée, abandonné et détruite par on ne sait quel catastrophe. L'homme en armure arriva peu après. Il repéra le véhicule de l'autre et décida de rester cacher. Il regarda l'autre homme sortir et se diriger droit vers l'entrée du bâtiment puis disparaitre derrière les murs.

La chauve-souris s'enfonça dans le dédale de couloir, regardant dans tous les recoins, se méfiant de chaque impasse. Ses pas ne faisaient pas le moindre bruit. Il progressait aussi discrètement qu'un chat, guettant sa proie dans l'obscurité. Autour de lui, des décombres, témoignant de la violence de l'explosion.

- Un lieu lugubre pour un criminel lugubre pensa-t-il, tous ces sens en alerte

Sur le sol, le bout d'une pancarte dépassait à demi de sous la poussière. L'homme la vit et s'accroupi pour la ramasser. C'était un panneau servant à indiquer les différents services de l'usine. Mais les inscriptions étaient indéchiffrables, trop abimées par les cendres. Aussi, il se référa à la carte numérique apparaissant dans la visière de son casque pour se diriger. Concentré dans sa tâche, il ne remarqua pas son rival qui l'épiait, caché derrière un mur.

Il arriva finalement dans une zone plutôt dégagée. La lune, seul source de lumière, éclairait les alentours, distinguant les innombrables machines à la rouille depuis bien longtemps. Une odeur de ferraille se ressentait dans les moindres parcelles du bâtiment. Mais l'homme n'y prêta pas grande attention. Chaque muscle de son corps se tenait près au combat. Son ennemi pouvait lui tomber dessus à tout moment.

Quelque chose roula sur le sol derrière lui. La chauve-souris se tapis dans l'ombre, prêt à frapper au moment opportun. Il se retourna et regarda à l'endroit d'où provenait le bruit. Un rat avait fait tomber l'une des pièces métalliques, qui avait roulé sur le sol. Il s'enfuit en voyant l'autre apparaitre brusquement.

- Saleté de vermine grogna l'homme en costume noir

Mais ce n'était qu'une diversion. Et il aurait était perdu s'il avait baissé sa garde. Il entendit venir l'ennemi grâce à son souffle. C'est comme ça qu'il évita avec dextérité la hache d'Harry Arthur. Cet homme, passé maitre dans l'art du déguisement était un ancien bucheron dont l'arme de prédilection n'avait pas changé. Lassé de son boulot misérable, il se reconvertit en tueur à gage dans le but d'étoffer sa soif de sang.

Se baissant tandis que l'arme continuait sa route, il fit tomber Harry en lui faisant un croche-patte. Mais celui se réceptionna à une vitesse prodigieuse et riposta en le plaquant au sol. Dans sa chute, il avait lâché sa hache mais cela ne l'empêcha pas de continuer. Homme d'honneur, la chauve-souris l'affronta à mains nus. Harry Arthur était une brute. Il faisait passer les muscles avant la réflexion. C'était pour ça qu'il finit au sol presque aussitôt. Vaincu.

- Rend toi maintenant

- Je ne crois pas non ricana-t-il, au grand désarroi de l'autre : il y a une bombe planqué dans le bâtiment. Si tu m'arrête, mon complice appuiera sur le gros bouton rouge et elle fera boum (il mima une explosion avec ses bras). Tout sera détruit dans un rayon de 3 kilomètres.

- Il est cinglé pensa le chevalier noir, tout en restant imperturbable

Aucun moyen de s'avoir s'il bluffait.

- On est dans une impasse je présume

- A toi de voir mon pote dit-il, avant de partir dans un rire machiavélique

L'urgence de la situation le fit réfléchir à toute allure. Il n'avait aucun moyen de trouver la bombe. Même si c'était sans doute une tentative de diversion, il ne voulait pas prendre le risque.

- Ou est la bombe ? Demanda le milliardaire

- Ici !

Les deux hommes se retournèrent d'un même mouvement vers le nouveau venu. Un homme en armure rouge fit son apparition, tenant un petit boitier infesté de fil dans tous les sens. Un écran numérique affichait des numéros fixes. Il venait de désactiver le compte à rebours.

Savant parfaitement ce qu'il lui restait à faire, le défenseur de Gotham assomma Harry Arthur d'un seul coup. Voilà une bonne chose de faite. Puis, avec une grimace il se tourna vers son sauveur. Ils se dévisagèrent, attendant que l'autre parle le premier.

- Batman commença le premier

- Iron man termina le second : si c'est des remerciements que vous attendez, vous vous fourrez le doigt dans l'œil

- Je n'attends rien de vous : juste la confirmation que vous ne le tuerez pas

- Cette décision ne regarde que moi rétorqua Batman

- Pas cette fois Bruce

- Et est-ce que je peux savoir comment vous savez qui je suis ?

- Voyons. Le monde entier sait qui je suis alors c'est la moindre des choses de connaître le secret de son adversaire

Il enleva son casque révélant les cheveux brun de Tony Stark

- Je suis sûr qu'on peut trouver un compromis

Bruce le regarda derrière son masque. Il ne connaissait pas l'étendu du mal à Gotham. Il ne savait pas tout ce qu'il avait traversé.

- Moi aussi j'ai traversé des épreuves qui ont forgé l'homme que je suis aujourd'hui dit Tony, lisant dans ses pensées : et c'est pour ça que je vous dis que le meurtre n'est jamais une solution. C'est l'expérience qui parle

- Cet homme a tué une amie qui m'est très chère. Je ne peux pas laisser passer ça

- C'est la vengeance qui parle. Croyez-moi, vous le regretterez. Je suis certain que cette amie n'aurait jamais voulu ça.

Batman enleva son casque, révélant des yeux embués de larmes. Tony le regarda d'un sourire triste

C'est ainsi que le criminel, Harry Arthur réintégra la prison de Gotham City

Crossover : Batman x Iron Man