Jeudi 2 décembre 2021

Ce texte a été écrit dans le cadre du concours d'écriture organisé par le compte WattpadRomanceFR

Je réponds donc à des consignes particulières et dois mettre en scène les retrouvailles d'Alex et Camille.

Pour ce texte, j'ai choisi de me placer dans une époque passée. On y parle donc de bal, de noblesse, de chevalier et de marquise.

J'ai particulièrement mis l'accent sur les descriptions, puisque c'est mon point principal d'amélioration ! J'écoute donc toutes tes remarques à ce sujet.

Sur ce, je te souhaite une excellente lecture !

Des bisous,

~ Liv

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Camille s'avance dans la pièce, la boule au ventre. Elle sursaute au son de la voix du crieur, qui annonce son arrivée.

— Mademoiselle Camille la marquise de Persée.

La jeune noble s'ordonne intérieurement de se calmer, mais c'est peine perdue. Sa nervosité contamine tous ses membres. Elle ne peut malheureusement pas lutter. Afin de cacher les tremblements de ses mains, Camille empoigne les pans de sa robe d'apparat. Le tissu lourd en velours anis ne plie pas sous ses doigts fins. Le corset comprimant sa cage thoracique l'empêche de respirer correctement et la position cambrée qu'il lui impose fait souffrir son dos. Ses cheveux tirés en chignon haut provoquent le début d'une migraine. Seule la mèche qui roule sur son épaule dénudée lui permet de reprendre pied. Elle se concentre sur la caresse de la boucle tout en se forçant à respirer lentement.

L'ambiance animée à l'intérieur de la pièce lui donne le tournis. Camille décide de se placer en retrait afin de pouvoir observer les nobles discrètement et reprendre son calme.

Elle esquive les bals depuis de nombreuses années. Cependant, son père a insisté pour qu'elle soit présente ce soir, et elle n'a pas pu se résoudre à le décevoir une nouvelle fois. Elle a donc cédé et s'est résolue à se joindre au bal organisé par la duchesse de Montbourg.

Les invités discutent avec agitation. D'autres s'élancent avec grâce sur la piste de danse. Camille regarde avec lassitude des garçons inviter des filles à danser. Elle mord sa lèvre tandis que son esprit s'égare dans un souvenir douloureux. Elle a rejeté la demande en mariage du chevalier Alex de Crussol il y a deux ans maintenant. Alex lui a avoué les sentiments qu'il éprouvait pour elle, puis a mis un genou à terre et a requis sa main. Elle a refusé catégoriquement.

En effet, la jeune femme n'était pas prête à s'engager à l'époque, mais elle avait surtout promis à sa mère de ne jamais se lier de cette façon à un homme. Sa grande-soeur, la première fille de la famille Persée, s'est donnée la mort à la suite à un mariage malheureux. La vérité réside pourtant ailleurs. La pauvre Maxence vivait des abus répétés de la part de son mari.

La gorge de Camille se noue à la simple pensée de sa sœur. Elle bat des cils afin de chasser les larmes qui menacent de s'écouler sur ses joues. Son maquillage blanc parfait et le rouge à lèvre que sa domestique lui a appliqué ne doivent pas être gâcher par de telles ruminations.

La jeune marquise regrette amèrement d'avoir rejeté la demande d'Alex, puisque c'est l'un des seuls hommes décents de la Cour. De plus, et bien qu'elle peine à l'admettre, elle ressentait quelque chose pour lui à l'époque.

A son grand désespoir, Alex s'est retiré de la Cour pendant quelque temps après cet évènement. Camille ne sait pas ce qu'il a fait et espère en son fort intérieur qu'il n'a pas pris part à la guerre qui fait rage avec le pays voisin, le royaume d'Espagne. Elle ne l'a pas revu depuis cette soirée...

Camille souhaite revoir Alex. Elle espère le convaincre de faire machine arrière et d'oublier son rejet. Elle veut revenir sur sa décision et lui proposer de commencer par la courtiser, avant de se fiancer.

La marquise soupire, ravalant ses larmes et son trouble intérieur. Elle replace une mèche de son chignon du bout des doigts. Camille n'est pas à l'aise dans cette ambiance, n'ayant jamais beaucoup apprécié les soirées mondaines. Celle-ci semble être plus difficile que les précédentes.

— Tu vas rester en retrait toute la soirée ?

Camille sursaute, cachant avec peine son cri de surprise. Ses sourcils se soulèvent tandis qu'elle adresse un regard désapprobateur à son grand frère. Le marquis Jean de Persée croise les bras, un sourire triomphant accroché aux lèvres.

— Ton amoureux est là, souffle-t-il en désignant une silhouette du menton.

La marquise tourne la tête et aperçoit les épaules d'un homme. Il porte une veste mise en valeur par des épaulettes dorées. Ses cheveux bruns attachés en queue de cheval basse bouclent aux pointes. Elle aurait pu reconnaître cette carrure entre mille. Sa salive se bloque dans sa bouche tandis que sa respiration se coupe abruptement. Parmi tous les nobles qu'elle s'attendait à croiser ce soir, elle ne pensait pas à lui.

— Camille, tout va bien ?

La main de son frère se plaque contre sa taille, poussant légèrement sur le corset mais épousant parfaitement la forme de ses côtes. La marquise pose malgré elle sa main sur l'épaule de son frère. Elle porte de nouveau son attention sur lui et laisse son regard bronze la rassurer. Le cœur battant la chamade, ses lèvres s'entrouvrent et elle dit d'une voix enrouée :

— J'ai besoin d'air.

Cette fois, la jeune marquise se sent étouffée et ne parvient pas à se calmer. Jean enroule son bras autour d'elle et la guide rapidement vers un balcon ouvert, au fond de la salle. Lorsque l'air frais d'automne pénètre ses poumons, son palpitant se calme légèrement. Elle souffle profondément, tout en s'avançant pour poser les deux paumes de ses mains sur la rambarde en pierre devant elle.

Dehors, l'odeur des feuilles mouillées se mélange avec difficulté à la fragrance du feu de bois émanant de l'intérieur. Camille pose une main sur son ventre, tout en se forçant à respirer lentement. L'angoisse qui la submerge, mêlée à la surprise, la joie et l'amour qu'elle éprouve, lui font tourner la tête. Des larmes emplissent ses yeux et menacent de rouler sur son visage.

— Tu veux rentrer ? s'enquiert Jean. Tu n'es pas prête à revenir aux bals. Ta réaction le prouve. Tu laisses l'angoisse te submerger et tu ne contrôles plus ri...
— Tais-toi Jean ! s'exclame vivement Camille. Je te mets au défi de vivre dans un corset.

La marquise ferme les yeux. Son pouce et son index viennent pincer l'arête de son nez. La colère chasse rapidement les autres émotions, lui permettant de retrouver une contenance. La paume chaude de son frère contre son dos lui offre un ancrage bienvenu. Il ne pipe pas un mot de plus, et Camille le remercie intérieurement pour cela.

— Je peux lui demander de...
— Vous parlez de moi ?