Chapitre 10.
Plusieurs mois s'étaient écoulées durant lesquels ma relation avec Camille n'avait pas évoluée. Nous étions toujours aussi proches, voir même davantage, nous passions parfois nos soirées ensemble en tout bien tout honneur. Je m'étais éloignée des autres cavaliers en m'étant concentrée sur les cours et surtout sur le dressage. J'avais changé de cheval pour faire la connaissance d'Ubin du Bois Perdu, un petit hongre pie alezan qui devait toiser environ 1m65. La tension entre Charlotte et moi s'était estompée et, nous avions trouver un terrain d'entente, je me montrais rigoureuse et en échange, elle me prenait plus particulièrement. Avec Roger, rien n'avait changé, l'obstacle était réellement MA discipline. Puis pour le cross... Disons que Camille avait abandonné l'idée de me faire passée dans un gué pour l'instant. Nous avions réessayé avec Ubin et, si je ne m'étais pas effondrée, j'avais essuyé un refus totalement de ma faute devant la sortie du gué.
Et puis, en ce bel avant-dernier matin des vacances, que j'avais passé à l'école, Camille débarqua dans ma chambre.
Camille : Emma, debout ! Allez réveille toi, j'ai une surprise qui t'attend !
J'ouvrai les yeux en gromellant, comment pouvez t-elle me réveiller de sang froid a 8h un dimanche matin ? Je la haïssais.
Emma : T'as intérêt à ce qu'elle sois bonne ta surprise Camcam... Sinon je te jure que je t'étripe.
Camille riait, je la laissais s'asseoir sur mon lit pendant que j'allais prendre ma douche du matin et enfilai mes habits en prenant mon temps. Puis je la rejoins dans ma chambre, montrant un peu d'impatience tout de même.
Emma : Bon alors, c'est quoi ta surprise hein ?
Camille : Pour ça, tu vas devoir me laisser te bander les yeux.
Elle s'approcha de moi avec son sourire qui ne m'annoncais rien qu'y vaille. Je croisais les bras en arborant une moue dubitative.
Emma : J'ai quoi en échange de te laisser faire ça hein ?
Camille : Ta surprise ?
Emma : Bien essayé...
Camille : Oh allez, fais pas ta chochote !
Emma : Hum... T'as intérêt à ce que ça en vaille la peine mademoiselle Condé-Ferreira.
Aussitôt, un sourire vainqueur se dessina sur son visage.
Camille : Je te promet que tu regrettera pas !
Je la laissa donc me bander les yeux avant de m'aider à rejoindre le parking de l'école depuis les chambres. Je montais donc à l'aveuglette dans sa voiture et je me contentait d'écouter Camille chanter durant le trajet. Lorsque je la sentis se garer et couper le contact, je demanda enfin, impatiente.
Emma : C'est bon ? Je peux l'enlever ton foutu bandeau maintenant ?
Camille : Nan ! Attend encore un peu.
Elle m'aida a descendre de la voiture et me conduit dans... une écurie ? J'en avais bien l'impression aux bruits de sabots que j'entendais. Elle me défi le bandeau des yeux pour me laisser découvrir un grand poney Isabelle qui tendait la tête vers moi. Je jetais un coup d'oeil dubitatif vers elle.
Emma : Quoi, tu m'offres un poney ?
Son rire me déconcerta, bah quoi ? Après tout elle avait dit qu'une surprise m'attendais !
Camille : Mais non ! C'est Utah, mon poney de complet.
A cette précision, je levais un sourcil.
Emma : Ton poney de complet ? Mais on est où en fait ?
Camille me souris innocemment.
Camille : On est chez moi. Enfin, dans l'écurie de mes parents. Donc oui, c'est mon poney de complet. Comme les trois quarts des poneys de l'écurie qui appartiennent a mes parents et donc indirectement à moi. En réalité, ta surprise c'est ce week end. J'ai prévu ça depuis un moment, mes parents sont partis en week end avec ma soeur et on as la maison pour nous deux !
Je n'en revenais pas, mais alors vraiment pas, de toutes les personnes du monde, elle m'avais choisie, moi, pour passer le week end avec elle dans la maison de son enfance. Je sentais mon rythme cardiaque se bousculer dans ma poitrine.
Emma : Merci, c'est adorable d'avoir penser à moi Camcam.
Camille : De rien !
Elle souriait, mais je voyais dans ses yeux que ce n'était pas tout, qu'elle préparait quelque chose.
Camille : Y est 10h, et si on allait se faire un pique-nique dans le petit bois ?
Emma : Ouais, pourquoi pas !
J'aimais bien cette idée, me retrouvait isolée du monde avec Camille, ouais, c'était pas mal, pas mal du tout.
Camille : Alors, grimpe sur Utah, je vais prendre Pirole.
Emma : Quoi ? Tu veux qu'on y aille a cru ?
Là j'ai compris, c'était ça sa manigeance, elle voulait me remettre en confiance à cheval, en extérieur en montant son poney car il n'y avait pas de meilleure thérapie que la monte à cru selon elle.
Camille : Bah ouais ^^ Un coup de brosse, un filet, et à cheval ! Allez, fais pas cette tête.
Si, j'avais décider de bouder. Mais j'avais quand même sorti le poney pour le mettre à l'attache a côté de Pirole, sa jument. On les avaient brosser en plaisantant et elle m'avais ramener le filet d'Utah. Nous étions donc vite prêtes lorsqu'elle me demanda.
Camille : Tu vas savoir te mettre à cheval seule ou faut que je te fasse le pied ?
Emma : Nan ça va aller, ton poney il est pas grand, manquerait plus que j'arrive pas à grimper dessus.
Camille : Génial donc, tu peux me mettre à cheval ?
Je lui souriai, taquine.
Emma : Hum je sais pas... Mouais ça devrait pouvoir se faire.
Je m'approchait d'elle, pris son pied et fit en sorte de ne pas pousser assez pour pouvoir l'aider à monter en la poussant, une main sur son joli fessier 😂.
Emma : C'est que t'es lourde toi.
Camille : Mais bien sûr... Dis juste que tu voulais me mettre une main c'est tout.
Décidément, elle lit en moi comme dans un livre ouvert.
Emma : Ouais ptet bien.
Je lançais ma jambe au dessus son poney et me hissais sur son dos sans trop de mal.
On se baladait déjà dans le bois depuis une bonne heure ou deux lorsqu'on s'arrêta enfin pour manger. Le silence était pesant et je me décidai enfin a le rompre.
Emma : Tu ne m'as pas répondue l'autre jour... De quoi cherchais à te rassurer Jeremy ?
Je la vis hésiter sur cette question avant qu'elle ne se décide de s'ouvrir à moi.
Camille : J'avais peur que le fait que je sois lesbienne ne se répande parmi tes camarades et que ça finisse dans la presse. Jeremy le savait lui, et s'est pour ça qu'il cherchait à me rassurer comme il pouvait.
Emma : Oh... Mais pourquoi me l'avoir dit a moi si tu avais peur que ça se répande ? Qu'est ce que ça peux bien faire que ça fasse les gros titres ?
Camille : Car je te faisais déjà confiance à cette époque et... parce que tu me plaisais déjà. Je t'aurais jamais abordée si tu ne m'avais pas plu. Tout simplement car mes parents ne connaissent pas mon attirance pour les femmes. Je n'ai jamais eu le courage de faire mon coming out.
Emma : Mais Jeremy le savait ? C'est pas un peu bizarre?
Camille : J'ai eu une liaison avec Jeremy pendant 1 an.
Emma : Oh... Vous avez... ? Oublie ça, c'était déplacé. Pourquoi vous n'êtes plus ensemble ?
Camille : Non, j'ai pas couché avec si c'était ta question. Parce qu'il m'a surprise en train de me faire sa soeur...
Elle était d'une honnêteté déconcertante.
Emma : Oh... Je vois...
Camille : Bon, on se remet à cheval ?
Ce changement de sujet en disais long. Je n'avais même pas eu le courage de relever le fait que je lui plaisais. Qu'aurais je pu lui dire ?
Emma : Ouais, allez, a cheval Camcam.
Je lui refis le pied mais cette fois en laissant mes mains à leur place avant de grimper à nouveau sur le poney isabelle.
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