Chapitre 7
-Bon Faustine, on y va sans toi.
-Hein, où ? Demandai-je en émergeant de mon sommeil.
-A la plage, ça fait 10 ans qu'on t'appelle.
-L'heure ? Demandai-je à Manon.
-Il est presque 14h.
Roh putain, adieux petit déjeuné.
-J'arrive, vous avez mangé ?
-Oui.
-Ca te dérangerai de me préparer un sandwich le temps que je descende ? Lui demandai-je.
-Je te fais ça, mais dépêche-toi.
Je sortis du lit, enfilai mon maillot de bain, me brossai les dents, et partis rejoindre mes amis.
Manon me tendit un sandwich jambon beure et je ne me fis pas prier pour mordre dedans.
-Ca va tu as assez dormis ? Me taquina Connor tandis qu'on marchait en direction de la plage en papotant chacun de notre côté.
-Et toi tu as bien dormi ? Le questionnai-je en lui faisant un clin d'œil qui voulait tout dire.
Je savais que j'allais le mettre mal à l'aise et c'est réussi ! Connor détourna la tête, gêné. Ce gars est vraiment adorable, même si je le connais seulement depuis un an.
Nos pieds foulèrent le sable brulant. L'eau scintille en reflétant les rayons de soleil. Les vagues s'écrasent progressivement, puis se retirent, rendant derrière elles, le sable, auparavant sec, humidifié.
Connor attrapa soudainement Grâce et la mit sur son épaule en courant droit vers la mer. Il a d'ailleurs failli tomber plusieurs fois en esquivant les constructions en sable des enfants.
-Non ! Non ! Hurla Grâce en se débattant. Pose-moi !
Je jetai un coup d'œil discret aux garçons tout en rigolant. A voir leur tête, on croirait qu'ils ont vu des extraterrestres. J'essaye de canaliser mon rire, afin que personne ne me remarque, mais Chloé s'approche de moi.
-Dis-moi, il s'est passé d'autres trucs entre eux avant ces vacances ? Me questionna-t-elle.
Chloé est partiellement au courant de cette « relation ». Disons que lorsqu'elle nous le demande, on la tient à jour concernant l'avancée des choses. Je lui souris et elle comprit. Je retourne ma tête vers Connor et Grâce, qui sont maintenant en train de se battre dans l'eau.
-Ça vous dis un volleyball aquatique ? Proposai-je.
Lucas attrapa le ballon gonflable et on se précipita dans l'eau.
-Ok, garçons contre filles. Proposa Aaron en défiant Chloé du regard.
-Mais non. Se plaignit Perryne. Ce n'est pas égal, vous êtes tous plus grands.
-On ferra des équipes mixtes après bébé. Ajouta Lucas.
Les groupes se formèrent et Clément fit le service.
-Aller Faustine ! M'encouragèrent les filles.
Je touchai le ballon mais le fis rebondir si fort qu'il repartit en direction de la plage.
-Ah cette fois t'y vas. Abdiqua Lucas qui a dû récupérer le ballon plusieurs fois déjà.
Je regagnai la plage en luttant contre l'eau me ralentissant, puis, attrapai le ballon.
-Excuse-moi.
Je relevai la tête et fis face à un grand blond.
Flashback :
-Salut, tu es anglais, c'est ça ? Demandais-je à un garçon blond vénitien.
-Oui. Répondit-il en rejoignant Julien et Anthony.
J'ai toujours essayé d'aller vers les étrangers afin qu'ils ne se sente pas trop « isolés » en début d'année scolaire, mais visiblement ça n'a pas trop fonctionné cette fois.
-Je crois que je t'ai rencontré la dernière fois au café.
C'est le gars qui avait commandé un refresha mûre hibiscus. Je le fixai. Qu'est qu'il me veut ?
-Euh, commença-t-il en passant sa main dans ses cheveux, je voulais savoir si tu accepterais de me donner ton numéro.
Mes yeux se déplacèrent sur la droite et trouvèrent une autre cible à fixer : ses amis, qui ont visiblement l'air de bien s'amuser de cette situation. Je posai à nouveau mon regard sur le garçon, debout, en face de moi, attendant sûrement une réponse.
-C'est un défi c'est ça ? Lui demandai-je en faisant un signe de tête en direction de ses amis.
Le garçon paru encore plus gêné.
-Oui, mais disons que si j'ai accepté c'est que... Tu me plais ? Se justifia-t-il en essayant de me brusquer le moins que possible.
Je me focalise à nouveau sur son regard bleu-gris. Il plisse les yeux, sûrement à cause du soleil. Un jour, Lucas, ayant lui aussi les yeux bleus, m'avait expliqué que les yeux clairs sont plus sensibles au soleil que les yeux foncés.
Je récitai mon numéro, le connaissant par cœur, pendant que le gars l'écrivait sur son téléphone.
-Merci.
Je lui fis un signe de tête en guise de « de rien », puis retournai rejoindre mes amis, qui n'avaient rien loupé de cette interlocution, le ballon à la main.
-C'était quoi ça ? Me demanda Grâce pendant que je souriais bêtement.
-Il voulait mon numéro.
-Non mais ça on a bien compris. Reprit Chloé.
Je jetai un regard furtif aux garçons, ce que je n'aurais pas dû faire.
-Alors la petite Faustine a une touche ! Commença Léo.
-Comment il l'a géré. Rigola Aaron avec Lucas.
Je les regardai méchamment, ce qui les fit arrêter assez vite.
-Bon, on reprend ? Demandai-je. Et cette fois, c'est équipe mixte.
-T'es sûre que tu ne veux pas demander à ton blondinet de nous rejoindre ? Lâcha Clément.
-La ferme. M'énervai-je.
-Ok. Répondit-il toujours en rigolant. Je fais le service !
Voilà pourquoi, de temps en temps, mes amis peuvent me saouler. Ils ont 18 ans ou plus, et ils réagissent comme des gamins.
Lorsque nous avions finis de manger, Léo proposa une petite soirée.
-Alors, commença Lucas en attrapant bouteille d'alcool, est-ce que l'un de vous sait comment on prépare ça ?
Il nous montra la bouteille d'absinthe posée au coin de la table basse, cachée parmi plusieurs autres bouteilles.
Flashback
-Action. Répondis-je peu sûre de moi.
-Bois un shot d'absinthe. Me répondit Julien sous le regard mesquin de Mathias, un ami à lui.
-Mais c'est dégueulasse.
-Justement. Me répondit-il en rigolant.
Je me levai, suivit de Julien et Mathias. Mon ami attrapa la bouteille et remplit le verre à shot. Ce n'est pas la première fois que j'allais ingurgiter ce type d'alcool : un peu plus tôt dans la journée, on en avait bu, mais on l'avait préparé avant, il n'était pas pur. Je me saisis du verre tandis que Julien commença à me filmer.
-1, 2, 3. Dit-il juste au moment où j'avalai le liquide verdâtre.
Ma gorge brûla, mais le goût restait le pire.
-Alors ? Me demanda Julien.
-C'est dégueulasse. Confirmai-je avant qu'il ne soit pris d'un fou rire.
Lucas était maintenant en train de verser de l'eau froide sur un morceau de sucre, reposant au-dessus du verre contenant ce fameux liquide verdâtre. Je le regarde faire, muette.
-Qui en veut ? Demanda-t-il pendant que certain lui répondirent.
Je me levai afin d'attraper le fond d'Ice Tea qu'il restait dans une bouteille.
-On se fait un jeu ? Demanda Perryne.
-Si vous voulez. Répondit Connor. Je n'ai jamais ?
-Vas-y, qui joue ? Nous questionna Lucas
Manon, Connor, Aaron, Perryne, Clément et Léo répondirent par l'affirmative.
-Les filles ? Demanda Aaron a l'attention de Grâce, Chloé et moi-même.
-Je regarde la première partie et je viendrai après. Annonça Grâce.
-Pareil. Répondit Chloé.
-Je n'ai jamais redoublé. Commença Lucas.
Léo, Connor, Aaron et Clément burent leurs premières gorgées.
-Je n'ai jamais mentis à mon/ma copain(e). Lança Connor.
Perryne et Aaron burent.
-Quoi ? S'indigna Chloé. T'as intérêt à me le dire après.
-Je n'ai jamais callé en voiture. Affirma Léo.
Lucas, Connor, Clément, Manon et Aaron burent.
-Je n'ai jamais fantasmé sur quelqu'un dans la pièce. Reprit Léo.
Clément, Lucas, Perryne, Aaron et Connor burent.
En première, lorsque Grâce et moi avions rencontrer les amis de Lucas, on a, peu de temps après, apprit que Clément avait des sentiments pour moi. Je lui ai gentiment avoué que ce n'était pas réciproque, puis ça s'est arrêté là ; ou pas, je ne suis pas dans sa tête.
-Connor ? Demanda Perryne choquée.
Celui-ci sourit.
-Je ne dirais rien, à ce que je sache, on n'est pas obligé de s'expliquer. Répondit Connor
-Tu as entendu ? Lança Aaron à l'attention de Chloé. Je n'ai jamais simulé au lit.
-Je vais y aller. Répondis-je. Je suis fatiguée.
-Tu te fou de nous ? Tu t'es levée à 13h45 ce matin !
-Ben justement, plus tu te lèves tard, plus tu es fatiguée. Lâchai-je en me dirigeant vers les escaliers.
J'attrapai mon téléphone, posé sur ma table de nuit et le déverrouillai. Pas de messages. « A quoi t'attendais-tu ? » Me raisonnais-je en reposant mon portable.
L'ambiance est plutôt bonne mais je me sens stressée. Cela fait quelque semaine qu'on avait prévu de faire cette soirée entre potes. Nous ne sommes pas énormément, mais suffisamment pour remplir le petit appartement de Julien. Je rigole avec Grâce tandis que qu'Emma, Gabrielle et Salomé font un Limbo avec un manche à balai. Anthony, Julien, Martin et Mathias, quant à eux, s'enfilent des shots. De temps en temps mon regard dérive vers eux, sans pour autant s'y attarder, juste histoire de savoir si tout va bien.
-Ça va ? Me demanda Grâce, voyant sûrement mon stress un peu trop apparent.
-Oui, disons que ça me saoule juste un peu... Lui répondis-je en désignant de la tête Anthony, Julien et Martin.
Elle leur jeta un coup d'œil et souffla.
-Je sais, mais ne te focalise pas sur ça ce soir.
L'appartement sent la drogue, la clope et l'alcool. La fenêtre grande ouverte, l'air froid de la nuit est omniprésent mais il fait malgré tout assez chaud.
Martin, les yeux imbibés de sang, sûrement dû aux multiples joints qu'il s'est fumé, passe derrière ma chaise. Grâce se lève rejoindre les filles.
-Ça va ? Me chuchota-t-il en se baissant pour atteindre mon oreille.
-Oui. Répondis-je simplement afin de ne pas faire durer la conversation plus longtemps.
-Martin tu viens rouler ? Demanda Julien.
-Tu mets combien ? Demanda-t-il.
Julien lui montra une petite boule d'herbe.
-Mec on va être déchiré. Répliqua-t-il.
-C'est le but non ? Rétorqua Mathias.
Martin me jeta un regard.
-Quoi ? S'enquérit-il.
-Rien. Répondis-je en regardant ailleurs.
Je décidai que le Lambo n'était pas plus mal et me joignais donc aux filles. Lorsque j'étais plus petite, j'ai eu l'occasion de faire de la gymnastique, ce qui m'a permis de garder une certaine souplesse au fil du temps. « Cela m'est d'ailleurs bien pratique en acrosport » pensais-je.
Quelque temps après, tout le monde est réuni autour de la table. Puisqu'il n'y a pas assez de chaises, Anthony reste debout, et moi, je m'assois sur le lit.
-On fait un 21 ? Ça va à tout le monde ? Qui ne veut pas jouer ?
Grâce et moi levons la main.
-Ok, on est combien ? Anthony compta. Huit.
-Antho, on est sept, t'es bien trop déchiré. Répondit Emma
-Mais c'est parce que je ne me suis pas compté. Répliqua-t-il.
-Ouais c'est ça. Répondit Salomé morte de rire dû à la connerie qui vient de sortir de sa bouche.
Après plusieurs minutes de jeu, je m'allongeai de côté sur le lit en prenant bien soin de rabattre la couverture sur mon corps, il fait bien froid maintenant.
-Vous pouvez fermer la fenêtre ? Demandai-je.
-Non, répliqua Julien à moitié mort sur la table, il fait trop chaud.
Je ne ripostai pas et essayai de m'auto-réchauffer.
Martin s'assit sur le rebord du lit et posa sa main au creux de mon rein gauche.
-Tu me fais de la place ? Me demanda-t-il.
Je me poussai côté mur afin de lui laisser un peu de place. Il récupéra un peu de couette et se calla dessous, à l'abri des regards indiscrets, m'obligeant à le suivre. Un lit une place contenant deux personnes, on ne pouvait pas être plus serrés.
-Tu t'es amusée ? Me questionna-t-il en me caressant le dos du bout de ses doigts.
-Oui c'était cool. Répondis-je.
-Embrasse-moi. Me demanda-t-il les yeux tellement plissés par la drogue et l'alcool que je me demande bien comment il fait pour encore voir.
Je me rapprochais de lui et posai mes lèvres sur les siennes. « Concentre-toi » me répétais-je alors qu'il me pressait un peu plus fort contre lui pour intensifier notre baisé.
Martin n'a jamais voulu « officialiser » notre relation. Il n'a jamais voulu me montrer ne serait-ce qu'une seule marque d'attention en public et il n'accepte pas non plus que je lui en donne. J'ai toujours trouvé ça un peu bizarre, mais je suis adaptée. Est-ce parce qu'il a honte de moi ? Il n'y a pas d'autre réponse.
Je me détache de lui pour reprendre mes esprits, ça bouche à un goût d'alcool mélangé à la drogue. En fait je dirais même que la drogue prend le dessus sur l'alcool. J'ai l'impression de manger de l'herbe aromatiser.
-Pourquoi tu t'arrêtes ? Me demanda-t-il en ouvrant doucement les yeux.
-Tu... tu sens la drogue. Répondis-je.
-Ah bon ? Sourit-il, comme fier de lui.
-Oui, fin j'ai eu le goût de la drogue...
Il rigola doucement.
-Ben toi qui ne veux pas fumer, tu auras au moins goûté. Dit-il avant de reprendre le baisé là où nous en étions.
« Détends-toi » songeais-je pendant que sa main glissait maintenant sur mes fesses. Il caressa ma langue du bout de la sienne. « Tiens plus de temps Faustine » m'incitai-je mentalement « mais combien de temps putain ? ». La main de Martin vient défaire le bouton de mon pantalon sans que je me rendre réellement compte de la suite. C'est lorsqu'il essaya de la rentrer dans ma culotte que je compris ses intentions. Je me braquai et stoppai à nouveau mon baisé.
-Ça va ? Me questionna-t-il.
Je me levai et partis m'enfermer dans les toilettes. « Merde. Merde, merde, merde, merde » soufflais-je pendant qu'une première larme roula tout le long de ma joue. « Pourquoi a-t-il voulu faire ça ? » pensais-je. Alors que d'autres larmes se joignirent à la première. Je ne suis pas capable de faire une chose pareille. Je ne suis pas prête. Je suis trop jeune. Je suffoquais un peu, à l'étroit dans ces toilettes.
-Faustine. L'accent anglais de Martin me parvint, de l'autre côté de la porte. Ouvre-moi s'il te plait.
Je séchai mes larmes, me levai, puis déverrouillai la serrure sans pour autant ouvrir la porte ; mais Martin le fit à ma place. Je gardais la tête baissée, bien trop honteuse de ce qu'il aurait pu se passer, ou peut-être parce que, pour la première fois j'ai refusé une de ses volontés.
-Eh, regarde-moi.
Je levais les yeux et me rendis compte que son état était encore plus flagrant à la lumière que dans le noir. Les yeux rouges, plissés, la peau pâle, un début de cerne, la voix roque.
-Ce n'est pas grave d'accord ? Je peux attendre tu sais. Tenta-t-il de me rassurer.
-Oui. Répondis-je simplement.
-Ca va aller ? Reprit-il en s'abaissant à mon niveau afin de me regarder dans les yeux.
-Oui. Avouais-je lorsqu'il me prit dans ses bras.
Je me levai, l'œil gauche humide, l'œil droit tout à fait sec. Je me frottais les yeux en descendant les escaliers sans faire le moindre bruit. Le salon est allumé, bizarre. Je m'avançai sans faire de bruit et trouvai Connor assis sur le canapé en train de jouer à un jeu vidéo. Il se retourna et fût surprit de me voir ici.
-Tu fais quoi ? Me demanda-t-il.
-J'ai soif. Répondis-je en m'emparant d'un verre que je remplis d'eau. Et toi, que fais-tu ici à... Mon regard fixa l'horloge de la cuisine. 2h15 du matin, dans le salon ?
-Insomnie.
C'est vrai, je me sens bête, Connor nous avait déjà expliqué qu'il faisait des insomnies. Il avait même ajouté qu'il a eu beau rencontrer plusieurs médecins ou encore prendre différents médicaments, rien n'y a fait.
-Bon, je retourne me coucher. Lui avouai-je entre deux bâillements.
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Hey ! Alors, à prime abord, que pensez vous de Valentin ? Sera-t-il une bonne fréquentation ou une mauvaise ? En lien avec le passé de Faustine ou n'ayant absolument rien à voir ?
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