Chapitre 26
Mes yeux s'entrouvrent. Une lumière blanche éclaire la pièce. Je bouge doucement, me sentant comme légèrement paralysée par je ne sais quel produit chimique. Ma tête se relève lourdement et j'aperçois que mon bras gauche est relié par une seringue à une poche transparente remplit d'un liquide lui-même transparent. Je suis à l'hôpital. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un serre ma main tout en se redressant. Valentin. Il est là, et semble inquiet.
-Tu es là ? Lui demandai-je comme si une affirmation de sa part me prouverait que je ne suis pas en train de rêver.
-Je suis là. Me répondit-il en embrassant ma main qu'il maintient durement.
Je pose main droite sur sa joue. Il est si beau, si parfait. Celui-ci ferme les yeux et laisse une larme s'échapper.
-J'ai eu si peur Faustine. Murmure-t-il pour m'expliquer en augmentant légèrement la pression sur ma main.
-Je suis désolée. Lui répondis-je simplement, brisée par l'image qu'il me renvoi.
-C'est terminé, c'est fini, il ne te ferra plus jamais de mal tu m'entends. M'assure-t-il. Je t'aime Faustine. Je t'aime tellement.
Je me redresse difficilement afin de l'embrasser. J'ai besoin de ses lèvres, j'ai besoin de lui. Il m'a prouvé que je n'étais pas inutile, il m'a prouvé que je n'étais pas nulle, et surtout, il m'a prouvé que je n'avais plus besoin d'avoir peur de l'amour.
Quelqu'un toque à la porte légèrement entrouverte. Une infirmière.
-Il va falloir y aller monsieur, l'hôpital ferme ses portes aux visiteurs. Expliqua-t-elle à Valentin.
Celui-ci se lève, m'embrasse le front, et me laisse ainsi, seule, livrée à moi-même.
-Mademoiselle. Annonça l'infirmière lorsque Valentin fût parti. Il s'emblerait que vous aviez été dans un état de mort cérébrale pendant quelques minutes.
Mes yeux s'ouvrent sous le choc. Mon cerveau était mort.
-Nous avions réussi à retrouver une activité cérébrale normale.
Je secoue la tête d'incompréhension. Mon cerveau a lâché. Ce n'est pas possible. Un léger stress s'empare de moi tandis que les « bips » d'une machine se trouvant près du lit s'accélèrent. L'infirmière se veut rassurante.
-Ne vous en faite pas, votre état est reparti à la normale. Nous vous gardons ici encore quelques jours afin d'effectuer les derniers examens nécessaires. Souhaitez-vous que l'on contacte votre famille ?
-Non pas ma famille ! M'empressais-je à dire.
Il ne sert à rien de les stresser alors que je le suis déjà.
-N'est-il pas possible que quelqu'un vienne ici, dormir avec moi ? Tentais-je de lui demander.
-Non mademoiselle, je suis désolée, pas en service de réanimation. M'explique-t-elle. Si vous avez besoin de quoique ce soit, n'hésitez pas à appuyer sur le bouton rouge juste au-dessus de vous.
J'hoche la tête.
J'ai toujours été immobile face à la peur. Là où d'autres s'empressent de s'agiter, d'hurler, moi je reste figée sur place, ne sachant pas quoi faire face au danger se présentant à moi. Un jour le père de Grâce fût étonné et me répliqua que c'était un comportement dangereux, mais je n'y peux rien. Lorsque j'étais petite, et qu'on jouait à chat avec mes amis, je me précipitais afin d'échapper au chat, mais si celui-ci venait à être plus rapide que moi, alors je m'arrêtais de courir et me mettait en boule, comme si cette position me permettrait de faire face au danger. C'est un peu la politique de l'autruche, ne pas vouloir affronter le danger, sachant pertinemment que le danger est plus fort que sois.
Grâce pénètre dans ma « chambre » en soutenant mon regard.
-Comment tu vas ? Me demande-t-elle.
-Bien.
Ce qui est vrai. Je me sens bien. Peut-être est-ce parce que j'ai enfin pu faire une nuit complète et me reposer ? Sûrement. Pas de cauchemar, pas de crise. Rien, juste le calme. Etonnant après plus d'un an.
Grâce s'assoit sur la chaise mise à disposition des visiteurs. Je la questionne du regard.
-Ils savent ? Je lui demande mon cœur s'affolant.
-Non. J'ai détourné la cause comme j'ai pu.
-Tu leur as dit quoi ?
-Que c'était quelqu'un qui t'a harcelé au lycée.
-Merci. Lâchais-je reconnaissante de ce qu'elle a fait pour moi.
-C'est normal.
-Que s'est-il passé en suite ? L'interrogeais-je intriguée.
-Tu veux vraiment savoir ? Me demande-t-elle en relevant son regard pour le poser sur moi.
-Oui. Répondis-je mordant encore plus à l'hameçon.
-Lorsque tu es tombée, je n'ai pas compris. En fait, je ne pensais pas que c'était aussi grave. Disons que personne ne comprenait. Les garçons ne faisaient que m'harcelait en me demandant ce qu'il se passait, ce qui m'a énervé. J'ai pété un câble. Chloé a pris le relais. Elle a essayé de te réveiller, mais tu ne te réveillais pas. Elle a dit que ce n'était pas normal, qu'une simple « perte de conscience » n'excède pas les trois minutes. On a appelé les urgences.
-Et Valentin ?
-Il a compris.
-Quoi ?
-Il a compris qu'il s'agissait de Martin en face de nous.
-Et ?
-Il est partit lui mettre une droite.
Je détourne le regard. La tournure que les évènements ont pris ne me plait pas du tout.
-Ils se sont battus. Martin saignait et Valentin n'était pas trop amoché, sûrement dû à l'adrénaline. Des passants ont essayé de les séparer mais personne n'a réussi, même les gars ont essayé de s'interposer, mais rien à faire. Je dois t'avouer qu'aux vues des coups qu'ils se mettaient, j'ai eu vraiment peur. Ce n'était pas beau à voir. La famille d'accueil de Martin semblait choquée, tant mieux, parce que je ne les aimais pas, ils étaient bizarres. La police est arrivée et les a embarqués. Valentin a passé la nuit en garde à vue, puis, ils l'on libéré le matin, tôt, vers 7h00 je crois. Il m'a envoyé un message pour me dire qu'il passerait la journée avec toi, à l'hôpital, puis je n'ai pas eu d'autres nouvelles.
Je me passe une main sur le visage.
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Hey ! On approche doucement de la fin de cette histoire ! En espérant que ce chapitre vous ait plu !
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