Chapitre 22

Nous sommes finalement rentrés. Il faut dire que sans douches, on commençait légèrement à puer l'eau salée. Lorsque je suis rentrée dans l'appartement de Valentin, je me suis directement faufilée sous l'eau froide, à mon plus grand bonheur.

Depuis notre petite altercation d'hier soir, Valentin me semble plus distant, plus... Pansant.

-Je vais rejoindre les gars ce soir. M'avoua-t-il à table.

-Déjà ? Tu n'es pas fatigué ? Lui demandai-je.

-Non, et puis, ça me fera du bien de les voir. Riposta-t-il.


Je passe donc la soirée toute seule devant un film : divergente. Cela fait bien longtemps que je ne l'avais pas regardé ! En quatrième, j'étais fan de Quatre, le second acteur principal. J'avais lu tous les livres et les avais même achetés en anglais, c'est dire à quel point j'étais fan... Puis ça m'est passé avec le temps. Par la suite, je me suis surtout focalisée sur des trilogies ou sagas, comme le labyrinthe, ou DIMILY, ma trilogie préférée. Seulement, en terminale, j'ai arrêté de lire. J'étais bien trop concentrée sur Martin pour me construire un imaginaire à deux balles à côté... Puis il est parti ; et ça ne m'a pas plus donné envie de me relancer dans la lecture.


Nous sommes lundi. Ce week-end, Martin m'a avoué en avoir assez d'attendre. Nous sommes en salle 104, attendant la fin de la pause de midi. Je suis perplexe, j'appréhende le comportement de Martin. Celui-ci me demande de le suivre en passant par la porte communicante afin de rejoindre la salle 105. Ce que je fis. Il me fait fasse. Je le regarde et fais mine de ne pas comprendre sa volonté, afin de gagner du temps, mais c'est peine perdue.

-Tu as eu assez de temps, maintenant j'ai trop attendu. M'annonça-t-il.

-Je suis désolée mais il m'en faut encore. Tentais-je à nouveau de le convaincre.

-Mais bordel Faustine, c'est quoi le problème ? C'est juste embrasser quelqu'un. Tu verras que tu le regretteras si tu ne le fais pas.

Je ne sais pas, je n'y arrive pas... Ça me fait peur, car en réalité, je n'ai jamais embrassé quelqu'un.

-Oui je sais mais...

-Mais quoi ?

-Rien. Répondis-je ne trouvant rien à redire.

Il a raison, ce n'est qu'embrasser quelqu'un, mais j'ai peur, peur de son jugement, de ce qu'il pourrait en dire. Il a bien trop expérience, et moi, je n'en ai pas du tout.

-Faustine. M'appela-t-il en se rapprochant de moi pendant que je m'étais assise sur une table.

-Oui ?

-J'attends.

-Mais de quoi ?

-Ne fais pas comme si tu n'avais pas compris. Me rappela-t-il à l'ordre.

Je me tue de nouveau. Martin s'éloigne de moi, comme s'il était exaspéré par la situation. Mais il est vrai que la situation est exaspérante. Celui-ci passe une main dans ses cheveux blond vénitien, afin de les remettre en place, avant de s'asseoir à son tour sur une table.

-Ok, c'est bien merci. Finit-il par me dire, me faisant au passage bien culpabiliser.

Il ne nous reste plus beaucoup de temps, la sonnerie va bientôt retentir. Mes pieds touchent de nouveau le sol. Je m'approche de lui pour finir par me trouver entre ses jambes. Je n'ai jamais été aussi proche de lui, en fait, je n'ai jamais été aussi proche de quelqu'un.

-J'attends. M'incita-t-il.

Je me rapprochai un peu plus, mon regard, le temps d'une micro seconde, se posa sur ses lèvres, avant de l'observer de nouveau. Ses yeux sont mis clos, concentrés sur ma bouche.

-Laisse toi aller. Me répète-t-il en boucle.

Je décide donc de franchir le cap et pose mes lèvres sur les siennes. On s'embrasse plusieurs secondes. Rien, pas de papillons ou que sais-je. Rien. Les romans d'amour sont-ils des daubes profondes ? Mon corps se focalise sur mes gestes. Je dois le satisfaire, lui montrer que je ne suis pas si nulle que ça, lui montrer que j'embrasse bien. Mon cerveau est concentré, peut-être même bien plus concentré qu'en bac blanc. Ne fais pas d'erreurs, ne fais pas d'erreurs. Nos bouches se détachent. Je tombe dans les bras de Martin, afin de l'enlacer. Celui-ci finit par se lever et sortir de la salle, me laissant seule face à moi-même.


Mes yeux s'ouvrent brutalement, plus ou moins comme chaque nuit, ce n'est pas l'habitude qui manque. Aucune présence ne repose à côté de moi, pourtant, je me trouve bien chez Valentin. J'attrape mon téléphone et regarde l'heure : 2h28.

-Valentin ? L'appelai-je sortant du lit.

Aucune réponse. Je décide alors de gagner le salon, afin de vérifier s'il n'est pas sur la terrasse. Personne. Il n'est donc pas encore entré. J'attrape un verre et le remplis d'eau avant d'avaler l'entièreté de son contenu. Je déverrouille mon téléphone et décide d'écrire à Valentin. Le dernier message en date été un « d'accord », que je lui avais envoyé lorsqu'il rentrait d'Espagne.


De Faustine à Valentin :

« Salut, je voulais savoir quand est-ce que tu comptes rentrer (je m'inquiète un peu) ? »


Je repose mon téléphone, attrape un plaid et décide qu'il serait plus judicieux de finir ma nuit sur le canapé. 


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Hey ! Bon, je dois avouer qu'il ne se passe pas grand chose dans ce chapitre, mais j'espère qu'il vous plaira quand même !

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