Chapitre 13
Devrais-je appeler Grâce ? Devrais-je lui dire ? J'ai du mal à réaliser ce qu'il s'est passé hier soir. Voit-il les choses de la même manière que moi ? Tient-il réellement à moi comme je tiens à lui ? L'acte a été fait. J'appelle Grâce qui décroche quelque seconde après.
-Salut. Retentit sa voix.
-Tu es seule là ? Lui demandai-je.
-Oui, pourquoi ?
-J'ai embrassé Valentin hier. Lui avouai-je, cash.
-Je ne te crois pas.
-Ne me crois pas alors.
-Mais Faustine, qu'est-ce que tu ressens pour ce gars ?
Je ne sais plus ce qu'est l'amour.
Flashback :
-J'ai des sentiments pour toi mais je ne t'aime pas. M'avoua Martin encore une fois.
Ça fait mal, très mal. Je ne sais pas quoi répondre.
-Et toi ? Continue-t-il.
-Pareil. Répondis-je.
-Je ne sais pas ce que je ressens Grâce, c'est ça le problème. Je n'arrive pas vraiment à le définir. D'une part, on se connait depuis peu, et d'autre part, je ne sais pas, il y a un truc, comme si mon cœur été lié à lui, et se liait tous les jours un peu plus. Il a su me montrer quelqu'un de bien, de droit ; et lorsque je lui parle, je ressens cette joie dans mon cœur, comme si j'étais heureuse, mais seulement à un endroit de mon corps. Lui expliquais-je. Mais je suis perdue. Je ne sais pas quoi faire parce que tous les bons secrets finissent par éclore au grand jour. Alors je ne sais pas quoi faire. Continuai-je lorsque ma voie commença à se briser. Je ne sais pas quoi faire parce que j'ai peur de la suite et surtout, parce que j'ai peur de devenir comme lui.
-Faustine, ce gars avait un problème, tu n'es pas comme lui et tu ne seras jamais comme lui.
-Je n'ai pas envie de faire de mal à Valentin.
-Je me doute bien, mais sache qu'on ne connait pas l'avenir.
Flashback :
-On ne peut pas savoir, on ne connait pas l'avenir, s'il faut on tiendra une semaine, ou bien quelque mois. M'expliqua Martin.
S'il ne connait pas l'avenir, alors pourquoi n'émet-il pas hypothèse que nous ne nous séparerions jamais ?
-Je sais, c'est pour ça que je suis perdue. Je ne sais pas si ça vaut le coup, je ne sais plus qu'est-ce qui vaut réellement le coup.
-Tu ne pourras pas savoir si tu ne tentes pas Faustine.
Flashback :
-Alors on laisse tomber et on ne tente pas ? Me demanda Martin, furieux. Désolé mais moi, je n'aime pas avoir de regrets.
-C'est différent.
-Tout est différent, reprend-elle, et même lui, il est différent, ce n'est pas Martin, et le peu de fois où tu m'en as parlé, je l'ai remarqué.
Elle fait une pause.
-N'oublie pas qui tu es Faustine, tu n'as jamais voulu faire des généralités, et c'est en faisant ce que tu es en train de faire que tu commences à lui ressembler.
Je raccrochai. C'est trop. Je ne veux pas lui ressembler. Jamais. Je me laisse glisser le long du mur sur lequel j'étais appuyée, laisse tomber ma tête contre celui-ci et attends. Attends que mes idées se remettent en ordre, car je sais pertinemment que Grâce à raison, je suis en train de devenir comme lui ; et je ne lui laisserai pas cette chance.
Suite à l'altercation avec Grâce, j'ai décidé d'envoyer un message à Valentin, afin de passer du temps avec lui.
-Et du coup tu n'as jamais fumé ? Me demande-t-il.
Nous progressons au centre-ville, accompagnés de nos chers refreshas.
-Non, disons que j'aime beaucoup me lancée de petits challenges, et ne pas fumer une seule clope, ou quoique ce soit d'autre, fait partie de ces challenges.
Valentin sourit, surpris de ma réponse.
-Et tu en as d'autres, des challenges comme ça ? Me demande-t-il.
-Oui, lorsque j'étais en cinquième, ma mère s'est remise en couple, avec un homme qui avait déjà deux fils. Un jour, l'un des deux, voyant mon bulletin scolaire, m'a expliqué que de toute façon, mes notes ne feraient que baisser à partir de maintenant, car les cours deviendront de plus en plus difficiles. Je l'avais contredit, mais puisqu'il été plus âgé que moi, il en avait rigolé. Par la suite, je n'ai jamais eu une moyenne inferieur à la moyenne de ce jour-ci. Et encore aujourd'hui, en étude supérieure, je tiens ce challenge. Mais bon, il ne sert sûrement plus à grand-chose étant donné que ma mère et le père de ce garçon se sont séparés fin quatrième.
-Et quelle était cette moyenne ?
-13. Oui, je dois avouer que je ne me foulais pas au collège. Répondis-je en rigolant. Je me suis aussi jurée d'acheter un camping-car plus tard. Bien évidemment, je ne vois pas à quoi il va me servir, mais je veux juste prouver de nouveau à ces garçons que la parole d'un enfant a la même valeur que celle d'un adulte.
-Qu'est ce qui a bien pu te pousser à vouloir acheter un camping-car. Rigole Valentin.
-Rien, lorsque j'étais en primaire, je rêvais d'avoir un camping-car. Il se moquaient de moi et me disaient que je deviendrai une gitane, je ne savais même pas ce que c'était. Puis, ils ont ajouté que je n'achèterais pas de camping-car plus tard, donc je me suis fait la promesse que je l'achèterai, pour pouvoir les contredire.
-Tu es têtue. A quoi ce camping-car te sera utile si tu ne t'en sers pas ?
-Je ne sais pas, je le garderai un peu, puis le vendrai, ou le donnerai à ma mère.
-Et donc c'est tout ? Les clopes, les moyennes scolaire et le camping-car ? Me sourit-il. Au moins, tu diversifies les domaines.
Flashback :
De Martin :
« Si je voulais avoir des rapports avec toi, ça te dérangerait ? »
Je me doutais bien qu'il allait me sortir ça un jour ou l'autre, et je me doute tout aussi bien qu'il s'agit de rapports sexuels. Je savais que ça allait arriver, mais je ne savais pas comment j'allais réagir. Comment réagir face à cette question.
De Faustine :
« Je ne sais pas, je ne pense pas être prête... »
Je ne savais pas comment décliner sa demande. Martin m'a avoué avoir déjà couché avec deux filles à la fois, alors ça me fait peur. Je n'ai jamais eu de rapports sexuels, je ne sais pas réellement comment ça se passe, alors ça me fait peur. Je n'ai pas d'expérience, Martin en a beaucoup trop, alors ça me fait peur.
De Martin :
« Tu es au courant que les rapports font partie de la relation ? »
Sûrement, je n'en sais rien, mais c'est trop tôt pour le savoir.
De Faustine :
« Ça fait à presque trois mois que nous sommes ensemble, ce n'est rien. »
De Martin :
« Tu te fou de moi ? Trois mois, c'est énorme. »
De Faustine :
« Je ne sais pas Martin, et puis, il y a autre chose aussi... »
De Martin :
« Quoi ? »
De Faustine :
« Ben rien, c'est juste que lorsque j'étais petite, je me suis jurée attendre mes 18 ans... »
De Martin :
« C'est une blague ? Tu n'as plus 6 ans là. »
Je me doute bien qu'il doit être en train de se foutre de moi derrière son écran. Qui ne se serait pas foutu de ma gueule si je lui avais dit que mon moi de plus de dix ans m'avais lancé un challenge en rapport avec ma première fois ?
De Faustine :
« Oui, je sais c'est absurde... »
Malgré tout, un petit pincement m'attriste, comme si je venais, de ce simple message, rompre la promesse que je m'étais faite il y a quelques années.
-C'est tout. Répondis-je un peu sèchement à Valentin. Et toi, tu t'es déjà challengé dans ta vie ?
-Non, le seul challenge que je me suis lancé, je ne l'ai pas tenu.
-C'était la cigarette ? Demandai-je.
-Oui.
Il y a un blanc.
-Valentin, commençai-je lorsqu'il porta de nouveau son attention sur moi, tu t'es déjà drogué ?
-Tu es franche. Rigola-t-il. Eh bien, non ; mais je t'avoue que j'y ai déjà réfléchis, lorsque je commençai la clope, pensant que ça pourrait me détendre encore plus. Mais cette idée m'est vite sortie de la tête.
J'acquiesçai. J'aime sa sincérité, j'aime sa simplicité.
De Martin :
« Tu fais quoi ? »
De Faustine :
« J'ouvre un colis. »
De Martin :
« C'est quoi ? »
De Faustine :
« Des sous-vêtements. Je n'en avais plus. »
De Martin :
« Je peux voir ? »
J'ai un peu honte de lui montrer mes sous-vêtements, mais lui envoie tout de même la photo des différentes pièces.
De Martin :
« Je voulais les voir sur toi. »
De Faustine :
« Non, je ne peux pas. »
De Martin :
« Pas grave. Ils sont beaux. »
Nous sommes dans l'appartement de Julien. Je suis allongée sur son lit, à côté de Martin ; Grâce est assise sur une chaise et Julien se roule une clope. Je remonte mes conversations par messages afin de voir quelle est la dernière personne. Léopold. Je crois que je lui ai parlé en troisième, seconde ? Je ne sais plus. Ce gars été sympa, mais sans plus.
-Montre les photos que vous vous êtes envoyé. Me demande Martin.
Non. Je me rappelle avoir envoyé une photo de moi en soutient gorge pour ce fameux jeu : action ou vérité. Bien évidemment, je n'avais pas photographié ma tête avec. J'en ai honte, et ça m'a servi de leçon. Je glisse rapidement toutes les photos afin qu'il ne voie pas celle que je veux cacher, mais c'est peine perdue.
-C'est quoi ça ? S'étonne-t-il. T'es sérieuse là ?
-De quoi ? demandai-je en faisant l'air de rien.
-Donne-moi ton téléphone. M'ordonne-t-il.
-Non.
Je ne comprends pas sa réaction, ce n'est pas son genre.
-Ouais, d'accord, aux autres ça envoie des photos mais moi non. Dit-il en se levant.
C'est donc pour ça...
-C'était en seconde ! Me défendis-je.
-Je m'en fou. Me répondit-il en rejoignant Julien pour se rouler une clope.
-Je n'ai rien à cacher, c'était une erreur pour un jeu à la con.
-Ben alors donne-moi ton téléphone. Rétorqua-t-il maintenant la cigarette pincée entre ses lèvres.
-Mais non Martin.
Il arqua ses sourcils. J'allumai discrètement mon téléphone et effaçai la photo en question.
-Tiens. Lui dis-je en lui tendant mon portable.
-C'est sûr, maintenant que tu l'effacé.
-Je n'ai rien effacé. Mentis-je.
Martin glissa son doigt sur l'écran quelque seconde avant de me balancer le téléphone dessus.
-Te fou pas de ma gueule, juste qu'à là je ne pense pas être con.
Je me tais. Bordel pourquoi réagit-il comme ça ? Je ne comprends pas, je suis complétement troublée. Je ne sais pas comment réagir. Martin s'assoit avec Julien au bord de la fenêtre afin de fumer. L'odeur de la drogue envahi l'appartement. Je me suis trompée, ce n'était pas des clopes... Je me lève et m'assois près de Martin qui m'ignore royalement.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Demandai-je.
-Je veux voir cette photo.
-Mais je l'ai supprimé.
-Tu n'avais pas qu'à le faire.
-Mais j'en avais honte !
-Je m'en fou.
Je m'assois. Quand est-ce que ça va enfin s'arrêter ? Bordel pourquoi ça ne s'arrête pas ! Je ferme les yeux, pense à Valentin. Que fait-il à cette heure. « Il dort, il dort parce que c'est la nuit grosse débile » pensais-je.
-Arrête de te mettre des barrières, arrête de te mettre des barrières. Me répétai-je. Mais c'est les barrières qui viennent à moi ! M'énervais-je. Bordel de merde, je ne peux jamais être moi-même !
Mes mains tremblent. Mes veines sont un peu plus visibles. Je me répugne.
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