Chapitre 12
Le noir. Rien que le noir, les ténèbres et le silence. Était-il mort ? Il avait l'impression de respirer. Difficilement.
Et si c'était ça, la mort ? Revivre ses derniers instants éternellement ?
Il espérait de tout cœur que ça ne soit pas le cas.
Était-il devenu aveugle ? Est-ce que c'était possible ? Il avait beau cligner des yeux, il ne voyait rien. Et il revivait ce cauchemar que l'on faisait tous enfant, quand l'on rêvait que l'on avait perdu la vue dans notre sommeil.
Quel silence. Était-il devenu sourd, aussi ?
Non, impossible. La vie ne pouvait pas être chienne à ce point là. La mort non plus.
Mais il y avait ce refrain, qui lui revenait encore et encore en tête... Une vieille chanson, datant de plusieurs siècles...
- There's a house in New Orleans, they call the Rising Sun...
Sa voix était cassée, il devait reprendre son souffle entre chaque phrase, mais il chantait. Et il entendait.
Il était le seul, mais il entendait.
Plus personne ne t'entendra maintenant.
- It's been the ruin of many a poor boy... And God, I know, I'm one...
Le noir était toujours aussi étouffant, mais le silence et la mort battaient en retraite.
Ils n'étaient pas loin pourtant.
Seth entama le second couplet.
- My mother was a tailor, she sewed my new blue jeans... My father was a gamblin' man, down in New Orleans...
Now the only thing a gambler needs, is a suitcase and a trunk... And the only time he'll be satisfied, is when he's on a drunk...
Oh mother tell your children, not to do what I've done... Spend your lives, in sin and misery, in the house of the Rising Sun...
Well I've got one foot on the platform, and the other on the train... I'm coming back to New Orleans... to wear that ball and chain...
Seth s'arrêta un instant. Il ne l'avait pas remarquée, tant elle était apparue discrètement, peu à peu, mais avec un scepticisme et le comportement imperturbable qui caractérisait la marche des choses.
Le monde continuait de tourner, et l'aurore pointait dans la chambre d'hôpital.
- Well there's a house in New Orleans, they call the Rising Sun... And it's been the ruin of many a poor boy... And God I know I'm one
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