"Sygma energy"

« Sigma energy » écrit par Vikitchi est un roman fantastique et l'objet de ma dix-septième critique.

Résumé.

La liberté ? Oui, mais à quel prix ?Rex pourrait être comme tout un chacun. Vivre une existence paisible auprès de sa famille, aller au collège du coin, étudier et s'amuser avec ses amis. Mais sa vie n'est pas ainsi. Il fait partie de ces nombreux enfants portés disparus. Pour certains, leurs points communs s'arrêtent là. Pour d'autres, ce n'est que le point de départ de bien des similitudes.Rex est différent, spécial. Plus jeune, il a été arraché à sa famille et on lui a collé sur le front l'étiquette de Sigma. L'origine de sa particularité. Depuis en cavale, il a trouvé des enfants comme lui, des amis pour survivre.Mais est-ce que fuir est la bonne solution ? Est-ce que des enfants comme eux peuvent vivre en fugitifs et dans la crainte d'être retrouvés par leur ravisseur ? Rex sait ce qu'il doit faire.L'étincelle de sa liberté n'est après tout que les prémices d'une rébellion explosive...

Je commencerai par parler de la couverture, du résumé ainsi que du titre, avant d'attaquer le roman en lui-même. Ainsi, vous découvrirez avec moi pas à pas le roman.

I. La couverture, le titre et le résumé.

C'est une très jolie couverture. De prime abord, je la trouvais peut-être trop simple et peut-être pas assez attractive pour un lecteur de Wattpad. Toutefois, ce n'est pas l'impression sur laquelle je reste. Je la trouve très originale (dans le sens positif du terme hein). Je n'avais encore jamais croisé dans une critique une couverture dépourvu de personnage, de lieu, même d'image... Le vert ressort beaucoup, couleur d'espoir ou de mensonge ? Va savoir ! Je me demande ce que cela révèle sur l'intrigue ce choix de couleur. Elle est un peu sombre, un lien avec la nature ? Le titre ressort bien, tout est fait pour.

Ton résumé pose le postulat de base : des enfants enlevés à leur famille. Ton résumé donné bien envie de lire : j'aime beaucoup cette idée d'enfants perdus. Par ailleurs, nous avons envie d'en savoir plus sur ces ravisseurs, c'est très positif (en effet, on ne sait rien sur eux : leur organisation, leur motivation...), quoique ce ne serait pas du luxe d'avoir au moins une info en plus, comme le nom de leur chef par exemple. Deuxième chose bien introduite, les Sygmas. On découvre qu'ils sont spéciaux, mais c'est en quoi ? Nous n'en saurons pas plus : il faut ouvrir le livre.

En revanche, l'étincelle de liberté arrive comme un cheveu sur la soupe (je grossis le trait...), sans avoir été introduit avant. Par ailleurs, c'est une rébellion contre qui ? Les ravisseurs ? Leur condition ? Ce point n'est pas très clair. Je suis perplexe après les deux dernières phrases de ton premier paragraphe. Je ne comprends pas leur utilité. Les ravisseurs ont enlevés plein d'enfants, mais seuls certains ont des pouvoirs ? Pourquoi les avoir enlevés ? Est-ce que ce sont ces même ravisseurs qui ont enlevé les avec pouvoir et les sans pouvoir ? Pourquoi parler similitude et différence ensuite ? Je ne trouve pas un vrai lien entre tes deux paragraphes. Si beaucoup d'enfants ont été enlevé, pourquoi ne pas se concentrer uniquement sur ceux avec pouvoir ?


Enfin, le titre : Sigma energy. Je n'ai pas grand-chose à en dire sinon que je le trouve très bien et original. Je me pose vraiment la question de savoir ce que c'est. Je me demande vraiment s'il y a vraiment de l'énergie visible, ce qui ferait du « Sygma » un genre d'artefact pour la receler ? Quant à « Etincelle de liberté », je le trouve beaucoup moins original, mais approprié pour un premier tome, surtout que les autres tomes sont raccord au niveau titre.

Il est temps à présent d'attaquer le récit en lui-même !

II. Le prologue et le premier chapitre.

Cette critique va être longue. Très longue. Alors, si je passe deux mille mots à détailler à quoi sert un prologue et ce qu'on doit y trouver, j'aurais plus rapide de vous balancer l'équivalent d'une encyclopédie à la gueule... Je pars du principe que vous avez lu les critiques précédentes. Si vous trouvez donc que je ne développe pas assez certains arguments, référez-vous à celles d'avant.

Commençons par mon dada : la croissance des géraniums. Je plaisante : les premières phrases (Ouais, je commence fort en termes d'humour. Aaah, ma vie est nulle...). Je trouve ta première phrase poil trop longue. Elle est percutante, mais elle pourrait l'être encore plus.

Je n'ai pas su quoi penser de ton prologue pendant un certain temps. J'oscille toujours entre deux feux. D'une part, je trouve que la thématique de « nous vivons dans un monde cruel et hypocrite » manque d'originalité, alors que tu pourrais plus mettre en avant ce qui fait l'originalité de ton histoire. Par ailleurs, insister dessus avec autant de grandiloquence (encore une fois, je grossis le trait), cela finit par faire redondant et on perd en intérêt.

Je me serais également attendue à ce que tu introduises au moins les thèmes importants de ton roman : le Fantastique, le sygma, peut-être même les ravisseurs (même si ce serait s'engager peut-être trop sur les plates-bandes du premier chapitre)... Mais je comprendre qu'au détriment des éléments, tu ais voulu instauré une ambiance et cela on le comprend dès la première phrase. On peut dire que l'ambiance est très bien amenée.

D'autre part, il est très bien écrit (je l'ai beaucoup vu dans les commentaires, mais cela ne fait pas de mal de le répéter). Ta manière de briser le quatrième mur en nous prenant à parti de cette manière est très chouette et originale. En revanche, c'est la seule fois que tu brises le 4ème mur, or cette technique devrait se retrouver dans le récit (cf. Onze étés, je développe en long, en large et en travers). Petit bémol donc. Ce prologue est surtout pour moi l'occasion de comprendre la manière de raisonner de Rex et de voir son monde : une vision très noire et cynique. J'attends donc de retrouver cela. La dernière phrase du prologue est simple et diablement efficace : je la trouve particulièrement bien choisie pour mettre fin à ton prologue.

Bref, ce prologue met en phase ton travail de la langue. Si tu as autant travaillé la suite de ton récit que ton prologue, je sens que je vais passer un très bon moment de lecture [Edit. J'ai passé un très bon moment de lecture].

Attaquons le premier chapitre. Nous avons à nouveau une citation qui me plaît déjà plus. Je la trouve en effet plus raccord avec ce que je suppose qu'il va se passer. On est au début d'un récit : "les mystères sont de mises..." (Dites-moi que quelqu'un à la réf...).

Bien que le chapitre soit en plusieurs parties, je vais essayer de faire une partie groupée.

Il n'y a aucune faute d'orthographe, tu as une relecture très soignée, félicitations ! Je n'ai jamais été gênée par des fautes (et les pauvres malheureuses qui restaient ont été relevées par des lecteurs).

En comparaison avec ton prologue, le style de ce premier chapitre me semble plus lourd, c'est dommage de mon point de vue. Tes phrases sont plus alambiquées, presque maladroites (en de très rares cas pour ce dernier point). Je relèverais par exemple : "Et bien entendu, celle où cette personne de mon enfance s'était vue obtenir des dons, alors que j'étais à peine âgé de 14 ans..." (D'autre part, je ne pense pas que les points de suspension soient nécessaires ici).

Toute la construction tourne autour du schéma : « un fait explique un autre fait ». Nous sommes dans l'esprit d'un scientifique (donc assez cartésien). Ce n'est donc pas aberrant et même bien vu. Cependant, tu pourrais dans ce cas plus insister sur les tournures pour rendre cette manière de penser bien à lui et plus encore rigide. Cela pourrait vraiment en faire son originalité.

Je n'ai pas vraiment éprouvé de la compassion ou de l'émotion pour cet homme. J'imagine que cela aurait dû, mais la manière dont c'est raconter est beaucoup trop narrer artificiellement. Dans ta manière de tourner les phrases, on ne sent pas vraiment l'émotion qui l'étreint.

Ce premier chapitre a pour but de nous montrer le méchant de l'histoire et c'était bien vu de lui donner un background et des motivations autant bien étoffées. Sauf qu'on nous balance toute sa bio d'un coup en bloc ! C'est beaucoup trop explicatif. Cela manque du coup de vie. D'autant plus qu'on est à la première personne ! Cette manière de se raconter sa vie fait peu naturelle. Mais je relativise cela dans la mesure où il est face à un paysage, seul, et que c'est donc un bon moment pour faire un récapitulatif de sa vie. Même si évidemment, j'aurais aimé voir tout développer au fur et à mesure... J'ai moins de surprise du coup, moins à découvrir du perso. A mon avis, une partie des infos passerait mieux dans un contexte plus vivant, plus naturel, à ces explications (par exemple, en discutant avec un collègue en observant le fameux Rex).

Disclaimer. Je rappelle que toutes les propositions que je peux faire sont des pistes. Toi seule connais tes personnages et ce qui leur correspondrait.

Mais a contrario dans la deuxième partie du premier chapitre (c'est beaucoup trop long à écrire cette saleté, on va dire PC), la description du personnage est bien distillée !

Bon sinon, sur la forme, nous avons tout ce dont nous avons besoin dans un premier chapitre ! Le centre, le coin paumé, caractérisation du méchant qui est un scientifique motivé à l'idée de comprendre les Sygmas et qui n'a plus que cela pour donner un sens à sa vie... On a aussi une très bonne caractérisation du personnage du second scientifique. Même si je reste persuadée que tu n'avais pas à développer autant sa personnalité, nous aurions pu tout comprendre simplement avec les dialogues.

J'ai beaucoup apprécié avoir des infos sur les Sygmas dans la seconde partie du PC qui me manquaient dans le prologue. C'était très agréable d'avoir tout aussi bien développé.

En revanche, je me permets de relever un point : à l'oral, on fait des phrases plus courtes. Ici, certaines sont trop longues. En parlant de phrases trop longues, dans la troisième partie du PC, tu tombes dans une dérive que tu n'avais pas avant (car tu alternais avec des phrases courtes). Ici, il y a beaucoup de phrases longues enchaînées d'affilées.

Cela porte préjudice à l'ambiance de ton histoire. Tu as du mal à retranscrire l'impatience et l'urgence avec ces longues phrases. Dans les moments de courses, par exemple, je te conseillerai très sincèrement de vraiment les raccourcir.

Je relève une petite incohérence : tu dis que Segger est furax, c'est fort comme terme. Pourtant, juste avant c'était plus une espèce d'attitude blasé, de condescendance mêlé à peine d'agacement qu'il avait concernant ses évasions. C'est étrange de passer à ce sentiment. Tu présentes en effet un homme calme dans les deux premières parties, qui se métamorphose en un mec ultra vénère dans la dernière. Si tu veux dire que c'est une sorte de bipolaire qui s'énerver très facilement, accentue plus cette dichotomie lorsque tu écris.

Quelques points en vrac sur le fond à présent !

Concernant les évasions de Rex, tu rappelles beaucoup plus souvent qu'il n'est nécessaire qu'il a effectué beaucoup de tentatives.

Sinon, c'est une excellente idée de conclure le premier chapitre par l'assassinat de l'infirmière. Nous avons donc un méchant crédible, ce n'est pas qu'une étiquette. C'est avec cette mort que nous comprenons vraiment où on a mis les pieds et jusqu'où Segger est capable d'aller. Je suis adepte du « show, don't tell » (dont j'aurais l'occasion de reparler). Plus que tout un passage d'explication, ce meurtre est cent fois plus efficace !

Pourquoi Segger dit qu'il a perdu ? Rex ne s'est pas complètement échappé, il est juste dans les conduits d'aérations. Il suffit de les bloquer ou de l'attendre à la sortie. Il s'avoue vaincu assez facilement (du moins, c'est l'impression que j'en ai eu). [Edit. J'ai ensuite lu que cette évasion il l'avait manquée, Segger ne s'est pas tant avouer vaincu que cela. Ou alors, j'ai rien compris... Cependant, comme après on le retrouve hors du centre depuis longtemps, cela aurait été plus pertinent de commencer par l'évasion qui lui permet justement de s'enfuir].

La dernière phrase manque de pertinence vu qu'elle n'a pas fui la vie, mais qu'on la lui a prise de force (il n'y a pas de choix de sa part).

Maintenant, soyons honnête. Je ne fais jamais la critique à chaud et il se trouve que j'ai fait une pause entre les chapitres 1 et 2. Je me suis retrouvée à avoir très envie de savoir ce qui allait se passer ensuite. Donc, la manière de raconter peut être améliorée. Toutefois, l'histoire en elle-même donne envie de lire et cela est, je pense, un excellent point. Ça, c'est une remarque qui vaut au moins pour la première moitié du roman, notamment les premiers chapitres.

III. La suite du récit (Chapitre 2 à Epilogue).

Cette critique est aussi longue que les précédentes. Cependant, cette fois-ci j'ai une bonne raison. Le récit faisait 167 parties.

167.

Bref, petites parties, mais cela restait long comme investissement. Tout ça pour dire qu'une fois cette critique finie, je vais demander au pape de me canoniser (Moi, dans l'exagération ? PAS DU TOUT !). Comme à chaque fois que je fais des parties à rallonge, je crée un sommaire pour que vous puissiez vous repérer un peu dans mon... Bazar (Voilà, on va être poli, de jeunes oreilles m'écoutent peut-être).

Ah et attention, je vais spoiler et spoiler sévère.

1- Zoom sur le chapitre 2.

2- La lenteur des premiers chapitres

3- Rédaction et style d'écriture

4- Les personnages

5- Remarques en vrac

6- Incohérence

7- Ma phrase préférée

8- Épilogue

9- Est-ce que le récit correspond à tes attentes nées du résumé, de la couverture et du titre ?

Je m'attarde sur un point : tes medias avant les chapitres sont très sympa et reflètent vraiment ce qui se passe dans le chapitre. J'ai vu en commentaire que tu les faisais toute seule, donc bravo à toi.

Ta tendance à trop faire des phrases trop longues revient. Encore une fois si je suis autant un modèle dans ce cas que Voldemort est un exemple de gentillesse, je suis insupportable pour le repérer chez les autres. Le problème ici n'est pas d'en faire, mais de ne pas varier les longueurs encore une fois.

Par ailleurs, ta formulation est très travaillée, très poétique. C'est beau, mais pas utilisé à bon escient dans le cadre l'urgence de la situation que tu essayes de transmettre. Ce style ne nous porte pas comme il le faudrait, il semble décalé par rapport à la situation.

Plongeons maintenant dans le gros reproche que je vais faire à ton chapitre. A l'action, à la fuite et au danger tu mêles beaucoup de la narration. Je n'ai ressenti aucune peur pour les personnages. Visiblement ce qui était important était de retracer leur vie et non la fuite du coup. L'action aurait pu être folle, elle devient plus fade ici.

Avec cette narration, on dirait que le personnage est distant de la situation présente, qu'il n'est pas investi, on ne ressent pas sa peur. Si le personnage ne parait pas investi, le lecteur ne pourra pas l'être. Par ailleurs, toutes ces pensées font peu naturelles. Qu'il songe que Segger n'a pas abandonné en dépit des années est logique. Qu'il se fasse tout un discours ? Ce n'est absolument pas le moment. Bref, tu narres beaucoup avant même qu'on ne voit les personnages. Ce serait pertinent de décrire les personnages quand le héros et le lecteur donc les voix en chair et en os. Par exemple, quand il arrive dans le camp et qu'il les voit un à un. Ici, des explications sur chacun seraient plus logiques. Bien que je le rappelle : tu suis un narrateur interne à la première personne. L'âme n'a pas « popé » à l'intérieur du personnage quand l'histoire a commencé. Personne dans la vraie vie, quand on voit ses amis, ne se refait son histoire. Par ailleurs, chaque personnage raconte son histoire dans les chapitres suivants, Rex a moins besoin de le faire ici car les explications viendront après.

Le fait que Rex les ait amenés au camp amène l'élément déclencheur très tôt dans l'histoire, c'est très agréable.

Bref, Rex fuit et ses amis également. La fuite est un thème récurrent tout au long du premier tome. Elle marque chacune de leur action, chacune de leur réflexion (surtout au début), chacune de leur pensée... Je trouve que c'est une première base logique pour une évolution. Même le combat de fin a pour but la fuite. J'ai très envie de voir le prochain stade dans le prochain tome.

C'est un défaut que je trouve très dommage car ton histoire a vraiment beaucoup de potentiel. Cette lenteur est due à plusieurs choses.

C'est évident que tu racontes l'histoire comme tu veux. Toutefois, pour ma part je trouve que la lenteur des premiers chapitres (chapitres, pas parties) est due en partie à un trop plein d'exposition. Ça, c'est le premier défaut.

Je ne l'apprends à personne, faire de l'exposition délicatement et de manière fluide, c'est compliqué. Surtout quand on a un univers riche avec un paquet de personnages. Pourtant, c'est bien de faire de l'exposition, c'est même nécessaire au début d'une histoire. Tu pourras faire vivre tout ce que tu veux à un personnage, si on ne sait pas ce qui le motive, ce qu'il a vécu... On ne se sentira pas touché. Là, c'est l'inverse ! Tu expliques bien tout cela, mais je n'ai pas senti les attaches émotionnelles.

En effet, chaque personne nous raconte en large et en travers sa biographie et ses grandes réflexions. Cela ne poserait pas de problème si cela ne concernait que Rex. Mais Segger, Lise, Aldo et Zoé le font aussi ! Et toujours en suivant le même schéma : ils courent et racontent ce qu'ils ont enduré (sauf Segger qui ne court pas). Même si le background change, cela confère à la narration un coté très (trop) répétitif ! Nous avons l'impression que l'histoire n'avance pas : le rythme et l'histoire gagnerait beaucoup de mon point de vue avec une ellipse. Et surtout, elle gagnerait en naturel. Comme pour Rex dans le chapitre 2, ils fuient et pourtant trouvent encore le temps de penser à retracer leur vie et nous livrer un émouvant plaidoyer sur leur liberté.

Un auteur est attaché à tous ses personnages et c'est normal qu'il aimerait que le lecteur découvre tous d'eux. Mais nous délivrer de gros pans d'explications n'est pas une solution. Il faut, même si c'est dur, sélectionner les infos à délivrer, arranger les révélations et les confessions...

Ces explications auraient pu les rendre uniques, mais à fonctionner sur ce même schéma lent d'explications sur cinq chapitres, cela tend à les rendre oubliable. Tu as créé des backgrounds complexes et différents pour chacun : on ne les apprécie pas à leur juste valeur racontés comme ça. Je pourrais faire un parallèle avec « Elite » qui avait tendance à faire ce côté galerie de personnages.

Bref, ce n'est pas tant que cela est répétitif, mais surtout cela casse le rythme complètement. Et ça, c'est le troisième point qui cause la lenteur de mon point de vue. Tu nous plongés dans du stress et tout et là, c'est un coup d'arrêt violent. Tu nous sors de l'ambiance dans laquelle tu nous as mis.

Il faut que l'exposition vienne naturellement, dans un cadre qui s'y prête. Il faut distiller les infos. Le passé d'un personnage, c'est ce qui est le plus fort et qui se dévoile au fur et à mesure, qu'il en reste encore à découvrir. Cela a beaucoup plus d'impact. Alors, évidemment, c'est plus compliqué lorsqu'on compte de nombreux personnages. Cela implique de prendre son temps. Généralement, si on suit le déroulement de l'action, des occasions se présenteront d'elles même. Encore une fois, les dialogues et les conversations sont d'excellents moyens d'en dévoiler de manière fluide.

Quatrième point, la ressemblance de leur réflexion. Les même thématique reviennent à chaque fois et sont développées de la même manière (à quelques variations près) : ils regrettent leur passé et leur vie d'antan, ils souhaitent être libres... C'est tout à fait compréhensible qu'ils ressentent cela, cependant à l'entendre répéter à chaque fois, cela devient lassant. Une phrase lorsque Rex les rencontrent (« Ils avaient tous les mêmes aspirations » par exemple. C'est pas une super proposition mais c'est pour saisir l'idée) permettraient d'éviter ces répétitions qui n'apportent à mon avis, pas grand-chose.

Et ce genre de répétition se retrouve tout au long du livre. Nous avons de la compassion pour ces gamins à qui on a volé l'enfance, qui ne sont jamais à leur place, qu'ils ne sont pas comme les autres... Cependant, cette compassion reste tout du long, sans que tu ais besoin de rappeler très (trop) souvent ce fait. Je te conseillerai vraiment de supprimer certaines réflexions qui au bout d'un moment ralentissent le rythme et agace le lecteur.

Évidemment, cela ne poserait pas de problème si ces réflexions évoluaient. J'ai trouvé une phrase vraiment très intéressante qui pourraient être une base pour travailler ça. A un moment (mais alors à quel chapitre... Cela m'apprendra à oublier d'indiquer le chapitre dans mes notes...), Zoé dit « si personne ne voulait nous accorder un place dans ce monde, nous n'avions plus qu'à nous la créer ». Déjà, elle a pris en une phrase un énorme clic de coolitude (ce mot n'existe pas, mais faite comme si, voulez-vous). Ensuite, c'est super parce que la réflexion de base qui se répètent tout le temps et qui est « on n'est jamais à notre place », évolue aussi (Level 2 unlocked !). Le level 3 pourrait être comment se créer sa place. Cependant, tout le reste du livre, c'est comme si ce début d'évolution n'avait pas été dite. Elle reste une phrase perdue dans son discours, c'est dommage.

Tu as travaillé ton style, cela se sent et plus encore tu as diversifié ton vocabulaire. Cela rend la lecture agréable car du coup le lecteur sent que tu ne bâcles pas du tout ton travail. Tu sais créer des phrases poétiques et le style est beau. Aucune faute d'orthographe, s'il y avait des problèmes de ponctuation, ils ne m'ont pas gêné. Bon, nous sommes dans une critique donc, il est évident je ne vais pas me limiter à cela.

De mon point de vue, il est un peu trop lourd, mais c'est très subjectif ce que je vais te dire, même si je vais essayer d'argumenter mon point de vue. Tu cherches à faire des jolies phrases, mais parfois, la même émotion, la même idée, pourrait être retranscrite d'une manière plus courte et moins emphasée. Tu rajoutes par exemple des propositions non nécessaires, à mon sens.

Je vais citer un exemple parlant (dans le chapitre 11, je crois... Encore une fois, j'ai oublié de noter la partie précisément) : « Source incandescente qu'est le soleil, celui-ci me tira de ma somnolence » (source incandescente ne me semble pas nécessaire ici). Cela se reproduit plusieurs fois.

Certains verbes/ mots/ expressions sont parfois mal choisis, j'en ai relevé quelques-uns durant ma lecture. Un bêta lecteur pourrait peut-être t'aider à en relever d'autres.

Je te conseillerais d'éviter d'employer le verbe « stopper ». Il est parfaitement admis dans le domaine de la marine ou de la mécanique, mais il relève surtout de l'argo dans l'usage courant et son emploi me semble nécessaire d'être suspendu lorsque d'autre verbe peuvent prendre sa place comme « cesser », « interrompre » ou « arrêter » (etc.).

Tu as aussi tendance à rajouter ou à employer le verbe faire. Dans tout ton langage varié, c'est la seule chose qui me gêne. Tu tends aussi à enchaîner des comparaisons qui parfois ne vont pas forcément ensemble.

Toutefois, ton style se fluidifie au fur et à mesure qu'on avance, cela doit être porté à ton crédit.

Bref, ton style est très soutenu, cependant, il se retrouve dans tes dialogues et ne colle pas forcément avec tes personnages. La plupart de tes personnages sont des adolescents, voire de très jeunes adolescents. Ce sont également des adolescents qui ont dû arrêter parfois l'école tôt, qui ont vécu dans un camp militaire pour Aldo, seuls dans la forêt, enfermé dans un centre sans parler presque à personne... Bref, leur langage oral ne devrait pas être aussi soutenu. Et même à l'oral, personne ne dit « comme bon vous semble (exemple tiré du chapitre 18). De fait, tes dialogues perdent en naturel, c'est dommage. Étrangement, dans le chapitre 10, tu ne le fais pas. Tu fais cela surtout dans les moments sérieux et l'exposition.

Un autre exemple, au moment de la rencontre dans le chapitre 24 avec Néo (le nouveau, littéralement ^^), il déclare : « Excuse-moi, à force d'être enfermé ici, j'en oublie mes bonnes manières ». C'est un adulte qui parle et non pas un enfant. Mais admettons, cela pourrait être aussi un trait de caractère, très gentleman ironique du siècle dernier, mais ce n'est pas le cas encore. Ce côté ce perd complètement.

Cela m'amène à te parler d'un principe :

-> « Show ,don't tell »

Littéralement « montre, ne dit pas ». Ce n'est évidemment pas une règle rigide, c'est une direction. Utiliser à outrance, cela peut se révéler parfois pire. Cette « règle » n'est pas à utiliser à tous les moments de l'histoire, ce qu'il faut c'est un juste milieu. Ici, c'est trop de « tell » et pas assez de « show ». Trop de « tell » a tendance à énoncer les choses plus froidement, tel un constat, et à se distancer de ce qui se passe dans la réalité.

Par exemple, tu dis qu'Aldo était une personne très calme, qui réfléchit beaucoup avant d'agir... Tu n'as pas besoin de le dire et qu'un personnage fasse cette description. Dans ses actions, dans sa manière e le parler... On devrait le voir. Et même on le voit, ses actions parlent déjà pour lui ! Tu dis par exemple que pour ses amis, il laisse de côté cette façade calme. Dans ce cas, montrent ses poings se serrer et qu'il se met devant Zoé, Lise et Rex pour les protéger instinctivement. Tu nous as habitués à un personnage calme, le lecteur comprendra donc ce changement tout seul.

Bref, les phrases de « tell » cassent ici ton rythme alors qu'on devrait être dans l'action, dans l'inquiétude et surtout font superficielle. Quand ce sont des personnages secondaires que l'on ne voit pas, cela peut servir car on ne les voit vraiment pas souvent et que c'est la seule manière de les comprendre. Cependant, cela ne peut pas se permettre ces descriptions pour les personnages principaux et lors de Climax. Au climax, tout a déjà été expliqué pour ce qui est de la caractérisation. Ce n'est plus le moment.

Encore un exemple : « la tension était à son comble ». Oui, elle l'est, mais le lecteur s'en rend compte à la réaction des personnages (tu fais cela très bien avec Rex qui fait diversion en discutant avec Segger lors de la deuxième infiltration, avec la sueur des soldats, le calme plat...). Cela fait trop insistance, comme si tu nous disais : « ce moment et stressant». Justement, en faisant cela, tu le rends déstressant à mes yeux.

L'introspection de tes personnages est suffisamment importante pour en faire l'essentiel de tes actions. Avant-dernier exemple. La scène de rencontre avec le père d'Aldo est hyper émouvante. Je pense que tu n'as pas besoin de rajouter des explications. Ce face à face est suffisamment poignant (je crois que c'est le deuxième moment que je préfère après ce qui arrive à Rex dans la scène de fin. Sérieusement, cette scène trouvera toujours grâce à mes yeux). Les émotions ont plus d'impacts en étant montré que verbalisé. Insiste-moi.

Par ailleurs, ce « tell » tend à ce que tu expliques toutes les actions et les pensées des personnages, à tout analyser. Cela rajoute de phrases qui ralentissent l'histoire et ce travail, le lecteur le fait de lui-même. Par exemple, le fait que Rex ne dorme pas beaucoup et soit très alerte et méfiant... Nous nous doutons que c'est à cause des traumatismes subis au centre. Le lecteur le déduit de lui-même. A l'expliquer on perd en impact. Cette analyse et explicationisme tout le temps, cela vaut aussi entre les personnages. Je m'explique : chaque action des personnages est décryptée par celui dont c'est le point de vue. Ils voient tous au travers des masques, des illusions, des mensonges de chacun des autres personnages. Cela pourrait être l'apanage d'un personnage, mais comme ils le font tous, au lieu d'être synonyme d'intelligence, c'est plutôt ennuyeux. Les quatre qui se connaissent bien, c'est évident qu'ils ne peuvent se mentir. Mais pour Segger et Loan ? Quasiment personne ne les connaît et ils se décryptent tous parfaitement.

Dernier exemple. Le grand nombre de personnage amène un problème : leurs motivations et leurs sentiments doivent être amené trop vite pour passer aux autres. C'est ce qui se passe avec la relation Néo-Zoé. Cela aurait été pertinent, plutôt que de dire « j'avais appris à la connaître au fil des jours durant ces deux mois, cette fille en or », de montrer des petits moments d'intimité, des choses comme cela pour justifier l'attachement. Ici ce dernier arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Cette erreur en revanche tu ne le fais pas pour Aldo et Sylphide. Ils sont jaloux à crever et tu le retranscris très bien. Pareil, la relation entre Lise et Rex, tout en mains qui se tiennent discrètement, en « je te soutiens quoique tu dises » (ou presque)... C'est subtil, j'aime beaucoup.

-> Tes flash-backs.

Je ne remets pas en cause la touche sensible qu'apportent les souvenirs de tes personnages, d'autant que ton style, prompt aux comparaisons poétiques, s'y prête très bien. Je reviendrais sur le cas Kate plus tard en détail, mais ils sont très pertinents la grande majorité du temps.

Cependant, tu pourrais mieux amener ces souvenirs. Je développe bien ces histoires d'analepses dans la critique de « Lurid Game », je vais donc ici aller très vite.

Pour ce qui est de commencer un souvenir, cela pourrait être vraiment mieux travaillé le plus souvent.

Par exemple, dans le deuxième chapitre, la Sygma est dans un moment de stress où elle veut s'échapper. Elle n'est pas du tout dans l'état d'esprit propice à se laisser engloutir par un souvenir, au point où elle vacille. Ce flashback-là n'était pas nécessaire à mon avis. Certes son père est important, toutefois, ils se contentaient de regarder les étoiles. Il ne s'agit pas à mon avis du souvenir le plus impactant sur sa vie, du moins, on a vraiment du mal à en ressentir l'extrême importance. Dans le contexte, le souvenir manque d'utilité. S'il te semble pertinent, case-le plus tard. Lorsqu'elle réconforte quelqu'un par exemple, elle pourrait lui montrer les étoiles et lui raconter le souvenir qui leur est attaché.

Le pire est celui du chapitre 8. Tu as déjà fait un chapitre « retour en arrière » avec Kate. Ton flashback occupe tout ton chapitre (dans mes souvenirs), ce serait pertinent de faire un chapitre comme celui pdv de Kate, plutôt qu'une introduction maladroite.

BREF, je critique, je critique... Mais tout cela pour dire que tu écris comme tu veux, tu dois écrire pour toi et pas pour des pinailleurs comme moi. Si c'est ton style et que tu souhaites le garder, je ne suis peut-être pas la meilleure lectrice pour l'apprécier.

Il y avait trop de personnages pour que je m'attache. Toutefois, certains traits des personnages me les ont rendus très sympathiques et j'ai particulièrement apprécié le personnage de Néo.

Bon, avant que nous fassions du cas par cas, je vais faire quelques remarques sur les personnages dans leur globalité. Déjà, la création de tes personnages est assez folle : tu leur as tous fais un background sérieux (et donc les motivations solides qui vont avec), des liens entre eux logique et quelques rebondissements en prime (j'y reviendrais quand je parlerai du cas Kate). Ils ont tous une histoire unique.

Deux bémols pour moi. Le premier est que tes adolescents raisonnent trop comme des adultes (qu'ils aient dû grandir très vite ne l'expliquent pas certaines fois) et même avec des phrases trop alambiqués (« sombres desseins » par exemple, mais cela je l'ai déjà dit). Seconde chose : tes quatre personnages principaux et même un peu Néo pensent et raisonnent de la même manière. Leurs caractères sont presque trop semblables. Qu'ils soient épris de liberté et soient prêts à tout pour leurs amis : ces traits ils les ont tous et les distinctions en plus de ces traits manquent parfois de netteté.

Cette distinction passerait aussi par le fait que tes personnages aient des langages différents. Nous avons : des militaires, des scientifiques, des enfants en cavale... Ici, en dépit de leur diversité, ils ont le même langage. Tu sais créer des backgrounds complexes, je suis sûre que tu peux améliorer ça. Par exemple qu'un militaire dise "quelle idée saugrenue !". Dans sa bouche, ça fait bizarre, peu naturel et pas approprié...

Les personnages à présent !

Les personnages secondaires.

Un petit mot dessus. Le frère de Segger a l'air cool, mais il appariait et disparait trop rapidement. Il souhaite l'arrêter, toutefois, il n'a pas été très efficace dans ce premier tome. Théorie 8. C'est lui le chef du groupe qui lutte dans l'ombre contre le centre.

J'aime beaucoup le personnage d'Erik (de toute façon, j'adore les personnages qui jouent doublent jeu) et tu l'as relié de manière très habile à Rex.

Ensuite, ton escouade de mercenaires. La femme et l'homme (qui ont tenté de capturé respectivement Zoé et Aldo), c'est pour moi un coup d'épée dans l'eau. Tu les introduis bien, mais ils manquent d'utilité et n'apparaissent qu'une seule fois. Ils ne reviennent pas dans le climax. J'espère qu'ils apparaitront dans le tome 2, sinon tu perds du temps à leur donner une personnalité et des distinctions (j'espère vraiment que oui, parce que je les trouvais assez classes mine de rien, même si leur dialogue manque un peu d'originalité). Cela aurait plus d'impact d'avoir juste des soldats sans visage pour les capturer.

Zoé.

Tu la décris beaucoup comme une tête brûlée et certaines de ses actions comme celle d'aller sauver son frère au mépris des règles élémentaires de prudence tende à le confirmer. Elle a une confiance dans leur plan et en elle, que tout se passera bien qui fait la différence avec Aldo, mais cela ne suffit pas à mes yeux. Elle est trop calme le reste du temps, dans ses pensées et avec les autres par exemple. Quand elle est avec eux, elle leur ressemble trop et perd cela.

Elle fait beaucoup de déclaration poétique, qui ne devrait pas coller avec son tempérament et son âge. Elle devrait l'air d'être tout feu, tout flamme... Elle n'est effrontée que lors de sa confrontation avec l'homme qui veut la capturer. Après, elle perd ce côté.

D'autre part, sa crainte d'exploser pour qu'elle soit crédible pour nous, il faudrait qu'elle explose réellement ou qu'on ait eu un exemple. Qu'on voit qu'elle ait mis le feu à sa maison au départ par exemple... A un moment, elle prend la décision qu'il ne faut plus qu'elle se laisse envahir par ses émotions et qu'elle dévaste tout. Je n'ai pas souvenir d'un vrai exemple où elle s'est laissé envahir et qu'elle a tout dévasté. Brûler le bras de Segger sans qu'il n'ait réellement de séquelles, ce n'est pas vraiment cette « dévastation » qu'il faudrait. Aldo n'a pas eu non plus de séquelles par ailleurs, même si heurter son ami a pu être un déclencheur. Mais cela n'est pas une « dévastation ».

Toutefois, c'est très intéressant ce que tu as fait avec Zoé, c'est vraiment le seul personnage qui ne maîtrise pas vraiment ses pouvoirs et qui apprend à la maîtriser concrètement au fil du livre, celle dont on parle le plus de son apprentissage. Comme c'est la plus petite, c'était aussi une métaphore pour dire qu'elle passe de l'enfance à l'adolescence (bref, elle a grandi et on est fier pour elle !).

Toutefois, je trouve dommage que l'évolution et la maîtrise de ses pouvoirs se fassent sur juste un chapitre. Cela aurait été mieux, un petit bout de temps à autre, quitte à rallonger les temps entre deux prisons break... Qu'on n'ait pas déjà « le papillon déploie ses ailes ». D'autant plus, qu'elle continue à lutter un peu après... Cette évolution manque d'impact sur l'état du personnage à la fin.

Je n'aimais pas ce personnage au début. Il a fallu avancer dans l'histoire pour que j'apprenne à l'apprécier. Le fait que je ne l'appréciais pas tellement tient à son chapitre d'introduction.

Elle se trouvait dans une situation de stress, ses ennemis à deux pas d'elle et elle trouvait quand même le temps de faire des réflexions philosophiques plates par rapport à d'autres qu'elle a pu faire (mais représentative de son âge, c'est normal en y réfléchissant).

Ensuite, le moment où elle découvre son pouvoir diminue son intelligence (elle ne se rendait pas compte qu'elle lançait des boules de feu ?). D'autre part, elle pense que les mots conseiller par sa mère ne la font pas passer pour une faible ? En regardant cela avec les yeux de ceux qui l'ont capturée, elle parait surtout ridicule : je suis étonnée que l'un d'eux ne lui ait pas collé une gifle (ils en ont frappé pour moins que ça). Et la petite pense également que les fixer les déstabilisera. Ce n'est pas le plan le plus efficace que je connaisse. Par ailleurs, elle oscille entre un bel ego (elle se compare à un aigle et à une lionne) et une détestation de sa personne (elle se trouve comme un monstre). Elle dit également qu'elle ne veut pas blesser, mais l'homme qu'elle touche hurle de douleur alors que c'est un soldat entraîné. A mon avis, il est blessé tout de même.

Ses agresseurs perdent aussi en intelligence. Ils sont à surveiller tous la gamine et ce n'est qu'à la toute fin qu'ils remarquent qu'elle est en train de former une orbe de feu (alors que cela fait un certain temps qu'elle est dessus).

Rex.

C'est le personnage principal (je crois, du moins, c'est lui qui ouvre le livre dans le prologue) et il est censé être le chef de cette petite troupe. Cela n'est pas très flagrant la plupart du temps, bien qu'à la fin, c'est lui qui est le dernier rempart contre l'ennemi (la symbolique est très forte).

Le moment que j'ai préféré avec ce personnage est le retournement de situation dans le chapitre 25. Il n'est plus enfermé dans le centre, mais dans son propre corps, à l'intérieur de l'écorce. Je crois qu'un jour dans les futurs tomes, il finirait complètement transformé en arbre...

Tu lances parfois des pistes de personnalités pour tes personnages mais qui ne vont pas au-delà d'un chapitre. J'ai vu cela avec Rex. Dans un chapitre flashback (8, je crois, mais je n'en suis pas sûre...), il semblait avoir quelque chose avec les chiffres, à en donner plein très précisément. J'ai trouvé cela amusant et j'aurais aimé que cette caractéristique lui reste. Sinon, cela fait un peu étrange que cela lui vienne tout à coup.

Deux de ses capacités (bien que l'une ne lui soit pas réservée) sont très sympas et même très cool : courir vite au point qu'on croit à une téléportation, ou son explosion en feuilles (au cinéma, cela doit rendre un visuel très sympa). En revanche, cela suscite en moi des questions. Son pouvoir d'exploser en feuille il le maîtrise beaucoup trop bien, beaucoup trop vite (bon, tu me diras, s'il passe vingt minute dans une bourrasque à essayer de se recoller, l'effet est tout de suite moins badass). Ensuite, il devrait s'évanouir et être très faible... Pourtant, il trouve encore l'énergie d'utiliser plusieurs de ses pouvoirs (Edit. Quand j'y pense, peut-être que c'est le Sygma qui lui a fourni cette énergie au prix de son humanité ? Au point que Néo doive d'ailleurs lui tirer dessus).

En tout cas, cela me semble très puissant comme pouvoir et il manque un peu de contreparties pour contrebalancer. Le seul vrai point faible que j'ai trouvé très intelligent est le fait que ses créations ne restent pas. Et que s'il ne les consolide pas, elle constitue des parts de lui (que Segger ne doit pas attraper du coup).

Aldo, Lise et Loan.

Aldo est l'éternel pessimiste et c'est bien que cette caractéristique ne change pas. C'est le seul qui à chaque intrusion à la même pensée « C'est trop facile, cela va rater ». C'est un personnage très calme, qui réfléchit avant d'agir et il est surtout le seul qui ne se laisse vraiment pas emporté par ses émotions. Je ne sais pas pourquoi, je l'imaginais vraiment jeune au début, mais plus on avançait, plus je trouvais (et puis surtout, j'ai vu) qu'il était le plus âgé (Je crois que c'est peut-être dû aux vignettes de début de chapitre). Un tout petit détail sur lui : il a décidé de ne plus laisser transparaître ses émotions depuis la trahison de son père. Pourrais-tu m'expliquer comment il a tiré de cet évènement cette leçon ? De la manière dont tu as tourné cela, j'aurais plutôt dit que la leçon est « de ne faire confiance à personne pas même aux personnes qui semblent proches de vous ».

Lise est probablement celle qui m'inspire le moins de sentiments. Il faut dire qu'elle n'a pas beaucoup de temps d'apparition par rapport aux autres et que son caractère n'est pas très défini. C'est tout de même quelqu'un de très cultivé (elle fait des comparaisons à des camps d'internement pour juif par exemple). C'est dommage que son attrait pour la musique n'apparaisse que dans l'exposition du début et que cet aspect « plus cultivé » ne soit pas plus distinctif d'elle. Elle me fait un peu penser à Katara dans « Avatar, le dernier maître de l'air », avec son côté « maman ».

Loan enfin. A part dire qu'il est tout mignon, qu'il utilise adéquatement son pouvoir d'invisibilité et que son lien avec Rex est très particulier (et unique), je n'ai pas grand-chose à en dire. Sinon peut-être que comparé aux autre, il apparaît très (trop) vite et que les quatre lui font très (trop) vite confiance pour monter un plan d'infiltration. Après les longs chapitres d'expositions, son apparition d'un coup fait particulièrement étrange.

Segger.

J'adorais Segger grâce à ton premier chapitre (franchement, les détails que je relève au début de la critique ne m'ont pas perturbée). Il a le cran de tuer une personne, ce qui lui donne une crédibilité en tant que méchant parfaite. Comme caractérisation de personnage, ton premier chapitre est très bien : on a vraiment tout ce dont on a besoin. A chaque intrusion dans le centre, on avait de nouvelles preuves de sa cruauté.

Cependant, plus j'avançais, plus je perdais le Segger du premier chapitre. Tout d'abord, parce que tout le monde semble voir cette double face de Segger. Ils cherchent tous à lui trouver des excuses, à montrer ses doubles motivations... Rex, cela se comprend, sa relation avec Segger est toute particulière. Mais les autres ? Ils devraient tous le voir comme un méchant et ne pas aller chercher plus loin, surtout pour le mal qu'il a fait à leur ami.

Le fait que tous les personnages voient ce « double-face », on insiste trop dessus. A force d'insister ce qui devait faire la complexité du personnage, cela le rend plus du tout complexe (je sais, cela peut paraître paradoxal). C'est bien que Rex et le lecteur soit au courant de cette dualité, mais pas le reste. Ce thème doit être traité plus subtilement.

Segger est présenté comme un personnage intelligent et effectivement, il fait des trucs intelligents. Cependant, plusieurs choses tendent à le décrédibiliser, si bien qu'à la fin (il perd en plus le contrôle de son attaque), je ne le trouvais plus si méchant.

Déjà, le fait les adolescents se jouent beaucoup trop de lui. Il est incapable d'empêcher des évasions et des intrusions correctement. La première de Rex, la seconde pour aller le sauver, celle pour aller sauver les autres Sygmas... Il faudra attendre la quatrième ! Celle de zoé pour qu'enfin, il réussisse à les suivre ! Ça fait beaucoup. Ensuite, pourquoi garde-t-il un arbre près du mur alors que cela peut servir pour évasion ? Et un arbre qui pousse aussi vite, il aurait dû le surveiller.

Ensuite, il est présenté comme manipulateur, mais comme il n'y a aucun exemple concret, cela reste une étiquette sans réel fond derrière (c'est dommage). En effet, aucun Sygma ne se fait avoir, il ne subisse jamais sa manipulation. A aucun moment, elle n'est vraiment décisive. Pour que cette manipulation soit crédible, il aurait fallu qu'ils essuient une défaite, un échec... quelque chose qui prouve son impact.

Pour conclure sur Segger, je trouve que a confrontation entre lui et Rex à la fin était une très bonne idée (peut-être la raccourcir un peu, mais cela reste du pinaillage...). Mais très utile même dans scénario que Rex se détache enfin de Segger. Il perd la tolérance qu'il avait envers lui. Ses amis deviennent vraiment tout ce qu'il a. L'idée de ta jumelle était franchement bonne. Il fallait cette rupture de ce schéma Segger/rex qui commençait à s'essouffler.

Le cas Kate.

Je la trouvais dans le premier chapitre très humaine, très vraie et très courageuse. C'était dommage qu'elle meure, mais son rôle dans le scénario était utile. Une jeune anonyme qui se sacrifie, j'ai trouvé cela beau. D'autant plus que sa mort à impacter vraiment Rex (comme le prouve sa confession à ses amis vers la fin du livre).

Du coup, quand je tombe sur son chapitre où on voit son arrivée dans le centre et l'évasion de son point de vue, je suis restée perplexe. Je me demandais pourquoi on la retrouvait et pendant longtemps (enfin jusqu'à ce que j'apprenne que c'était la sœur de Segger et la fiancée d'Erik), j'ai douté de la pertinence de ce chapitre. Je ne voyais pas pourquoi on reparlait de Kate : elle avait déjà accompli son rôle.

Du coup, j'ai été très agréablement surprise de voir qu'elle avait autant d'importance et qu'elle était une source de motivations pour autant de personnages ! Pour une femme qu'on ne voit pas beaucoup, elle a plus d'impact dans le scénario que beaucoup ! Non, clairement, c'est un personnage que j'ai fini par vraiment apprécier pour ce qu'il apporte à ton histoire. Cela permettait de tout relier (et d'amener des alliés dans leur camps) et je sens qu'on en a pas fini avec elle...

Bon cela ne m'empêche pas d'être critique vis-à-vis du chapitre de son point de vue. Ce chapitre « retour en arrière » manque de cohérence dans sa place dans l'histoire. On l'avait oublié et hop, elle revient ! Cela aurait été mieux de mon point de vue de mettre ce chapitre après celui où Segger apprend que c'est ça sœur. Ainsi, les deux frères et la sœur sont en quelques sortes réunis et on a une partie sur laquelle on se concentre plus sur cette fratrie.

D'autre part, certains éléments dans ce chapitre manque de pertinence. J'aimais bien voir les scènes de différents points de vue. Mais ici, je pense que voir celui de Kate n'était pas nécessaire. C'était très émouvant de la voir mourir d'un point de vue différent, de son point de vue, cela faisait plus redondant. Cette phase où Kate s'infiltre dans le centre... Je pense que tu aurais pu plus prendre ton temps.

Pénultième point, la décision de Kate se fait trop vite et la fin de son extrait est un peu chaotique. Elle a juste vu un enfant, elle ne connait rien encore, elle vient juste d'arriver et déjà elle parle déjà de sauvetage. Il aurait fallu une phase où elle s'enfonce plus encore dans les sombres secrets du centre.

Et dernier point, la révélation qu'elle est la petite amie d'Erik et qu'ils allaient se marier est pour moi très importante. Pourtant, elle est perdue dans le flot du chapitre. Et c'est un paiement sans préparation (cf ma dernière critique pour en savoir plus sur la règle des « Set up and pay off »). Ce serait bien que Kate porte une bague de fiançailles dans le chapitre ou on la voit, ou alors une mention de son fiancé qui aurait désapprouve ce qu'elle s'apprête à faire, ou une photo de l'homme qu'elle aime dans sa poche... C'est toi l'auteur je suis sûre que tu trouveras une bonne idée !

· L'exposition avec les enfants est très à propos dans le chapitre 9.

· Dans le chapitre 10, on voit enfin le pouvoir de Rex. Pour une apparition aussi tardive, j'aurais imaginé quelque chose de plus impressionnant car tu passes très rapidement dessus. La scène est courte et j'ai eu plus de mal à me projeter dedans.

· Dans le chapitre 14, il espère que mettre de l'eau dessus créera un court-circuit qui ouvrira la porte. Cela me fait rire à chaque fois, car c'est quelque chose qu'on souvent voit dans les films et les livres. En quoi un court-circuit cela ouvre une porte ? Et pourquoi à l'inverse cela ne verrouillerait pas la porte définitivement ? (D'ailleurs, le saviez-vous ? Dans Star Wars quand on tire au pistolet sur un verrou et bien selon les besoins du scénario, cela se ferme ou ça s'ouvre. Bon, c'est pas de l'eau, mais on se rapproche sur le principe).

· Les chapitres où on voit une scène de différents points de vue, cela pourrait paraître redondant, mais à part avec Kate où j'ai eu cette impression, franchement, je me suis laissée porter par l'action.

· Dans le chapitre 14, cinq minutes me paraissent beaucoup pour que les soldats arrivent. D'autant plus qu'ils sont efficaces les Sygmas ! A mon avis, ils ont réussi à passer au travers du mur en une minute à peine de comment tu nous le décris.

· A place de Segger, avec le budget que j'ai, j'aurais truffé la forêt de caméras cachées pour essayer de repérer leurs déplacements dans cet endroit hyper vaste.

· C'est quand même très chouette tes vignettes inter-chapitres.

· Le coup de l'arbre qui explose en particule de pouvoir, je sens que c'est une préparation pour un paiement plus tard... Je me demande comment tu vas exploiter ce point faible. D'ailleurs, je suis contente d'en voir un car pour l'instant, leurs pouvoirs n'ont pas de points faibles.

· Juste une question, d'où vient tout l'argent de Segger pour mener toutes ces expériences et construire un complexe pareil avec autant de personnel ?

· L'apprentissage de Zoé pour maîtriser son pouvoir est très sympa dans la mesure où on sent les liens vraiment très forts entre les personnages.

· C'est trop drôle que Loan vole le rôle de Leader Rex... D'ailleurs, en y réfléchissant, c'est lui qui durant la moitié du livre garde le rôle et Loan en gaélique, cela veut dire Lumière. Un petit phare dans la nuit.

· Espaçator sévit souvent dans tes chapitres (je me suis vraiment bien marrée devant les commentaires d'une de tes lectrices).

· La mort de Rex. Je doute qu'il soit décédé, mais partons de ce postulat-là. Excellente partie. Voilà, je ne savais pas encore où le caser, donc je vais le mettre là. Je conseille de lire ce roman au moins pour ce moment-là.

· Les trois allers-retours chez Segger (+ l'évasion au début) commencent à me lasser. L'histoire tend à se répéter en dépit des éléments nouveaux.

C'est normal qu'il y en ait dans la mesure où on trouve beaucoup de personnages et surtout des histoires d'évasions. Et là, il y'a des détails qu'on a tendance à oublier, donc ce n'est vraiment pas grave. Ah et j'ai relevé des incohérences, mais n'hésite vraiment pas à me corriger : j'ai probablement loupé un passage où tu expliquais le contraire ou un élément qui fausse tout !

· Dans le chapitre 11, Lise ne trouve pas beaucoup de traces. Or, Rex a fait jaillir des plantes, c'est étrange qu'elle ne remarque pas la terre retournée à cause de cela (ça laisse des traces même si les plantes disparaissent).

· Pour accueillir le camion dans la première infiltration, il n'y a qu'un soldat. Segger a mis quatre ans à mettre la main sur Rex, il sait que ses amis sont dans la nature et pourtant avec une semaine de préparation, ces enfants sans utiliser leur pouvoir y entre sans grandes difficulté.

· Lorsqu'ils trouvent Rex dans la première incursion, ils sont surpris de trouver des alarmes sur la porte. Ce sont des adolescents intelligents, ils ne devraient pas l'être.

· Les trois et Loan décident d'aller sauver Rex alors qu'ils n'ont aucune confirmation que ce dernier est bien prisonnier. Et même s'il n'est pas au campement, il aurait pu refuser d'y retourner pour ne pas les mettre en danger, ce serait dans sa nature. Ou alors, blesser quelque part en forêt. A leur place, j'aurais pensé à battre la forêt avant de songer à m'introduire dans un complexe ultra sécurisé. Peut-être que Loan pourrait avoir vu les gardes emmener Rex ?

· Pourquoi restent-ils au début aussi longtemps dans leur ancien campement alors que les soldats connaissent son emplacement ? A la place des soldats j'aurais tendu une embuscade et je les aurais attrapé un à un en sachant qu'ils y reviendraient pour se retrouver. Les Sygmas auraient pu avoir un autre point de ralliement au cas où et n'auraient jamais dû revenir sur le campement dont Segger connait l'emplacement.

En plus, Lise les appelle à voix haute sans prendre en compte que des ennemis pourraient les attendre.

· Aldo est encore un adolescent. Comment faire pour rentrer dans un treillis taille adulte dans le chapitre 14 ? Surtout que tes soldats n'ont pas l'air d'être des modèles crevettes.

· Je suis étonnée par leur facilité à se faire passer pour des adultes soldats. Ils ont des têtes d'enfants. Même si c'est une jeune recrue, il n'est pas stupide. Zoé aurait dû être cramée beaucoup plus vite.

· Un petit détail m'a fait tiquer à la fin du chapitre 15. Segger n'a pas installé de micro dans les prisons de ses prisonniers (afin de surprendre un plan) et rien n'est fait pour les empêcher de communiquer (même juste insonoriser leur prison).

· Dans ce même chapitre, les Sygmas pensent que Segger ne songerait jamais qu'ils pourraient passer par la fenêtre. Au contraire, Segger est intelligent, c'est la première chose à laquelle il penserait s'il voit que la porte n'est pas forcée. D'autre part, pourquoi laisser une fenêtre dans un coin à cellules ?

· Tu présentes l'antre de Segger vraiment comme un lieu inextirpable et pourtant nos héros s'en évadent assez facilement et pire s'y introduisent relativement facilement (vu le peu de temps de préparation dont ils disposent). Vu comment tu présentes, cela a l'air logique. Mais du coup, cela décrédibilise les méchants (tu m'étonnes que Segger en fait des nuits blanches).

· Erik dit qu'il y a des tenues pour eux dans le camion. Je ne remets pas en question qu'il y en ait. Mais des tenues à leur taille ? Il y aurait des treillis taille S ?

· Segger pense que la balise est un objet imparable ? Certes elle a fait son travail et Zoé ne l'a pas remarqué, cependant, c'est simpliste comme réflexion venant de lui.

· Les soldats qui gardent le centre et qui leur courent après sont présentés comme des soldats « surentrainés », mais ils font parfois preuve d'une naïveté et d'incompétence. Je mets de côté notre jeune recrue qui gobe le mensonge de Zoé (bon, je ne l'ai pas relevé, mais elle a un sacré culot la Zoé...). Par exemple, quand ils les visent, ils tirent parfois comme des stormtroopers.

· Dans le chapitre 29, Zoé se laisse très facilement convaincre de renoncer alors qu'elle avait pris des risques ENORMES pour revenir libérer son frère. C'est une fille courageuse avec une forte détermination et pourtant, elle renonce. Je sais que l'urgence de la situation ne permettait pas un grand discours mais Néo n'aurait jamais pu la convaincre ainsi, surtout concernant son frère et surtout quand Segger dit que le fait de l'abandonner la brise.

Bon, je parle déjà de tout ce que dois avoir un épilogue dans la critique de « Vögel im Kafig », donc encore une fois, on va faire vite. Tu ne tombes dans aucun des pièges et si le climax nous avait laissé sur une touche triste, on peut dire qu'avec ton épilogue tu retournes le couteau dans la plaie. Il ne répond juste à la question de savoir si la plupart des Sygmas sont en vie. Théorie 9. Néo va être le nouveau personnage principal de l'histoire.

Je me posais la question de savoir s'il était possible de mettre un épilogue à la fin d'un tome 1. J'ai du coup demandé à une prof de français et elle m'a répondu une chose très juste : « l'auteur est le maître de sa narration ». Traduction : il fait ce qu'il veut. J'ai trouvé ça très beau comme leçon, donc je vous la transmets. Ton épilogue clôture très bien ton tome 1.

Attention spoiler. Si XXX est vraiment mort... Je commence à m'inquiéter pour les autres personnages, parce qu'en tuant le personnage « principal » tu es en train de nous faire une game of thrones... (C'est un compliment).

« Je n'avais rien fait. Rien accompli ».

Cela ne surprendra personne ayant lu cette critique si je tire ma phrase préférée de la scène finale du chapitre 32. Ce n'est pas ta plus belle phrase, pas ta plus belle image ou reflétant une très bonne caractérisation de personnage... Mais c'est ma préférée, parce que c'est celle qui m'a le plus touché, c'est tout son contexte qui lui donne son sel.

Parce que après avoir lu le tome 1, on comprend vraiment pourquoi il le pense et c'est extrêmement émouvant. On lui a volé son enfance, il a fui pendant quatre ans, a essayé d'être un chef, échoué, délégué ce rôle à un autre, s'est fait emprisonné, a manqué de perdre son humanité... Tout ce qu'il a réussi est un échec au final.

Elle me fait penser à une citation dans Kamelott dans le livre V où on accuse le roi Arthur de n'avoir rien fait. A cet instant, il est empli de regrets et pourtant, il refuse de se laisser dire cela : oui, il a échoué, mais il n'a pas rien fait : il a essayé. C'est ce qui se passe ici et qu'on a tous envie de lui dire : tu as essayé et rien que ça, c'est beau.

Par rapport à ma petite liste dressée dans la toute première partie de cette critique, je dirais oui. Dans le dernier chapitre et sans vous spoiler, c'est encore plus flagrant cette « ernergy ». L'aspect un peu sombre de la couverture se ressent très bien à l'intérieur de l'histoire. Je ne vois pas bien la rébellion encore. Pour l'instant, c'est une fuite éperdue.

Note. Je rappelle que ce que j'énonce dans cette critique n'est que mon point de vue et ce dernier est entièrement subjectif. Comme tu as pu le remarquer j'ai chipoté et je me suis intéressée à des détails. Je me suis permise d'être aussi pointue et ces remarques, car je sais que tu travailles énormément tes textes. Je sais aussi que ton histoire a un sacré potentiel et j'en continuerai la lecture avec plaisir.

J'ai en effet plusieurs questions qui restent en suspens : les gens dans les tubes, le garçon sauvage, la société secrète, Zack, Kate, le frère de Stygger, le nodotruc prélevé sur Rex, la transformation de Rex en arbre (son pouvoir fait perdre littéralement humanité, je trouve ça cool. Enfin pour le scénario, pour lui moins), le professeur Selkins qui apparait et disparait (alors que comme méchant, il a plus la tête de l'emploi que Segger et qui représente vraiment la part sombre du centre. Cela permettrait en plus d'étoffer la bande de méchants à affronter), les mercenaires dont la femme à la sucette...

Bref, si j'avais une chose à dire pour conclure, c'est : ne sous-estimez pas le scénario et sa capacité à vous surprendre.

Voilà, on rentre dans la partie intéressante !

Alors, je te donne le badge "suspense", parce le dernier chapitre et l'épilogue final sont super en terme de suspense ! D'après les commentaires, je ne suis pas la seule à le penser...

Je te donne aussi le badge "peintre" car tes descriptions sont très détaillées, que ce soit des lieux ou des réflexions des personnages ! Elles apportent un plus à ton histoire !

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