Avis : une magnifique œuvre qui vous fait passer par un ascenseur émotionnel. Du rire au larmes, ce film d'animation souligne l'amitié et l'égalité. Les dessins sont très soignés et colorés contrastant avec la période noire que traverse le Japon (1940-45) représenté par Shinnosuke Yakuwa. J'ai beaucoup apprécié la poésie de ce film, la douceur et l'innocence des personnages. Le scénario est original constitué de l'importance de l'égalité, il raconte l'histoire de « Totto-chan » alias Tetsuko Kuroyanagi qui devient la meilleure amie d'un garçon chrétien atteint de polio. 

note 4.5/5 

analyse =  

La palette de couleur employée est majoritairement clair, pastel, mais le réalisateur n'hésite pas à ajouter et à parsemer de petites ombres par-ci et par-là. Ces ombres symbolisent l'histoire, celle de la Seconde Guerre mondiale au Japon. Ce thème de la guerre ne surplombe cependant pas le film qui reste charmant.

Le graphisme parvient à retranscrire des expressions faciales aussi vrai que nature sans plonger les personnages dans le cliché ( traits poussés, caricatural). Cela rend possible une identification à certains personnages et un attachement.

Nous percevons le monde à travers les yeux du personnage de Totto-chan qui est très attachante. Ce personnage à tout pour lui, la joie de vivre et continuer à vivre même en temps de guerre, son altruisme et énergie pour intégrer un jeune garçon atteint par la Polio. On ne peut pas s'empêcher de verser une petite larme lorsque ce dernier disparaît subitement.

Ce film est un peu comme un bildungsroman ou roman d'apprentissage pour voir au-delà des apparences. Nous sommes tous différents et pourtant égalitaires d'une certaine manière. Il y a toujours un point qui va lier les hommes entre eux même avec un fossé qui les sépare. Ce film nous donne ainsi une leçon de vie importante à travers les élèves de l'école Tomoe Gakuen de M. Kobayashi.

Les sujets abordés par le film, tels que la différence intellectuelle (hyperactivité, HPI, trouble de l'attention et autres ), les maladies/handicaps (la polio) et la guerre du point de vue d'un enfant (faim, disparition d'être cher, obligation, l'effort patriotique) sont difficiles et rarement exploités au cinéma et principalement dans le cinéma d'animation japonais (pour des questions de mémoires blessées, de sensibilités ou encore de rejet). Malgré tout, le film parvient à aborder ces sujets avec une délicatesse remarquable sans clichés particuliers. Aussi, en abordant ces sujets, ce film, selon moi, n'est pas forcément adapté à un jeune public ( 2-8 ans ) car il nécessite un minimum de réflexion de la part du spectateur pour comprendre sa véritable portée.