Avis =  Que dire ? j'ai tout simplement adoré le travail de Hayao Miyazaki sur cette oeuvre  ( comme tous ces films ). L'histoire est prennante, les personnages bien développé et attachant.  Le visuel du film est vraiment super, la couleur, les détails de l'animation font presque oublier le côté de l'animation. La musique est une master piece !  Bref rien à redire . 

note= 5/5 

Critique / Analyse  =>  Un paysage qui atteint une certaine spiritualité loin du paysage dépourvu de religieux occidental

Princesse Mononoké est un film d'animation réalisé par Hayao Miyazaki et produit par le studio Ghibli. Le paysage dans ce film joue un rôle crucial et est souvent interprété comme une représentation de la relation complexe entre l'homme et la nature.

Le film se déroule au XVe siècle, durant l'ère Muromachi, où la forêt japonaise, jadis protégée par des animaux géants, se dépeuple à cause de l'homme. Le paysage dépeint dans le film est à la fois beau et menaçant, reflétant les tensions entre les humains et la nature. Une sorte de wilderness à la Japonaise

Le personnage principal, Ashitaka, est forcé de quitter son village après avoir été maudit par un sanglier transformé en démon. Il part à la recherche du dieu Cerf pour lever la malédiction qui lui gangrène le bras; ( Scène dans la forêt où il l'aperçoit pour la première fois, paysage doté d'une importance spirituelle, comme en témoigne l'apparition magique, mais aussi les couleurs et la lumière, tout comme le son. Le personnage est témoin de cette apparition, et est marqué par un lien étroit avec les esprits )

Le film explore les conséquences de la déforestation et de l'exploitation des ressources naturelles par l'homme. Le village des forges de Dame Eboshi, par exemple, contribue à la déforestation en exploitant les sols pour survivre.

En somme, le paysage dans "Princesse Mononoké" n'est pas seulement un paysage fond mais un personnage à part entière qui influence l'histoire et les personnages. Il a a sa propre personnalité. Il symbolise la beauté, la puissance et la fragilité de la nature, et souligne l'importance de vivre en harmonie avec elle.

Miyazaki crée un espace où la complexité des relations entre les humains, les esprits et la nature peut être explorée à travers l'art de l'anime . Par exemple, les Kodamas, petits esprits de la forêt qui guident le protagoniste Ashitaka à travers la forêt, transforment les croyances spirituelles en une forme visuelle et alternative. Ils participent au paysage spirituel à la fois dans la forêt mais aussi sur la cime des arbre quand le dieu de la forêt prend sa forme nocturne

Le film illustre également le concept de la vie et de la mort en équilibre et cela passe essentiellement par le paysage. Par exemple, le dieu de la forêt, sous la forme d'un cerf, fait fleurir des fleurs à chaque pas qu'il fait, qui se fanent immédiatement. Cela symbolise le cycle de la vie et de la mort, et l'équilibre délicat qui existe entre eux. La vie et la mort ne semblent pas avoir de réelle frontière dans le paysage. Car à la fois les montagnes déboisées sont le signe de vie humaine mais la mort de la forêt. La Forêt est foisonnante de vie mais aussi de mort avec l'importance des esprits.

En fin de compte, "Princesse Mononoké" nous invite à réfléchir sur notre rôle par rapport à la nature : sommes-nous des intendants ou des seigneurs de celle-ci ?. Le film nous encourage à ne jamais perdre notre respect pour la spiritualité et la nature. 

Critique précise ( cette partie rentre dans mon DM sur Miyazaki, je suis dans l'attente de ma note, si vous être intéressé je peux publié mon DM complètement dans un autre chapitre ) = 

L'œuvre de Miyazaki est ponctuée par la présence du divin qui conduit à la contemplation de l'homme sur son environnement, son paysage. l'influence shintoïste et de l'animisme occupe une grande place dans la manière dont le paysage est perçu.

Dans Princesse Mononoké, le paysage a une dimension sacrée fondamentale avec la présence de Dieu, des Kamis ou encore des Kodamas ( de petits esprits tremblants). Dans la séquence célèbre qui suit la fuite des Forges et le soin apporté à Ashikata par la Princesse Mononoké, la forêt est un espace devenu sacré. Ce sacré est présent par l'apparition des Kodama et le retour du dieu Cerf.

Le sacré contraste avec le profane qui réside dans la volonté des chasseurs à vouloir la tête du dieu. le sacré vit dans la lumière de la lune et l'espace ouvert de la nature. Les éléments profanes quant à eux vivent cachés, dans l'obscurité et craignent la présence du divin. La lumière douce de la lune, ainsi que les tons verts et bleus, créent une atmosphère qui évoque la pureté, la sérénité et la sacralité du monde naturel. Le bleu, en particulier, est un symbole de la transcendance et de la connexion spirituelle avec la nature, ce qui suggère une distance entre l'homme et cette force divine. L'aspect sonore joue un rôle fondamental dans la distinction entre sacré et profane. La musique est douce et solennelle lors des scènes de la forêt et des apparitions divines. Le son véhicule une sensation de calme et de vénération. Les sons naturels, comme le souffle du vent dans les arbres, le chant des oiseaux, ou les bruits de la forêt, accentuent la présence du sacré car ils sembleraient que ce soit les Kodamas qui en soient à l'origine. Ces sons sont apaisants et invitent à la contemplation. L'humain se doit alors d'écouter le passage des divinités. Cet impact du divin sur les personnages et leur environnement est récurrent dans tout le film et passe par divers procédés ( sons, couleurs, temps ). C'est le cas de cette séquence de transformation de la forêt, des créatures et des hommes. Bien que la divinité se transforme, elle continue d'affecter la vision humaine sur le monde et propose une admiration, une contemplation, même dans le regard des chasseurs. La lenteur de la transformation , la couleur bleu qui habite le paysage, ainsi que les sons envahissent les perceptions des hommes. Cela participe à souligner que l'homme est loin d'être seul, et est insignifiant face aux créatures divines qui peuplent l'espace naturel. Il est à noter que tout au long du film, le personnage féminin de la Princesse Mononoké, fait le lien entre l'espace sacré, l'habitation divine de la nature et la dimension profane de l'homme. La lente transformation, la contemplation et l'émerveillement sont des clés pour comprendre comment Miyazaki interroge notre rapport au monde et à l'habitation du monde.