Fata Morgana Herzog
Avis = Ce film est expérimental, les effets cinématographiques sont très bien réalisés. On a du mal à percevoir la réalité et les illusions. Herzog se fait le maître des illusions par l'utilisation de la nature elle même. Malgré tout je n'ai pas vraiment aimé ce film qui m'a complètement perdue au bout d'un moment, j'ai décroché.
note = 2/ 5 ( personnel ) 3;5/5 ( pour l'aspect cinématographique ).
Analyse
Fata Morgana de Werner Herzog est un film qui s'aventure dans un voyage sensoriel intense bien souvent inconfortable pour le spectateur et son équipe de tournage qui a du s'engager dans des conditions extrêmes pour tourner. L'idée initiale du film est de réaliser un récit post-apocalyptique en trois parties, chacune représentant un aspect de la création, du paradis, et de l'âge d'or. Herzog cherche à évacuer la structure narrative traditionnelle pour se concentrer sur une expérience sensorielle, où l'ordre de la répétition et la perception sensorielle remplacent l'intellect. L'objectif est d'induire un état proche de l'hypnose, où les sensations priment sur la compréhension rationnelle.
Le film joue sur l'idée de l'identité et de la différence à travers des images frappantes, comme celles des avions qui s'enchaîne dans un fixe, où la chaleur transforme l'air en un mirage flou. Cette distorsion visuelle devient un premier mirage, marquant le début d'un changement de perception du monde qui est à peine perceptible. Ce phénomène est l'expression même de la chaleur, qui devient visible par les sens, rendant tangible quelque chose qui était auparavant invisible. Herzog explore alors la notion de triomphe de la nature sur la civilisation, une dimension surréaliste où les frontières entre réalité et illusion se brouillent.
Les plans de mirage où l'horizon est flou, difficilement discernable, accentuent cette impression d'indéfinition. Parfois, l'horizon est représenté de manière symétrique, moitié terre, moitié ciel, mais il reste poreux, suggérant une connexion subtile et complexe entre le fini (la terre) et l'infini (le ciel). L'horizon devient une ligne fluide, instable, un espace entre ces deux réalités. Cette mise en scène remet en question la notion de commencement, de création, et la vision d'un monde défini. Herzog propose un nouveau rapport poétique au monde, où le texte, en voix off, influence directement l'image et la perception. Les mots guident les images, ouvrant ainsi une autre réalité, souvent absurde et mystérieuse.
Un exemple frappant est un plan avec un bidon, un objet humain, qui, bien que crasseux ne peut être précisément identifié. Il laisse les sens en alerte et incite le spectateur à rechercher une signification sans pouvoir pleinement l'appréhender. Le commentaire lu dans le film fait écho à une cosmologie primitive, évoquant la naissance du monde, tandis que le travail sur la matière est essentiel : le sable se transforme en eau, le vent se lève, mais tout reste figé, questionnant la profondeur et la signification de ces métamorphoses naturelles.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top