6 : La Ballade En Forêt
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La matinée ensoleillée à Fushia baignait la petite ville d'une lumière dorée et chaleureuse. Le ciel était d'un bleu éclatant, sans nuage à l'horizon, et le chant des oiseaux remplissait l'air de notes joyeuses. Les ruelles pavées étaient animées par les habitants qui vaquaient à leurs occupations, sous l'ombrage généreux des grands arbres bordant les trottoirs. Une brise légère apportait un souffle de fraîcheur bienvenu. C'était le genre de matinée qui vous invitait à sortir et à profiter de la douceur de la journée naissante.
À la maison des deux frères, la journée avait commencé comme d'habitude. Ace s'était levé tôt, bien avant l'aube, pour profiter de la tranquillité de l'aurore. La petite maison en bois était baignée de cette lumière matinale, et Ace avait terminé sa routine en silence, prenant le temps de contempler le jardin fleuri à travers la fenêtre de sa chambre.
En descendant les escaliers en bois, Luffy fut accueilli par l'odeur alléchante du petit-déjeuner.
L'aîné était en train de préparer une pile de crêpes dorées, lesquelles cuisaient doucement dans la poêle.
Il esquissa un sourire et s'approcha de lui.
"Ça sent bon ! Tu es le meilleur chef de crêpes du monde."
Ace souffla du nez, amusé.
"Attends de les goûter, avant de dire ça."
Alors qu'ils déjeunaient ensemble, Ace évoqua une idée qui avait germé dans son esprit. Il avait décidé d'écrire une lettre à Marco, l'homme qui avait occupé ses pensées depuis leur dernière rencontre. Son frère, toujours curieux, lui posa quelques questions sur ce qu'il comptait écrire.
Ace, tout en nettoyant ses ustensiles de cuisine, sourit en réfléchissant à ses mots.
"Je ne vais pas te le dire, finit-il par déclarer, ça ne te regarde pas."
Alors qu'il rangeait la vaisselle, Luffy demanda, spontanément :
"Oh, je vois... Tu vas lui faire la cour."
Ace sentit le rouge lui monter immédiatement aux joues.
"Non mais ça va pas ?!"
Le plus petit éclata de rire, puis quitta la pièce, décidant de laisser Ace réfléchir à sa lettre tranquillement.
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La journée de Marco débuta paisiblement dans le Manoir Newgate. Lorsque le soleil commença à filtrer à travers les rideaux de sa chambre, il ouvrit les yeux, se sentant rafraîchi par une bonne nuit de sommeil. Il était connu pour sa discipline, et sa routine matinale était sacrée.
Après avoir quitté son lit, il s'étira élégamment, étirant ses longues jambes musclées. En se regardant dans le miroir de sa coiffeuse, il se passa une main dans ses cheveux d'un blond chatoyant, les coiffant soigneusement en arrière.
Il se dirigea ensuite vers la salle de bain attenante, où il effectua sa toilette matinale avec minutie, se rasant de près et se parfumant légèrement d'une senteur boisée. La peau impeccable, le visage frais, il était prêt à affronter la journée.
Pourtant, malgré sa routine parfaite, il était évident qu'Ace occupait une grande place dans ses pensées. Assis à son bureau en bois massif, Marco soupira doucement en fixant la feuille de papier vierge devant lui.
"Peut-être devrais-je lui écrire, murmura-t-il pour lui-même."
Il avait passé la nuit à penser à Ace, se perdant dans les souvenirs de leur, promenades, de leurs discussions, de son atelier. Il pouvait encore sentir le parfum qui enveloppait chaque pièce de sa maison, et le rire clair d'Ace raisonnait encore dans ses oreilles. Le jeune artiste avait capturé son attention de manière inattendue, et Marco ne pouvait s'empêcher de vouloir en apprendre davantage sur lui. Oui, peut-être qu'il s'impliquait trop dans tout ça, finalement.
Ses pensées à propos du jeune homme étaient comme un doux refrain qui jouait dans son esprit, et il se surprit à sourire en repensant à leurs échanges animés et à la lueur d'excitation dans les yeux du peintre.
Il se leva de son bureau, prit une grande inspiration, puis revint vers la feuille de papier. Le moment était venu d'écrire à Ace.
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Alors qu'Ace trempait sa plume dans l'encrier, des souvenirs des dernières semaines lui revinrent en mémoire. La gentillesse de Marco et le sentiment de bien-être qu'il ressentait en sa compagnie le poussaient à vouloir le voir aussi souvent que possible.
Ace esquissa un sourire en repensant à leur promenade en calèche. Il secoua la tête pour chasser ses pensées, se concentrant sur la lettre qu'il s'apprêtait à écrire.
Une fois le message terminé, Ace le relut une dernière fois avec un sourire satisfait. Puis, il se leva de son bureau, scella la lettre avec de la cire et y apposa son sceau. Il se dirigea vers la porte, prêt à se rendre à la poste pour l'envoyer.
C'est en revenant qu'il tomba sur une enveloppe, qu'il s'empressa de ramasser, un large sourire sur ses lèvres.
"Mon cher Ace,
La lumière du matin se lève, et avec elle, mon esprit s'éveille à une nouvelle journée. Cependant, dès que mes yeux se posent sur cette feuille de papier, il n'y a qu'une seule chose qui occupe mes pensées : vous.
La promenade que nous avons partagée résonne encore en moi, comme une mélodie douce et enivrante. Votre compagnie, Ace, est devenue une source d'inspiration inestimable, et je trouve difficile de me détacher de ces souvenirs enchanteurs.
Je me languis de vous revoir, de poursuivre nos conversations, de découvrir davantage ce qui se cache derrière vos magnifiques toiles et votre regard pénétrant. Votre présence est devenue une douce obsession, et j'ai hâte de vous retrouver.
Pardonnez mon empressement, mais je ne peux contenir cette impatience qui me pousse à vous revoir. Je vous invite donc, si votre emploi du temps vous le permet, à me rejoindre au manoir dans la journée de demain, pour une nouvelle promenade qui, je l'espère, sera aussi mémorable que la précédente. J'attends ce moment avec une impatience dévorante.
Sachez, cher Ace, que vos traits, vos paroles et votre charme hantent mes pensées. Mon esprit s'est résolument fixé sur vous, et je n'aspire qu'à poursuivre cette connexion naissante entre nous.
Je suis prêt à ajuster mon emploi du temps pour vous –même si vous savez pertinemment que je m'ennuie terriblement et que je n'ai presque jamais rien à faire– car il n'y a rien que je désire plus en ce moment que de vous revoir.
Avec une sincérité profonde et une impatience non dissimulée,
Marco Newgate"
Ace posa la lettre sur son cœur, avec un sourire béat et les joues roses, puis poussa un long et bruyant soupir de joie.
Du coin de l'oeil, il remarqua Luffy avec son sourire moqueur, qui avait tiré un rideau pour l'observer par la fenêtre, et s'empressa de rentrer pour lui lancer les premiers coussins qui lui tombaient sous la main tout en riant aux éclats.
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À l'intérieur, le Manoir Newgate était un trésor d'élégance et de luxe. Les pièces étaient meublées avec goût, chaque pièce de mobilier semblant avoir été choisi avec soin pour son esthétique et son confort. Une bibliothèque bien garnie s'étendait le long d'un mur de la pièce principale, regorgeant de livres sur une variété de sujets, témoignant de la soif de connaissance du propriétaire.
Le matin, Marco avait l'habitude de commencer sa journée en prenant un petit-déjeuner léger dans la salle à manger, baignée de la lumière éclatante qui passait à travers les grandes fenêtres. Après le repas, il se retirait souvent dans son bureau, une pièce élégante adjacente à sa chambre, où il passait du temps à lire et à écrire.
Le bureau était un endroit de réflexion et de création pour Marco. Les murs étaient décorés de tableaux qui dataient de plusieurs générations, chacun reflétant sa passion pour l'art et la beauté. Une grande table en bois massif occupait le centre de la pièce, recouverte de parchemins, de plumes et d'encriers, témoignant de son amour pour l'écriture.
Ce matin-là, il était plongé dans la lecture d'un roman historique ; Marco était immergé dans l'histoire de l'Angleterre. Cependant, malgré les mots imprimés sur les pages, son esprit vagabondait, ses pensées étant constamment ramenées à Ace. Il ressentait un désir profond de le revoir, de poursuivre les conversations qu'ils avaient entamées lors de leur dernière rencontre. Il espérait sincèrement que la lettre qu'il avait envoyé plus tôt ce matin ferait écho dans le cœur du jeune homme.
Chaque mot qu'Ace avait partagé avec lui semblait résonner dans son esprit. Il se languissait de sa compagnie et brûlait d'impatience de le revoir. L'idée d'une nouvelle rencontre avec lui illuminait sa matinée et faisait naître un sourire sur son visage.
Quelqu'un frappa à la porte, tirant Marco de son état de rêverie. Meredith, sa nouvelle domestique, entra dans la pièce, apportant avec elle une lettre. Elle s'avança avec une grâce silencieuse et posa l'enveloppe sur le bureau de Marco. Son visage était empreint de respect.
"Bonjour, Monsieur Newgate. J'espère que votre matinée se passe bien."
Marco esquissa un sourire aimable.
"Bonjour, Meredith. Je vous ai dit que vous pouviez m'appeler par mon prénom, vous savez."
La domestique eut un léger sourire gêné.
"C'est vrai, oui... C'est très aimable de votre part, mais j'ai du mal à m'y habituer."
Meredith tendit l'enveloppe à Marco, montrant le cachet de cire qui la scellait.
"On m'a remis cette lettre il y a quelques instants. Elle a été livrée par un messager, Mons...Marco."
Le blond prit délicatement l'enveloppe entre ses doigts et examina le sceau de cire avec un étonnement mêlé d'excitation. Il reconnaissait ce sceau, il en avait vu un identique sur une lettre précédente d'Ace.
Il murmura, pour lui-même :
"Déjà une réponse ? Mais ce n'est pas possible... Je viens tout juste..."
La domestique pencha la tête. Le maître de maison reprit contenance et déclara :
"Merci, Meredith. Vous pouvez disposer."
Elle quitta la pièce avec une révérence polie, le laissant seul avec la mystérieuse lettre d'Ace.
Marco prit l'enveloppe entre ses doigts avec précaution, ses yeux bleus étincelant d'anticipation. Il avait à peine eu le temps d'envoyer sa propre lettre, et voilà qu'il recevait déjà une réponse, c'était étrange. Un sourire éclaira son visage, tandis qu'il brisa délicatement le sceau de cire et déplia le papier.
"Cher Marco,
Encore aujourd'hui, je me retrouve plongé dans une douce mélodie de pensées. Votre présence, vos mots, notre promenade passée, tout cela occupe mon esprit d'une manière que je n'aurais jamais imaginée.
Je ne peux m'empêcher de me demander quand nous aurons l'occasion de nous retrouver, de poursuivre ces conversations qui m'ont tant captivé. L'idée de partager encore des moments en votre compagnie m'enchante profondément, et je rêve du jour où cela se réalisera.
Votre charme, votre gentillesse et votre passion pour la vie ont fait naître une fascination en moi que je n'arrive pas à chasser. Je me surprends à sourire rien qu'en pensant à vous.
Si le destin le permet, j'aimerais beaucoup que nous puissions nous voir à nouveau. Je laisse le choix de l'endroit et de l'heure entre vos mains, sachant que chaque moment passé avec vous sera précieux.
En attendant ce jour, cher Marco, sachez que vous occupez une place spéciale dans mon cœur, et que chaque journée passée sans vous me semble un peu moins lumineuse.
Avec toute mon admiration et mon désir sincère de vous revoir,
Portgas D. Ace"
Alors qu'il lisait les mots d'Ace, l'émotion l'envahit. Son cœur battait un peu plus vite, et ses lèvres esquissèrent un sourire. Sa lettre reflétait les sentiments qu'il ressentait pour Ace, et il était ravi de constater que les pensées du jeune homme étaient également tournées vers lui.
"Un message, de son initiative..."
Il relut la lettre une seconde fois, absorbant chaque mot avec une profonde appréciation. Les mots du peintre semblaient danser sur la page, créant un doux ballet dans l'esprit de Marco. Il se sentait honoré par la sincérité de cette lettre et par le désir mutuel de se revoir.
Lorsqu'il regarda une nouvelle fois dans l'enveloppe, il y trouva une esquisse de mésange bleue, qu'il posa délicatement à côté de l'autre dessin d'Ace ; celui de la fontaine.
Il rangea avec attention la lettre dans son tiroir, là où il avait posée la précédente, laissant les émotions le submerger. Il savait maintenant que son propre désir de revoir Ace était partagé, et cela ne faisait que renforcer son impatience.
Le blond se leva de son bureau. La journée avait pris une tournure inattendue, mais une tournure bienheureuse, et il avait hâte que la nuit tombe pour le revoir.
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Ace avait accepté l'invitation de Marco sans le savoir, avant même de la recevoir, et le lendemain, il se mit en route pour le Manoir Newgate. Le soleil était encore généreux, et la légère brise apportait un souffle de fraîcheur à l'air environnant. Ace pouvait sentir son cœur battre plus fort à l'idée de revoir Marco.
Alors qu'il marchait en direction du manoir, ses pas crissèrent légèrement sur le chemin de gravier qui menait à l'entrée. Ses pensées étaient remplies d'anticipation, se demandant ce que cette journée leur réserverait. Il avait hâte de poursuivre cette connexion naissante avec Marco, de découvrir davantage de choses sur lui et de partager des moments mémorables.
Lorsqu'il atteignit enfin la porte du manoir, il fut accueilli par le blond, qui l'attendait avec un sourire chaleureux. Leurs regards se croisèrent, et Ace sentit un frisson d'excitation le parcourir. La journée promettait d'être exceptionnelle.
La promenade les emmena sous la canopée de la forêt environnante, où le murmure des feuilles et le chant des oiseaux créaient une ambiance apaisante. Ils marchaient côte à côte, se laissant envelopper par la nature qui les entourait. Le chemin était bordé de fleurs sauvages aux couleurs éclatantes, créant un tapis de nuances différentes sous leurs pieds.
Alors qu'ils marchaient, Ace et Marco engagèrent une conversation sur leurs loisirs et intérêts personnels. Ace partagea son amour pour l'océan, insistant sur la chance qu'ils avaient de vivre à quatre ou cinq lieues de la mer.
Marco écouta avec attention, hochant la tête de temps en temps. Puis, c'était à son tour de parler de sa passion. Il expliqua son vif intérêt pour l'histoire, comment il aimait plonger dans les récits du passé, découvrir les détails fascinants des civilisations anciennes et des personnalités historiques.
Ace écouta avec un intérêt grandissant, posant des questions sur les époques et les événements qui captivaient Marco. La discussion était animée, et ils se découvraient l'un l'autre un peu plus. La forêt les entourait de sa beauté tranquille, mais c'était la connexion qui se tissait entre eux qui illuminait leur promenade.
Alors qu'ils marchaient sous la canopée, Marco inspira profondément, les yeux perdus devant lui.
Le soleil d'après-midi baignait la petite clairière de lumière, créant des jeux d'ombres entre les feuilles des arbres.
"C'est un lieu plein d'histoire, murmura-t-il
_Vraiment ? Connaissez-vous le passé de cet endroit ?"
Marco, souriant légèrement, hocha la tête.
"Bien sûr, Ace. Ces terres ont vu beaucoup de choses au fil des siècles. Par exemple, avant que cette ville ne soit construite, il y avait ici une tribu amérindienne, les gardiens de cette région depuis des générations.
_Et que s'est-il passé avec cette tribu ?"
Marco, choisissant soigneusement ses mots, continua :
"Les colons sont arrivés, cherchant à s'approprier ces terres. Les tensions sont montées, et des conflits ont éclaté.
_C'est vraiment triste, souffla Ace. Comment cela s'est-il terminé pour eux ?"
_Malheureusement, ça ne s'est pas bien fini. C'est une histoire d'injustice et de conflits."
Le peintre s'installa sur un arbre couché et plongea ses yeux dans ceux de Marco.
"Racontez la moi, s'il vous plaît."
Le blond esquissa un sourire et le rejoignit.
"Il y a bien longtemps, lorsque les colons avaient à peine commencé à s'installer dans ces terres, il y avait une belle tribu amérindienne qui vivait ici. Leur chef était un homme sage et fier."
Ace, intrigué, regarda Marco attentivement.
"Quelle tribu était-ce ?
_C'était la tribu Tala, les gardiens de cette région depuis des générations. La fille du chef, Nayedi, était une jeune femme exceptionnelle, belle et pleine de vie. Une guérisseuse. Elle était aimée de tous.
_Que s'est-il passé ?
_Les choses se sont malheureusement gâtées. Les colons, dont certains étaient guidés par la cupidité, ont commencé à convoiter les terres de Nayedi et de sa tribu. Les tensions sont montées, et la violence a éclaté. Il y avait un homme blanc qui avait trouvé sa place parmi les Amérindiens. Il était aimé de Nayedi, et elle l'aimait en retour. Mais le reste de la tribu ne l'acceptait pas.
_Un amour interdit... C'est tragique.
_Oui, souffla Marco.
_Et ensuite ?
_Il a essayé de faire entendre raison aux colons, de les empêcher d'envahir davantage les terres de Tala, mais ils ne l'ont pas écouté. Un jour, il a été blessé gravement en essayant de protéger Nayedi et sa tribu.
_Quelle horreur, soupira Ace, ému. Et Nayedi ?
_Elle était déchirée entre son amour pour lui et sa loyauté envers sa tribu. Finalement, elle a pris une décision difficile, une décision qui l'a conduite à la mort...
_Qu'a-t-elle choisi ?
_L'amour. Elle a choisi l'amour. En essayant de guérir l'homme qu'elle aimait au lieu de fuir avec les siens, elle s'est condamnée. Et son amant a dû la regarder mourir, impuissant."
Ace baissa la tête, touché par cette histoire. Il murmura :
"Vous savez énormément de choses intéressantes.
_Je vous l'ai dit. Je suis un grand passionné d'histoire, sourit Marco."
Les deux hommes se levèrent de l'arbre couché et poursuivirent leur promenade dans la forêt, découvrant de magnifiques paysages où les rayons du soleil perçaient à travers les feuillages.
Ace laissa échapper un soupir, rompant momentanément la légèreté de leur promenade.
"Marco, il y a eu un nouveau mort récemment, un homme du coin. Les gens commencent à parler, à dire que peut-être... les conflits de la guerre de sécession ne sont pas aussi loin de nous que nous le pensions..."
Marco, son regard bleu perçant posé sur Ace, acquiesça avec tendresse.
"Je comprends votre inquiétude, Ace. Mais il ne faut pas se laisser emporter par la peur. Les gazettes locales ont évoqué cette affaire, et selon eux, il s'agit d'un puma en quête de proie. Les autorités s'occupent de la situation. Nous sommes en sécurité, ici."
Ace hocha la tête, sentant un peu de réconfort dans les paroles de Marco.
"Vous avez probablement raison... C'est que cette guerre me fait peur, pour être honnête..."
Le jeune homme souffla longuement avant de murmurer :
"Merci de m'apaiser."
Marco lui adressa un sourire tendre.
La forêt révélait ses secrets au fur et à mesure qu'ils avançaient, dévoilant des paysages d'une beauté sauvage.
Marco, soucieux de ne pas laisser l'atmosphère rester lourde après ces deux conversations sérieuses, entama une discussion amusante pour détendre l'atmosphère :
"Vous savez, Ace, la dernière fois que j'ai marché dans cette forêt, je me suis retrouvé nez à nez avec un écureuil. Il avait décidé que ma pomme serait son repas, et il a mis en place un plan d'évasion digne des plus grands stratèges."
Le jeune homme sourit, intrigué par cette histoire.
"Vraiment ? Un écureuil stratège ?"
Le blond acquiesça.
"Oh oui, il était rusé. Il a escaladé l'arbre avec détermination, mais quand il s'est retrouvé en haut avec sa pomme, il ne savait plus comment redescendre sans la perdre."
Ace rit aux éclats.
"C'est sûr que ça doit être difficile de faire demi-tour avec une pomme plus grosse que sa tête dans les pattes."
Les lèvres de Marco s'étirèrent, et ses joues rosirent légèrement.
Le rire d'Ace, cristallin et spontané, résonnait comme une mélodie enchanteresse dans l'âme de Marco, faisant vibrer son être tout entier. Ses éclats de rires étaient des étoiles dans la nuit, des pépites précieuses dans le flot constant du temps.
Ils brillaient d'une luminosité particulière, apportant chaleur et éclat à cette journée ensoleillée. Marco ne pouvait s'empêcher de se laisser emporter par cette musique, et il se sentait privilégié d'en être le témoin.
"Je voulais vous remercier, Ace."
Le jeune homme tourna la tête vers le blond, perplexe.
"Pourquoi ?
_Pour cette belle journée. Merci.
_Oh... Euh... Merci à vous, dit Ace en se grattant la nuque, c'est vous qui m'avez invité."
Marco haussa les épaules.
"J'ai plutôt l'impression que nous nous sommes tous les deux invités, rit-il.
_Ça n'est pas faux. C'était une belle... coïncidence.
_Je ne crois pas que c'était une coïncidence, sourit Marco.
_Peut-être pas..."
Le blond souffla du nez. Ils restèrent silencieux un moment, avant qu'il ne déclare, à voix basse :
"Je n'aurais pas pu rêver meilleure journée pour mon anniversaire."
Ace se stoppa net.
"C'est votre anniversaire ?!
_Oh... Oui. Nous sommes le 5 octobre, non ?
_Oui... Mais... Enfin... Vous... Vous auriez dû me prévenir !
_Et bien, c'est fait."
Le peintre croisa les bras.
"Mais... Vous qui avez organisé un bal en invitant la ville toute entière simplement par ennui, vous n'avez même pas pensé à le fêter ?
_Passer cette journée avec vous à nous promener est une merveilleuse façon de le fêter, Ace. C'est même la meilleure, selon moi."
Le jeune homme sentit ses joues le brûler immédiatement. Il tourna la tête en essayant de réfléchir à une réponse. Le blond murmura :
"Mais, si cela vous gêne que je n'organise pas de fête, nous n'aurons qu'à dire..."
Ace reporta son attention sur Marco.
"...Que le bal masqué de samedi est aussi une soirée d'anniversaire ?"
Le peintre acquiesça et dit à voix basse :
"C'est une merveilleuse idée."
Le blond ricana, et Ace tourna la tête immédiatement, sentant ses joues le chauffer un peu plus. Alors qu'il marchait sur le sentier forestier, les pensées en ébullition, il trébucha sur une racine dissimulée parmi les feuilles mortes. Il perdit l'équilibre et tomba au sol, sa cheville venant heurter quelque chose de coupant. Ace se retint de crier, mais sa souffrance le fit froncer les sourcils alors qu'il étouffa un gémissement. Une douleur vive irradia depuis la plaie.
Marco se précipita à ses côtés, inquiet. Il examina rapidement la blessure et constata que la cheville d'Ace avait été entaillée par une branche brisée qui dépassait du sol. Quand le regard de Marco se posa sur la plaie, il détourna les yeux et demanda, le visage affichant une inquiétude sincère :
"Ça va aller ?"
Ace respira profondément pour calmer la douleur.
"Oui, ça va... juste une petite coupure, rien de grave."
Marco s'inquiéta immédiatement et aida le jeune homme à se relever. Il examina rapidement la cheville d'Ace et remarqua que le saignement, qui ne semblait pas excessif, était tout de même préoccupant. Il suggéra, les yeux baissés, de rentrer au village pour nettoyer et désinfecter la plaie.
Le peintre hocha la tête, reconnaissant de l'inquiétude du blond. Celui-ci l'aida à se relever avec précaution, veillant à ne pas exercer de pression excessive sur la cheville blessée. Ils commencèrent à marcher lentement vers la ville, Marco soutenant Ace tout au long du trajet.
"C'est pas de chance, tout de même, soupira le brun.
_Non... Mais ça sera vite guérit, ne vous en faites pas, le rassura-t-il.
_Oui, ce n'est pas très grave. Vous n'avez pas besoin de m'aider, vous savez ? Je peux marcher.
_Je préfère prévenir que guérir."
Il ajouta, en un murmure :
"Et c'est peut-être une petite excuse pour vous tenir par le bras."
Ace souffla du nez, amusé. Ils marchèrent un moment dans le silence, avant que le peintre n'ose demander :
"La vue du sang vous dérange ? Je vois que votre regard est fuyant.
_Ce n'est pas ça. Je m'inquiète, simplement. Je n'aime pas vous voir blessé. Et puis, la nuit ne va pas tarder à tomber. Je ne préfère pas rester ici, ça peut être dangereux."
Marco jeta un œil préoccupé à Ace, puis détourna son regard pour observer la forêt qui s'assombrissait lentement. Le crépuscule commençait à colorer le ciel de nuances d'orange et de rose.
Ace sourit légèrement, appréciant la préoccupation de Marco, et déclara en ricanant :
"Ne vous inquiétez pas, Marco. Avec un homme fort comme vous à mes côtés, je ne crains rien, même dans l'obscurité."
Les mots d'Ace firent doucement rire Marco, le tirant d'un éventuel moment d'inquiétude.
"Vous avez l'art de me rassurer, Ace. Mais vous savez que me flatter ne vous apportera rien, n'est-ce pas?
_Comment ? N'étais-je pas convainquant ?
_Ah, était-ce dont un sarcasme ?Êtes-vous en train d'insinuer que je ne suis finalement pas si fort que ça, Ace ?
_Non, du tout. J'étais simplement en train de suggérer que je peux me défendre seul, très cher. Je ne suis pas une petite brebis égarée."
Le jeune homme se racla la gorge avant d'ajouter :
"Bien que... votre présence a indéniablement quelque chose de rassurant."
Marco ricana :
"Bon, et bien, je suppose que je suis maintenant forcé de continuer à vous voir le plus souvent possible. Pour vous rassurer, bien-sûr.
_Indubitablement, mon cher."
Ils continuèrent leur chemin, la ville se rapprochant à mesure qu'ils quittaient la forêt.
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Une fois qu'ils atteignirent la maison des deux frères, Marco offrit à Ace son soutien pour le faire entrer.
"Permettez-moi de vous aider."
Le jeune homme accepta volontiers l'aide du blond et s'appuya légèrement sur lui alors qu'ils franchissaient la porte. À l'intérieur, Luffy se trouvait dans le salon, l'air intrigué en voyant son frère soutenu par Marco.
Il s'exclama joyeusement :
"Salut ! Vous semblez avoir passé une bonne journée."
Ace sourit à son frère.
"Salut, Luffy. Oui, c'était une belle promenade, jusqu'à ce que je trébuche dans la forêt, comme une godiche."
Luffy s'approcha pour examiner la cheville d'Ace et posa des questions animées.
"Tu t'es blessé ? C'est pas trop grave, j'espère ? Marco, tu vas le soigner, hein ?"
Marco hocha la tête avec un sourire rassurant, alors que Ace lui frappa l'arrière du crâne.
"On ne tutoies pas les gens sans leur permission !
_Désolé..., murmura le cadet en se tenant la tête."
Le blond haussa les épaules.
"Non, je pense que Luffy a raison. Nous devrions nous tutoyer, maintenant."
Ace plongea ses yeux dans ceux de Marco avant de rapidement détourner le regard et marmonner :
"Oh... euh... C'est ce qu'il convient de faire après de si nombreuses rencontres... oui... mais... hum...
_Allez, Ace. Nous sommes amis maintenant, sourit Marco."
Le peintre hocha la tête, gêné, pendant qu'il l'aida à s'asseoir sur le canapé.
"Où est-ce que je peux trouver de quoi désinfecter ça ?
_Ce n'est vraiment pas la peine, c'est une égratignure de rien du tout, souffla le jeune homme. C'est déjà très aimable de m'avoir ramené chez moi, mais ce n'était pas utile de..."
D'un regard, le blond insista. Alors, Ace lui indiqua la cuisine, et il s'y dirigea pour chercher des fournitures médicales.
Pendant qu'il préparait tout le nécessaire, Luffy regarda son aîné avec des yeux curieux.
"Quel gentleman... Alors, comment s'est passée votre journée ? Vous avez fait quoi de chouette ?"
Ace se tourna vers son frère, un sourire éclatant.
"On a fait une super promenade dans la forêt, et il m'a raconté une histoire fascinante sur une tribu amérindienne. C'était vraiment intéressant."
Luffy écouta attentivement, captivé par le récit de son frère. Avec un sourire espiègle, il lança un regard suggestif à son frère et chuchota :
"Et...?"
Ace sentit son visage s'empourprer légèrement. Après avoir entendu l'eau du robinet en fer massif se mettre à couler, signe que Marco se lavait les mains, il esquissa un sourire taquin en réponse à la curiosité de son cadet.
"Eh bien, nous avons aussi ri et discuté de tout et de rien. Marco est vraiment quelqu'un d'exceptionnel."
Luffy sourit malicieusement et continua, à voix basse :
"Je vois, je vois... Alors, Marco, il t'aime bien ?"
Ace leva les yeux au ciel, presque exaspéré par la –Ô combien étonnante– perspicacité de son frère, tout en se demandant où cette dernière était cachée toutes ces années.
D'un ton sérieux, il murmura :
"Luffy, c'est juste de l'amitié entre nous. Rien de plus."
Le plus jeune hocha la tête, un petit sourire moqueur aux lèvres.
"Ouais, bien sûr, Ace. L'amitié, c'est précieux."
Marco revint de la cuisine avec tout ce dont il avait besoin pour soigner la blessure du jeune homme.
Les yeux posés sur un chandelier, il inspira profondément et souffla longuement, puis s'agenouilla devant lui, préparant les fournitures avec précaution.
"Je vais passer un peu d'alcool dessus pour que ça ne s'infecte pas. Ça va piquer un peu, désolé."
Ace hocha la tête, appréciant le soin de Marco.
"C'est bon, je suis prêt."
Le blond soupira, puis commença à nettoyer délicatement la plaie, et Ace se mordit la lèvre inférieure pour ne pas grimacer.
Pendant ce temps, Luffy, toujours aussi curieux, les observait attentivement, comme s'il essayait de déceler la moindre étincelle entre les deux hommes.
Après avoir terminé de désinfecter la blessure, Marco banda soigneusement la cheville d'Ace, puis ferma les yeux.
"Voilà, c'est fait. N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit d'autre."
Le jeune homme le remercia avec un sourire reconnaissant.
"Merci, Marco, pour tout."
Le blond esquissa un sourire aimable.
"Ce n'était rien, Ace. Je suis content d'avoir pu t'aider. J'espère que nous allons nous revoir assez vite.
_Comptez sur moi."
Marco appuya son regard sur Ace.
"Je veux dire... compte sur moi, se rectifia le peintre.
_Merci pour cette journée. Et encore navré pour la tournure qu'elle a prise.
_Ce n'est rien, vraiment. J'ai beaucoup apprécié. Et... joyeux anniversaire.
_Merci beaucoup, sourit tendrement le blond. À bientôt.
_Au revoir..."
Lorsque Marco quitta la maison, Luffy fit un signe de tête à son frère, un immense sourire collé sur le visage.
"Maintenant, vous vous tutoyez..."
Ace lui balança un coussin.
"La faute à qui ?!"
Le cadet éclata de rire et lança, en évitant les tirs d'oreillers :
"De rien !
_Ne fais pas comme si tu l'avais fait exprès !
_Peut-être que j'ai pas fait exprès, mais ça vous a fait avancer, au moins !
_Mais avancer où ? Il n'y a rien entre nous, et il n'y aura jamais rien !"
Le cadet secoua la tête, les bras croisés, l'air faussement sérieux :
"C'est fou d'être autant dans le déni, très cher frère.
_Luffy. Ce n'est pas comme si Marco était une femme. S'il te plaît, arrête avec tes bêtises. C'est plus drôle."
Le plus jeune pouffa.
"Et ce n'est pas comme si tu aimais les femmes !"
Ace se redressa, un sourire meurtrier sur les lèvres :
"Répète ?
_Oh, allez, pas à moi, soupira Luffy en levant les yeux au plafond."
L'aîné s'empressa d'attraper un coussin qui traînait misérablement sur le sol et se leva pour courser son frère, qui se mit à hurler :
"Ah ! Je croyais que t'étais blessé !
_Je ne serais jamais assez infirme pour te donner une bonne correction, sale gosse !"
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Les mains dans les poches de son pantalon noir, Marco se tenait un peu plus loin de la maison, semblant sur le point de repartir. Il observait attentivement à travers la fenêtre, avec un léger sourire aux lèvres, Ace et Luffy se chamaillant gentiment à l'intérieur de la maison. Les rires des deux frères l'atteignaient encore, résonnant à travers le verre.
Le léger étirement de ses lèvres révélait l'amusement qu'il ressentait, tandis que ses yeux pétillaient de malice : La conversation chuchotée qu'il avait surprise dans la cuisine le faisait doucement sourire. Après un petit ricanement, il reprit la route de son manoir, laissant les deux frères profiter de leur soirée ensemble.
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