Chapitre 10

Merci

Une personne qui souffre du complexe de supériorité se reconnait à son attitude prétentieuse, ses moqueries gratuites, et sa tendance à afficher une forte confiance en soi. Il arrive qu'elle n'écoute pas les autres, utilise très fréquemment l'expression "Moi, je", ou qu'elle ne supporte pas la contrariété. Cette personne ressent vraiment le besoin d'être admirée, et pour cela n'hésite pas à en rajouter, quitte à mentir pour enjoliver la réalité, ou encore critiquer et déprécier la réussite des autres.

***

Une texture liquide et onctueuse, un rendu écarlate qui attirait l'oeil et appelait les baisers langoureux. J'ai toujours eu un coup de coeur pour les rouges à lèvres liquides au fini matifiant.

C'était la touche finale. pensais-je en contemplant le résultat de ces longues minutes de mise en beauté passées dans la salle de bain avec mon amie restauratrice. Le temps d'une soirée elle avait abandonné son tablier et sa toque de chef, pour une robe bleu pailletée.

Elle m'avait complètement métamorphosée, aucun doute, après celui de la cuisine venait son réel don pour le maquillage.

- Allez Kamila, dépêche toi si tu ne veux pas qu'on soit en retard ! M'intima Samantha avec son éternelle autorité inoffensive trahie par son petit sourire en coin.

Enroulée de mon peignoir, j'admirais le le rendu harmonieux qu'elle avait donné à mon visage. Toutes mes imperfections avaient disparu sous une couche de fond de teint. Le contouring avait remodelé mon visage et le phare à paupières était assez neutre et sobre, un assortiment de rouges qui faisait parfaitement ressortir mes yeux. De plus, l'eye-liner qui assombrissait mon regard me donnait également un air à la fois persécuteur et plein de malices.

Elle me laissa seule, le temps que je fasse corps avec la lingerie qui trônait dans les sac Victoria Secret. Le soutien-gorge en dentelle qui habillait ma poitrine assez voluptueuse était assortis au string qui soulignait mes jolies petites fesses rebondies. J'arborais des cicatrices au niveau de mes poignets et mon corps était orné de vergetures. J'avais appris à aimer mes rayures de tigre.

Je profitais d'être en petite tenue pour m'attarder sur mes jambes dénudées. J'avais d'abord eu droit à une épilation intégrale digne des plus grands instituts de la ville. Sous mes bras, tout comme au niveau du maillot, plus aucun poil ne se dressait.

Les douleurs que je m'étais laissée infliger par la cire chaude n'avaient pas été veines ! Observais-je en m'aventurant dans ma chambre, où ce fut au tour de Rachel de m'attendre avec deux tenues suspendues à des cintres. Je ne pouvais m'empêcher de penser que les filles en avaient trop fait. Mais j'aimais bien, qu'elles soient aux petits soins avec moi.

Au dépit de la robe moulante qui était beaucoup trop courte à mon goût, j'avais opté pour le body que je trouvais très original ! Il s'agissait d'une chemise noire en soie criblée de petites étoiles de velour. Ce haut laissait transparaître ma peau, mais en appercevant le crop top de la même couleur qui l'accompagnait, j'étais rassurée. J'avais éte totalement charmée par les épaules bouffantes et ses longues manches en tule de cette tenue. Sans compter que a chemise était intelligemment associe

Je toisais les talons hauts rouges que Vanessa brandissait soigneusement de sa main droite, et les escarpins noirs qu'elle gardait dans l'autre. Elle se ventait d'avoir choisi les models qui se mariraient le mieux avec les tenues proposées au préalable par la jolie métisse.

***

Après plusieurs heures de mise en beauté, les filles, elles aussi, s'étaient finalement mises sur leur trente et un. J'osais espérer me sentir à l'aise au coeur de cette soirée, mais ce ne serait sûrement pas envisageable. Car en effet, ormi Rachel, nous avions toutes été des élèves boursières ressortissantes de la majestueuse école privée où j'avais passé les pires années de ma vie.

D'ailleurs, la différence de niveau de vie entre nos anciens camarades de classe et nous autres demeurait toute aussi flagrante qu'à l'époque. La soirée de ces petits fils et filles à papa se déroulait dans l'un des quartiers les plus huppés de Londres. Bienvenue sur la rue de la paix du Monopoly anglais !

Nous venions d'atterir au pied d'un hôtel quatre étoiles, que je ne connaissais que de nom et dont je n'avais pu voir que la façade.

Rien à voir avec le quartier d'où je venais !  Une simple perquisition des brigades de polices suffirait à causer une crise d'angoisse à notre hôte fortunée. Nous n'étions pas du même monde. Raison pour laquelle même après ces dix longues années, j'avais peur d'arborer de nouveau des airs de ringarde inférieure aux autres.

Toutefois,  au moment de poser les pieds en dehors de ma legendaire coccinelle. J'étais parvenue à éloigner ces inepties de mon esprit à coup de talons aiguilles. Alors je laissais la clef de mon petit bijoux au voituriers, avant d'emboîter le pas de mes copines.

En ajustant le masque rouge que je portais sur les yeux, je ne pouvais m'empêcher de penser que les bals costumés étaient le genre d'artifice que seuls les riches pouvaient se permettre.

C'était Jade qui nous faisais l'honneur de recevoir l'ensemble des élèves de la promotion dans l'un des immenses hôtels de ses parents. Rien à voir avec la vielle maison de campagne où j'avais grandit avec mes parents.

Nous demander de rentrer sur liste était assez prétentieux mais tout de même compréhensible.

Vanessa a souris aux réceptionnistes en leur donnant nos noms et prénoms pour qu'elles nous donnent le code d'accès à la soirée qu'il nous fallait répéter aux vigiles postés à l'entrée du Penthouse. Au même moment j'étais légèrement en retrait occupée à feuilleter l'album photo de notre dernière année de lycée. La consigne était de laisser une trace de notre présence en souvenir du bon vieux temps. J'avais voulu être la dernière de nous quatre à me dresser devant le pupitre pour y écrire un mot. C'était celui de Jade Davis, et contrairement au mien qui n'avais reçu que très peu de dédicaces où de petits mots, le sien était  plein à craquer de messages admiratifs.

J'étais jalouse de lire ce qu'ils disaient sur elle. Mais je préférais tourner les pages et m'appliquer à observer si Jayden était déjà passé avant moi.

Il avait écrit, I was here, exactment comme moi et mon coeur rata un battement.

Suite à cela nous avons pu avancer en s'échangeant des regards complices jusqu'à l'ascenseur. qui nous issa en un rien de temps au dernier étage de l'immeuble. Il s'ouvrit directement sur le et saisi une coupe de Champagne au passage d'un serveur en smoking. Ma coupe de cheveux était assez masculine, mais elle me donnait des airs de femme fatale. Jamais je ne m'étais sentie plus désirable qu'en rentrant dans l'hôtel pour prendre part à la soirée. J'étais absolument méconnaissable.


La fête battait déjà son plein à notre arrivée et très vite nous nous sommes séparées.

Notre hôte déclamais un discours qui se voulait touchant et plein de souvenirs. Mais je ne me rappellais visblement pas des jolies choses dont elle parlait dans son tissu de mensonges.

Alors n'étant pas du tout habituée à la volupté de ce genre d'habitations luxueuses. Je me sentais plutôt dans tout ce bling bling, et au milieu de tous ces gens que je connaissais vaguement. Alors je décidais de me diriger vers la terrasse pour prendre l'air au moment où tout le monde applaudissait.

La vue était à couper le souffle.

Je ne parlais pas de celle de la ville vue de haut dans la nuit, qui esquissait les silhouettes des autres immeubles dans l'obscurité tout en scintillant grace aux lumières allumées. Je parlais de Jayden qui fumait, seul, dans son coin.

J'allais avancer vers lui, mais la voix de Jade arrêta mon élan.

-Merci d'être là Kamila, même si ta présence n'était aucunement requise.

Je me tournais vers elle, sachant pertinemment que je ne pouvais rivaliser avec son charisme et ses yeux plein de confiance.

-Je croyais que tout le monde était invité. Répondis-je humblement décontenancée.

-Façon de parler darling.. tu sais bien que tu ne seras jamais la bienvenue ici. Cracha-t-elle en me bousculant. Renversant son verre de vin sur ma tenue au passage.

J'avais envie de lui sauter dessus et d'arracher ses précieuses extensions. Mais je choisi de précipiter au contraire vers la salle de bain.

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