Slenderman x Reader - Tu ne sauras jamais ( Partie 9 )
Dans la forêt de cette charmante petite ville, deux êtres que tout oppose, se promener côte à côte, à pied, sur un sentier bordant un ruisseau. Cela faisait un moment déjà qu'ils flânaient ensemble, en respirant l'odeur des arbres.
Le décor offrait une nature radieuse, si belle et qui donnait l'impression d'être précieuse aux yeux de la plus jeune des deux. Elle était émerveillée par tout ce qu'elle voyait. Ses parents n'avaient jamais voulu qu'elle s'aventure en cet endroit. Chose qu'elle désapprouvait. Encore plus maintenant, puisqu'elle était envoûtée par son charme.
Pour le plus vieux, le paysage était banal, sans intérêt. C'était une forêt comme une autre. Elle n'avait rien d'extraordinaire. Il avait du mal à comprendre pourquoi celle qu'il avait décidé d'emmener, dû à ses supplices, semblait si conquise, s'étonnant et s'excitant pour tout et n'importe quoi.
Les endroits comme celui-là ne servaient que de plateforme pour ses hobbies mortels, auxquels il aimait consacrer son temps. Tout seul ou à l'aide de ses proxys, il emmenait des adultes dans une forêt ou un ancien hospice délabré, en pleine nuit et les forçait à jouer à un de ses petits jeux favoris. Le jeu des huit pages.
Pour les enfants, en se faisant passer pour leur ami, attisant leur confiance, ce qu'il aimait le plus, c'était de voir leur visage se déformer en une expression de pure confusion, de terreur et de pure trahison. Cela ne faisait que prouver que les enfants, voir l'espèce humaine en général, accordaient parfois confiance en des choses qu'ils ne devraient pas, dont lui.
L'entourage de Slenderman était fragile. L'environnement, les êtres vivants, tout, tout était fragile pour lui. S'il le voulait, il pourrait tout tuer, mais ça serait dommage, car il n'aurait plus d'occupation. Il fallait savoir varier les plaisirs.
- Ah ! Bonjour monsieur l'écureuil ! Crie la petite fille avec un grand sourire, faisant signe de la main, fixant l'animal qui était perché là-haut, à moitié caché par les feuilles.
Cette enfant ne faisait pas exception pour lui. À ses yeux, elle était tellement frêle qu'il était persuadé qu'il faudrait juste qu'il serre un petit peu une de ses tentacules autour de son corps pour qu'elle succombe.
Il reste un peu en retrait, la fixant, souriante et pleine de vie, qui avance désormais sans vraiment faire attention à lui, s'étant mis en tête de poursuivre le papillon qu'elle venait d'apercevoir.
Quand elle avait supplié Slenderman de lui faire découvrir une partie de sa maison, il avait été réticent. Il ne trouvait pas en quoi cela pouvait être amusant de se promener en forêt juste pour... Faire une balade.
De plus, ce n'était pas trop le moment pour eux d'être ici, comme ça, à découvert. Bien sûr, il surveillait, elle et les alentours, pour qu'ils soient tranquilles. Lui faisant prendre de temps en temps une direction sans qu'elle ne s'en rende compte, pour rester en zone safe, en créant une illusion tentante à suivre dans sa tête, comme avec le papillon qu'elle pensait poursuivre.
Mais, en l'ignorant ou en faisant en tout cas semblant envers lui-même, il avait fini par accepter, ce qui avait fait sauter de joie la ( c/c ).
- Hé, Slenderman, vient voir !
Slenderman s'approche d'elle en faisant juste trois pas, mesurant dans les 2 mètres 50. Il s'arrête, se trouvant derrière elle, qui était accroupie par terre, semblant regarder quelque chose au sol. Mais il ne parvenait pas à voir ce qui avait autant attiré l'attention de la petite chose fragile. Tout ce qu'il pouvait voir, c'était la casquette qui cachait la tête de ( t/p ).
- Pourquoi il ne bouge plus ? Il fait dodo ? Demande-t-elle innocemment.
Slenderman se déplace suffisamment sur le côté, pour voir ce que voulait dire ( t/p ). Il remarque donc un hérisson en boule sur le dos, coupé de tout signe de vie.
- Eh ben, il devait bien être fatigué pour qu'ils ne nous remarquent pas.
L'entité se mit à observer l'enfant. Il se demandait si elle avait conscience de ce qu'était la mort. Elle avait quel âge, déjà ? 7 ans ? À cet âge-là, on n'est pas censé avoir une petite idée de ce concept qu'est la mort ?
Que devrait-il faire ? Lui dire la vérité, ou la laisser croire à ce mensonge ? Après tout, un mensonge de plus ou de moins, qu'est-ce que ça change ?
- Je me demande à quoi peut-il bien rêver... Ça a l'air bien... J'aimerais bien pouvoir dormir comme ça aussi...
Sans qu'il ne s'y attende, il ressentit comme un courant électrique le traversait. S'il avait des yeux, ils seraient très certainement écarquillés de surprise. Surpris par ce qu'elle venait de dire, mais surtout de l'effet que cela lui avait procuré.
- En ce moment, je n'arrête pas de faire des cauchemars... Enfin, je suis sûre que c'est réel, que des monstres se cachent sous mon lit la nuit et n'attendent qu'une chose... Que je fasse dodo... Mais maman et papa me disent que ce n'est que mon imagination, et ensuite maman m'offre un bonbon magique et les monstres disparaissent et je peux faire dodo tranquille, mais... Je ressens comme quelque chose de... Mauvais ? Je ne sais pas ce que c'est...
Slenderman continue de regarder son visage sans dire quoi que ce soit. Évidemment, il savait ce qu'il se passait. Ce n'était pas la première fois que cela arrivait. Même s'il faisait en sorte que les enfants qu'il avait croisés ou qu'il avait côtoyés pendant un temps, oublient son existence, il arrivait, des fois, que certains enfants, livrés à eux-mêmes, face à leur pensée, se retrouvent dans ce genre de situation.
Et quoi de mieux la nuit, le moment pour eux de dormir, mais n'y arrivant pas, pour x raison, de se ressasser la journée qu'il venait de passer. Mais, vu que Slenderman effacé une partie de leur souvenir s'il avait passé du temps ensemble pendant la journée, cela crée un trou que le cerveau n'appréciait pas des masses, et inconsciemment, le cerveau réussissait à combler ce souvenir du mieux qu'il pouvait, en faisant par exemple imaginer à son propriétaire, une forme ressemblant un peu à la cause de cette oublie.
Et comme chez tout enfant normal, cela procurait de la peur, et le processus était lancé. L'enfant commençait à imaginer des monstres dangereux voulant lui faire du mal, et plus il y pensait, plus ça se renforçait. C'était aussi une représentation réelle de ce qu'était Slenderman pour l'inconscient de l'enfant.
Une sorte de mise en garde.
Donc, Slenderman savait très bien ce qui arrivait à ( t/p ), et comment l'aider, pour qu'elle se sente mieux, pour qu'elle puisse dormir sur ses deux oreilles, sans crainte et sans peur, ne faisant que des beaux rêves.
Mais il n'en avait pas envie.
Il n'avait pas envie de disparaître de sa vie. C'était largement trop tôt.
- Bon, on ne va pas t'embêter longtemps, j'espère que ta sieste durera encore longtemps, petit chanceux ! Dit-elle en se relevant, souriant encore avec innocence, prête à repartir à l'aventure.
- ( t/p ).
- Oui ? Demande-t-elle en levant la tête pour le regarder.
Elle n'eut pu s'empêcher de penser qu'il était joli comme ça. Avec sa grande taille, son visage aussi blanc que du lait, éclairé par certains endroits par la lumière qui parvenait à se frayer un chemin parmi les feuillages. Elle sentit une sorte de fierté enfantine que son « aime » soit aussi beau et unique.
- Ce hérisson est mort.
- Mort ? Demande-t-elle en penchant un peu la tête sur le côté, confuse.
- Oui. Tu sais ce que c'est, la mort ?
- Hum... La mort, c'est... Fit-elle en réfléchissant, regardant sur le côté.
Slenderman la regarde de nouveau en silence, attendant qu'elle lui réponde.
- La mort, c'est... Euh...
Slenderman allait parler, mais ( t/p ) lui coupa la parole sans s'en rendre compte.
- Ah si, je sais ! Fit-elle en regardant de nouveau l'entité. Un jour, j'ai appris que le plus grand fils de ma nounou qui s'occupe de moi après l'école, était mort. Je ne sais pas trop ce que c'était, et je ne comprenais pas pourquoi ma nounou était triste... Mais maman m'a expliqué que Fran, ma nounou, était triste qu'elle ne puisse plus voir son fils. Et quand je lui ai demandé s'ils étaient fâchés, ma maman m'a dit qu'il était mort. Elle m'a aussi dit que quand on mourrait, on se transformait en étoile qu'on peut apercevoir la nuit. Et donc, qu'il veuille sur nous. Dit-elle avant de porter son regard sur le hérisson. Ce hérisson a donc rejoint le ciel... La chance... Dit-elle en s'accroupissant de nouveau en face de lui.
Slenderman se braque en entendant ça. Il avait cru mal entendre, mais non. C'est bien ce qu'elle venait de dire, à ses côtés. Elle avait prononcé ces deux petits mots, voir, elle les avait chuchotés, envieuse. Est-ce qu'elle le voulait vraiment ? Est-ce qu'elle voulait vraiment mourir ? Ou était-ce juste une envie passagère bizarre qui venait de lui traverser la cervelle ?
- ... Veux-tu mourir ?
Bizarrement, Slenderman se retrouva comme excité d'avoir posé cette question. Enfin, c'est ce qu'il pensait. Il pensait que ce qu'il ressentait à cet instant était cette sensation, mais ce n'était pas le cas. C'était différent. Mais impossible pour lui de savoir en quoi ça l'était.
- Hum... Pas vraiment... Enfin, je ne sais pas, mais ça ne me fait pas peur. Je veux dire, on se transforme quand même en étoile, et ça à l'air d'être géniale ! Dit-elle en prenant le hérisson par le ventre, doucement dans ses mains, essayant d'éviter le mieux qu'elle peut de se faire piquer.
Slenderman la laisse continuer son début de monologue.
- Quand on est une étoile, on est vachement jolie ! Tout le monde les regarde, les admire. Elles nous éclairent de leur lumière qui fait de même avec le ciel. Dit-elle en retirant une de ses mains du ventre du hérisson, pour commencer à creuser dans la terre. Elles sont reposantes à regarder et je suis sûr qu'au toucher, elles nous réchauffent le cœur. Et surtout, elles ne sont pas seules. Elles sont entourées par tout plein d'autres étoiles, jamais elles ne connaîtront la solitude... Dit-elle en chuchotant la fin, arrêtant de creuser, baissant la tête.
Slenderman remarque que quelque chose n'allait pas, et aller poser une main sur le haut de son crâne, sur sa casquette plus précisément, mais il s'arrête en chemin, car ( t/p ) avait tourné sa tête en sa direction, et dit avec un grand sourire :
- Puis en plus, quand on est une étoile, on peut tout voir ! On peut voir ce que devient notre famille, nos amis, veillait sur eux. Et donc, si je devenais une étoile, je pourrais aussi te regarder, et rester toujours avec toi !
Si Slenderman avait une bouche, elle serait entrouverte de stupéfaction. Il resta là, bloqué, ne sachant pas quoi faire, à part la regarder. Cela fait rire ( t/p ), qui se retourne, et recommence à creuser avec sa petite main dans la terre qui salissait ses ongles.
Alors que lui, était toujours déconcerté. Déconcerté de ce qu'elle venait de dire. Déconcerté de cette situation. Déconcerté que, une si petite fille aussi fragile qu'un fil, et qui allait bientôt mourir, puisse le mettre dans tous ses états. C'était la première fois. Et c'était unique. Car elle seule pouvait lui faire ressentir cela. Il n'arrivait toujours pas à mettre le doigt là-dessus. Et il n'arrivait pas à déterminer si cela était agréable ou non.
Mais voulait-il vraiment savoir ?
Il se redresse, en se mettant bien droit, la regardant, et pose une unique question qui était tout simplement « Pourquoi ? »
- Hum ? Fit-elle en s'arrêtant de creuser, ayant de toute façon fini, tournant sa tête en sa direction. Parce que tu es mon aime. Réponds-t-elle le plus naturellement du monde, avant de regarder de nouveau sur ce qu'elle était en train de faire.
Cela fit à nouveau un effet de choc pour l'être surnaturel. Même si ce n'était pas la première fois qu'elle l'appelait comme ça, cela lui paraissait encore étranger. Décidément, cette petite le rendait bizarre, et la question en lui devenait plus grande, plus forte, lui brûlant presque les entrailles.
Devait-il la tuer ?
Alors que Slenderman réfléchissait à la réponse à cette question, ( t/p ) pose délicatement le hérisson dans le trou qu'elle avait créé, avant de le couvrir de terre, l'enterrant. Elle rejoint ensuite ses deux mains, et ferme les yeux.
Devant cette attitude, Slenderman fut surpris, et lui demande :
- Tu es en train de prier Dieux ?
- Non, je ne crois pas en Dieux. J'étais en train de faire une prière pour qu'il devienne une belle étoile. Répond-t-elle en ouvrant les yeux.
Elle tourne le regard de droite à gauche, semblant chercher quelque chose.
- Pour quelle raison ? Qu'est-ce que ça peut t'apporter ?
- Hum ? Qu'est-ce que ça peut m'apporter ? Demande ( t/p ) en se levant, se déplaçant sur le côté. Rien. Je n'attends rien en retour. Dit-elle en se baissant pour prendre une pierre. C'est juste que... Je pense que tout le monde devrait être enterré... Fit-elle en s'approchant du hérisson qui se trouvait sous terre. Tout ce qu'on voit, obéit aux lois d'un équilibre délicat, il faut comprendre cet équilibre et respecter toutes les créatures. De la fourmi qui rampe à l'antilope qui bondit. Dit-elle en plantant la pierre juste derrière la tête du hérisson. Et même si nous mangeons de la viande, quand nous mourrons, nos corps se transforment en herbe et les antilopes mangent l'herbe. C'est comme les maillons d'une chaîne dans le grand cycle de la vie.
Slenderman fut subjugué par les paroles matures que venait de lui sortir ( t/p ). De un, parce que ça venait d'elle, et de deux, parce qu'au fond, elle n'avait pas totalement tort. Mais le souci, c'est que lui, se trouvait au-dessus de tout ça. Il ne faisait pas partie de ce cycle. Jamais il ne pourra mourir, et n'en ressentait de toute façon pas l'envie.
Il ne faisait qu'apporter tristesse, désastre, peur et désespoir, enlevant des vies. Si ( t/p ) savait tout ça, connaissait sa vraie nature, continuerait-elle de lui parler comme elle le fait ? Slenderman ne voulait pas la laisser et ne voulait pas la tuer, tant qu'il n'aurait pas réussi à mettre un mot sur l'effet qu'elle avait sur lui.
Slenderman arrêta de penser à ça, et se dit que quelque chose clochait. C'était certes de belle parole, mais c'était vraiment trop mature pour une enfant de 7 ans. Il baisse la tête sur sa silhouette, et lui demande :
- ( t/p )... Ces paroles... C'est toi qui les as inventées ?
- Hein ? Fit-elle en le regardant, se relevant. Ah non, ce n'est pas de moi ! C'est dans « Le Roi Lion » ! C'est ce que dit le papa de Simba dans le film ! Et Tabatha m'a confirmé que c'était vrai, donc j'ai réutilisé ses paroles pour expliquer ce que je pensais. Tu connais ?
Slenderman de nouveau déconcerté, tourne la tête de droite à gauche, ce qui fit produire chez ( t/p ) un bruit d'étonnement pur, écarquillant les yeux, n'en revenant pas.
- Non, c'est vrai ?! Mais ce n'est pas bien ! Tu dois absolument regarder ce film ! C'est un de mes Disney préférés ! Dis-moi que tu connais au moins la chanson « Hakuna Matata » ?!
Slenderman ne répond rien, ne sachant pas quoi faire, chose rare, mais chose fréquente avec elle.
( t/p ) sembla indigné, et commença à expliquer à son compagnon à quel point cette chanson était importante à connaître, et qu'il fallait régler ça de suite. C'est donc avec cette idée en tête, qu'elle commença à chanter la chanson qu'elle connaissait par cœur, en y mettant le ton, alors qu'ils avaient repris leur petite balade, qui leur faisait plaisir, que ce soit l'un ou l'autre.
PDV ( t/p )
Courir. Loin. Ne jamais s'arrêter. À aucun moment. Je dois continuer. Je dois faire abstraction de la douleur et de la supplication de mon système respiratoire, qui veut que je me pose pour reprendre, mais il en est hors de question. Je ne dois pas me laisser faire. Je dois sauver ma peau. Je ne veux pas mourir. Je ne veux plus souffrir, je ne veux pas revivre ça !
Même si, en pensant et en agissant comme ça, un sentiment de honte et de dégoût envers moi-même commence à me ronger de l'intérieur. Tout est de ma faute. Si je n'étais pas allé voir cet homme, si je ne lui avais pas posé ces questions, il serait toujours vivant, et non dans l'état qu'il est.
Le pire, c'est que je l'ai laissé là, dans son fauteuil, ne prévenant personne, préférant fuir la situation. Fuir le réel. Fuir mes responsabilités. Fuir que j'avais tué un homme.
Je ne savais même pas où j'allais, et pendant combien de temps mes jambes s'élançaient à ce rythme. Tout ce que je pouvais voir, ce n'était que du noir. Un infini d'obscurité sans lueur et sans une once d'échappatoire.
J'étais seule, avec cette épine qui me pourrissait.
Puis, sans que je ne m'y attende, je me sens tomber en avant, sans pouvoir faire quoi que ce soit, et je tombe la tête la première sur quelque chose de sec.
Suite à ça, c'est comme si mes sens m'étaient rendu, et je commence à sentir des picotements partout dans mon corps, dont mes paupières. Difficilement, je décide de les ouvrir. Ma vue est troublée, et une légère migraine montre le bout de son nez. Même si en ce moment, je m'en tapais tous les jours, j'avais toujours du mal à m'habituer et à savoir comment atténuer la douleur.
Je me redresse sur mes coudes, me faisant gémir de douleur, ayant l'impression que cela faisait longtemps que je n'avais pas bougé. Une fois fait, je replie lentement mes genoux, et redresse mon dos, en papillonnant un peu des yeux, pour améliorer ma vision, et savoir où je me trouve.
Une fois ma vue rétablie, je remarque, hébétée, que mes pas m'avaient dirigé ici. De tous les endroits qui se trouvent dans cette ville, il a fallu que j'atterrisse ici. Dans ce lieu interdit. Dans ce lieu qui apparemment avait servi d'enlèvement d'enfants. Dans ce lieu où résidait sans doute cette chose qui avait tué ce pauvre homme...
... Non... C'est moi qui l'ai tué, si seulement je n'étais pas allé le voir...
Un frisson d'effroi me traverse, et je réalise quelque chose. Si monsieur Bovie est mort en essayant de m'aider, si je ne règle pas tout ça avant l'arrivée de Mikhaïl, il subira sans doute ce que je vis et... En voulant m'aider, il pourrait...
Je serre les dents et remue la tête de droite à gauche.
Je dois me reprendre, et sortir d'ici le plus vite possible, car franchement, là, je ne le sens pas.
Je me lève donc, assez difficilement, et jette un coup d'œil tout autour de moi. Je suis sûre que cette chose n'est pas loin, rampant dans l'ombre des arbres. Même s'il n'y a pas une âme en vue, je le sais. Ce sentiment d'insécurité et d'être épié me confirme que quelque chose ne va pas, que quelque chose m'observe.
Non, je ne suis pas folle. Tout ça, ce n'est pas dans ma tête. Quelqu'un est en train de jouer avec moi. De détruire ma vie. Il m'a fait tuer un homme. Oui, je l'ai tué, c'est moi qui lui ai pris la vie. C'est moi qui lui ai laissé les ciseaux. C'est moi qui lui ai mis dans son crâne, c'est moi qui...
STOP !
Arrête de penser à ça, ce n'était pas de ta faute. Cet homme était sous l'emprise de cette chose. Je n'ai rien à regretter. Absolument rien. Ce n'est pas moi qui lui ai demandé de faire ça... Puis, il n'avait qu'à me refuser. C'est vrai ça, qui accepterait un inconnu à rentrer chez lui pour parler de ce genre de chose ? C'est de sa faute, et non de la mienne !
La sienne !
...
...
...
- Mais à quoi tu penses, bordel ? Demandais-je à moi-même, en me tenant la tête.
C'était un homme gentil, qui a vu mon état de détresse et dans sa bonté à voulu m'aider, je n'ai pas à penser ça. Qu'est-ce qui m'arrive bon sang ?
Je mets ma main sur mon visage, et remarque que, soit c'était ma main, soit c'était mon visage, mais c'était moite. Je ramène mes cheveux en arrière, en levant la tête, soupirant.
Mais les images de cet homme mort continuaient d'apparaître dans ma tête, me donnant envie de vomir. J'avais déjà vu beaucoup de cadavres dans des films ou dans des séries, je me l'étais imaginé quand un écrivain en décrivait un dans son ouvrage, mais en vrai, ça n'a strictement rien à voir. Même si c'était juste un ciseau dans son crâne et qu'il n'y avait qu'un petit filet de sang, c'était le cadavre le plus effroyable que je n'ai jamais vu.
Mais je dois essayer d'en faire abstraction, ne serait-ce que quelques instants. Je dois me concentrer à sortir de cette forêt qui me dit rien qui vaille. En plus, je dois en profiter, on est encore en pleine journée et ça sera plus facile pour moi de me repérer.
Je retire ma main, après avoir bien pensé à mettre ma mèche derrière l'oreille pour ne pas qu'elle me dérange. Et je commence à marcher droit devant, le plus rapidement que je peux, tout en continuant à fixer les alentours.
Je ne sais pas si je vais dans la bonne direction, mais, même si elle était grande, elle n'était pas non plus immense. Puis que ce soit devant, derrière à droite ou à gauche, j'allais bien finir par y sortir.
- Pourquoi n'ai-je pas pris mon téléphone... ? Dis-je en soupirant.
Avant de venir toquer à la porte de Bovie, je ne sais pas pourquoi cela m'a semblé une bonne idée de laisser mon sac à main dans ma voiture sous un siège. C'était totalement inconscient. Ma mère m'a toujours répété qu'il fallait que je pense à sortir avec un sac et que je le garde constamment sur moi à l'extérieur. Et de ne jamais le laisser dans la voiture avec nos informations personnelles.
Mais tellement obnubilé par ma quête de savoir, je n'ai pas pensé à le prendre.
En tout cas, c'était sacrément silencieux. À part mes bruits de pas, je n'entendais rien. Vraiment rien du tout. Comme si j'étais seule au monde...
...
Attends...
Pourquoi est-ce que je n'entends rien d'autre ?
Je ne m'attends pas à entendre la circulation dans la forêt, mais c'est un lieu qui reste tout de même vivant. Pourquoi je n'entends pas les gazouillements des oiseaux ? Ou encore des craquements que pourrait faire les animaux ? Ou l'eau des ruisseaux qui s'y trouve en son sein ? Surtout que, apparemment elle était interdite d'accès depuis un sacré bout de temps maintenant. Ça ne devrait pas être regorgé de petits animaux ?
Je ne sais pas, mais la seule chose que je sais, c'est que je ne me sens pas en sécurité.
Je commence à avancer plus vite, serrant les dents, ma vision se troublant, alors que je me contentais de fixer là où je voulais aller. Je ne voulais pas voir. Encore une fois, je voulais fuir. Je ne voulais pas mourir. Je ne voulais pas finir comme monsieur Bovie. Je ne voulais pas finir comme lui !
Ma respiration s'accélère, tout comme mon rythme cardiaque.
Stopper. Mon corps refuse de continuer d'avancer. Je regarde mes pieds, affolée, et essaie d'avancer. J'essaie de remuer mes pieds, chose que je peux faire, mais mes pieds refusent toujours de bouger ne serait-ce qu'un millimètre.
- Bouge bon sang ! Criais-je en essayant de toutes mes forces.
Je continue d'essayer en me balançant en avant, à l'aide de mes bras, mais tout ce que je réussis à faire, c'est comme tout à l'heure, tomber la tête la première au sol. Sauf que cette fois-ci, je pense à mettre mes coudes à terre, avant que mon front s'entrechoque avec celui-ci.
Les yeux écarquillés et la bouche ouverte, alors que je peinais à respirer normalement, je constate que ce n'était pas que mes pieds que je ne pouvais plus bouger, mais l'intégralité de mon corps.
Et avant que je ne puisse analyser pleinement la situation, pour essayer de faire des théories pour trouver une solution de m'en sortir ou de me préparer à ce qui allait m'arriver, je sens une immense main apparaître à l'arrière de ma tête, la prenant pleinement, qui m'écrase violemment le visage contre le sol.
Voulant hurler de terreur et de douleur, je remarque vite aussi que je ne pouvais plus m'exprimer. Je n'étais plus du tout maître de mon corps. Mais je ressentais toujours les sensations, dont celle que je ressentais actuellement à l'arrière de la tête et à mon nez.
La main relève un petit peu mon visage, et je peux sentir le sang couler sur mes lèvres. Ma tête est de nouveau plaquée au sol, mais cette fois-ci, un peu sur le côté, le coin de ma joue contre la terre, ma mèche tombant, m'empêchant de voir qui cela pouvait être.
Ma vision se trouble due aux larmes. J'avais de plus en plus froid, tandis que mon sang continuait de couler, me servant un peu de chaleur.
- Tu ne sauras jamais ce qui te frappe. Je vais te faire souffrir. Cet Enfer que je te fais vivre, c'est toi qui m'y as poussé.
Ma panique se multiplie grandement, en reconnaissant la voix affreuse de cette chose. Et comme d'habitude, les « BOUM » incessants se jouent en continue dans ma tête. J'avais l'impression qu'elle allait exploser. J'avais l'impression que cette chose allait me tuer sans que je ne puisse rien n'y faire.
Je voulais lui demander des explications. Des explications pour savoir, pourquoi moi ? Qu'est-ce que je lui ai fait ? Qu'est-ce que je lui ai fait pour attiser autant de haine ? Pourquoi il me faisait tout ça ?
Mais aussi, je voulais le supplier. Le supplier de me laisser en vie. Ou du moins, de ne pas s'en prendre par la suite à Mikhaïl. Je ne voulais pas qu'il vive les mêmes tourments que je subis. Si je vis tout ça, dû au fait que j'ai emménagé dans la maison, alors, je ne voulais pas que cette chose s'en prenne à lui. Je voulais qu'il soit tranquille... Pas lui...
Mikhaïl... Non... S'il te plaît...
Vient me sauver.
- Je suis en dessous de ta peau.
Dès qu'il dit ça, je sentis d'un coup un énorme inconfort dans mon corps. J'avais l'impression que quelque chose grouillait en moi. Dans tout mon corps. C'était inconfortable. C'était comme si des millions de petits insectes gigotaient en moi, et voulaient sortir.
Je voulais crier, hurler, vomir, partir loin d'ici. Loin de cette chose. Loin de cette forêt. Loin de cette ville, pour toujours.
Mais en cet instant, ce que je voulais le plus, c'était de me gratter. C'était de me gratter les bras, le cou, le ventre, bref, tout ce que je pouvais gratter, pour me débarrasser de cette démangeaison horrible. J'aurais même consenti à ce qu'on me coupe des membres pour m'en libérer.
Et c'est sans prévenir, qu'une forte bile remonta dans ma gorge, pour s'extraire de moi par la bouche. Je venais de me vomir dessus. Je baisse automatiquement les yeux, pour voir, et malgré ma vision floue, je déglutis et faillis m'évanouir en voyant que dans mon vomi, il y avait plein de petites araignées toujours vivantes qui filaient de suite loin de nous.
Ma respiration fut plus forte, et j'essaie de me débattre, de m'extraire, de ne plus me retrouver dans cette position, mais rien à faire. Je ne pouvais toujours pas bouger.
- Regarde ce que tu as fait de moi. Maintenant, je suis un lourd fardeau que tu ne peux pas supporter. Je vais te faire voir tes cauchemars.
Alors que j'étais toujours pétrifié, je sentis un trou se former en dessous de moi, et avant que je ne puisse le réaliser, la main me lâche, et je peux de nouveau bouger. J'allais donc en profiter pour m'enfuir, mais à la place, je plonge dans l'énorme trou qui s'était créé, sans aucun moyen pour me retenir, et je hurle en voyant le néant qui m'attendait.
Réveillez-moi de ce cauchemar.
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Voilà, j'avais dit la limite serait le 23 janvier, et j'ai respecté le marché ^^
J'espère que ça vous a plus et que vous êtes prêt pour la suite, car je vais tout faire pour que ça envoie. * ^ *
Sur ce, je vous dis à la prochaine. ^^
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