Slenderman x Reader - Tu ne sauras jamais ( Partie 7 )

- Encore raté ! Crie la petite fille en tapant du pied sur le sol, en gonflant les joues, contrariée de cet échec. Comment ça se fait que je t'oublie à chaque fois ?! Dit-elle en fixant le sol, ressassant dans sa tête ce qu'il la mettait dans cet état-là. J'avais pourtant fait des efforts... Je n'ai pas arrêté de citer ton nom dans ma tête et j'avais réussi... Jusqu'à ce que je me réveille... Dit-elle en ayant les larmes aux yeux, énervée.

Elle allait pleurer comme l'enfant de 7 ans qu'elle était, mais elle se stoppa, quand elle sentit une main qui était pour elle gigantesque, se poser sur le haut de sa tête, protéger par une casquette, pour éviter de faire subir à son crâne si fragile la chaleur étouffante de cette journée de canicule.

Elle relève la tête, et si normalement tout être censé et tout sauf candide, prendrait ses jambes à son cou, elle, elle resta là, à le contempler, avant de sécher le début de ses larmes, déterminée. L'entité la regarde faire, retirant sa main, attendant à ce qu'elle se calme seule.

- Désolée, je n'ai pensé qu'à moi. Dit-elle en le regardant.

Slenderman penche la tête sur le côté, l'invitant à continuer. Il pouvait lire son esprit, le mettre en désordre, jouer avec, le détruire pour la plonger dans des souffrances inimaginables, mais il n'en avait pas envie. Pas avec elle. Il ne voulait pas entendre ce qu'elle pensait. Car il l'avait déjà fait, et cette enfant, était 100 % honnête. Donc il n'y avait aucun intérêt à cela. Il en avait enlevé des enfants, des centaines, voire plus, il ne savait plus. Il adorait attiser la confiance en ces êtres si purs et si innocents, pour ensuite les trahir et les faire souffrir.

Au début, c'est ce qu'il comptait faire avec elle, mais... Même s'il avait déjà sa confiance, pour cette enfant si extraordinaire, il fallait lui faire quelque chose d'exceptionnel. Quelque chose réservé rien qu'à elle. Elle pourrait être son plus beau chef-d'œuvre.

Ce n'est pas qu'il s'était lassé de ce qu'il faisait, oh que non, après tout, cela restait la créature la plus horrible et la plus dangereuse pour les humains, et même ces compères ne s'amusaient pas à se confronter à lui.

Mais disons que... Envers cette petite si vivante et remplie de joie de vivre, il se sentait... Bizarre à son contact. Il a déjà pensé à la tuer pour ça, pour s'en débarrasser. Mais rien qu'à l'idée d'imaginer cette petite qui était en train de se balancer en avant et en arrière, cherchant sans doute les mots à employer pour ne pas le « blesser », la mort semblait trop... Classique.

- Bah... Comment dire... Dit-elle en s'asseyant sur le sol sec comme de la roche. J'imagine que c'est toi le plus embêté... Je veux dire... Dès qu'on s'éloigne de toi... On t'oublie... Ça doit être triste... Moi, si ça m'arrivait, je serais triste donc... J'imagine que c'est ton cas... Dit-elle en le regardant.

Pour toute réponse, il ne fait que hocher les épaules légèrement, mais suffisamment pour qu'elle le remarque.

- Il n'y a vraiment aucun moyen ? Demande-t-elle avec un regard rempli d'espoir.

Slenderman hoche la tête négativement, ce qui fait pousser un soupir tristounet à la jeune ( c/c ).

Mensonge, évidemment.

Bien sûr qu'il pouvait. Il le faisait avec les creepypastas humaines et ses proxys, mais sinon, il bloquait les souvenirs où il apparaissait dans la tête des humains. Et elle ne faisait pas exception. Surtout une enfant comme elle, qui pourrait, par mégarde, le dire à ses parents.

Évidemment, qui pourrait croire cela ? Ses parents penseraient juste qu'elle s'est inventé un ami imaginaire, rien de plus. Et si elle persiste à prouver son existence, elle finira à la fin dans un centre psychologique pour traiter ce genre de cas. C'est déjà arrivé une fois. Slenderman avait trouvé amusant de voir cette fille sombrer dans la folie, shooter par les médicaments jusqu'à ce qu'elle l'oublie, avant qu'il décide de réapparaître et de lui faire vivre un cauchemar, jusqu'à ce qu'elle décide de se suicider, ne pouvant pas supporter cet aperçu de ce que pourrait être ses enfers personnelle.

Et cela fut une autre victime de son immense palmarès.

Mais il ne voulait pas lui faire ça.

- Moi, si ça devait arriver, je serais plus que triste... Je serais méga triste, comme ça ! Dit-elle en écartant les bras, avant de les ramener vers elle et de continuer. Si les gens m'oublient, et que je me retrouvais seule, ça serait la pire chose au monde.

- Tu détestes tant que ça la solitude ?

Les yeux de la petite s'émerveillent en entendant sa voix, comme toujours. Elle trouvait cela toujours incroyable que ce monsieur sans visage puisse parler, même si cela faisait désormais deux semaines qu'elle allait le voir tous les jours pour lui parler et passer du bon temps en sa compagnie.

- Oui, je déteste ça. Dit-elle avec assurance. Quand je suis seule, je m'ennuie, et je n'aime pas m'ennuyer.

- Pourtant, tu es seul en ce moment. Tu m'as dit que tu ne pouvais pas voir tes amis, et que tes parents ne s'occuper pas de toi.

- C'est vrai, mais tu es là toi ! Fit-elle avec un grand sourire éclatant, qui déconcerta un peu Slenderman.

Il faut dire que c'était plus que rare de recevoir ce genre d'expression, même avec les enfants qu'il enlevait et avec qui il se faisait passer pour le seul et unique ami. Cela le changeait, cette enfant se comportait de façon dont il n'avait pas l'habitude.

- Tu sais, mon amie Kaley, la dernière fois qu'on s'est vu, elle m'a dit qu'elle avait un ami imaginaire. Et même si elle savait qu'il n'existait pas, elle s'en fichait et le considérait comme un vrai ami. C'est une sorte de hérisson bleu, je ne sais pas quoi. Je me suis rappelé de ça hier soir, et donc je me suis demandé si tu étais bien réel...

Slenderman se baisse un peu à sa hauteur.

- Je veux dire... Tu ne ressembles pas du tout aux gens que j'ai pu rencontrer et... Je me demandais si tu étais mon ami imaginaire à moi... Mais, si c'était le cas, ça serait cool ! Car ça veut dire que tu peux rester avec moi pour toujours, et cette fois-ci, je ferais un effort encore plus grand pour ne jamais t'oublier ! Enfin... J'aimerais bien dire ça, mais... Tabatha m'a dit que les amis imaginaires ne sont amis qu'avec les enfants... Donc, quand je deviendrais adulte, nous deux, on ne pourra plus être amis...

- Et c'est ce que tu veux ?

- Bien sûr que non ! Tu es mon ami, et je n'ai pas envie qu'on ne le soit plus !

- Ça te rendrait triste ?

- Oui, énormément, car tu es important ! Dit-elle en le regardant de nouveau déterminé. Non, c'est même plus que ça... C'est quoi le terme qu'utilisent les adultes déjà ? Heu... Dit-elle en réfléchissant, se creusant la cervelle, en fermant les yeux.

Slenderman regardait amusé ( t/p ) se creuser les méninges pour trouver le mot qu'elle cherchait. Puis, quand elle le trouva, elle ouvrit les yeux en grands et dit :

- J'ai trouvé ! Je t'aime !

L'entité se figea totalement en entendant ce que la petite venait de dire. Il ne dit rien, la laissant continuer, se demandant s'il avait bien entendu.

- Oui, c'est ça ! Tu ne peux pas être mon meilleur ami, car c'est Thomas, et vu que tu es un garçon, tu ne peux pas être ma meilleure amie, et même, ma meilleure amie pour la vie, c'est Tabatha. Mais tu es plus qu'un simple ami ! Et les adultes disent, je t'aime à une personne importante, c'est ce que m'as dit Tabatha, donc, je t'aime ! Tu es mon aime ! Dit-elle innocemment, toute contente d'avoir enfin trouvé un mot sur la relation qu'elle entretenait avec l'entité.

Slenderman ne réagit toujours pas, se demandant si cette petite avait bien conscience de ce que ce terme signifiait.

- Et tu seras pour toujours mon aime ! Le seul et l'unique ! Dit-elle en continuant de sourire chaleureusement.

- Je ne pense pas. Dit-il en se baissant à sa hauteur, pour mettre son « visage » en face du sien.

- Pourquoi dis-tu ça ? Demande-t-elle curieuse, penchant la tête sur le côté.

Slenderman ne répond pas, ne sachant pas par où commencer. Vraiment... Cette petite le mettait dans tous ses états, et il ne savait toujours pas si c'était une bonne chose ou non.

- Tu sais quoi ? Je te le promets. Dit-elle en tendant son petit doigt. Je t'aimerai pour toute la vie et je ne le dirai qu'à toi ! Personne ne te remplacera, promis juré craché ! Si je mens, je vais en enfer !

Slenderman regarde le visage confiant et resplendissant de bonheur, en alternant avec le doigt qu'elle lui tendait innocemment.

Il ne savait pas du tout comment réagir. Il pourrait la tuer, là, tout de suite, mais il ne voulait pas que ça se finisse, du moins pas maintenant. Il savait que la petite ne savait pas réellement ce que ce terme voulait dire, et que cette promesse ne tiendrait pas.

...

Mais...

Pourquoi ? Pourquoi a-t-il envie d'y croire, ne serait-ce qu'un peu ? C'était bizarre pour lui de se dire ça. C'est lui qui amenait la croyance aux enfants pour mieux les manipuler. Et à aucun moment, il échangera les rôles.

Mais pour une raison qui lui était inconnue, ou peut-être qu'il la connaissait, mais alors de cela de très très loin, il prit son petit doigt dans le sien, et scella ce pacte.

Le cœur de ( t/p ) explosa de joie et elle fit même un petit rire, tellement que sa joie était immense. Et Slenderman était là, à la regarder faire.

Mais à ce moment-là, c'est que ni la petite fille candide, ni l'entité machiavélique, ne se doutait de ce qu'il allait suivre par la suite.

Et que cela allait les bouffer, pour différentes raisons et de différentes manières.

PDV ( t/p )

Je suis fatiguée. Mais vraiment. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'en était incapable. Et si ces choses revenaient ? Non... Si cette chose revenait. Je n'ai pas arrêté de me ressasser dans la tête ce qui s'était passé, me demandant si j'avais rêvé de tout cela.

Mais à chaque fois que cette idée me traversait l'esprit, une douleur à la tête et à l'épaule me rappelait le contraire. Que tout cela, aussi fou que cela puisse paraître, s'était bien passé. Et alors, ce que j'avais vécu hier chez Gabin me venait à l'esprit, et me terrorisait.

Je ne suis même pas resté chez moi. Je suis juste rentré pour prendre une longue douche, essayant de calmer mes nerfs, je me suis changé, nourri mon chat, et j'avais pris un livre au hasard, pour venir m'installer dans la voiture. Depuis que j'étais ici, c'est-à-dire maintenant 5 jours, je ne l'avais pas prise une fois, la bibliothèque ne se trouvant qu'à 15 minutes à pied de chez moi.

Et passé la nuit là-dedans, j'y ai réfléchi.

Qui me voulait du mal ? Pourquoi ? Si c'est un être surnaturel et avec ce que j'avais vécue, je voulais maintenant bien le croire, refusant le fait que peut-être, j'étais devenu folle, qu'est-ce qu'elle pourrait me faire d'autres ? Qu'a-t-elle comme pouvoir ? J'ai dit que je ne me laisserai pas faire, mais comment ? Comment battre cette chose ? Comment battre quelque chose qu'on ne connaît pas ?

Puis, est-ce que toutes ces absences que j'ai depuis que je suis ici, est dû à cette chose ? Peut-être qu'un indice se trouve dans ma mémoire, et qu'elle l'a bloqué ou je ne sais quoi. Oui, bloqué, car personne ne peut réellement oublier, c'est juste le cerveau qui bloque cette information pour nous protéger.

Ou... Est-ce que cet être en serait capable ? Ça serait tellement plus simple si je savais au moins ce que c'est, et ce que j'ai pu faire pour attirer ses foudres.

Je regarde mon téléphone, et constate qu'il est maintenant dix heures, l'ouverture de la bibliothèque. Je n'ai pas envie d'y aller... Tiens ? Première fois que je n'ai pas envie d'y aller, il faut vraiment que je règle ce problème plus qu'imposant.

Mais il y a bien une raison à ce que je ne veuille pas y rentrer... Hier, je ne me suis pas rendu au travail, et je n'ai rien envoyé pour expliquer pourquoi, enfin, pour donner une excuse à ma non-présence. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire ? De simples excuses ne le feront pas, mais dire la vérité est impossible.

Je dois régler cela seule, car moi seule peux vraiment comprendre ce qui m'arrive.

Mais avec néanmoins un petit coup de pouce, et pour ça, il faut que je rentre dans le bâtiment.

Mon téléphone s'allume, dû à un message que j'avais reçu. Je prends mon téléphone, et constate que c'est un message de Mikhaïl, qui disait : « Plus que deux jours ma sorcière d'amour. ».

Je souris, et lui réponds avant de le mettre dans mon sac à main. Je pourrai lui demander de rentrer de suite, je sais qu'il le fera, mais... Je ne veux pas qu'il soit entraîné dans mes histoires, et qu'il se retrouve en danger. Je dois réussir à régler cela en deux jours... Cela semble hors de portée, mais cette situation est loufoque, donc, pourquoi ne pourrais-je pas l'être aussi ?

Je prends une immense inspiration, avant d'expirer en fermant les yeux.

- Allez, quand il faut y aller, il faut y aller ! Dis-je en ouvrant la porte.

Je sors de la voiture en pensant à prendre mon sac à main, la ferme, et m'avance vers la bibliothèque. Mais arrivé devant, je m'arrête, soucieuse. Et si... Cette chose jouait encore avec moi ? Et si en face de moi ce n'était pas là où je voulais aller, mais un autre bâtiment qui contiendrait des pièces qui pourraient me mettre en danger comme dans Saw ?

Mais je n'ai aucun moyen de le vérifier. Donc qu'est-ce que je fais, je reste là ou je rentre ? Ce qui serait logique, c'est que je ne rentre pas, mais...

...

J'ai absolument besoin de savoir où cet homme habite.

Je pense qu'il pourrait m'apporter des réponses.

Pourquoi ? Alors là, rien ne pouvait me dire que je trouverais quelque chose d'intéressant, mais... C'est la seule piste que j'ai.

Je me remets en marche, et arrivais devant la porte, je prends la poignée, et l'ouvre. Je rentre méfiante, en regardant autour de moi. Je m'avance et j'entends la porte se fermer derrière moi. Seul le bruit de mes pas résonnait dans la pièce, rien ne m'indiquait que quelqu'un se trouvait là, ce qui n'est pas une bonne nouvelle.

Je touche le comptoir. Hum, c'est bien réel, enfin, je suppose que si je peux toucher, c'est que ça l'est... Non ? Bien sûr que non, cette chose avait pu me toucher, mais qu'est-ce qui dit que je le peux moi aussi... ?

J'en ai vraiment marre de n'avoir que des questions sans réponse.

- Tiens tiens, regardez qui pointe le bout de son nez.

Je lève la tête, et vois que c'était Ryota.

- Bonjour, je m'excuse pour hier, j'aurais dû vous envoyer au moins un mail, mais hier j'étais-

- Ce n'est pas à moi que tu dois dire ça. Dit-il en me coupant la parole, levant une de ses mains.

Je le regarde curieuse. Comment ça ce n'est pas à lui que je dois le dire ?

...

Ne me dis pas que...

- Et si. Dit-il en croisant les bras. Elle t'attend dans son bureau au bout de la pièce, et je te préviens, elle n'est pas de très bonne humeur.

Je le regarde inquiète. Qu'est-ce que la gérante veut me dire... ? Ne me dis pas qu'elle veut...

- Donc je te conseillerai de te dépêcher d'aller la voir. Dit-il en allant derrière le comptoir, abordant un énorme sourire envers la personne qui venait de rentrer.

Quand la personne passe à côté de moi, je lui dis bonjour d'une voix fatiguée, tandis qu'elle me le rend poliment. He bien, venir dès l'ouverture, c'est qu'elle doit vraiment aimer ce lieu.

Je serre les poings, et décide de me diriger vers le bureau de la gérante, traversant une longue allée remplie de livres.

Moi aussi, j'aime particulièrement ce lieu. Cette bibliothèque, c'était presque comme un deuxième chez-moi quand j'étais petite. Ça a été la première que j'ai visitée, la première où je me suis inscrite, là où j'ai découvert mes livres d'enfance préférés, qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

Je me souviens m'être assis sur un des nombreux fauteuils ou chaises de table pour me plonger dans un univers créé de toute pièce.

Vraiment... Ce lieu, c'était mon enfance... Enfin, en tout cas, une grande majeure partie.

Je me suis toujours dit, qu'un jour, j'emmènerais mon enfant ici, pour que lui aussi, si le souhaite bien sûr, découvre ce lieu si reposant et revigorant.

Mais jamais je n'en aurai. Pour Mikhaïl, je n'en aurai pas. Pas parce qu'il ne veut pas, mais ça le détruirait, lui qui est si dévoué envers moi et son travail, alors un enfant qui se rajouterai à l'équation ? Non, non, je refuse de lui faire ça, car le pire, c'est que ça ne le gênerait aucunement.

Donc, ne pouvant pas avoir d'enfant, j'ai été heureuse quand ma candidature, pour travailler ici a été acceptée. Je n'avais pas besoin que ce soit mon enfant, je pouvais faire connaître cette magie plus en profondeur aux personnes qui le souhaitait, dont les enfants.

Je m'arrête, quand je me trouve en face de la porte.

Aaah... Qu'est-ce que j'étais heureuse à l'idée de travailler ici... Vraiment, ça aurait été le bonheur absolu...

Mais il faut croire que cette chose a décidé de me pourrir la vie jusqu'au bout.

Je prends la poignée dans mes mains, et c'est en prenant une immense inspiration, que je la baisse, stressée, et que j'ouvre la porte.

Je rentre dans la salle, en lâchant un « bonjour », à peine audible aux oreilles.

- Ah ! Mademoiselle ( t/n ), je vous attendais, je vous pris, veuillez bien vous asseoir. Dit-elle en me souriant chaleureusement, comme le ferait une grand-mère gaga avec ses petits-enfants, me désignant d'un geste de la main le siège en face d'elle.

- Oui. Dis-je en m'asseyant sur le siège.

La gérante me regarde faire, attendant que je me mette à l'aise. Je pose mon sac sur mes genoux, jouant discrètement avec la languette du sac, pour essayer d'éjecter quelque part l'anxiété qui commençait à me grignoter les os.

Elle joint ses mains, se penchant un peu en avant, et me regarde avec douceur.

- Vous avez l'air exténué, avez-vous mal dormi ?

- Hein ? Fis-je surprise d'une telle question, en sursautant un peu.

Cela se voyait tant que ça que je n'avais pas dormi la veille et que j'étais exténuée de ce qui m'arrivait ?

- Euh... Oui, en ce moment, j'ai des difficultés à trouver le sommeil.

- Je vois... Fit-elle en se remettant bien droite, regardant pendant quelques secondes le plafond, avant de le baisser de nouveau sur moi. Vous savez ce qui m'a plu en vous ?

- Non. Dis-je curieuse de savoir la réponse, même si je pensais déjà la connaître.

Cela est sûrement dû aux études, des notes et des appréciations que j'ai eu au cours de ma scolarité, et qu'ensuite, je travaillais dans une bibliothèque plutôt réputée pour sa grandeur.

- Malgré ce que vous pouvez penser, je me fiche quelle étude mes employés ont pu faire. S'ils ont fait des études de lettres, de physique chimie ou même une formation pour devenir plombier. Ce qui m'intéresse quand j'engage quelqu'un, c'est l'amour qu'il a envers les livres. Si la personne ne sait pas comment les aider à se sentir mieux après qu'on les ait blessées, ce n'est pas grave, je me fais une joie de les apprendre. Voyez-vous, l'employé Masson, n'a fait aucune étude pour faire le métier qu'il fait aujourd'hui. Avant, il était homme de ménage ici. Et un jour, je l'ai surpris à faire tout son possible pour réparer un ouvrage qu'il avait fait accidentellement tomber. Bien sûr, il n'y connaissait rien, et il n'arrangeait rien. Mais, malgré tout, il faisait tout son possible. Et en le voyant autant passionnée, j'ai décidé de l'engager en tant que bibliothécaire, en lui offrant toutes les informations dont il devait savoir.

Elle fait une mini pause, en se penchant un peu dans son siège.

- Ce qui m'as plus en vous, et ce qui m'as fait pencher sur votre candidature, alors que j'en avait plein d'autres, c'est votre passion plus qu'immense et votre amour inconditionnel pour ce métier. Quand j'ai lu le passage de votre lettre de motivation, j'ai réussi à ressentir de là où j'étais, votre forte envie et grande détermination de travailler ici, en ce lieu, qui, si j'ai bien compris, vous est d'une grande importance.

- C'est toujours le cas, madame, je-

Elle me coupe la parole en tournant la tête de droite à gauche, avec un air désolé.

- Je sais tout cela, je le sais. Mais monsieur Masson m'a raconté ce qu'il s'était passé l'autre jour.

Je serre les poings. L'enflure...

- Et hier, vous ne vous êtes pas rendu au travail sans laisser de message pour expliquer pourquoi.

- Je... Je peux tout expliquer ! Dis-je avec empressement.

- Je vous écoute donc.

- Je... !

Je... ? Je quoi ? Qu'est-ce que je comptais dire ? Ça ne va pas ? Si je lui dis ce qui m'arrive, à aucun moment elle ne pourra me croire. C'est normal après tout, à aucun moment je ne la blâme pour avoir les pieds sur terre, c'est ma situation qui ne l'est pas. Donc, qu'est-ce que je peux dire pour arranger ma situation ? Je ne sais pas, mais il faut que je dise quelque chose, n'importe quoi !

Ne reste pas dans le silence !

- ... Écouter, vous m'avez l'air perturbé pour une raison que j'ignore et qui ne regarde que vous. Mais je pense que vous avez grandement besoin de vous reposer. Donc c'est pour cela que-

- Vous me renvoyez... N'est-ce pas... ? Demandais-je la tête basse, serrant les dents, sentant un tourbillon de tristesse m'envahir.

- Je vous offre des jours de congés.

Je relève la tête de suite, la bouche ouverte, étonnée de ce qu'elle venait de dire.

- Mais... Je croyais que...

- Dans la société actuelle, très peu de personnes aiment les livres autant que vous. Il serait donc idiot de ma part de vous renvoyer, alors que vous semblez avoir des problèmes et que dans ces cas-là, je pense que le moindre petit soutien, peut changer la donne. Je vous offre donc autant de jours de congé que vous le souhaitez, enfin, n'en profitez pas trop non plus. Dit-elle en rigolant un peu.

- ... Je... Je ne sais pas quoi dire... Dis-je, n'en revenant pas, ayant du mal à le concevoir.

- Mais en échange, bien sûr, je veux que quand vous reviendrez parmi nous, je veux vous voir pleinement en forme et plus opérationnel que jamais, compris ?

- Oui, bien entendu !

- C'est ce que je voulais entendre. Dit-elle en se levant. Alors je vous dis à la prochaine, madame ( t/n ). Dit-elle en me souriant, me tendant la main.

- Au revoir madame et encore mille fois merci. Dis-je en me levant, prenant sa main pour la serrer gentiment et avec toute ma gratitude.

Je la remercie encore une fois, en quittant le bureau. Quand la porte se ferme derrière moi, je ferme les yeux, et lâche un énorme soupir de soulagement.

J'ouvre les yeux, et m'avance dans l'allée que j'avais empruntée pour venir ici, qui était terne et rempli d'une sorte de brouillard, mais qui maintenant, resplendissait de couleur vivante et chaleureuse, faisant gonfler mon cœur.

La gérante avait raison, c'est fou ce qu'une bonne nouvelle peut apporter autant, alors que tout son monde est à deux doigts du précipice.

Si je n'étais pas dans un lieu public, je pense que je me serais lâcher et que des larmes de joie auraient coulé sur mon visage.

Quand je sors de l'allée, je m'attendais à voir Ryota m'attendre de pied ferme pour me demander comment ça c'était passé, mais je vois que je m'étais trompée. Il était parti, je ne sais où pour faire, je ne sais quoi.

En tout cas, l'homme avec qui j'avais parlé, et l'homme que m'avait décrit la gérante, m'avaient l'air de deux personnes totalement différentes. Peut-être qu'il exacerbait les personnes dans mon genre, les personnes qui ont pu faire de longues études pour faire de suite le métier de leurs rêves...

Mais ce n'est pas pour ça que je vais m'en vouloir. Oui, j'ai eu des personnes qui m'ont aidé financièrement, mais mes diplômes, ma réussite, je ne le dois qu'à moi, et rien qu'à moi.

Je regarde bien de nouveau autour de moi, pour voir s'il n'y avait personne. Et quand je constate que ce fut le cas, je me dépêche de me faufiler derrière le comptoir, de me connecter sur l'ordinateur, pour pouvoir entrer dans les archives.

Je sais que je n'avais pas le droit de faire ça. Mais j'étais obligé. Je devais obtenir cette adresse.

Je n'arrêtais pas de regarder tout autour de moi, vérifiant de ne pas être pris sur le fait, en me dépêchant de savoir ce que je voulais savoir.

Je rentre dans les archives, et je scrolle l'écran en le cherchant.

Au bout de quelques secondes, je m'arrête, et je dis avec un large sourire aux lèvres :

- Trouvé.
_________________________________________
Le mystère s'épaissit de chapitre en chapitre, du moins, pour vous. X)

J'espère que vous aimez cette histoire, et que vous faites des théories. ( ça serait génial. *^* )

Je ne posterais pas avant un petit moment, vu que ce sont bientôt les partiels, je vais me consacrer aux révisions. ^^'

Sur ce, je vous dis à la prochaine. ^^

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