Slenderman x Reader - Tu ne sauras jamais ( Partie 14 )

Aujourd'hui devait être, une journée, normale. Se réveiller due à la sonnerie du téléphone, à la même heure, comme chaque matin de la semaine, voir, même les week-ends, pour l'éteindre le plus rapidement possible, ne souhaitant pas compromettre le sommeil mérité de celle qui partageait son lit.

S'extirper des draps par la suite, silencieusement, pour se préparer en soignant son apparence, avant de descendre dans la partie cuisine, concoctant son déjeuner et celui de celle qui n'était encore que sa fiancée. Pour qu'elle s'accommode de cette tâche à son éveil.

Et une fois tout cela fait, poursuivant sa routine matinale, il range et nettoie ce dont il s'est servi, avant de prendre ses affaires et de partir à son bureau, se trouvant ailleurs qu'à son domicile.

Séparé de son cocon, de son refuge, de l'endroit où il pouvait être pleinement lui-même avec la seule personne avec qui l'éternité ne serait pas un supplice.

Pour favoriser la concentration.

Mais, même s'il partait à son QG, là où il mettait au propre ses articles, il avait des difficultés à faire ce qu'il voulait. Dès qu'il relâche sa vigilance, l'étendue de ses pensées concernant sa dulcinée ressurgit en grande pompe.

Et quand cela arrivait, il pouvait faire une croix sur ce qu'il avait à faire.

C'est ce qui c'était passé aujourd'hui.

Alors qu'il comptait rester toute la journée et la nuit à perfectionner l'article qui allait mettre la clé sous la porte une entreprise d'alimentation qui maltraite ses employés, et avait réussi par des énormes pots-de-vin, à étouffer des affaires où leurs produits auraient causé la mort de certains, il rangea ses affaires et partit rentrer chez lui.

Cependant, il savait que ( t/p ) serait mécontente de le voir à cette heure-ci en sachant qu'il avait du travail. Néanmoins, il avait anticipé, et ne lui avait rien dit. Si dans la soirée, elle aurait téléphoné pour savoir pourquoi il n'était toujours pas à ses côtés, il lui aurait expliqué qu'il n'avait pas encore fini et qu'elle ne devait pas l'attendre.

Oui, un mensonge. Il n'aimait pas ça. Il n'aimait en aucun cas lui faire une telle chose. Jamais il ne l'avait fait auparavant. Voulant être le plus honnête possible avec elle.

Mais, depuis ce jour où elle avait enfin émergé dans ce lit d'hôpital, il avait tendance à la bichonner un peu trop excessivement. Il voulait la protéger. Il avait été jusqu'à annuler son voyage au Québec et ses autres destinations. Envoyant à la place des personnes de confiance pour aller sur le terrain pour lui.

Même si c'est ce qu'il préférait faire dans son métier. Aller à la rencontre des personnes, se faire passer pour un autre, se prenant presque comme un agent secret en mission. Recueillir des informations, se rendre dans des lieux interdits à tout public. Découvrir de nouvelles choses. Des merveilles, des déceptions.

Des horreurs.

Néanmoins, il était hors de question pour lui de laisser seule celle qui avait subi, on ne sait quoi de terrible, d'inhumain, par on ne sait qui.

Alors que, même s'ils étaient ensemble depuis maintenant un bon bout de temps, ils restaient indépendants l'un envers l'autre. Ayant leurs métiers et leurs préoccupations propres à eux. Et cela leur allait très bien.

Chose plaisante dans le fonctionnement de leur couple que ( t/p ) lui faisait rappeler quand Mikhaïl allait trop loin dans sa démarche de prendre soin d'elle.

Et il le savait. Il savait que ( t/p ) se trouvait dans la catégorie des personnes qui avaient besoin de son quota de solitude, pour se retrouver, pour réfléchir à ce qu'elle voulait, ou tout simplement, pour pratiquer sa passion première, la lecture.

Mais il ne pouvait pas s'en empêcher.

Était-ce par regret ? Amertume ? Pour essayer de supprimer la colère qu'il ressentait envers lui-même ? Pour se racheter de ne pas avoir été présent au moment où elle en avait le plus besoin ?

Il ne savait pas vraiment. Tout ce qu'il savait, c'est qu'il avait envie de le faire. C'était devenu presque vital pour lui.

Car après tout, cela la concernait.

En-tout-cas, aujourd'hui devait être, une journée, "normale".

Et en se réveillant, ce matin, il pensait vraiment que cela allait être une journée parmi tant d'autres.

Jamais. Oh non. Jamais il n'aurait pensé tomber sur une telle scène en rentrant à son domicile.

Il s'attendait très certainement à voir ( t/p ) assis sur leur canapé, emmitouflé dans son fameux plaide qu'elle ne quittait jamais quand elle s'installe sur leur sofa, en train de lire un livre, Natsu ayant pris place soit sur ses genoux, soit à côté d'elle, dormant.

Mais certainement pas à ça.

Il en avait vu des choses. Des choses qu'il ne pensait pas que l'homme serait capable de faire. Il avait dû assister à des événements, à des tableaux horrifiques qu'il aurait voulu éviter.

Cependant, cela faisait partie de son métier.

Mais, ce qu'il se passait devant ses yeux exorbités, surpassé de loin tout ce qu'il avait pu voir auparavant.

Étant incapable de bouger le moindre muscle, ayant l'impression qu'une force supérieure le retenait, il restait là, au seuil de l'entrée du salon, à observer ce que ( t/p ) faisait d'abominable sur son propre corps.

Ne l'ayant pas remarqué, se trouvant dans une sorte de frénésie où le monde extérieur n'existait plus, son objectif flou aux yeux du blond semblait être à ce moment-là, la seule et unique chose existante pour elle. ( t/p ) continuait ne se préoccupant aucunement de l'impact que cette vision pourrait avoir sur Mikhaïl.

Cependant, quand la bretelle de la besace noire que portait Mikhaïl sur son épaule, subit le phénomène de la gravité, et glisse donc lentement sur la manche de sa chemise, avant de tomber sur le sol, faisant un bruit sourd, ( t/p ) et son compagnon sursaute en harmonie, étant surprise.

Un frisson froid et désagréable traverse l'échine du blond, quand ses pupilles rencontrent enfin, réellement, ceux de sa femme, qui n'exprimait que pure rage et folie.

Comme la fois où elle l'avait étranglé à son premier réveil au sein de l'hôpital, dans une crise de paranoïa, en le prenant certainement pour un autre.

Avalant sa salive, il ne savait toujours pas comment réagir face à une telle situation. Il avait l'impression d'être redevenu un ignorant, sans compétence de réflexion et de prise de décision.

Néanmoins, dû au bruit que le sac avait fait sur le parquet, les deux ne faisaient que de se fixer, et ( t/p ) avait donc arrêté ce qu'elle était en train de faire à son propre corps.

La seule chose en mouvement dans le champ de vision de l'homme, était le liquide sale, rouge foncé, qui glissait entre les doigts pourtant si délicats de celle qui chérissait, et qui coulait vers ses jambes, à partir de la blessure ouverte qu'elle avait commencé à se faire au ventre.

- ... Mikha... Il ? Demande-t-elle sceptique, donnant l'impression qu'elle doutait de sa personne.

Cela eut l'effet d'un coup de massue quand elle l'appela de cette façon. Et c'est les yeux toujours dans le même état, que le reporter reprends enfin ses esprits, et entrepris de courir vers elle en criant son nom d'une voix inquiète :

- ( t/p ) ! Mais qu'est-ce que tu fais ?!

Quand il arrive auprès d'elle, il s'agenouille sur le sol, entre la table basse et le canapé, pour se mettre à la hauteur de son ventre maltraité. Il prend ses mains ensanglantées dans une des siennes, et de l'autre, il lève son haut jusqu'à sa poitrine, pour pouvoir faire un bilan plus précis de sa blessure.

Pour pouvoir juger la gravité de la répercussion physique.

Ces gestes étaient vifs et maladroits, tremblants, ayant la sensation de ne plus avoir assez de force pour se tenir debout.

Mais il devait résister à l'envie de se laisser entrer dans un état de panique, de s'effondrer sur le sol, de laisser toutes ces pensées négatives qui allaient profiter de la situation pour le ronger comme un chien avec un os.

Il ne devait pas.

Ce n'était pas le moment.

Pour l'instant, il devait l'aider et essayer de savoir pourquoi elle s'était mutilé le ventre avec ses ongles.

Observant sa plaie, il relâche son souffle, l'ayant retenu, quand il constate que certes, on aurait dit une vraie boucherie, mais qu'à première vue, cela avait l'air de rester « superficielle ».

- Mon Dieu... Mais qu'est-ce qui t'a prit... ? Demande-t-il dans un chuchotement, n'arrivant pas à détacher son regard de la plaie.

( t/p ) ne lui apporte aucune réponse.

- A... Attends... Ne bouge pas, je reviens... ! Dit-il en se levant maladroitement en vitesse, pour aller chercher dans leur chambre, dans une boîte sous le lit, du désinfectant, des compresses, un petit ciseau, des petites épingles à nourrice et du bandage stérilisé.

Il revient par la suite pour la soigner dans un premier temps à la même allure à laquelle il était parti.

Pendant ce temps, ( t/p ) n'avait pas bougé d'un poil. Elle ne s'était pas exprimée. Tout ce qu'elle faisait, c'était de fixer les actions de Mikhaïl avec un regard qu'il ne saurait pas vraiment décrire. Un mélange entre de la neutralité et de la lassitude, avec cependant une once de folie qui le mettait fortement mal à l'aise.

Mais ça aussi, il faisait de son mieux pour en faire abstraction.

De nouveau près d'elle, il pose sur la table basse ce qu'il avait pris pour la soigner ne serait-ce qu'un peu avant de l'emmener dans l'hôpital le plus proche pour avoir des soins plus approfondis, ne faisant aucunement attention au petit objet qui avait causé l'état de sa fiancée, et qui, pour l'instant, ne savait pas encore, que cela allait changer littéralement sa vie.

Il se remet par la suite exactement dans la même position que tout à l'heure, et prends le désinfectant pour en verser un peu sur une compresse, en disant d'une voix qui tremblait malgré tout ses efforts pour la contrôler :

- Tu... Je... Je vais d'obtempérer les premiers soins... Et... Je... Je t'emmènerai à l'hôpital... D'accord... ? Et... Après... Après, on parlera de pourquoi tu as fait ça... Ça te convient... ?

( t/p ) ne réagis toujours pas. Comme si à ses yeux, il n'était même pas là.

Ce qui renforçait l'inquiétude et le malaise du blond, qui avale difficilement sa salive, essayant toujours de tenter de contrôler ses tremblements, en vain.

Toute personne extérieure le connaissant ou l'ayant déjà croisé serait d'ailleurs étonné, grandement surpris de voir Mikhaïl dans cet état. Étant de nature charismatique et forte, cette image d'homme dépassé par les événements et totalement désarmé, dans la peur et dans la tristesse, ne lui convenait en aucun cas.

Et c'est normal, car personne à part ( t/p ) ne pouvait le chambouler autant.

Alors qu'il allait poser la compresse sur son ventre, il se fait arrêter dans son action, son poignet venant de se faire emprisonner dans une poignée déterminé et puissante, stoppant toute action de sa part, le surprenant grandement, lui ayant causé un sursaut.

Levant les yeux, pour obtenir une réponse, tout ce qu'il reçut, c'est un regard aussi froid et mordant que la glace, ce qui le figea de suite, ayant une expression béate collée au visage.

La prise sur son poignet se fit plus ferme, le faisant froncer les sourcils et serrer les dents dû à la douleur naissante.

Depuis quand était-elle aussi herculéenne ?

Il avait l'impression que si elle serrer ne serait-ce qu'un tout petit peu plus, elle allait réussir à lui causer une fracture du poignet.

Néanmoins, malgré la place importante de la douleur en son sein, la peur venait d'apparaître en grande pompe et égoïstement, prenait tout ce qu'il y avait à prendre en termes d'espace quand ( t/p ) lui avait lancé telle une bombe au visage, avec une voix nettement plus menaçant que la fois où elle l'avait étranglé :

- Non. Ne fais pas ça. N'y pense même pas. Je te l'interdis.

- ... Mais... Parvient-il à sortir, d'une petite voix comme celle d'une souris.

- Ne me soigne pas. Ne m'emmène pas à l'hôpital. Laisse-moi faire. Dit-elle toujours sur le même ton, se penchant en avant, surplombant Mikhaïl qui avait l'impression d'être une proie faible qui pourrait se faire broyer en un seul geste. Il est impératif que je continue ce que j'étais en train de faire.

C'est sous ses paroles qu'elle entreprend de gratter de nouveau son ventre déjà meurtri, faisant impasse sur la douleur, étant pour elle superflue en cet instant. Le sang gicle de suite sur le seul homme présent dans cette pièce, dû au fait qu'elle n'y allât pas de main morte.

L'un était abasourdi et l'autre n'en avait toujours rien à faire.

- Arrête ça ! Crie Mikhaïl de plus en plus désespéré, étant au bord de l'explosion.

- Qu'est-ce que je t'ai dit ? Demande ( t/p ) en serrant encore plus fort son poignet, qui commençait sérieusement à être mal en point, faisant gémir de souffrance le blond. Tu ne dois pas intervenir. Surtout pas. Sinon je devrais te faire du mal pour que je puisse achever ce que j'ai à faire, et je n'en ai aucune envie. Est-ce que tu comprends ?

Mikhaïl ne répond pas, sa voix se trouvant bloquée dans sa gorge due à la pression et à l'atmosphère plus que pesant que créer ( t/p ).

- ... Écoute, je ne perdrais pas de temps à t'expliquer pourquoi je fais ça, car tu ne le croirais pas. Même moi, si je n'étais pas la victime de cette chose, j'aurais du mal. Mais c'est réel. Ça m'est vraiment arrivé. Toutes ces choses... Toutes ces souffrances, cette peur, ces horreurs... Cependant, je me suis juré de ne plus me laisser faire. J'arrêterai de subir. Je me défendrai de toutes mes forces. Donc, s'il te plaît, fais moi confiance. Fais-moi confiance quand je te dis que je dois continuer. Que je dois extirper l'être qui grandit en moi. Ce monstre ne doit jamais voir la lumière du jour, ou sinon, je suis persuadée que toi et moi, on sera plongée constamment dans l'affliction. Et cette chose aura gagné. Cette chose, aura obtenu ce qu'elle cherche. J'en suis sûre... D'ailleurs, maintenant, que j'y pense...

( t/p ) lâche le poignet de Mikhaïl qui avait du mal à assimiler ses paroles, se redresse, mets ses mains sur ses joues, emprisonnant son visage, le forçant à bien la regarder droit dans les yeux et c'est avec un sourire et un regard qui veut être doux, ce qui ne fit qu'empirer l'état de son fiancé, où des larmes avaient finalement passées ses barrières, qu'elle dit :

- Pourquoi tu ne m'aiderais pas ? Après tout, si je fais ça, si j'ai fait tout ça, c'était pour toi. Pour te protéger. Pour nous protéger, nous, et ce que nous avons construit ensemble. À deux, on irait plus vite... Je sais ! Tu pourrais prendre le ciseau sur la table et me couper tout ce qui sert à la conception de la reproduction directement dans mon corps ! Je suis sûre que ça va marcher, de plus, tu auras une meilleure vision que moi. Parce que je sais que ce que je fais peut-être dangereux pour moi, mais c'est instinctif. J'ai besoin que cette chose sois supprimée le plus rapidement possible. C'est vital. Tu dois le faire. À l'hôpital, ça prendrait trop de temps. Je ne pourrais pas le supporter. Je ne peux déjà plus le supporter.

( t/p ) pose ses mains rouges sur les joues mouillées de Mikhaïl qui avait un visage dévasté, de façon oppressante qui contrastait avec ce qu'elle disait, continuant son monologue :

- Si tu m'aimes, si tu m'aimes vraiment, alors tu dois m'aider. Je t'en supplie. Je ferais tout ce que tu veux après, mais je t'en conjure, il faut que tu élimines cette chose. Fait le pour moi. Fait le pour nous, pour notre avenir. Je t'aime. Tu es la personne que j'aime le plus sur cette Terre, et toi aussi, non ? Donc, n'hésite pas. Ça serait la plus grande preuve d'amour que tu pourrais me faire... Ne pleure pas... Je n'aime pas te voir comme ça... Dit-elle en frottant ses doigts sur sa peau. Tu vois ? J'ai raison, non ? Cette chose n'est même pas encore née, qu'elle nous cause déjà toute cette souffrance, cette peine... Et je sens que cela sera encore pire dans l'avenir si cette chose est là. J'en suis persuadée. Ça ne peut être autrement. Après tout, cette chose est la preuve de ce que j'ai pu vivre.

Mikhaïl ouvre la bouche, pour s'exprimer, mais aucun son ne parvient à sortir.

- Allez... Tu veux bien le faire ? Ce n'est pas compliqué... Tu as juste besoin de prendre ce ciseau et d'exaucer mon désir. Dit-elle alors qu'elle commençait à s'impatienter. J'imagine que c'est comme pour vider un poisson... Tu plantes la lame du ciseau en bas de mon ventre, puis tu l'ouvres vers le haut, pas trop profond, mais quand même pour atteindre mes organes et tu coupes... Ne te préoccupe pas de la douleur que je pourrais ressentir... Mon envie insatiable de m'en débarrasser me sert d'anesthésiant actuellement. Alors vas-y, je t'en supplie... Fait-le. Dit-elle avec un air encore plus terrifiant collé au visage.

...

Trop.

C'en était trop.

Cette situation était de trop pour Mikhaïl. Il ne pouvait plus le supporter. Les gestes et les dires de sa compagne lui procurent un mal de tête et une angoisse gigantesque qui s'était infiltrée dans sa chair. Alors qu'il n'aimait pas ça, même avec elle, il pleurait, ne pouvant se retenir, préférant garder pour lui ce qu'il avait mangé dans la journée, qui voulait s'extraire de sa gorge.

Puis, il se sentait piégé, sans aucun moyen d'évasion, de se sortir de cette situation, de l'arranger, chose qu'il n'aurait jamais pensé ressentir à ses côtés. Il se sentait incapable d'aider celle qui ne reconnaissait plus. Il avait l'impression que la femme en face de lui n'était pas sa bien-aimée, mais une tout autre personne qui le forçait à faire quelque chose que ô grand jamais il ne ferait.

Il se sentait impuissant, ayant l'impression d'être en face d'une folle alliée qui avait pris l'apparence de sa fiancée et qui aurait besoin d'être alterné en urgence.

Du moins, d'un côté, c'est ce qu'il espérait. Car, il ne voulait pas le reconnaître. Il ne voulait pas reconnaître que cette personne était ( t/p ), car celle-ci ne demanderait jamais une telle chose.

Et pourtant, les faits étaient là.

C'était bien ( t/p ).

D'un coup, un frisson encore plus désagréable traverse son échine quand il réalise le contenu de ses propres pensées. Il espérait d'un côté que ce ne soit pas elle ? Comment pouvait-il penser une telle chose ? Alors que la personne qu'il aimait plus que tout sur cette Terre avait immanquablement besoin d'aide, lui, osé essayé de se défiler, de faire preuve de déni face à ce qu'il se passait ?

Il s'était pourtant promis de la protéger et de l'aider durant toute leur existence. Et il avait déjà échoué une fois.

Une seconde fois n'est pas acceptable.

Mais comment ? Comment s'affirmer alors que la terreur en lui le tétanise ?

Alors qu'il était plongé dans ses réflexions, un soupir l'en sortit, le faisant sursauter d'effroi.

- J'ai compris. Tu refuses de le faire, n'est-ce pas ? Demande ( t/p ) avec un ton frustré. Ce n'est pas grave. Je le ferai à ta place, vu que tu es dans l'incapacité de le faire... Dit-elle en retirant ses mains, laissant une trace de son passage sur les joues encore mouillé du blond.

- Je...

- Il faut croire que dans notre couple, je suis celle qui aime plus l'autre. Dit-elle en se levant, pour s'approcher de plus près de la table basse, pour s'emparer de la paire de ciseaux, mettant du sang sur le sol.

Quand Mikhaïl voit ça, cela lui fait comme un second choc en lui, et son corps s'en retrouve comme libéré de ses chaînes. Il put donc enfin réagir comme il le souhaitait depuis le début. Et au moment où les doigts de ( t/p ) s'approche de la paire de ciseaux, il se retourne en criant :

- « Arrête ! »

Mikhaïl se redresse, en ouvrant les yeux, trempé par sa propre sueur, son torse se soulevant frénétiquement en harmonie avec sa respiration haletante et irrégulière.

Il regarde tout autour de lui, paniqué, ne reconnaissant pas les lieux qui l'entourent, cherchant désespérément ( t/p ). Il ne comprenait pas. Il y a à peine quelques secondes, elle était à ses côtés prête à faire une chose inimaginable, qu'il allait stopper avant qu'elle n'aille plus loin dans son délire de mutilation, et maintenant, elle avait comme disparu.

Comme si tout cela n'avait été qu'un cauchemar parmi tant d'autres, qu'il allait oublier au fil du temps.

Et pourtant, c'était bel et bien la réalité.

Posant ses pieds au sol, il essuie sa sueur sur le front, observant l'environnement dans lequel il se trouve. Il remarque de suite que celui-ci n'avait pas changé. Seule la non-présence de sa bien-aimée était à noter.

Il tourne son regard vers la plus grande fenêtre de la pièce de vie, et constate que le ciel était d'un bleu clair, qui reflète sa couleur sur la mer, rendant leur teinte identique, qu'il pouvait apercevoir, la maison ne se trouvant qu'à quelques minutes à pied de la plage. Les nuages blancs s'étaient déformés pendant son sommeil en diverses formes. Le soleil avait ouvert ses bras avec des rayons dorés, éclairant la pièce et lui par la même occasion.

Comme pour le purifier de toutes les choses qui n'allaient pas dans sa vie en ce moment par sa lumière qui se voulait sans doute bienveillante.

Mais cela eut à la place comme effet de le sortir de ses songes, et de reprendre ses esprits.

Malheureusement.

Il aurait voulu qu'on lui donne, ne serait-ce encore quelques instants de répit. De le laisser croire, espérer que tout cela n'avait été qu'un mirage noir et que tout cela n'était jamais arrivé.

Or, c'était une espérance peine perdue.

Il se trouvait bien dans cette situation, bataillant contre lui-même et envers ce qui pouvait bien peser sur sa fiancée.

Combattant corps et âme contre sa fatigue, son affliction, son envie de tout laisser tomber et de laisser cela derrière lui.

Il n'en pouvait plus. De la voir comme ça, exposant les mêmes dire encore et encore, dans cette pièce, qui avait été aménagée de façon à ce qu'elle ne puisse pas se blesser elle-même, et surtout, blesser voir tuer la chose dont elle veut tant se débarrasser depuis maintenant 8 mois.

Déclarant que l'être qui grandissait en elle était la preuve que cette chose qui s'était amusé à la faire souffrir, à la torturer, existait bel et bien, et c'est une grande erreur de vouloir voir cet être naître.

( t/p ) n'utilisait que les termes de « chose », « erreur », « démon » ou encore de « monstre » quand elle parlait de cet être. Et cela ne plaisait pas à Mikhaïl. Oh non. Cela attristait, le découragé, le chagrinait, d'entendre les nominations de ( t/p ) pour désigner cet être qui lui, même s'il ne pouvait pas assister convenablement au processus de la grossesse, sa bien-aimée étant enfermée entre ces quatre murs depuis ce jour où il était rentré et l'avait surpris à faire cette chose abominable, il sentait qu'il avait déjà de l'affection envers ce bébé.

Car après tout, c'était le bébé de ( t/p ). Leur, bébé.

Il se sentait prêt dès le jour où les médecins lui avaient annoncé qu'il allait devenir père. Il avait accepté l'idée de transmettre ce qu'il avait appris à son enfant, ce que ses parents lui avaient enseigné. Il se sentait prêt à être responsable dans la chaîne des générations.

Cependant, même s'il était fière et plus qu'heureux de cette nouvelle, l'angoisse et la culpabilité était aussi présente vis-à-vis de ( t/p ) qui elle, n'en voulait absolument pas.

Au point d'avoir mis sa vie en danger.

Stéphanie et d'autres psychiatres qui étaient apparus pour aider et soutenir la femme dans le traitement à aborder pour aider la patiente, avaient fait comprendre à Mikhaïl que l'état psychique de ( t/p ) s'était détérioré quand elle avait appris qu'elle attendait un enfant.

Et que, même s'ils n'avaient toujours pas découverts la vérité derrière ses délires, qu'ils ne fallait pas écarter la possibilité qu'une telle hostilité envers le fœtus serait due au fait que ce soit la preuve d'un viol de son agresseur, même si aucune preuve physique n'avait été à déplorer au moment de sa prise en charge il y a 9 mois.

Cela expliquerait en partie son comportement.

Et Mikhaïl l'avait très bien compris et n'en voulait en aucun cas à ( t/p ) de détester leur bébé.

À la place, cela ne fait qu'attiser la haine qu'il ressentait envers la ou les personnes qui avaient fait souffrir ( t/p ) cette nuit-là. Et le sentiment d'incapacité et de colère envers lui-même.

Néanmoins, aussi bizarre que cela puisse paraître, même si ce bébé se révélait ne pas être le sien, il s'en occuperait comme si c'était le cas, l'aimerait et le chérirait de toutes ses forces.

Était-ce dû au fait qu'il voulait depuis toujours un enfant ? Était-ce dû à sa fibre paternelle qui s'était manifestée dû à cette nouvelle ?

Ou était-ce dû à autre chose ?

Il ne saurait le dire.

En-tout-cas, quand le gynécologue obstétricien en charge de la grossesse de sa femme lui avait annoncé le sexe du bébé, il avait de suite entrepris d'aménager la grotte. Il avait bricolé de ses propres mains, il avait arrangé la chambre d'ami pour la venue de sa future petite et précieuse fille. Il avait même fabriqué lui-même le berceau.

Il s'était acheté des manuels de comment élever un enfant, comment être un bon père, pour savoir les choses à faire et les choses à ne pas faire dans l'éducation d'un enfant. Il a concerté, interroger des parents pour en apprendre plus sur le sujet.

Même si les seules personnes qui avaient connaissance de ce qu'il se passait, dont la meilleure amie de ( t/p ), Tabatha, trouvaient ignoble la façon dont il avait appris et réagissait à cette nouvelle, il s'en fichait. Ces personnes ne pouvaient pas comprendre le désespoir qui lui collait à la peau et qui était loin de le lâcher.

Peut-être que l'excitation qu'il ressentait en pensant à sa fille était un moyen d'échappatoire. Un moyen pour ne pas sombrer dans une dépression qui le sait, se sentirait confortable à l'intérieur de cette calamité.

Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne prenait pas en considération les sentiments de ( t/p ). Loin de là. Après tout, elle restait la personne la plus importante pour lui, celle qui l'aimait le plus au monde.

Cependant, leur future fille n'avait rien fait. Et il trouverait cela injuste qu'elle subisse alors qu'elle n'y est pour rien. Et il comptait élever sa fille dans la joie et la bonne humeur, dans l'amour et la sûreté, ne l'accusant jamais pour quelque chose dont elle n'avait pas voulu.

Tout en faisant de son mieux pour que ( t/p ) aille mieux et accepte à son tour leur future fille.

Mais il savait que cela n'allait pas être de suite, que cela n'allait pas se régler du jour au lendemain. Pas dans l'état qu'elle était en tout cas. Il se préparait donc à élever seul celle qui n'avait toujours pas de nom, tout en maintenant sa vie de travail pas vraiment adaptée pour une vie de famille.

Néanmoins, il ferait tout pour que ça fonctionne. Attendant que ( t/p ) se rétablisse et aille mieux. Attendant que la chose qui la hante parte grâce aux spécialistes et grâce à lui.

Pour qu'un jour, elle revienne à ses côtés, et qu'ils soient de nouveau comme avant. Avec cependant une chose en plus, leur fille à chérir.

Un sourire triste apparaît sur le visage fatigué de Mikhaïl, quand l'image de ( t/p ) riant à gorge déployée, faisant un câlin à une petite fille toute souriante qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa fiancée, et lui, à côté observant cette scène chaleureuse, surgit dans sa tête.

Il se demandait si cela pourrait réellement se produire un jour.

Du moins, il l'espérait. De toutes ses forces, il espérait que cela se produise. Il priait même.

- Ah, je vois que tu t'es réveillé.

Mikhaïl tourne la tête en direction de la voix qui venait de retentir dans la pièce.

- J'ai vu que Natsu n'avait plus de croquettes. Je suis donc sorti pour en acheter. Dit la personne en montrant le sac de croquette avant de le poser sur la table à manger de la pièce de vie. ... Tu viens de te réveiller ?

- Oui... À l'instant... Réponds Mikhaïl en lâchant à la fin de sa réponse un petit soupir, mettant ses coudes sur ses genoux, baissant un peu la tête.

- Je vois... Et ? Comment tu te sens ? Demande la personne en s'approchant du blond, tenant une canette à la main.

- Ça pourrait être pire... Comme ça pourrait être mieux... Dit Mikhaïl, se redressant, pour se laisser aller contre le dossier du canapé, la tête cette fois-ci direction le plafond.

La personne arrivée près de celui qui n'allait vraisemblablement pas bien, lui tend la canette qu'il tenait dans une de ses mains, et lui dis juste : « Tiens ». Mikhaïl baisse le regard vers le présent et ses yeux s'écarquillent d'étonnement.

- C'est... Dit-il en se mettant bien sur le sofa, prenant la canette.

- Du thé vert en canette. Tu adorais ça quand tu étais petit. Dit la personne en s'asseyant à côté du blond.

- Ce n'est pas que j'aimais particulièrement cette boisson, mais c'est qu'à chaque fois que j'étais triste ou frustré, tu me réconfortais en me faisant regardé un épisode de mon dessin animé préféré et en m'offrant du thé vert en canette que tu achetais à la supérette du coin. Ces moments resteront gravés à jamais dans ma mémoire. Dit Mikhaïl en souriant avant de regarder la personne. Je te remercie, Ivan.

- Tu n'as pas à me remercier.

- Si. Je réalise que je ne le fais pas assez. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi... Même si ta venue ici pour m'épauler dans cette épreuve n'est qu'un prétexte envers toi-même et envers tes collègues pour enfin te décider de quitter notre pays d'origine et par la même occasion l'hôpital dans lequel tu travaillais pour venir ici, je te remercie quand même. Je pense que ta présence m'aide à ne pas me laisser aller dans les bras malicieux et tentateurs de la déprime.

- Toujours aussi perspicace, hein ? Dit Ivan en souriant, pour la première de la journée.

Mikhaïl fait un petit sourire en coin, un peu satisfait de pouvoir toujours lire dans les personnes malgré son état. Mais son sourire disparaît vite, quand ses cheveux se font envahir par une immense main et balayés de tous les côtés.

Le plus petit des deux frères se plaint de cette attaque soudaine, n'aimant pas qu'on joue avec ses cheveux, sauf quand c'était ( t/p ), évidemment.

- Il est vrai que je m'en suis un peu servi comme excuse pour partir, mais... Ivan retire sa main, et dit sérieusement, tu restes mon petit frère. Il est normal que je vienne t'épauler quand ça ne va pas.

Mikhaïl ne répond pas de suite. Il regarde la canette qui tenait toujours dans une de ses mains, et c'est en faisant un petit rictus, qu'il l'ouvre, et dit avant d'en boire une gorgée : « Ouais. ».

- Et sinon... Ce matin, tu es allé la voir ? Demande le châtain, après que son frère ait fini de boire.

Dès qu'il entendit cela, une mine sombre apparut sur le visage de Mikhaïl. Et d'une voix d'un ton plutôt lourd, il dit :

- Oui... Je suis allé la voir dès l'ouverture des portes pour les visiteurs. Tu dormais encore à ce moment-là.

- Et comment va-t-elle ? Son état, s'est-il amélioré ?

- Non, il n'y a absolument aucune amélioration. Elle a l'air toujours aussi désespéré et folle de rage. Elle... Elle m'a encore accusé d'être un traître et d'être un incapable... Dit-il en serrant ses doigts entre eux, sa gorge se nouant, se rappelant du moment où elle lui avait dit. Que je ne l'aimais pas assez ou pas vraiment et que je ne comprends pas l'erreur que je faisais en voulant garder « ce monstre », comme elle s'amuse à l'appeler... Ensuite, elle m'a ignoré pour encore une fois divaguer sur la chose qui la hante tous les jours... Dit-il en soupirant. Vraiment... Je... Je reste calme devant elle et devant le personnel de l'hôpital psychiatrique, mais... J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'elle me dit ça, avec son regard vide, chaque fois que je la vois comme ça, dans cette pièce, recluse de tout, j'ai l'impression de mourir. J'ai l'impression de recevoir des centaines et des centaines de lames aiguisées dans le corps et... Franchement, ça me donne envie de laisser tomber...

Ivan écoute son frère avec sérieux, ne pensant à aucun moment qu'il exagérait. Qu'il en rajoutait pour qu'on le plaigne. Il le connaissait, et savait que jamais il ne ferait une telle chose.

Puis il savait ce qu'on pouvait ressentir.

Ayant lui aussi subi de tels tourments.

- Mais tu ne le feras pas. Dit Ivan.

- Non... Jamais je ne pourrais faire ça... Même si elle me blesse à chaque fois que je viens lui rendre visite, je l'aime, de tout mon être, et tout ce que je souhaite, c'est qu'elle redevienne elle-même et que je puisse la serrer de nouveau dans mes bras... Qu'elle sorte enfin de cette pièce où elle est enfermée nuit et jour, pour qu'elle puisse rentrer à la maison et vivre avec moi...

- Et ça se réalisera. Ne perds pas espoir. Dit le brun en posant une main de soutien sur l'épaule du blond.

Mikhaïl ne répond pas à ça, sa mine se faisant encore plus sombre.

Personnellement, il commençait à la perdre justement. Cet espoir. L'espoir que tout finisse par rentrer dans l'ordre et que ( t/p ) soit guéri de ses démons.

Et que c'est comme ça qu'allait être sa vie désormais.

- Et que disent les psychiatres en charge de son cas ? Dit-il en retirant sa main.

- Ces incompétents ? Ils ne sont même plus d'accord ! Crie-t-il alors que la rage commençait à s'immiscer en lui. Il y en a qui pensent qu'il n'y a plus rien à faire, que ( t/p ) est un cas perdu et désespéré. D'autres pensent qu'il ne faut pas laisser tomber leur effort. D'autres veulent carrément s'attaquer à la source, en opérant son cerveau, lui retirant une partie de son cortex cérébral et une partie de son hippocampe, pour que ses délires qui viennent sûrement de ce qui a pu se passer cette nuit-là, soient extraits à jamais de sa mémoire. D'autres insistent pour continuer l'hypnose alors que ça ne fonctionne pas du tout. D'autres pensent qu'il faudrait écouter la demande de la mère et lui retirer l'enfant et d'autres pensent que cela ne servirait à rien, car ça ne réglerait pas le problème. Mais, moi, tout ce que je constate, c'est que cela fait déjà 8 mois qu'elle est internée et qu'aucune amélioration de son état n'est à déplorer ! Rien que d'y repenser, ça me met hors de moi... Dit-il en serrant encore plus ses doigts entre eux.

- ... Je comprends... Mais tant que ( t/p ) ne sera pas lucide dans ces choix, la décision de garder l'enfant ou non te revient à toi... Donc, de ce côté-là, tu n'as pas d'inquiétude à te faire...

- De notre entourage, tu dois être le seul à être d'accord avec moi pour que ma fille voie la lumière du jour. Dit-il en faisant un sourire faux, repensant à toutes les critiques et les insultes qu'il avait reçu quand il avait annoncé sa décision concernant l'enfant.

- Évidemment. Les autres ne peuvent pas comprendre dans quelle situation tu te situes exactement et de ce que tu peux ressentir. N'abandonne pas et accroche toi.

On pourrait penser qu'Ivan parle lui aussi sans vraiment comprendre. Qu'il fait seulement semblant. De faire genre qu'il est au-dessus des autres et qu'il comprend mieux que tout le monde l'état de Mikhaïl.

Or, ce n'est pas le cas.

Il y a de cela deux ans, pendant une journée semblable à celle-ci, alors qu'il était en pleine transplantation d'un poumon au bloc, sa femme et sa fille seulement âgée de 8 ans, se sont faite renversées par un van où les freins ne fonctionné plus, alors qu'elles traversaient un passage piéton.

La femme était morte sur le coup, ayant voulu protéger sa fille.

En vain.

Elle avait succombé à ses blessures avant que les urgences ne puissent arriver sur les lieux de l'accident.

Suite à ça, Ivan, était tombé dans un cercle vicieux de la déprime. Il avait beau consulter les psychiatres les plus expérimentés dans son pays, rien ne pouvait soulager la peine et le déchirement qu'il y avait en lui.

Étant médecin, il côtoie la mort chaque jour, ayant la vie d'inconnus entre les mains, qui compte sur lui.

Il pensait qu'à force, il s'était habitué à ce que les personnes rejoignent l'ange de la mort sous sa main.

Mais il avait tort.

Quand il avait perdu sa femme et sa fille, sans qu'il ne puisse rien faire, n'étant même pas présent pour les voir une dernière fois, il était devenu incapable de soigner convenablement ses patients.

Et pourtant, on le forçait à continuer à exercer son métier.

Avoir toutes ses morts sur la conscience l'empêchait de passer une bonne nuit de sommeil, faisant régulièrement des cauchemars.

Cependant, personne n'avait vraiment eu vent de ce qu'il lui arrivait et de comment il le vivait. Devant les autres, même à son frère, il le cachait. Il savait que dans son cas, ça ne servirait à rien.

C'est pour ça que quand son petit frère l'avait appelé et lui avait expliqué ce qu'il se passait, Ivan avait sauté sur l'occasion pour tout laisser derrière lui et mener une nouvelle vie dans ce pays qu'il n'aimait pas particulièrement.

Pour pas que Mikhaïl finisse comme lui.

Donc, il était le mieux placé pour soutenir le blond, si on mettait de côté bien sûr sa dépression dissimulée.

- Tu dois tout faire pour être un bon père. Tu ne devras jamais en vouloir à ta fille et tu devras la chérir de toutes tes forces. Et tu dois continuer à aller voir ( t/p ). Même si c'est pénible pour toi, tu dois continuer. Car au fond d'elle, elle est toujours là et que je suis sûr que cela lui fait plaisir que tu viennes la voir. Et un jour, ton souhait se réalisera. J'en suis persuadé. C'est le moment ou jamais de montrer à quel point tu peux être patient et surtout tenace.

Les yeux de Mikhaïl s'écarquillent en entendant ces paroles, desserrant la prise qu'il exerçait toujours sur le dos de ses mains.

- Et bien sûr, je serais là pour te soutenir.

- Oui... Je sais, et je t'en remercie, grand frère.

Ivan sourit, et dit d'une voix un plus gaillet, en mettant ses mains sur ses genoux :

- Bon, ce n'est pas tout ça, mais je commence à avoir faim, pas toi ?

Les yeux de Mikhaïl clignotent un peu, surpris d'une telle demande, avant de sourire véritablement et de dire : « Je dois avouer que j'ai un petit creux. »

- Bien, laisse moi faire, je vais voir ce que je peux faire. Dit Ivan en se levant du canapé.

- D'accord. Réponds simplement Mikhaïl, qui boit une gorgée de sa boisson.

Quand son frère quitte la pièce, le blond repense à leur discussion, et à tout ce que son frère lui avait dit.

Il se sentait un peu mal à l'aise de lui exposer ses problèmes alors qu'il était persuadé que ceux de son frère n'étaient toujours pas réglés. Mais que pouvait-il faire ? Il le savait. Rien. Il aurait beau insisté, son frère nierait tout et se fermerait comme une huître.

Tout ce qu'il peut faire pour rendre la pareille, c'est d'être là pour Ivan comme il l'était envers lui.

Alors qu'il allait reprendre une autre gorgée, son téléphone se trouvant sur la table, fait retentir sa sonnerie, signalant qu'on essayait de le joindre.

Il se baisse donc, et voit que c'était Stéphanie qui l'appelait.

Sans attendre une seconde de plus, il décroche, espérant avoir une bonne nouvelle concernant sa fiancée. Il espérait que peut-être, il y aurait enfin une amélioration, et non l'inverse.

- Allô Stéphanie ? Que se passe-t-il ? ( t/p ) va bien ?

- Bonjour monsieur ( t/n ), il faut que vous veniez immédiatement à l'hôpital.

Une boule de stress apparaît dans l'estomac du blond, frissonnant malgré la température plutôt chaude de la pièce.

- Pourquoi ? Qu'est-ce qui est arrivé à ( t/p ) ?! Demande-t-il, n'essayant même pas de retenir son inquiétude.

- Mikhaïl, qu'est-ce qu'il se passe ? Demande Ivan rentrant dans la pièce.

Mais le blond ne lui répond pas, puisque Stéphanie venait de parler, pour lui dire :

~ Votre femme est en train d'accoucher.~
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Voilà, désolée de sortir le chapitre que maintenant, mais j'ai fait de mon mieux pour le sortir le plus rapidement possible, cependant voilà, c'est les vacances, la famille, le travail ( qui m'épuise un peu ^^' ).

Je me sentais obligée de faire apparaître Ivan, le frère de Mikhaïl, l'oncle de la reader d'Eyeless Jack - Mange moi. Pour le montrer sous un autre angle. Je n'essaie pas d'excuser son comportement qu'il a eu vis-à-vis de sa nièce, étant abominable. Malsain.

Mais c'est pour vous faire comprendre qu'il y a eu une raison derrière ça et qu'avant qu'elle ne naisse, c'était un homme convenable qui venait de subir une perte immense, et qui malgré tout, mettait ça de côté pour soutenir son frère comme il l'a toujours fait. Et que comme le répète la reader dans cette histoire, la venue de sa fille va leur gâché la vie, leur plongeant dans une affliction sans fin.

Chose qui se révéla vraie du côté de son oncle, qui devint fou et irraisonnable.

Sur ce, j'espère que le chapitre vous a plus, que c'est bien écrit, n'ayant pas vraiment relu, n'ayant pas forcément le temps et n'ayant pas l'énergie, et je vous dis à la prochaine pour le dernier chapitre de cette histoire. ^^

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