Slenderman x Reader - Tu ne sauras jamais ( Partie 13 )

Wouah... Ça fait un petit moment que je n'avais pas publié... Entre les études, les révisions, les débuts de vacances donc j'ai passé du temps en famille et avec les amis. Puis, j'ai passé le reste de mon temps pour chercher un emploi saisonnier, chose que j'ai réussie ! ^^

Donc, je n'aurais pas vraiment de temps pour écrire dans les mois qui vont venir, mais vous inquiétez pas, je ferai tout mon possible pour essayer d'écrire le plus possible !

Surtout qu'il ne reste plus que deux chapitres concernant cette histoire et que je sais déjà comment cela va se passer, plus qu'à le mettre à l'écrit.

Sur ce, je vous laisse avec ce chapitre qui va vous replonger, j'espère, au seuil de la torture de la reader. ^^
_________________________________________

Il était midi. L'astre au zénith flamboyait dans les cieux. La couleur du ciel était d'un azur immaculé, profond et radieux. Les champs jaunis ou verts venaient à l'instant de ne plus se faire labourer par les agriculteurs.

Sous le soleil d'août, qui était plus dur que celui du printemps, la fraîcheur a laissé place à la force, épanchant sa flamme avec tranquillité.

La forêt donnait l'impression d'être paisible.

Parfois, quand ils ne battaient pas des ailes, sous les rameaux, les oiseaux chantaient à l'unisson, invisible, avant de se taire, fatigué de lumière, et s'endormaient.

Les abeilles, les taons des bois, les mouches d'or, enivrés des rayons qui tombent des ramures, éteignent leurs murmures sur l'herbe tiède et molle.

Et c'est sous cet accouplement de paix entre les bois et les cieux, qu'elle aurait aimé se promener, pour que ses yeux soient satisfaits et son âme comblée. D'avoir un esprit heureux et sans trouble, jouissant de cette belle journée.

Dans l'optique de se débarrasser des pleurs et des regrets acérés inexplicables.

Mais elle ne pourra pas abreuver cette envie, étant refusée d'accès.

Et ce pendant un long moment.

Confinée dans sa chambre, posé sur le parquet dans un coin de la pièce, des larmes continuaient de temps en temps à faire apte de leur présence. Ne cessant aucunement de se ressasser la réprimande sévère de la veille.

Ses géniteurs l'avaient admonesté comme jamais ils ne l'avaient fait auparavant. Elle avait même eu peur que son père use de la violence physique. Ce qu'il n'avait pas fait.

La raison ? La voici.

Si elle se retrouvait dans cette situation, c'était dû au fait qu'un agent de la police, et ami de la famille, l'avait surpris au bord d'un ruisseau, en plein milieu de la forêt, qui était interdite d'accès.

Faisant office d'une scène de crime, ayant retrouvé le corps éteint d'un enfant qui avait été kidnappé il y a de cela 6 ans.

Dans la logique des choses, l'agent l'avait de suite intercepté, la ramenant auprès de ses parents, lui posant quelques questions, essayant de savoir la raison de cette escapade en ces lieux.

Raison qu'elle ne parvenait pas à lui souffler ne serait-ce qu'un mot.

Elle n'arrivait pas à se souvenir du pourquoi et du comment elle s'était retrouvée à cet endroit. Elle avait encore eu une perte de mémoire. Cela lui arrivait fréquemment depuis un certain temps. Presque tous les jours.

Et pour cela non plus, elle ne pouvait apporter aucune explication à la cause de ces absences.

Une fois ramené auprès de son père et de sa mère, tenu au courant de où se trouvait leur fille, et de pourquoi elle se faisait ramené à la maison par leur ami travaillant au sein de la police, dans son uniforme, alors qu'ils pensaient qu'elle jouait paisiblement dans sa chambre, ils étaient furieux et inquiet.

Quand il partit, laissant les hôtes dans leur intimité, le sermon avait commencé.

Cela se résumait principalement par les aboiements du père, sa génitrice ayant préféré prendre la position de retrait quand le seul homme présent s'exprimer, pour dire en outre : « Pourquoi tu t'es rendu là-bas ? On t'avait bien dit que tu ne devais surtout pas te rendre dans la forêt, sous aucun prétexte ! Surtout en ce moment ! On ne vous apprend donc rien sur le monde extérieur dans ta stupide école ?! Quand vas-tu écouter ce qu'on te dit ? Tu aurais pu te blesser en plus ! Et personne n'aurait été là pour t'aider ! Pourquoi es-tu allé là-bas ? »

Questions qui restaient encore une fois sans réponse.

La petite fille n'avait fait que baisser la tête, essayant de se retenir de pleurer, n'y parvenant pas, ce qui avait énervé encore plus son paternel.

C'est à ce moment-là que la mère était intervenue, chuchotant des mots doux et manipulateurs pour faire descendre les sentiments négatifs qui étaient bouillant à l'intérieur de son mari, avant de se tourner vers sa chair, et de lui dire, en s'abaissant à sa hauteur, séchant ses larmes qui étaient parvenu à passer les barrières de la ( c/c ) :

- N'en veut pas à ton père. Il a seulement eu très peur pour toi. Tu comprends ? Dans la forêt, toute seule, il aurait pu t'arriver n'importe quoi, que ton papa et moi, on n'aurait rien pu faire. On t'avait pourtant dit que la forêt n'était pas à nous, et que par conséquent, tu avais interdiction d'y aller toute seule comme tu l'as fait. Si tu voulais tant y aller, tu aurais dû me prévenir et demander mon accord. N'est-ce pas ?

( t/p ) n'avait pu que hocher la tête, les paroles de sa mère qui pour elle, était bien trop absente, voulant passer plus de temps à ses côtés, l'apaiser et lui faisait presque oublier que quelques secondes plus tôt, elle était en train de se faire incendier par son père qui, voyant que sa femme avait repris le relais, était partit se servir une boisson fraîche alcoolisée.

- Et sinon, tu veux bien dire à maman pourquoi tu te promenais dans les bois ?

- ... Je... Je ne sais pas... Avait-elle répondu, d'une petite voix, serrant son vêtement, baissant la tête, ayant l'impression d'avoir fait une immense bêtise.

- ... Je vois... Avait répondu sa mère au bout de quelques secondes, en souriant et en soupirant.

- Je... Je vais être punie ? Avait dit ( t/p ) en levant les yeux pour les plonger dans ceux de sa mère qui étaient exactement comme les siens.

- Tu me promets de ne plus jamais y retourner tant que tu ne seras pas majeure ?

- Oui, je le promets maman.

- Alors tu ne seras pas punie. Avait-elle dit en caressant la joue humide de ( t/p ). Mais pour ce soir, il vaut mieux que tu restes dans ta chambre, je discuterai de tout cela avec ton père demain, le temps qu'il se calme. Comme ça, il sera plus enclin à accepter ma demande. Je t'apporterai des livres de ma bibliothèque pour ne pas que tu t'ennuies. Ça marche ? Avait-elle continué avant de tendre son auriculaire en avant.

- Oui. Avait répondu ( t/p ) en scellant son petit doigt avec le sien.

Suite à ça, elle avait fait ce que sa mère lui avait demandé de faire, et était montée dans sa chambre et n'en était pas sorti. À part évidemment pour aller dans la salle de bain.

Mais elle se sentait trahie et regrettait amèrement ce qu'elle avait fait. Sa mère n'était pas retournée la voir de la soirée, ne tenant point sa promesse de lui apporter un ouvrage dans lequel elle aurait pu se perdre.

Regarder la télé ? Son père était passé sans lâcher un seul mot, en prenant sa télécommande.

En clair, elle se retrouvait isolée dans cette chambre qui lui paraissait morne, devant affronter ses pensées qui ne l'aidaient en rien.

Elle pose son menton sur ses genoux, en soupirant, ses larmes silencieuses ayant enfin cessé.

Cependant, ce n'était pas le pire. Un sentiment surpassé tous les autres. Et qu'est-ce qu'elle le détestait. C'était pour elle la pire chose au monde. Ne parvenant aucunement à s'y habituer ne serait-ce qu'un tout petit peu.

La solitude.

Car dans ces moments-là, elle n'avait plus du tout confiance en elle et elle se retrouvait dans l'incapacité à pouvoir entretenir une bonne image de soi. Des pensées négatives venaient s'immiscer dans son cerveau et elle se sentait impuissante.

Elle repensait aussi à toutes les critiques qu'elle avait reçues dans sa vie. Que ce soit de sa famille ou de ses amis, elle y repensait. Alors qu'en temps normal, elle ne s'en préoccupait aucunement, lui faisant ni chaud ni froid.

Et le pire, c'est qu'elle avait l'impression d'être complètement invisible, de ne pas exister aux yeux des autres. Qu'elle pourrait disparaître, cela ne changerait rien.

Même si la mort en elle-même ne la terrifiait nullement.

Non.

Ce qu'elle redoutait réellement, c'était qu'on l'oublie.

Et finit seule à la fin de sa vie.

Elle ferme les yeux en soupirant, penchant sa tête sur le côté.

Il était désormais midi passé, et ses parents n'étaient toujours pas allés la voir. Et cette contestation était désagréable.

Elle ouvre les yeux, sentant une infime présence en face d'elle, ce qui attisa sa curiosité, n'ayant pas entendu la porte de sa chambre s'ouvrir, voir, les bruits de pas sur le plancher dans le couloir.

Ouvrant les yeux en grands, dû à la surprise, elle se met à dévisager le petit être qui s'était faufilé entre ces quatre murs clos. Comme par magie. Mais c'était loin d'être une nouvelle rencontre, l'ayant vu à plusieurs occasions, mais...

- Hein ? Comment ai-je pu... Comment ai-je pu t'oublier... ? Demande ( t/p ) perplexe.

Elle se redresse légèrement, continuant d'observer attentivement la petite araignée qu'elle trouvait magnifique, ayant que des bribes de souvenirs la concernant qui surgissent dans sa mémoire, la perturbant encore un peu plus.

De ses petites pattes, elle se déplace vers le seul moyen de sortie que pouvait emprunter sans danger l'humaine. Une fois arrivée devant, elle se tourne, la regardant, immobile.

Si normalement les arachnologues trouveraient ce comportement sortant de la norme, cela ne l'était pas pour ( t/p ). Après tout, cela se passait toujours comme ça. Quand l'araignée apparaissait, c'était pour la conduire jusqu'au seuil de la forêt. Puis après, c'était le noir dans la tête de la ( c/c ). Elle ne parvenait pas à se souvenir de ce qu'il se passait par la suite.

Entrait-elle dans les bois ou restait-elle à l'extérieur ? Qu'est-ce qu'elle faisait pour passer ses journées en compagnie de cet arachnide ? Pourquoi l'araignée l'emmener là-bas, et ce, à chaque fois ?

Pour cela non plus, elle ne pouvait pas apporter de réponse. Mais il y avait au moins une chose dont elle était sûre.

Pour changer.

- Désolée... Mais... Je ne peux pas...

( t/p ) avale sa salive, ayant l'impression que dès qu'elle avait prononcé ces paroles, l'ambiance avait changé. Elle était plus... Pesante.

Voyant l'abdomen de la veuve noir se trémoussait de haut en bas, un frisson traverse sa colonne vertébrale, la mettant de plus en plus mal à l'aise, préférant pour le coup, être seule qu'être en sa compagnie.

- Parce que... Tu vois je... Je suis punie et... Je... Je n'ai pas le droit de sortir de cette chambre... Si je te suis, mes parents vont encore plus me disputer et je n'en ai pas envie donc... Pardonne- moi... Ne sois pas fâché...

La dernière phrase avait été prononcée dans un chuchotement. Elle serrait plus fermement ses genoux qu'elle appuyait contre sa poitrine, essayant de se cacher, pour disparaître des nombreux orbes oculaire de l'arachnide.

Une patte en avant, puis une autre, doucement, sans se précipiter, accentuant l'aura dévastatrice qui était gigantesque comparée à son petit corps.

Des perles translucides font apparition au coin de ses yeux déjà suffisamment gonflés et rougis. Elle ressentait des frissons désagréables la traversait entièrement, ne pouvant quitter du regard l'avançait de celle qui avait huit pattes.

Elle en avait marre. Marre de sa famille. Marre de ses amis qui se trouvaient loin, ne pouvant donc pas les voir. Marre de cette maison, de cette chambre qui lui paraissait comme une prison. Marre de cette situation.

Marre de sa vie solitaire.

Ne se trouvant plus qu'à quelques mètres de la pauvre petite chose tremblante, elle prend appui au sol, et lui saute dessus, tout droit au visage, mettant ses pattes en avant en l'air, pour paraître plus grande.

- Non ! Crie ( t/p ) mettant ses mains devant son visage, fermant les yeux, gémissant d'effroi, ne retenant plus ses larmes, son nez la démangeant, de la morve voulant lui aussi briller sous les projecteurs.

Alors qu'elle s'attendait à des crocs se plantant dans sa peau allant sans doute, se faire manger, elle sentit quelque chose d'autre sur le haut de sa tête.

Interloquée, elle entreprend d'ouvrir ses paupières, pour voir ce qui s'était posé sur sa chevelure décoiffée.

C'était une grande main blanche, appartenant à un bras gigantesque couleur lait, enfoui dans une veste de smoking noir.

Elle lève la tête, et lâche un hoquet de surprise, regardant la personne en face d'elle d'un air béat, ses larmes cessant peu à peu de couler. Elle regarde ensuite tout autour d'elle, et remarque scotché qu'elle ne se retrouvait plus entre les quatre murs de sa chambre, mais dans la forêt dans laquelle elle avait une étrange envie de s'y rendre à chaque fois qu'elle la voyait.

( t/p ) détourne les yeux du paysage, pour le porter sur la personne qui venait de retirer sa main du haut de son crâne. Sur celui qu'elle oubliait systématiquement. Ce qui la frustra.

Et comme toutes les fois précédentes, elle se souvient d'absolument de touts.

Toutes les questions sans réponses que lui posaient les adultes, elle pouvait désormais y répondre.

Mais alors qu'elle devrait s'en réjouir de n'être plus dans le flou, et d'être au côté de celui qui avait le titre de « aime », la tristesse prit possession de son corps, pleurant de nouveau à chaude larme.

Slenderman la dévisage, restant dans sa position initiale.

Il l'avait déjà vu pleurer, ce n'était pas la première fois. C'était la deuxième. L'autre fois, c'était quand ils s'étaient rencontrés. Il ne pourrait jamais oublier ce moment. Son visage meurtri par la peur.

C'était si beau. Si précieux. Il n'avait jamais vu de visage aussi éblouissant.

C'est d'ailleurs ce qu'il l'avait poussé à la choisir elle. Pas une autre, non.

Mais...

...

...

Il ne saurait dire pourquoi, mais, au fond de lui, dans les plus tréfonds de son être, où personne n'oserait s'y aventurer, se trouvait une sorte de démangeaison curieuse.

Une sensation inconnue.

Dérangeante.

Avec une pointe d'envie qui le dégoûte au plus haut point.

Il ne voulait pas la voir dans cet état.

Il voulait la voir sourire.

Pendant qu'il essayait de savoir ce qui pouvait bien lui arriver, ( t/p ), elle, continue de pleurer comme l'enfant qu'elle était, tentant d'essuyer ses larmes qui lui mouillaient le visage.

- Je... Je... Je suis désolée... Dit-elle en hoquetant. Mais... On... Nous deux on... On ne peut plus se voir...

Dès qu'il entendit cela, il eut l'impression de recevoir un bloc de béton sur chaque épaule d'une chute de 100 mètres. La sensation se faisait de plus en plus désagréable pour lui, s'amusant à le piquer dans chaque muscle, dans chaque veine.

S'il avait des yeux, ils se seraient écarquillés en grand.

Cependant, il se ressaisit, comprenant ce qu'il se passait. Il n'avait pas besoin de lire dans son esprit pour s'informer, il n'était pas dénué d'intelligence. Quand le policier était venu à leur rencontre et voyant ( t/p ) seule au bout milieu de la forêt, s'étant évidemment caché, s'effaçant par la même occasion de la tête de la ( c/c ), il a dû l'emmener voir ses parents qui ont par la suite, dans la logique des chose, remonté les bretelles en la punissant.

D'où cette réaction et ces dires.

Slenderman continue de la regarder, ne disant rien. Ne faisant rien pour la calmer.

Non.

À la place, il observait ses cheveux qui n'avaient pas été soigneusement coiffés, entremêlés entre eux. Les cernes discretes informent qu'elle avait eu un sommeil agité. Son corps qui sursaute légèrement à cause des secousses minimes dues à ses pleurs. Et ses actions veines pour cesser d'être dans cet état.

Il s'approche un peu plus d'elle, et dit juste :

- ( t/p ).

En entendant la voix surnaturelle de son aime, elle ouvre les yeux et le regarde, assez difficilement. Elle se sentait désormais honteuse de se mettre dans un tel état devant lui.

Lui qui donnait l'impression d'avoir une confiance en soi absolue, d'une assurance infaillible. Lui qui donnait l'impression de pouvoir faire ce qu'il voulait, quand il le souhaitait. Lui qui donnait l'impression d'être au-dessus de tout.

Mais elle ne connaissait aucunement le tourbillon de nouvelles sensations dérangeantes qui tournoyait violemment en lui. De l'incertitude qui commençait à le ronger. De l'effet qu'elle avait sur lui.

Devait-il en finir ? Était-ce la fin ? Était-ce comme ça que ça allait finir ? Maintenant ? Était-ce inéluctable ?

Était-ce donc aujourd'hui qu'il mettrait un terme à sa courte existence ?

Était-ce la dernière fois qu'il pourrait échanger ce genre de moment avec elle ?

Alors que toutes ces questions le taraudaient, ( t/p ), elle, serre les dents, décidant de se ressaisir. Après tout, elle ne voulait pas que leur dernier moment se passe dans la tristesse.

Et même si elle ne voulait aucunement que cela se passe ainsi, voulant rester à ses côtés pour toujours, elle ne voulait pas non plus quitter la vie qu'elle avait. Par peur de l'inconnu ou par le fait qu'elle était trop attachée à son entourage, elle ne saurait le dire.

Mais elle ne pouvait pas partir avec lui.

Du moins, pas maintenant.

( t/p ) ferme les yeux, reniflant pour essayer de remonter la morve qui coulait hors de ses narines, et s'essuie les yeux. Quand elle les ouvre, Slenderman est de nouveau chamboulé devant la lueur de détermination qui était apparue dans les pupilles de la petite chose fragile.

- Mais... Ce n'est que temporaire... Maman m'a dit que je pouvais revenir dans la forêt quand je serai majeure... Donc, c'est-à-dire dans... Euh... Dit-elle en comptant avec ses doigts. Dans 11 ans ! C'est long, mais... Ça... Ça ne fera que retarder la joie de te revoir... Dit-elle, tentant de contrôler sa voix tremblante. Je sais que... Que... Hum... Égoïste ! Je sais que c'est égoïste, mais je ne veux plus que papa et maman soient fâchés contre moi... Je ne veux plus leur faire peur... C'est pour ça que... Pendant 11 ans, je ne veux plus te voir... Enfin, je ne peux plus... Mais ! Fit-elle avant d'essayer de faire un sourire éclatant comme elle avait l'habitude de le faire. Tu es toujours mon aime, et jamais, jamais je n'en aurai un autre ! Tu es le seul et unique aime que je veux, je te le promets ! Même si je t'oublie, même si tu n'es pas avec moi, jamais, jamais je ne te remplacerai, c'est impossible. Tu es spéciale pour moi. Fit-elle en pleurant, accentuant son sourire forcé. Donc... Tu veux bien... ? Demande-t-elle en tendant son petit doigt en avant, hésitante.

Déstabilisant.

Gênant.

Perturbant.

Troublant.

Irritant.

Que des termes qui normalement ne faisaient pas partie de ce qu'il pouvait ressentir.

Non. Absolument pas. C'était lui qui faisait provoquer ce genre de dérangement en ces victimes. C'est comme ça que ça se passait.

C'est comme ça que ça devait se passer.

Donc... Que pouvait-il faire pour se sentir mieux ?

La meilleure chose à faire, serait d'anéantir tous ceux qu'ils se mettent entre eux, et de les effacer de la mémoire de ( t/p ). Il en a le pouvoir. Et il en serait capable, en ne ressentant aucun remords par la suite.

Alors pourquoi ? Pourquoi ne fait-il rien ? Pourquoi réagit-il comme ça ? Pourquoi allait-il se soumettre à la requête d'un être inférieur à lui ?

Tout simplement parce que c'était elle, et il ne voulait pas la faire souffrir.

« Ne pas la faire souffrir. », cela résonnait étrangement en lui, ce qui accentua ce qu'il ressentait.

La gorge nouait, le ventre se tordant, il soupire silencieusement, mettant le bout de son auriculaire sur celui de celle qui était spéciale à ses yeux.

Et bizarrement, quand il fait ça, les rayons du soleil s'accentuent pour venir éclairer le visage de ( t/p ), faisant briller ses pupilles ( c/y ), accentuant le mal-être en lui.

Mais, jamais, jamais il ne regrettera de l'avoir rencontré, elle, la fille impossible qui avait un étrange pouvoir sur lui.

Oui, il en était sûr désormais.

Il chérirait ses moments passés avec elle, et il attendrait. Il patienterait qu'elle vive seule dans cette maison, pour revenir auprès d'elle.

Après tout, 11 ans, c'était peut-être long pour les humains, mais pas pour lui.

Pas pour un être surnaturel, sanguinaire, et immortel.

Et avant qu'il ne la ramène dans cette chambre où elle n'aurait plus de souvenir, de nouveau seule, ce qui d'ailleurs faisait peur à ( t/p ), la rendant encore plus triste, constatant que son aime n'avait même pas essayé de la contredire, ne la retenant aucunement, et était prêt à se séparer d'elle pendant un laps de temps énorme.

Mais il le fallait. C'est ce qu'il fallait faire.

Puis ce n'est pas comme si c'était la dernière fois qu'il allait se voir.

Au détriment des deux.

Slenderman lui dit :

- Ne t'en fais pas, je comprends, et j'accepte ta requête. On ne se reverra que quand tu pourras. Mais sache que ce n'est pas pour autant que je te laisserai. Je serais avec toi, dans tous les recoins de ta maison, t'observant grandir, sans que tu ne le remarque. Tu ne seras pas seule. Je serai là.

Entendant cela, ( t/p ) allait lui dire quelque chose, mais il était trop tard. Il venait de la faire apparaître dans sa chambre, lui prenant par la même occasion les souvenirs qu'elle avait de lui.

La laissant de nouveau dans le flou, où les réponses étaient de nouveau inconnues aux questions que ses parents et elle-même se posaient.

Et elle aura beau faire tous les efforts du monde, cela ne fonctionnera pas.

Elle ne pourra jamais le savoir.

***

Les quelques rayons qui parviennent à s'extraire de la couche des nuages, éclairent comme il le pouvait la partie inférieure de la seule silhouette présente dans cette salle.

Cela ne faisait pas longtemps qu'elle s'y trouvait, ayant même failli être en retard, ayant mal calculé son timing matinal. De plus, au réveil, elle avait été prise par une immense envie de vomir et s'était précipitée dans les toilettes, ayant manqué de s'être étalée sur le sol avant de se raccrocher à la cuvette.

À ce moment-là, elle avait eu l'impression qu'elle ne pourrait plus reprendre son souffle, entre les râles et les crampes d'estomac que lui avait arraché cette nausée sans fin.

Cela faisait depuis trois jours qu'elle subissait cela dès son éveil. Heureusement que, étant sans emploi, elle se réveillait seule, Mikhaïl travaillant déjà sur ses articles dans son bureau.

Et voyant qu'elle n'avait qu'une heure et quelques minutes pour se préparer, ayant à peu près quarante-cinq minutes de trajet en voiture, elle s'était pressée de se laver et de se rendre à peu près présentable.

Pendant une minute, elle s'était quand même dit qu'elle ne voulait pas y aller, se sentant bien et ne voyant pas l'intérêt. Mais quand elle avait regardé l'heure sur son téléphone, son regard avait croisé brièvement celui de son fiancé dont la photo, servait de fond d'écran.

Elle s'était donc motivée à y aller, car elle savait que cela rassurerait Mikhaïl quand elle s'y rendait.

Et étonnamment, elle avait réussi à arriver cinq minutes en avance dans la salle d'attente.

La pièce est pratiquement vide, il n'y a d'ailleurs qu'une seule chaise et, sur la table basse en verre, une dizaine d'exemplaires de « Connaissance des arts ». ( t/p ) s'était assise et avait commencé à feuilleter un des numéros.

Elle entend une porte s'ouvrir à l'autre bout de la pièce, puis une voix féminine : « C'est parfait, on se dit donc à la semaine prochaine monsieur Samand ? »

- Oui, à la semaine prochaine, au revoir madame. Fit l'homme en faisant un sourire discret, sortant de la salle, la femme à ses talons.

( t/p ) se lève, remettant le magazine à sa place, parmi ses compères.

- Ah, parfait, vous êtes pile à l'heure madame ( t/n ) ! Venez, entrer. Fit la rouquine alors que ( t/p ) et son autre patient qui partait se saluèrent d'un hochement de tête solennelle pour faire preuve de politesse.

Quand la patiente se retrouve au seuil de la porte menant à la pièce qu'elle ne connaissait que trop bien, à force de s'y rendre, elle n'eût pu s'empêcher de froncer les sourcils et de ressentir une remontée lui picotait la gorge, l'estomac se retrouvant de nouveau barbouillé.

Elle avait l'impression que plus elle s'avançait dans l'enceinte appartenant à la psychanalyste qui ressemblait plus à un bureau qu'à une de ses salles où le patient devait s'allonger sur un sofa racontant tous ses problèmes et son quotidien comme pouvait-nous le montrer la plupart des films, plus son mal-être intérieur s'intensifie.

Elle ne se sentait pas apte à assister à cette séance de débat où elle allait devoir essayer de convaincre son interlocutrice qu'elle allait parfaitement bien et qu'elle n'avait pas besoin de ses séances, tandis que l'autre essayerait de lui prouver le contraire.

( t/p ) ne détestait aucunement la personne qui avait été choisie pour être à la charge de son état psychique. Voir, elle s'était plusieurs fois fait la réflexion que Stéphanie et elle, pourrait devenir proche. Discuté tranquillement et sans arrière-pensée autour d'une boisson à la terrasse d'un café, sous le soleil encore brûlant pour un mois de septembre.

Mais cela n'arrivera jamais.

Pour la simple et bonne raison que la situation ne le permettait pas et que le seul but de la rouquine était de faire son travail en « aidant » une victime d'une affaire des plus curieuse qui faisait preuve de répression, où l'inconscient supprime, bloque, empêche subtilement que ses souvenirs, qui sont trop durs et éprouvants, reviennent à la conscience.

Du moins, c'est ce qu'il se passait normalement.

Et ( t/p ) le savait très bien. Cela lui était arrivé plusieurs fois de se demander pourquoi et comment elle s'était retrouvée à l'hôpital, dans cet état, et donc ce qui a bien pu lui arriver pour se blesser comme ça.

Et qui en était la cause.

Cependant, cela n'allait jamais plus loin que de simple questionnement. Elle avait beau tout tenter pour se souvenir, méditer, regarder longuement la forêt et la maison de monsieur Bovie de loin, étant interdite d'accès même encore, impossible pour elle de récupérer ne serait-ce qu'un morceau de ces souvenirs que son mécanisme de défense considéré comme trop lourd pour son conscient.

Après, le voulait-elle vraiment ?

Elle se sentait bien, vraiment. Mais le serait-elle encore si elle s'en souvenait ? Ne vaudrait-il pas mieux laisser ça de côté et faire comme si ne rien n'était arrivé ? Était-ce réellement bénéfique pour elle ? Ou l'étais-ce pour les autres ? Pour Mikhaïl, pour Stéphanie, pour toutes les personnes travaillant sur l'affaire, les médecins et aide soignant qui s'était occupés d'elle, voir, tout simplement, toutes les personnes qui s'intéressait ou qui avaient eu vent de l'affaire ?

Pour les rassurer. Pour qu'ils se disent que tout va s'arranger et que ce n'est rien de grave puisque ( t/p ) est prise en charge par un spécialiste, ayant un diplôme qui montre avoir les connaissances et l'expérience requise pour réussir un tel exploit.

Pour leur bonne conscience.

Mais, même si elle présentait de tels symptômes, elle ne pourrait rien y faire. Juste trouver des procédés, des rituels pour les contrôler et les atténuer.

Donc ne faudrait-il pas se réjouir qu'elle ne soit pas soumise à de tels supplices ? Au lieu de tenter de les faire ressortir ?

Oui, elle savait que cette façon de faire était l'équivalent de mettre pansement sur pansement sur une plaie béante. Cela ne traitant pas le mal à la racine, ne faisant que limiter les symptômes.

Le masquer.

Et oui, elle ne parvenait pas à se remémorer la semaine où elle avait emménagé, et cela serait grandement utile pour les enquêteurs, cependant, cela ne la perturbe nullement.

Cela ne la dérangeait pas de cacher les branches de la cause de son oubli.

Comme si tout cela ne la concernait pas.

- Alors, comment vous vous sentez aujourd'hui ? Demande Stéphanie, s'asseyant à sa place habituelle, derrière le bureau fait en bois, parfaitement bien rangée.

- ... Pour tout avouer, je me sens un peu nauséeuse ces derniers temps... Mais à part ça, tout va bien. Réponds ( t/p ) s'étant assis à son tour.

Avalant difficilement sa salive, son mal-être s'amplifiant, elle ne comprenait pas pourquoi elle se sentait comme ça, elle savait juste que, plus elle respirait dans cette pièce, plus la migraine se manifestait accompagnée de l'acide gastrique qui voulait se libérer de son corps.

- Cela peut-être dû au stress ou à l'accumulation de fatigue. Vous dormez bien ?

- Oui... Je dors même plus que d'habitude...

- Vous êtes alors peut-être stressé par quelque chose... Vous vous êtes bien installé dans votre nouvelle habitation ? Vous avez pu trouver un acheteur potentiel pour la maison que vos parents, vous avez légué ?

- Non, dû à son emplacement, c'était déjà compliqué, mais cela l'est d'autant plus maintenant... Néanmoins, cela ne nous pose pas de soucis. Mikhaïl s'est occupé de tout, y compris l'achat de cette nouvelle petite maison près de la mer.

- Cela vous procure quel effet d'avoir déménagé dans une autre ville ? Dans un autre environnement ?

- Franchement ? Rien. Annonce-t-elle avec désinvolture en haussant légèrement les épaules.

Encore une fois, ( t/p ) ne se sentait pas appliquée dans cette affaire. Le fait d'avoir déménagé loin de l'endroit où des jeunes l'avaient trouvé dans un piteux état, ne lui procure rien. Ni soulagement, ni ennui, ni autre ressentiment.

Cependant, elle comprenait parfaitement que pour la personne qu'elle aimait plus que tout au monde, cela soit difficile. Donc, quand Mikhaïl lui avait annoncé son envie de partir de cette ville, car c'était au-dessus de ses forces, elle n'avait en aucun cas rechigné.

Stéphanie, elle, s'inquiétait du fait que sa patiente soit autant détachée, par rapport à tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à ce qui avait bien pu se passer.

C'est pour cela qu'elle continuait de vouloir la voir. Pour savoir. Pour l'aider.

Mais aussi parce que les personnes qui étaient toujours sur l'affaire, passant presque toute leur journée pour trouver le coupable, voire, juste, le moindre indice, la mettait sous pression, pour que la victime de cette enquête puisse les éclairer.

Néanmoins, comme ( t/p ), elle comprenait.

Cela faisait déjà un mois et ils n'avaient aucune piste. Déjà qu'injustement, pour la grande majorité des civils, ils avaient mauvaise réputation à cause d'un petit pourcentage d'entre eux qui ne faisaient que salir l'image de leur profession, que les réseaux sociaux et médias s'amusait à mettre en avant, étant plus croustillant pour eux et pour les audiences. Le fait que l'enquête n'avançait pas comme ils le souhaitaient, leur posait véritablement problème, étant traité d'incapables par les personnes qui n'allaient pas sur le terrain ou ceux qui regardaient cela de loin.

Heureusement pour eux, les informations n'avaient pas fuité, et les journalistes n'avaient donc pas assez d'éléments pour que cela émoustille leurs auditeurs.

D'autant plus que Mikhaïl, avait fait usage de son influence, de son pouvoir, dans le milieu du journalisme, pour ne pas que cette histoire ne se fasse trop connaître et se tasse le plus rapidement possible. Ne voulant absolument pas que ( t/p ) subisse les regards, les jugements. Pour ne pas qu'elle devienne une bête de foire.

Mais, même si les lieutenants de police s'acharnent corps et âme pour trouver quelque chose, pour au moins faire un pas en avant dans cette affaire qu'ils allaient à force, devoir classé comme « Enquête non résolu », c'était peine perdue.

Ils pourront faire tous les efforts du monde, cela ne servirait à rien.

Jamais ils ne trouveront ce qu'ils espèrent tous trouver.

Car il s'en assurait.

- ... Je vois... Et niveau travail, vous en êtes où ? Nous avons déjà parlé du fait que vous étiez attristé de plus travailler dans la bibliothèque de votre enfance, avez vous autre chose à dire là-dessus aujourd'hui ?

- Pas spécialement... Je n'ai rien à dire de plus que ce que je vous avais livré la dernière fois... J'étais certes extrêmement heureuse de pouvoir travailler dans un des lieux qui a bercé mon enfance, mais, c'est comme ça. Je préfère voir Mikhaïl soulagé plutôt que de le voir inquiet et stressé pour moi à chaque fois que j'aurais mis un pied dehors dans cette ville.

- Oui, je comprends... Vous avez pu trouver un nouveau travail qui vous convient ?

- Oui, j'ai eu un entretien il y a trois jours à la médiathèque centrale de la ville où je réside désormais, je commence la semaine prochaine... Il va d'ailleurs falloir revoir les jours et les horaires où je dois venir ici. Parce que le fait que nos rendez-vous soient le lundi et jeudi matin va poser un petit souci avec mes heures de travail. Dit-elle en rigolant un peu.

- Oui effectivement... Il va falloir que je trouve un moment où je serai libre le samedi pour vous recevoir...

( t/p ) ouvre la bouche, mais la referme de suite. Elle allait dire que sinon elles pouvaient arrêter les séances, mais elle ne pouvait pas faire ça.

Malheureusement.

- Et sinon...

La ( c/c ) met sa main sur ses lèvres, les yeux ouverts en grands, ayant retenu de justesse la bile qui s'était coincée depuis le début dans sa gorge, n'ayant pas entendu la question qui lui avait été posée.

Alors que Stéphanie se demandait ce qu'elle pouvait bien avoir, le visage de ( t/p ) se tord en une expression de douleur, ayant une migraine qui venait d'apparaître, accompagné d'un léger vertige.

- Madame ( t/n ) vous allez bien ?! Demande la rouquine se levant précipitamment aux côtés de celle qui n'allait vraisemblablement pas bien.

Mais plus elle s'approchait, plus l'odeur déplaisante qu'il y avait autour de la psychiatre s'approchait des narines de la ( c/c ), qui se résulte à une souffrance encore plus prononcée.

- Madame ( t/n ), qu'est-ce que vous avez ? Demande-t-elle, arrivait à ses côtés, se baissant un peu pour voir le visage qui blanchissait à vue d'œil de sa patiente.

- ... Votre odeur... Dis difficilement ( t/p ).

- Oui ?

- C'est votre odeur...

- Mon odeur ? Fit Stéphanie interloqué par ce que ( t/p ) venait de dire.

- Je suis désolée de dire ça, mais... Elle m'est insupportable... Dit-elle en essayant d'avaler la bile qui était à deux doigts de se glisser entre ses dents.

La bouche de Stéphanie s'entrouvre, étant abasourdie par cette information que venait de lui avouer la souffrante. De la cause de son état. Pendant quelques secondes, elle ne bougeait pas, se demandant si elle avait bien entendu.

Mais elle se reprend, en voyant l'état qui se dégradait de plus en plus du côté de la ( c/c ).

Elle se lève donc de suite, s'approche des fenêtres qui étaient fermées, pour les ouvrir en grand, permettant aux bruits extérieurs causés par la civilisation de se faire entendre.

Et avant de revenir auprès de ( t/p ) ou de lui poser la moindre question, elle prend sa bouteille d'eau qui n'était plus vraiment fraîche, se trouvant dans son sac à main, pour la donner à celle qui en avait le plus besoin.

Difficilement, quand ( t/p ) perçoit le plastique contenant un liquide sain qui pourrait grandement l'aider, elle le prend en disant un « Merci... » rapide, et boit son contenu sans plus attendre. Ne prenant même pas le temps de se poser des questions ou de se dire que cela ne se faisait pas vraiment.

Pendant qu'elle reprenait des couleurs, se sentant au fil des secondes mieux, la bile d'acide gastrique se faisant emporter par le courant loin de sa cavité buccale, Stéphanie la regardait faire, s'étant appuyé contre le rebord de son bureau, les bras croisées, réfléchissant à un tel comportement.

Retirant le plastique de ses lèvres, elle soupire de contentement, ayant l'impression de redécouvrir ce que c'était de s'abreuver après un long moment d'abstinence forcé.

- Vous vous sentez mieux ?

- Oui... Je vous remercie et je suis désolée d'avoir fini votre bouteille... Dit-elle maintenant un peu gênée d'avoir tout bu, sans en laisser ne serait-ce qu'une goutte, en regardant la bouteille.

- Ce n'est pas grave. Le fait d'avoir ouvert la fenêtre vous aide ?

Les yeux ( c/y ) s'écarquillent un peu, comprenant le sous-entendu de cette demande, et répond d'un petit « Oui », gêné et en ayant honte de s'être trouvé dans un tel état à cause de son parfum.

Mais cela lui faisait vraiment du bien. La pièce étant désormais aérée, la composition odorante qui émanait de son interlocutrice s'atténue sous celle de dehors.

- ... Veuillez m'excuser si ma question vous gêne, mais quand avez-vous eu pour la dernière fois des rapports comportant une pénétration avec votre fiancé ?

Clignotant un peu des paupières, ( t/p ) trouva cette question un peu trop personnelle, mais décida tout de même d'y réfléchir pour lui offrir une réponse.

Depuis que Mikhaïl est revenu, ils n'avaient pas vraiment le temps de le faire. Certes, ils avaient pratiqué certaines choses, mais cela n'allait pas jusqu'à la pénétration. Elle allait donc répondre que cela faisait déjà plus d'un mois qu'ils ne l'avaient pas fait, mais elle se tait, ayant d'un coup un flash-back d'elle et de son fiancé, le faisant, il y a de cela 1 mois.

Même si cela restait flou et qu'une sensation désagréable venait de lui traverser l'échine sans aucune raison apparente, elle dit avec une réticence non dissimulée :

- Cela fait maintenant 1 mois... Pourquoi cette question déplacée... ?

- Je vois... Et vous m'avez dit que vous vous sentez nauséeuse ces derniers temps ?

- ... Oui... Dis juste ( t/p ) en fronçant les sourcils.

- Avez-vous un retard dans vos menstruations ?

- Je ne sais pas... Elles ne sont pas régulières, donc je ne me pose pas ce genre de questions...

- Portez-vous un stérilet ou est-ce que vous pensez à vous protéger et à prendre des pilules contraceptives ?

- Quoi ?

- ... Avez-vous envisagé la possibilité que vous pourriez être enceinte ? Demande Stéphanie le plus sérieusement du monde.

Une expression béate se colle sur le visage de ( t/p ).

- D'après ce que vous m'avez dit, votre réaction face à mon odeur alors que je n'ai pas changé de parfum depuis longtemps, sont des symptômes qui peuvent y avoir quand on arrive au premier mois de grossesse.

- Quoi... ? Non, attendez, vous suggérez que je suis enceinte... ?

- Oui, c'est ce que je fais. Répond Stéphanie ne perdant pas son sérieux, la situation ne le permettant pas.

- Ce n'est pas possible... Je ne peux pas être enceinte... Je... Je ne peux pas l'être... Dis ( t/p ) mettant inconsciemment sa main sur son ventre, une expression terrifiée au visage.

Stéphanie ne parle plus, lui laissant le temps d'ingurgiter la suspicion qu'elle avait. Qui allait, si cela s'avérait exact, lui changer la vie. Ce n'était pas quelque chose à prendre à la légère.

Mais, malgré l'état dans lequel se retrouvait ( t/p ), montrant pour l'instant qu'elle était contre l'idée d'être bientôt une mère, Stéphanie espérait secrètement qu'elle garderait l'enfant, et que cet enfant, serait un bâtard.

Car, bien que les médecins n'aient révélés aucun signe de viol ce jour-là, si ce futur petit humain se révélait ne pas être l'enfant de son père, on pourrait alors faire des tests ADN et le comparé à tous ceux enregistrés dans le registre se trouvant dans le secteur et aux alentours.

Cela pourrait faire avancer l'enquête, et leur permettre d'être moins dans ce brouillard flou qui semblait leur coller à la peau.

C'était une espérance si puérile.

- ... Écoutez, le meilleur moyen de savoir, serait d'aller à l'hôpital et de faire une échographie. Mais cela pourrait prendre du temps et si vous voulez avoir une idée de suite, vous pouvez aller à la pharmacie du coin et acheter un test de grossesse... Il y en a des fiables... Vous voulez que je vous accompagne ?

- Je... J'ai besoin d'être seule... Dis ( t/p ) en se levant.

- Je comprends... Mais n'hésitez pas à me contacter si besoin est, et surtout, parlez-en à votre fiancé... Il est en droit de savoir et vous ne devez surtout pas affronter cela seule. Cela ne serait ni bénéfique pour vous et... Pour votre bébé.

( t/p ) la regarde neutre, n'exprimant plus rien. Cela met d'ailleurs un peu mal à l'aise la psychiatre, car elle ne parlait pas. Elle la fixait juste, sans bouger. De plus, il y avait quelque chose, une sorte d'aura, une pression étouffante qui émanait d'elle. Jusqu'à ce que ( t/p ) dise « Je m'en vais, je vous dis à la semaine prochaine, et merci encore une fois de m'avoir apporté de l'aide », avant de sortir de la pièce.

Quand la porte se referme derrière ( t/p ), Stéphanie relâche son souffle, qu'elle avait, sans s'en rendre compte, retenu.

***

Elle ne pouvait y croire. Elle, enceinte ? Non. Impossible. Elle ne changerait pas d'avis sur sa position d'avoir un enfant. Ça serait une charge trop grande pour Mikhaïl. Elle ne pouvait pas lui faire ça.

Surtout en ce moment...

Quoique... Était-ce la solution ? Est-ce que l'arrivé de ce bébé, pourrait être la solution pour que Mikhaïl ne soit plus accablé par sa constante quiétude et soit à la place pleinement heureux avec elle en se préoccupant de son enfant ? Qu'il soit trop occupé à faire son rôle de père, de mari et de reporter indépendant pour cogiter comme il le fait actuellement sur ce qui a bien pu lui arriver dans cette forêt ?

Oui, ça pourrait tout compte fait être une bonne chose, mais était-ce sain ? Était-ce honnête ? Serait-ce une bonne idée d'élever un enfant en ce moment ? De le mettre au monde dans l'optique de redonner pleinement la joie de vivre à son mari ?

Elle ne savait pas. Elle n'arrivait pas à réfléchir avec lucidité.

Mais elle allait déjà savoir, dans un instant, si cela était utile ou non de se poser ce genre de questions.

Assise dans le canapé, en face de la télé qu'elle avait allumé pour servir de bruit de fond, elle patientait, ses doigts jouant entre eux, fixant le petit objet qui avait été mis sur une feuille de sopalin, se trouvant sur la table basse, attendant qui lui donne l'information qui commençait déjà à lui ronger l'intérieur du ventre.

Quand elle était sortie dans la rue, dans les vapes, après son rendez-vous avec Stéphanie, elle avait suivi son conseil et avait acheté dans la pharmacie la plus proche le test de grossesse le plus fiable.

Rentrant chez elle, ( t/p ) ne l'avait pas fait de suite, redoutant ce moment. Craignant que celui-ci se révèle positif.

Ou négatif.

En réalité, peu importe la réponse, peu importe ce qui allait s'afficher, elle ne voulait pas. Elle avait l'impression d'avoir été jeté dans une pièce où la seule façon d'en sortir était soit d'ouvrir la porte menant à un feu qui dès qu'elle aurait mis un pied dans les flammes, se ferait consumé de suite, soit d'ouvrir une porte menant à un vide sans gravité où elle serait piégé pour toujours, seule, pour l'éternité.

Dans les deux, il n'y avait pas d'échappatoire.

Jetant un regard sur l'horloge qui était accrochée au mur pas loin d'elle, elle constate que Mikhaïl n'allait pas tarder, du moins, normalement, et que cela faisait déjà 5 minutes qu'elle avait uriné sur le test.

Elle savait que cela serait plus efficace le matin, mais si cela annonçait positif alors que les hormones produites par l'embryon étaient plus concentrées le matin, c'est qu'elle était enceinte.

De plus, elle n'avait pas uriné depuis celui du matin.

Prenant une immense respiration, fermant les yeux, elle fait un long soupir, et les ouvre pour les poser sur le test.

Quand elle voit le nombre de traits présents sur le petit écran, elle eut l'impression qu'on venait de lui perforer le cœur. Qu'une main invisible s'amuse à lui serrer la trachée, lui coupant net son souffle. Les yeux ouverts en grand, elle ne réagissait pas.

Elle avait l'impression que la pièce s'était rafraîchie au point d'avoir des frissons.

C'est seulement au bout de quelques minutes, qu'elle déplace son regard horrifié sur son ventre. Et malgré la sensation très désagréable qu'on l'observait et qu'on caressait avec une intention malsaine son dos, elle déplace lentement ses mains, pour les poser sur son ventre.

Avec une seule idée en tête. Une seule phrase qui prenait toute la place dans ses pensées.

Levant son haut jusqu'à sa poitrine, elle repose ses doigts sur son ventre qui, maintenant qu'elle le savait, remarque rapidement qu'il s'était effectivement un peu arrondi, et commence à planter ses ongles dans sa chair, pour se gratter jusqu'au sang comme un chien creusant dans la terre, avec toujours cette seule et unique phrase :

~Je dois m'en débarrasser.~

_________________________________________
Bon, je ne vous retiens pas plus longtemps, hein, le chapitre étant suffisamment long. ^^'

Je vous dis à la prochaine fois. ^^

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top