Slenderman x Reader - Tu ne sauras jamais ( Partie 1 )
Avant de commencer cette nouvelle histoire, il faut que je vous dise qu'elle est liée à l'histoire de Eyeless Jack x Reader - Mange moi, car il s'agit tout simplement de sa préface. Vous allez lire comment et pourquoi la mère de ( t/p ) ( dans le eyeless jack x reader ) s'est retrouvé enceinte de Slenderman.
Donc cette reader est tout simplement la mère de la reader de Mange moi
Alors, je mettrais aussi les codes typique d'un x reader, comme ça, si vous ne voulez pas lire le eyeless jack x reader parce que vous ne l'aimez pas, ou parce que vous voulez lire cette histoire avant, je vais faire comme ça.
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Je jette le livre que j'étais en train de lire à côté de moi, sur le canapé triangle gris en tissu qui se trouvait dans l'immense pièce de vie. J'étais déçue par ce que je venais de lire, voir frustré. Toutes mes amies m'avaient dit que c'était un super ouvrage féministe, mais pour moi, c'était juste une simple romance entre une espèce de Cendrillon en mode pétasse qui a trouvé son prince charmant, et qui pourtant, vis sa vie sans s'en soucier, l'ignorant en abusant de la gentillesse du garçon, restant dans sa misère, alors qu'elle pourrait s'en sortir.
Que ce soit la psychologie des personnages, le décor, l'ambiance, le style d'écriture, tout, tout était tristement banal. La fin, on la voit à des kilomètres, et n'invente rien. On ne s'attache à aucun personnage, et les personnages secondaires sont soit trop présents, soit trop effacés, suivant les chapitres. Étant une mordue des livres, et bibliothécaire, je n'aimais pas ne pas finir un roman que j'avais commencé. Donc, même si c'était... Merdique, je l'avais lu jusqu'au bout. Et ça me frustre car je me dis que j'aurais pu lire un autre livre qui m'aurait plongé dans ses merveilles et m'aurait fait voyager dans un Univers mieux ou pire que le mien.
Je lâche un soupire, en prenant la pince noir qui empêchait ma mèche de tomber devant mon œil droit, et la retire. Ma mèche tombe de suite devant mon œil, mais je la ramène derrière mon oreille. Je me rappelle que mon père autoritaire sur les bords, mais c'était normal, vu l'éducation que celui-ci avait reçu de ses parents, me faisait toujours la même réflexion : « Tu devrais couper cette mèche ridicule, tu as un beau visage, dégage-le ».
L'avais-je fait ? Non. Pas parce que je trouvais cela particulièrement joli ou que cela m'allait bien. Au contraire. Parfois, je trouvais que c'était plus embêtant qu'autre chose. Mais c'était en sorte le seul contrôle que j'avais sur ma vie. Je ne me plains pas de l'éducation que mes parents autoritaires m'ont inculquée. Grâce à cela, j'ai pu entrer dans de super bonnes écoles, dont la meilleure FAC littéraire du pays. Et maintenant je fais un métier que j'aime plus que tout. Je ne considère pas que ma vie est extraordinaire, je la trouve plutôt banale, avec une once de chance d'avoir eu des parents qui avaient les moyens pour me garantir un avenir.
Parents qui avaient divorcé 7 ans plus tôt, à l'âge de mes 19 ans. Leur errance, « Je t'aime, moi non plus », leurs affrontements, leurs réconciliations, puis à nouveau leurs querelles, n'avaient rien de palpitants, de nouveau, de frai. Je pense que ça se passait globalement pareil pour eux que dans les autres familles. Et plutôt de revendre leur habitation au moment de la séparation, mon père avait proposé que chacun parte de son côté avec un arrangement financier, et me laisse l'immense maison en pierre qui faisait 420 mètres carré avec ses terrains et la grange.
Tout le monde était content. Enfin à une exception près. Personne ne m'avait demandé mon avis, et même si j'adorais cette maison, étant celle de mon enfance, habité à 19 ans du jour au lendemain dans cette grande maison n'était pas pratique. J'ai dû quitter mon petit appartement de 50 mètres carré, pour venir me loger ici. Si au début j'étais contente, me disant que j'avais cette fois-ci bien la place pour organiser des fêtes, les contraintes avaient vite montré le bout de son nez.
L'argent n'était pas un problème, mes parents l'ayant acheté de cela 30 ans, ne pouvant donc que payer l'électricité, le gaz et l'eau. En plus, je recevais de l'aide financière venant de la poche de mes parents et de l'État. Non, le problème était autre part. Le problème, c'était la surface, et l'entretien qu'elle exigeait. Je devais faire le ménage tous les jours et entretenir au moins une fois par semaine le terrain, ce qui était souvent le dimanche. Et quand tu es étudiante, tu as d'autres préoccupations que « est-ce que l'herbe n'est pas trop haute ? ». Puis le trajet en voiture était trop long, et en hiver, il faisait extrêmement froid. La fraîcheur naturelle de la maison était grandement pratique en été, mais pendant la saison la plus froide... C'était une autre affaire.
Puis... Même si les forêts ne me dérangeaient pas, celle qui se trouvait juste à côté de la demeure me paraissait désormais... Oppressante. Pourtant, c'était juste un lieu rempli d'arbustes, rien de bizarre. Je l'ai visité des milliers de fois quand j'étais petite, et il n'y avait aucun problème. Mais je ne sais pas... J'avais l'impression que plus je la regardais, plus j'avançais dans une toile d'araignée. Mes nuits de sommeil n'étaient pas géniales, me réveillant au moins une fois.
C'est pour toutes ces raisons que, à l'époque, j'avais décidé de louer la maison, et de louer à nouveau un petit appartement près de mon Université, préférant m'éloigner. Et quand cela se fit, je me sentais largement mieux, je me sentais plus légère, moins... Observée.
Puis les années sont passées, j'ai eu mon diplôme haut la main, eu une bonne place dans une grande bibliothèque, avec un bon salaire et des journées chargées, sans faire impasse sur mes relations sociales.
Mon père avait comme qui dirait, après le divorce, changé de tout en tout. Pas socialement, non, mais au niveau de ses loisirs et de ses intérêts. Il s'était mis en tête d'écrire le roman de sa vie, l'ouvrage qui raconterait sa vie, s'exilant pour ce faire au fond de la campagne à l'autre bout du pays, qu'il adorait. Son manuscrit s'épaississant à la vitesse de la sédimentation des années.
Du côté de ma mère, elle avait refait sa vie avec un restaurateur du Nord-ouest, heureuse durant 6 ans, jusqu'au 26 mai dernier, 1 an 1 mois et 4 jours plus tôt, funeste jour où le couple avait péri carbonisé dans un accident de voiture. Une soirée un peu trop arrosée avec des amis, trop de vitesse sur les petites routes de campagne bordées de hêtres. Le véhicule étant sorti du virage pour embrasser un tronc.
Je m'étais effondrée. J'avais sombré dans la déprime, avant que le temps, ce remède universel, ne vienne peu à peu panser mon âme. Ma mère avait été toute ma famille. Jamais, oh non, jamais, je me suis sentie proche de mon père. Quant à mes grands-parents, ils avaient quitté ce monde après une vie discrète. Je n'avais aucune nouvelle des deux sœurs de ma mère. L'une vivait en Irlande, l'autre au Canada, sans que je sache ce qu'elles étaient devenues. La famille ( t/n ) n'avait jamais eu le culte de la généalogie, plutôt celui du silence et du chacun-pour-soi.
Mon père avait perdu son géniteur à l'âge de deux ans, pendant la guerre. Il s'était souvent considéré comme à moitié orphelin, élevé par une mère taciturne et autoritaire qu'il n'avait pas pleuré à la mort de celle-ci.
Je me mets à frissonner.
- Saleté de vent. Dis-je en tournant la tête vers la droite, observant le vent qui souffle fort dehors, faisant bouger les feuilles des arbres présents dans ma cour sur le côté de ma maison.
Je prends deux bouts se trouvant à l'extrémité de ma petite couverture rouge aux rayures grossières blanches, pour la mettre sur mes épaules, et me réfugier dans ses bras.
Si le temps avait énormément contribué à mon rétablissement moral, un autre facteur rentrait en compte. Il s'agissait de Mikhaïl. Mon ami, mon prince, mon âme sœur. Oui, je sais. Il n'y a rien de plus bateau que de penser cela ou de le définir avec ses termes. Mais je ne sais pas comment le décrire autrement.
Je sais que j'attire les hommes, c'était ce que mon expérience m'avait appris. Mais je n'aimais pas utiliser ce que les hommes pouvaient bien me trouver pour m'amuser avec eux. Je détestais cela. Je n'étais jamais parvenue à accepter le rapport entre ma sensualité physique et le désir sexuel qu'elle pouvait provoquer. De ce fait, je menais une vie d'éternelle célibataire. Mais cela ne me dérangeait pas. Je préférais largement réussir dans ma vie professionnelle que ma vie sentimentale.
Mais alors qu'à une de mes nombreuses soirées de mes 22 ans passées en solitaire, à réviser ou à lire, une de mes nombreuses amies m'avait appelé, et je peux dire, que c'était une des meilleures décisions que je n'ai jamais prise, en sachant ce que cela m'a apporté.
Flash Back
Je me trouve devant mon amie Tabatha, qui venait de reprendre un verre de Mojito. Elle m'avait appelé plus tôt disant qu'elle allait venir me chercher pour qu'on sorte boire un verre, et que je n'avais pas mon mot à dire. La connaissant, cela ne servirait à rien de parler avec elle. Surtout qu'on était au mois d'août, et pour elle, le mois d'août voulait dire chaleur, et surtout plein de beaux touristes dans les rues et donc, que c'est assez torride et qu'il fallait en profiter. Je m'étais donc préparé, en soupirant, ne voulant pas du tout sortir de ma tanière.
Je n'arrêtais pas de me répéter depuis au moins un quart d'heure que l'alcool est un faux-ami, un traître. Cette boisson avait des vertus réparatrices ou dopantes pour le moral, mais ce n'était que de l'illusion. Pire, elle provoque des dégâts sur la ligne qui accentuent très vite la chute libre dudit moral.
Ne surtout pas commander un autre verre de Mojito, je suis déjà un peu pompette !
J'ausculte mon verre vide, prisonnier de mes doigts. La musique pop-rock comblé les blancs de conversation d'une clientèle peu nombreuse pour un vendredi soir. Je pivote sur ma chaise, Tabatha parlant, enfin, draguant le serveur qui était rentré dans son jeu, et je regarde plus attentivement la salle, et plus particulièrement les personnes qui s'y trouvaient. J'avais envie de parler, de lier connaissance, j'étais avide de nouveauté ce soir, il fallait en profiter, ça ne m'arrive pas souvent.
Je jette un regard aux petits groupes éparpillés dans la grande salle. Deux hommes étaient seuls au bar, dont celui que je regardais depuis un certain moment discrètement. Il devait s'approcher de la trentaine, mais pas plus. Il était plutôt beau, bronzé, le cheveu blond et une barbe de trois jours. Le tout emballé dans une chemise élégante et un pantalon de toile. Décontracté, mais soigné.
J'avais accroché mon regard lorsqu'on s'était croisés pour aller aux toilettes. Pas vraiment un lieu romantique, pourtant, l'étincelle de l'attirance s'était allumée. Il avait failli me bousculer en sortant et d'une poigne forte m'avait rattrapé par l'épaule. Il s'était excusé en russe, langue que j'avais apprise la trouvant belle, avec un sourire confus, avant de me lâcher.
À présent que mon carcan de timidité se dissolvait peu à peu dans l'alcool, je ne pouvais m'empêcher de l'observer de manière plus appuyée. Sa gestuelle me plaisait. Il feuilletait un magazine immobilier posé sur le bar, tout en savourant un cocktail du bout d'une paille. Il semblait complètement détaché du lieu, tout absorbé à décrypter les petites annonces.
Il relève le visage et contemple la salle, l'air pensif. Son regard glissa vers moi. Découvrant que je l'observais, ses lèvres dessinent un sourire. Puis, il replonge dans son magazine.
Je soupire.
On se calme, ma fille ! Il est beau gosse, et ensuite ? Tu vas faire quoi ? Lâcher ton siège et ton amie pour aller lui parler ? L'accoster comme ça ? Les deux pieds dans le plat ?
Je scrute mon verre vide. Mais serait-ce une si mauvaise idée que ça ? Où en étais-je aujourd'hui ? 22 ans, étudiante dans une Université de littérature, qui passe ses soirées presque recluse de la société et une vie sentimentale réduite à rien. Sans prise de risques, donc sans miracles. Normal.
Cet homme m'attirait. Pourquoi ne pouvais-je m'en approcher ? Faire le premier pas pour engager la conversation... Et voir ensuite. Le « tester » et rentrer me coucher si le résultat n'était pas à mon goût. À moins que je préfère rentrer seule et tout de suite, avoir des remords plein le crâne ?
Je fais tinter mes ongles sur la table, un peu nerveuse.
- Qu'est-ce qui t'arrive ma belle ?
Je tourne mon regard vers Tabatha, qui apparemment, avait fini de discuter avec le serveur.
- Rien... Dis-je en détournant le regard, plongeant ma joue dans une de mes paumes de main.
- Tutute, pas de ça avec moi. Je te connais, et ça se voit que quelque chose te turlupine. Alors dit moi. Dit-elle en se penchant un peu en avant vers moi, avec un grand sourire rassurant.
Je la regarde, avant de dire en portant mon attention de nouveau sur mon verre que je tenais toujours d'une main, relevant la tête, me mettant bien droite :
- J'hésite à aller voir l'homme qui se trouve au bar.
Tabatha se penche un tout petit peu sur le côté, regardant derrière moi rapidement, avant de bien se remettre et de dire :
- Le blond ou le barbu ?
- Le blond.
- Je vois que ton goût pour l'esthétisme s'est aiguisé, serait-ce parce que tu restes trop cloîtré chez toi ? Demande-t-elle sarcastiquement.
- Très drôle. Dis-je en abordant une expression neutre.
- Mais sinon, je ne vois pas le problème, tu devrais y aller si il te plaît, pourquoi tu n'ose pas ? Tu ne vas pas rester sainte Marie toute ta vie tout de même ?
Je fais une grimace au surnom qu'elle venait d'utiliser. C'était comme ça qu'on m'appelait à l'Université. La sainte Marie, l'éternelle célibataire et la vertu absolue. C'était loin d'être génial.
- ... Je n'ai jamais fait ça... C'est impossible... Quelle femme, dans un bar, accosterait un homme pour le draguer ?
- Stop, je t'arrête de suite avant que tu continues à dire des conneries ! C'est hypocrite de penser comme ça ! On n'est plus au Moyen Age ! Dit Tabatha en colère. Aujourd'hui la vraie vulgarité, c'est de gâcher une histoire d'amour, aussi courte soit-elle, sous prétexte de morale ou d'incertitudes ! Tu vis dans le siècle de la modernité, ma chérie, tout va vite. La communication, l'information, les moyens de transports, les bons coups, toute la vie en définitive. Alors bouge et baise ! Le Prince Charmant viendra ou pas. Mais au moins t'auras bien ri à le chercher.
Pas à proprement parler de la haute philosophie, mais cela avait le mérite d'aller droit au but. J'avais parfois le sentiment d'appartenir à l'ancienne génération, plus timorée, où d'une certaine manière chacun avait sa place. Les hommes et les femmes. Il m'arrive de trouver ça normal, et par moments de me trouver vieux jeu.
Sauf qu'il fallait évoluer avec son temps. C'est en tout cas ce que l'amour faisait. Pas le sentiment en soi, mais la quête, le moyen de le trouver, sa perception. Si je restais là encore une heure à me dire que cet homme me plaisait pour finalement le voir s'en aller, je ne récolterais que des regrets pour meubler ma nuit.
C'était maintenant ou jamais.
- Oui... Tu as raison... Je dois le faire, sinon je ne le ferai jamais. Dis-je en la regardant.
- Bien ! Me réponds-t-elle en souriant. Excusez-moi ! Dit-elle en interpellant un serveur qui passait à côté de la table sur notre droite. Un autre verre de mojito s'il vous plaît.
- Très bien. Dit-il juste avant de partir chercher la boisson.
Je regarde curieuse Tabatha, qui semblait être étrangement trop heureuse. On attend juste quelques instants, avant que le serveur se ramène avec un verre de mojito.
- Merci ! Dit-elle en prenant le verre, lui faisant un clin d'œil.
Le serveur rougit un peu, avant de repartir à ses occupations. C'est normal, qui se retrouve dans cet état, Tabatha était une vraie dragueuse dans l'âme, une chasseuse d'hommes, tout le contraire de moi.
- Allez, à toi de rentrer en piste maintenant. Dit-elle en me donnant le verre, que je prends en soupirant un peu, stresser.
Armée de mon verre, je me lève pour aller vers lui, sous les encouragements silencieux de mon amie. Je n'arrêtais pas de me répéter que j'étais dingue, en continue dans ma tête. À cet instant, je ressentis beaucoup d'estime pour ces femmes qui sont capables d'aller vers un inconnu pour le draguer. Il fallait une sacrée dose de courage.
L'homme en question, ma cible, sort de sa lecture à mon approche. Une curieuse expression se plaqua sur son visage. Ses sourcils trahirent d'abord l'étonnement avant que ses lèvres amplifient le mouvement joyeux qui leur semblait naturel.
- Привет ! Lançais-je en guise de préambule. Я наблюдал за тобой с тех пор-
Il lève la main devant lui, paume ouverte.
- Vous pouvez me parler dans votre langue. Dit-il avec un accent très léger. Je vous ai entendue commander une boisson tout à l'heure.
Je dissimule ma gêne en faisant mine de replacer une mèche de ma chevelure ( c/c ).
- Désolée, je croyais que vous étiez... Tout à l'heure, vous vous êtes excusé en russe.
- Un réflexe. Je m'appelle Mikhaïl. Fit-il en me tendant la main. Mikha.
Je lui prends la main et le salue. Il avait les bords de la main très doux et l'intérieur plus ferme.
- ( t/p )
- C'est un joli prénom.
- C'est un prénom très courant dans ce pays, il n'y a rien de plus basique. Dis-je en rigolant un peu. Vous avez déjà dû l'entendre plusieurs fois.
- Je vous assure que c'est la première fois. Dit-il en levant le verre vers le mien. Et je trouve que cela vous va bien. Enchanté.
Les verres tintèrent en s'entrechoquant. Mikhaïl glisse sur le tabouret suivant pour libérer la place et m'invite à m'asseoir. Ses cheveux blonds étaient coupés court, laissant à peine deviner qu'ils bouclaient. Il avait le menton carré et des lèvres roses qui soulignaient son bronzage.
- Vous cherchez à vous installer ici ? Demandais-je en désignant le magazine immobilier.
J'avale une gorgée de mojito. Ce n'était pas si compliqué après tout.
- J'y songe. Je suis de Saint-Pétersbourg, au nord-ouest de la Russie, mais je travaille de plus en plus avec ce pays.
- Et vous avez trouvé votre bonheur ? Questionnais-je en jetant un regard à la couverture du journal.
- Non, pas là-dedans. Je suis un peu exigeant, et pas souvent chez moi, alors autant que ça me plaise vraiment. Je suis-
- Laissez-moi deviner votre métier ! Lançais-je.
Il était visiblement sportif d'après sa carrure, il prenait soin de lui sans en faire des tonnes... Je l'imaginais souvent en voyage. Pas un boulot manuel, ni trop intellectuel...
- Vous êtes... Photographe !
Mikhaïl hausse les sourcils d'étonnement.
- Presque ! Dit-il amusé. Et vous, vous êtes quoi ? Voyante ? Je suis un dinosaure en fait. Un métier en voie d'extinction. Grand reporter indépendant. A l'heure où ils sont tous estampillés par un groupe de presse, j'arrive encore à être autonome et libre !
Il sonde mes yeux en demandant :
- Grand reporter, c'est un peu photographe parfois. Vous avez un truc ou vous faites partie des services secrets ?
Je hausse les épaules.
- J'ai laissé le sixième sens s'exprimer.
Je bois une nouvelle gorgée de mojito en espérant dissimuler mon ravissement. Il parlait parfaitement ma langue, avec à peine un soupçon d'accent, et se révélait plus séduisant encore de près. Ses yeux brillaient lorsqu'il évoquait son métier. Un passionné.
- Et vous ? En plus d'être extralucide ?
Je sors de ma contemplation.
- Euh... Je suis...
Je reste en suspens pendant une seconde, je ne pouvais tout de même pas lui dire que j'étais étudiante, si ?... Je lève les deux mains au plafond avant d'enchaîner :
- Ce n'est pas très valorisant de passer après vous, on ne vous le dit jamais ?
L'amusement se peignit sur les traits de Mikhaïl.
- Allez, dites-moi.
Je compose une expression faussement mystérieuse qui le fit rire :
- Je vais vous laisser imaginer.
Je me sentais guillerette à cause de l'alcool. Mikhaïl jette un rapide coup d'œil à sa montre.
- Hélas, je n'ai pas votre don et je dois me sauver dans une minute.
Il fit signe au barman pour l'addition. L'euphorie que je ressentais retombe d'un coup.
- Allez, soyez sympa. Insiste-t-il pendant qu'on lui apporte la note. Pour satisfaire ma curiosité.
Je réponds dans la foulée, sans vraiment y réfléchir :
- J'ai bien peur que ça ne soit plus possible. Pas de temps, pas de réponse.
- Ce n'est pas fair-play ! S'insurgea-t-il en payant par carte de crédit. Vous en savez plus sur moi.
- L'information ça se mérite monsieur Mikha ! Je monnaye du temps contre ma profession.
J'avais l'impression que l'échange était devenu un jeu de séduction. Le barman lui tend le ticket de carte de crédit avec un stylo. Mikhaïl griffonne sur son magazine pour le tester et signe son reçu.
- J'aurais beaucoup aimé poursuivre cette conversation, ( t/p ), mais je dois vraiment m'en aller. Je suis tributaire d'un ami pour dormir.
Il tend le pouce vers les petites annonces du journal.
- Il faut vraiment que je trouve mon appartement ! Insiste-t-il. Mon autonomie !
Je hoche la tête en essayant de ne pas montrer ma déception. Il avait tout pour me plaire, et il disparaissait.
- Et si je veux vous commander un reportage un jour, comment je fais ? Interrogeais-je.
J'ai senti la chaleur monter à mes joues. Je m'étais lancée d'un coup, osant le tout pour le tout. Je regrettais déjà ma question. Pour qui allais-je passer ?
- Je suis dans l'immobilier. Me lance-t-il en reculant et en me faisant un clin d'œil. Au revoir, ( t/p ).
Et il sortit dans la rue où il s'évapora dans la seconde. J'enfouis mon menton dans mes mains jointes, accoudée au bar. Je viens de passer pour une conne, voilà tout ! À tout oser, à me comporter comme une pétasse... Terminé l'alcool pour moi ! Je sentais une vague de honte m'envahir.
- « Je suis dans l'immobilier ». Répétais-je doucement. Ça veut dire quoi pour un grand reporter ? Me demandais-je en voyant le magazine de petites annonces posé sur le bar.
À moins que...
Je l'avais vu tester le stylo dessus avant de signer son ticket. Avec espoir, je me penche pour l'attraper et l'ouvre à la première page. Il était là. Écrit à la va-vite au stylo. Son numéro de portable.
Fin du Flash Back
Suite à cette rencontre, je l'avais rappelé, et on s'était revu, encore, et encore, devenant petit à petit de plus en plus intime l'un envers l'autre. J'ai eu toutes mes premières concernant l'amour avec lui. Que ce soit draguer, faire du charme, sortir, avoir des sentiments, tomber amoureuse, être en couple, câliner une personne qu'on aime, embrasser, faire des choses interdites de moins de 18 ans, se disputer, se réconcilier. J'ai vécu toutes mes premières fois avec lui, et je suis loin d'être mécontente.
On s'était déclaré en même temps l'un à l'autre il y a de cela 3 ans, et on s'était plus lâché.
Quand la personne qui louait cette maison a décidé de partir, Mikhaïl et moi avons réfléchi sérieusement et nous en avons conclu d'au mieux que je cherchais un autre locataire, que lui et moi, habiterons désormais dans cette charmante et grande maison. Il est vrai que j'étais partie car je la trouvais... Dérangeante, mais avec lui, à mes côtés, je ne craignais rien. Et puis qu'est-ce qu'ils pouvaient nous arriver ? Si je ressentais tout cela à l'époque, c'est très certainement parce que je vivais seule, c'est tout.
J'étais arrivé tôt dans la matinée, avec le camion de déménagement, et les déménageurs m'avaient aidé à tout décharger dans la maison, je les avais bien sûr remerciés en leur offrant un rafraîchissement. Mikhaïl n'était pas encore là, il avait encore quelques affaires administratives à régler pour nous. Il ne sera là que dans une semaine. Youpi. Vive l'administration de ce pays.
Mon téléphone, qui se trouvait à côté de moi, sonne, je le prends donc, et vois justement que c'était Mikhaïl qui m'appelle. Je m'empresse de répondre.
- Coucou, comment ça se fait que tu m'appelles à cette heure-ci ? Demandais-je en regardant l'heure qui annonçait 23 heures 01.
- Je n'ai donc plus le droit d'appeler ma future femme ? Demande-t-il amusé.
Je souris sans m'en rendre compte en entendant sa voix que je trouvais juste magnifique avec ce petit accent.
- Si, mais pas quand je me trouve avec mon amant.
- Tu as un amant toi maintenant ?
- Oui, ou du moins, j'en avais un. Il vient de fuir en t'entendant.
- Eh ben tant mieux ! Dit-il faussement autoritaire, alors que j'entendais qu'il trouvait cet échange drôle.
- Plus sérieusement, tu devrais aller te coucher, tu dois être fatigué après une journée pareille. À courir de droite à gauche pour remplir des papiers qui pourraient être si simples à faire, mais que le gouvernement rend ça compliqué.
- Non, en réalité, ça allait. Mais je te retourne la question. Ça allait avec les cartons ?
- Impeccable ! Les déménageurs étaient très gentils et m'ont aidé à tout mettre dans la maison, y compris les meubles tels que le canapé par exemple que je ne pouvais pas porter seule. J'ai passé ma journée à tout déballer, mais il reste encore du boulot.
- D'accord, ne te force pas à tout ranger de suite si cela te fatigue trop, tu n'auras qu'à m'attendre, je rentre dans une semaine.
- Oui, je sais, ne t'en fais pas. Bon, je vais te laisser, je vais aller me coucher.
- Laisse-moi deviner, tu es déjà dans notre lit ?
- Raté. Dis-je en rigolant. Je suis dans le canapé sous un plaid bien chaud. Et toi, je suis sûre que tu es en train de manger un bol de ramen alors que ce n'est pas l'heure, assis à table devant ton ordinateur en train de rédiger ton dernier article ?
- Je vais vraiment croire un jour que tu as un don. Comment l'as-tu su ?
- Mon sixième sens et le fait que je te connaisse par cœur depuis le temps.
- Tu sais, tu peux me le dire si tu es une sorcière.
- Je n'en suis pas une. Dis-je en souriant fière d'avoir deviné ce qu'il faisait du premier coup. Allez, je te dis à demain.
- Oui, à demain.
J'allais reculer mon téléphone de l'oreille pour raccrocher, mais sa voix se fit entendre :
- ( t/p ).
- Oui ?
- Je t'aime.
Une explosion de chaleur apparaît en moi, et un bien-être et un bonheur juste immense envahit tout mon être.
- Moi aussi, je t'aime. Dis-je en souriant avec les yeux brillants d'amour.
Je l'entends souffler du nez, son signifiant qu'il souriait rassuré, même s'il n'avait pas besoin que je le rassure par rapport à ça, étant le seul homme dans ma vie, et ce, à jamais.
Je raccroche, et pose le téléphone à côté de moi avec toujours cette expression béa coller au visage. Je retire ma couverture, que je mets sur le côté, et me lève, en prenant mon téléphone. Je me dirige vers la sortie de la pièce, et arrivais à celle-ci, j'ouvre la porte pour aller dans le couloir, pose mes doigts sur l'interrupteur, et éteint, plongeant la pièce dans le noir.
PDV Extérieur
Avant de partir, ( t/p ) pose ses doigts sur l'interrupteur. C'est à ce moment que le phénomène se produisit. Dans la périphérie de son champ de vision. Un mouvement subtil. Si léger que ( t/p ) crut à un jeu d'ombre avec la porte qui s'ouvrait dans le miroir. Et c'était bien cela, une ombre. Bougeant dans le miroir. Puis la pièce retourna aux ténèbres.
Mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que cette ombre, allait bientôt devenir son pire cauchemar qui allait la plonger dans les abîmes pour toujours
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Voilà, j'espère que ça vous a plus, malgré que ce chapitre servait plus de mise en place et tout ça. '^'
Je vous dis à la prochaine. ^^
Et désolée pour les fautes ;-;
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