Eyeless Jack x Reader - Mange moi ( Partie 5 )
L'hiver cède peu à peu la place aux journées radieuses du printemps, où les fleurs éclatent de couleurs vives, libérées des chaînes de l'hiver.
Avec le printemps, arrive la chaleur, chassant le frimas hivernal. Les bourgeons s'ouvrent progressivement, chacun à son rythme. En cette saison, les fruits germant sur le sol annoncent la promesse d'un avenir arboré. Ma mère me répétait souvent qu'il suffit de délicatement écarter les feuilles mortes pour observer les glands en train de germer.
Au mois d'avril, dans la forêt où Jack m'emmène, des tapis de fleurs s'étendent sur des kilomètres, offrant un spectacle olfactif et chromatique à couper le souffle. Une promenade dans cette nature éblouissante serait à n'en pas douter exceptionnelle et inspirante. Cet écrin naturel abrite sans doute une diversité d'espèces d'arbres. Le silence environnant est ponctué par le chant des oiseaux et le bourdonnement des insectes volants.
Cela fait désormais quatre mois que je suis captive de Jack, et trois mois que j'ai accepté de lier mon destin au sien. Chaque jour, lorsque Jack ne part pas en mission, nous venons ici pour que je puisse profiter du grand air et aérer la chambre. Assise sur le tronc d'un arbre, je me plonge dans les livres que Jack m'apporte, une collection constituée, je le sais, aux dépens de ses victimes. Étrangement, l'idée que le livre entre mes mains ait appartenu à l'une d'entre elles ne me trouble plus autant qu'au début. Même les vêtements qu'il me fournit pour me tenir chaud n'ont plus le même effet sur moi. Comme si j'étais en train de m'endurcir face aux vies que Jack prend. Pourtant, je suis là pour ces vies. Mais serait-il possible que je devienne un monstre, dénué d'empathie pour des vies inconnues ? Et si c'est le cas, depuis quand ? Cela contredirait le pacte que j'ai passé avec ce démon. Mais peut-être suis-je déjà un monstre depuis ma naissance ? Mon père est un monstre, alors cela signifie-t-il que je le suis aussi ?
Pourtant, je ne me considère pas comme un monstre comme Jack ou les autres résidents du manoir. Comparée à eux, je ne ressens aucun plaisir à infliger la douleur, quelle qu'en soit la raison. Maintenant, que j'y pense, Jack a-t-il vraiment réduit ses meurtres autant que je le pensais ? Mon sacrifice, a-t-il un réel impact ? Il part moins souvent en mission, mais il part quand même. Cela, signifie-t-il qu'il ne peut pas arrêter ? Me trompe-je ?
- Que se passe-t-il, petite brebis ? Demande soudain Jack, me tirant de mes pensées.
Je sursaute, surprise par sa présence derrière moi. J'étais si absorbée dans mes réflexions que je ne l'avais pas entendu approcher. Mon cœur fait des loopings dans ma poitrine, menaçant de s'arrêter à tout moment. Normalement, lorsque nous sommes dehors, Jack reste allongé sur une branche ou à mes côtés, lisant lui aussi un livre. Parfois, rarement, nous avons des "discussions".
- Tu sais que tu peux tout me dire. Ajoute-t-il d'un ton qui ne laisse pas de place à la désobéissance.
Une sensation désagréable envahit mon ventre, faisant pâlir mon visage. J'ai l'impression que des nœuds se forment dans mes entrailles, mêlant peur et doute dans un tourbillon insaisissable.
Jack caresse mes cheveux. Ses doigts froids, enveloppés de gants, saisissent délicatement des mèches de ma chevelure, les enroulant autour de ses phalanges. Il les laisse glisser le long de ses doigts, parcourant chaque partie de sa main. Puis, il rabat mes cheveux derrière mes oreilles, faisant descendre ses doigts le long de ma nuque jusqu'à la base de mon cou. Cette sensation délicate me fait frissonner. J'ai toujours apprécié qu'on me touche les cheveux, qu'on les caresse. Mais jamais je n'aurais imaginé que Jack le ferait. Ses gestes sont presque... Doux. C'est déroutant. Il continue de manipuler mes mèches de cheveux, les caressant avec une tendresse inattendue. Entre la peur qu'il m'inspire et le bien-être que ses gestes m'apportent, je me sens partagée.
Je suis folle, c'est sûr. Doux ? Bien-être ? Ces mots ne peuvent pas être associés à Jack. Peur, terreur, stress, désagrément, voilà ce qu'il m'inspire. Mais cette caresse sur mes cheveux... C'est perturbant. Elle éveille en moi des sensations contradictoires, entre le confort et la terreur. Reprends-toi, ne sombre pas. Rappelle-toi, ne te laisse pas submerger par cette noirceur sans issue.
Une voix déchire le silence, me faisant sursauter violemment. La peur envahit mon être, étouffant tout autre sentiment. J'avale difficilement ma salive, consciente que chaque seconde de silence pourrait aggraver sa colère. Je connais désormais les inflexions de sa voix, discernant sa colère naissante. Et lorsque Jack se fâche, il vaut mieux pour moi que même le diable se cache.
- Alors ? À quoi penses-tu ?
Sa voix résonne, exigeante, m'obligeant à répondre malgré ma peur grandissante. Mes mots se bousculent, ma respiration se fait haletante. Je serre le livre entre mes mains, le déformant sous la pression de mes doigts crispés. Les mèches de mes cheveux retombent alors que je sens Jack se rapprocher, dominant l'espace entre nous.
Je baisse instinctivement la tête, incapable de soutenir son regard glacial. Mon haut est serré contre ma poitrine, comme un rempart fragile contre le danger imminent. Sa main se pose sur ma joue, m'obligeant à relever les yeux vers les siens, empreints d'une noirceur terrifiante.
- Ma brebis ?
Sa voix résonne, imprégnée d'une menace sourde. La panique m'étreint, ma respiration se fait saccadée. Je trouve en moi le courage fragile de lui poser la question qui hante mes pensées.
- Je... Je me demandais si... Vous continuiez de... De... Tuer...
Ma voix tremble, à la limite de la rupture. Ai-je bien fait de lui dire ? La vérité, pourrait-elle lui déplaire, ou pire, l'amuser et l'inciter à me torturer davantage ? Les doutes m'assaillent, me submergent. Et pourtant, sa réaction se fait attendre, prolongeant mon angoisse.
Il reste là, immobile, me fixant de ses yeux impénétrables. La pression sur ma joue se relâche légèrement, mais la tension demeure palpable. Je suis à sa merci, incapable de lire ses pensées obscures. La frustration m'étreint, m'engloutissant dans un océan d'incertitude.
- Pourquoi penses-tu à de telles choses ?
Sa voix résonne, glaciale, tandis qu'il approche son visage du mien, une menace voilée dans son regard sombre. Je reste muette, désemparée, incapable de formuler une réponse cohérente. Mon esprit tourbillonne, en quête d'une échappatoire qui semble hors de portée.
Je serre mon haut avec encore plus de force, tentant de détourner le regard, mais mes yeux restent irrémédiablement fixés sur lui. « Je tue moins, mais je le fais toujours », dit-il en s'agenouillant devant moi. Sa main quitte ma joue pour déposer le livre à côté de moi, puis il prend mes mains tremblantes dans les siennes.
- P-Pourquoi... ? Je ne vous suffis pas... ?
Les mots s'échappent de ma bouche, empreints d'une vulnérabilité que je ne reconnais pas. Cette supplication, cette faiblesse, je m'en veux presque de les exprimer ainsi. Mais face à lui, je me sens totalement démunie.
- Oh, si tu me suffis, énormément. Réplique-t-il d'une voix glaciale.
Un frisson d'horreur me parcourt à ses mots.
- Mais j'ai besoin d'aller chasser.
Pourquoi ? Pourquoi cette nécessité de verser le sang ? Jack ne répond pas immédiatement. À la place, il se redresse et replace sa main sur ma joue, cette fois sans la serrer. « Voir mes proies prendre peur, réalisant ce qui leur arrive, est vraiment la chose la plus merveilleuse au monde. J'aime voir la terreur déformer leur pupille », murmure-t-il, abaissant son visage près du mien. Sa main quitte la mienne pour saisir ma hanche, me plongeant dans un état de panique croissante.
- A-Alors... Est-ce que ça sert à quelque chose que... Enfin...
Je commence à perdre pied, mon souffle devenant de plus en plus saccadé.
- Oui, on peut dire ça. Le nombre de mes victimes a énormément baissé. Grâce à ton immense empathie, ou folie, comme tu veux. Il rit légèrement, mais son sourire ne parvient pas à atteindre ses yeux. Mais tu es déjà devenue ma source de nourriture, ça serait abusé si tu devenais aussi ma seule source de distraction, non ? Parce que si c'était le cas... Il retire son masque, dévoilant son visage, et mes larmes coulent sans retenue. Jamais tu ne m'aurais proposé ce marché.
Mes lèvres tremblent, mon corps entier secoué par l'angoisse. Je me sens comme une poupée fragile entre ses mains. Il cesse soudain de sourire, son expression se faisant plus sérieuse. Il murmure quelque chose que je n'entends pas, puis remet son masque et essuie mes larmes avec ses mains froides.
Je suis déconcertée par ses gestes, par ses paroles contradictoires. Pourquoi s'embarrasse-t-il de sécher mes larmes après m'avoir fait pleurer ? Ai-je perdu toute logique dans cette situation ? Devrais-je seulement être rationnelle avec un être comme lui ?
Puis, soudain, Jack se fige, son regard cherchant quelque chose dans l'air. Il hume l'air comme un prédateur en traque, puis se redresse brusquement, lâchant mes joues. Je le suis du regard, tentant de comprendre ce qui a attiré son attention.
- ( t/p ).
Je sursaute en entendant mon prénom, tournant la tête vers Jack avec surprise. C'est la première fois qu'il m'appelle ainsi. Je me rappelle qu'il m'avait demandé mon nom le mois dernier, ce qui m'avait déjà étonnée, car je ne lui avais jamais donné auparavant. Mais même après cette révélation, il avait continué à m'appeler par le surnom qu'il m'avait attribué, "brebis". Donc, qu'il m'appelle par mon prénom maintenant... Cela devrait-il m'inquiéter ? Et si... Oh non... Ne me dis pas que... Il y a quelque chose là où il regarde, quelque chose de semblable à lui, nous observant ?! Non, non, non, ne commence pas à t'effrayer toute seule... Mais alors, pourquoi cette soudaine attitude ?
- Reste ici. Ne t'avise même pas de lever tes fesses de cet arbre, compris ?
- Euh... O-Oui... B-Bien sûr... Dis-je en déglutissant.
Je reste immobile, retenant mon souffle, tandis que Jack me donne l'ordre de ne pas quitter l'arbre. Comment pourrais-je même envisager de bouger ? Nous sommes dans le territoire de Slenderman, comme Jack l'a mentionné. Si je m'aventure sans son accord, je pourrai me retrouver confrontée à quelque chose de tout aussi terrifiant et monstrueux que lui. La simple idée de quitter cet arbre me glace d'effroi, car je redoute les conséquences tragiques qui pourraient en découler.
PDV Jack
Je jette un dernier regard à ( t/p ) avant de me détourner pour suivre l'odeur captivante. Plus je m'approche, plus elle devient intense, s'infiltrant dans mes narines et capturant mon esprit, me faisant saliver d'avance. Quelque chose en moi se réjouit à cette perspective. Je quitte la clairière où ma brebis attend patiemment mon retour, son visage empreint de terreur m'offrant un spectacle délicieux. Presque contre ma volonté, je ressens l'envie de rester près d'elle, de savourer davantage ce moment où elle est à ma merci. Son visage, imprégné de la peur que je lui inspire, est une source de satisfaction pour moi.
Secouant la tête légèrement de gauche à droite avant de me faufiler parmi les arbres, je laisse ma brebis seule pour rejoindre ma prochaine cible. D'après mes sens aiguisés, ma future victime se trouve en dehors du territoire de Slenderman, tout près de la ligne frontière. Tant qu'elle ne franchit pas cette limite et que la nuit ne tombe pas, c'est le premier arrivé, premier servi. En ces lieux, il n'y a personne d'autre que moi et ( t/p ).
Après quelques minutes de marche silencieuse, je m'immobilise. Je me cache derrière un arbre et observe la scène qui se déroule devant moi. Un homme, étendu sur le sol à quelques pas de la frontière, gémit doucement, sa jambe mutilée et ensanglantée laissée à l'abandon. Visiblement un campeur, il gît là depuis un certain temps, victime d'une chute violente d'un arbre où ses affaires reposent sur une branche, hors de sa portée. Quelle stupidité. Les arbres ici sont gigantesques, dépassant facilement les 12 mètres. S'il avait grimpé tout en haut, il aurait probablement péri sur le coup.
Un sourire s'étire sur mon visage. Je pénètre dans la zone non sécurisée de Slenderman, délibérément brisant une brindille sous mon pied. L'homme tourne vivement la tête dans ma direction, ses yeux écarquillés me fixant avec appréhension. Mon sourire s'élargit alors que je caresse le manche de mon scalpel dissimulé dans ma poche de sweat à capuche.
Je m'avance lentement vers lui, observant son corps sursauter de terreur, réalisant qu'il doit fuir loin de moi. Je laisse échapper un souffle amusé, voyant cet être insignifiant espérer pouvoir m'échapper. Pourtant, je ressens un léger regret à l'idée qu'il ne soit pas indemne, trouvant cela trop facile. Je m'arrête alors qu'il se relève, tentant de fuir en criant malgré sa jambe blessée. Je m'abaisse pour ramasser une grosse pierre, la plus imposante, et la brandis.
Je lance la pierre qui percute violemment l'une de ses chevilles. L'homme tombe en avant, la tête la première dans les feuillages, criant de douleur alors qu'il se met à ramper. Il semble tenir à la vie, mais cela ne fait que renforcer mon plaisir. Un sourire carnassier éclaire mon visage alors que je saute sur son dos, entendant certains de ses os craquer sous mon poids. Un cri strident s'échappe de sa gorge, et je savoure chaque seconde de la terreur qui l'envahit alors qu'il réalise qu'il vit ses derniers instants.
Je bondis sur le côté alors que l'homme gémit de douleur, sa respiration devenant plus saccadée. Je m'approche lentement du caillou que j'avais lancé et le ramasse, me demandant ce que je pourrais en faire. Habituellement, je ne torture pas avec autre chose que mon scalpel. Devrais-je le jeter ?
Je secoue la tête, évitant de me faire atteindre par un autre caillou. Je tourne mon regard vers l'homme, qui me lance un regard empli de haine et de détermination, mais son expression change rapidement lorsqu'il me voit m'approcher de lui avec le gros caillou. Œil pour œil, dent pour dent, n'est-ce pas ? Il a voulu me blesser avec un caillou, donc je devrais faire de même, n'est-ce pas ?
Le caillou écrase littéralement le pied gauche de l'homme, provoquant un cri d'agonie. Peu importe ses cris, personne ne viendra à son secours. Nous sommes seuls, profitant de ce moment.
Je reprends le caillou maintenant tâché de sang, songeant à l'emporter avec moi. Quoique, je porte des gants, donc aucun risque de laisser des traces ADN. Et puis, les humains ne sauraient rien faire s'ils découvraient ma composition génétique. J'écrase alors l'autre pied avec le caillou, le forçant à hurler à nouveau. Je me redresse, observant ses pieds écrasés, mais pas ses mains. Étrange, non ?
Je m'assois sur son dos et, sans attendre, écrase ses mains avec le caillou. Je me recule pour éviter de me salir de son sang. Étrangement, je ne veux pas que ma brebis me voie avec le sang d'un autre. Je me concentre sur le jouet que j'ai entre les mains, la rejoignant plus tard.
Je me redresse et retourne l'homme pour qu'il soit face à moi. Une sensation étrange m'envahit en voyant son visage dégoulinant de larmes, de morve et de sueur. Le visage de ( t/p ) dans cet état serait bien plus plaisant à voir. Mais bon, faisons avec ce que nous avons. Je prends mon fidèle scalpel et, lorsque l'homme voit sa lueur, il déglutit et recommence à crier. Oui, prends peur, crie pour essayer de survivre alors que ta vie est entre mes mains.
Je déchire son haut et, d'un geste précis, enfonce la lame de mon scalpel dans son épaule pour couper les tendons. Je répète l'opération de l'autre côté. Puis, pris dans un tourbillon de plaisir de le voir souffrir, je me lève et coupe les tendons des genoux, des bras et des poignets, ne laissant rien intact. Je prends mon temps, savourant chaque instant de son agonie. C'est parfait.
Lorsque je retire l'un de mes gants, révélant ma peau grise cendrée et mes ongles noirs, les yeux verts de l'homme s'élargissent encore plus, larmoyants. Un son glorieux, presque aussi beau que ses cris.
Je saisis fermement sa hanche droite d'une main et, de l'autre, lui inflige une immense coupure de la poitrine jusqu'au bas du ventre. J'ouvre ensuite l'entaille avec mes mains et plonge l'une d'elles à l'intérieur, cherchant jusqu'à ce que je trouve le rein. Je souris en sentant sa texture glissante et arrache l'organe de son corps. L'homme halète et hurle de douleur, mais ses cris se muent bientôt en dégoût lorsqu'il voit mon visage découvert. Je porte le rein à ma bouche et en arrache un morceau, laissant le sang jaillir tandis que je mâche. Des lambeaux de chair tombent sur le visage de l'homme qui détourne la tête pour vomir.
- Tu vomis rien que pour ça ? Dis-je, dégoûté de voir son vomi, mais souriant tout de même en voyant sa mine se décomposer totalement à l'entente de ma voix.
Après avoir dévoré le rein aussi ostensiblement que possible, je me lèche les doigts. Puis, je replonge ma main une seconde fois en lui. Un par un, j'enlève les entrailles de l'homme, en commençant par les organes les moins vitaux. Je les mange ou les jette simplement par terre, les trouvant assez abîmés. Je tire les intestins d'un seul doigt, les soulève jusqu'à ce qu'ils deviennent trop tendus et cassent, ce qui fait encore plus crier l'homme, avant que je coupe un autre bout pour créer une longue section tranchée. Je le porte à ma bouche et l'avale comme si c'était une nouille, ignorant les gémissements de l'homme et les autres sons de vomissements alors que je mâche ce que j'ai en bouche pour l'avaler.
Chaque fois que l'homme semblait prêt à s'évanouir, je lui donnais des claques pour qu'il reste éveillé. Il ne devait pas s'évanouir maintenant. S'il était inconscient, comment pourrais-je encore savourer sa peur, voir son horreur ? Peu à peu, la poitrine de l'homme devint une enveloppe vide et sanglante, son contenu disparaissant dans mon ventre ou se dispersant sur le sol. Je me redresse et le regarde. Je crois que malheureusement, c'est déjà fini. Pas très endurant celui-là.
Pour en finir, mes doigts s'enroulent autour du cœur encore battant de l'homme. Je me penche en soulevant le cœur prudemment sans le rompre, le corps de l'homme tressaillant au mouvement. Je jette un dernier coup d'œil à son visage. Des larmes, du sang et de la morve traînaient sur son menton, son souffle ne laissant plus couler de sanglots. Je souris à l'horreur absolue de l'homme, puis, avec mes dents acérées où de la chair et du sang s'y trouvent, je plonge celle-ci dans le cœur de ma victime et son corps s'immobilise de suite.
Quand j'eus fini de manger son cœur, je me redresse et le regarde. Je contemple mon magnifique chef-d'œuvre. Enfin, magnifique. Un grand mot. Plutôt globalement satisfaisant. Je me lève et remarque que j'étais sale et recouvert de sang. Je remets bien mon masque, me baisse pour reprendre mon gant, l'enfile, et pars sans même récupérer les organes par terre. Je siffle joyeusement en retournant vers ma brebis. Je vais d'abord ramener ( t/p ) dans ma chambre, et j'irai peut-être, si les organes sont encore là, les récupérer. Un ricanement sort de ma gorge en imaginant son expression quand elle me verra couvert de sang. Elle sera tellement terrifiée ! Je pourrais même espérer voir ses larmes... !... Hum... Je devrais peut-être me changer avant d'aller la voir ?... Non, je l'ai laissée trop longtemps, et puis qu'est-ce que ça peut me faire qu'elle pleure ?
- Ma brebis~. Appelai-je d'une voix chantante, souriant sous mon masque. Je suis revenu...
Ma voix s'interrompit lorsque je vis la clairière vide de toute présence. Je clignai plusieurs fois des yeux en regardant autour de moi. Le livre était toujours posé sur le tronc d'arbre, mais ma brebis n'était plus là. Surpris, je ne réagis pas de suite, je me retrouvai dans un état proche du choc. La colère commençait à m'envahir, se transformant petit à petit en pure rage et fureur. Je grognai en cognant mon poing contre l'arbre se trouvant à ma droite, ce qui fit un énorme trou dans le bois. Ma respiration se fit plus forte, et mon visage se déforma de colère.
- (T/P) !
PDV (t/p)
Des cris horribles résonnent dans l'air, me faisant grimacer et trembler. Jack était visiblement occupé avec une victime... Ce serait peut-être le moment idéal pour moi de m'enfuir, mais je n'ose pas. Je suis sûre qu'il pourrait me retrouver en deux secondes. Je ne voulais pas être de nouveau confrontée à son mauvais côté, ou du moins, à son pire côté, car il n'en a pas de bon. Non, il est hors de question que je lui reconnaisse que, malgré tout, il pouvait... Non ! Arrête ! Concentre-toi plutôt sur le livre que tu es en train de lire. Ça pourra aussi peut-être t'aider à ignorer les cris. En tournant la page, un autre cri se fait entendre, ce qui me fait frissonner d'effroi. Puis, je regarde devant moi, réalisant quelque chose. Je ferme mon livre.
... Étais-je vraiment devenue folle... ?
Perché sur le tronc d'arbre, je me trouve plongée dans une introspection soudaine, remettant en question chaque décision prise jusqu'à présent. L'attente, initialement tranquille, devient soudainement oppressante. Attendre ici, comme une sorte de chien fidèle, en attendant son retour ? C'est insensé, déraisonnable. Les souvenirs des événements passés avec lui se bousculent dans mon esprit, déchirant mon calme apparent. Accepter de me sacrifier ? De me soumettre à une fin aussi macabre ? Non, cela dépasse les limites de la rationalité. J'ai été imprégnée par les paroles de cette prétendue infirmière, une influence qui a semé le chaos dans mes pensées.
Et si, par hasard, mon père était bel et bien mon père ? Enfermée entre quatre murs, confrontée à un démon cannibale comme compagnon, mes pensées sont embrouillées, obscurcies par la folie qui règne autour de moi. C'est affligeant de constater que j'avais presque commencé à apprécier sa présence, à trouver du réconfort dans ses gestes. Il a littéralement saboté mon esprit.
Je me redresse, scrutant avidement les environs. Le manoir se profile derrière moi, tandis que Jack s'est éloigné vers ma droite. La décision est claire : partir droit devant, puis courir vers la droite, m'éloigner de lui autant que possible, dans l'espoir de trouver de l'aide. Une pensée audacieuse s'empare de moi, m'insufflant une énergie nouvelle.
Je me lance dans une course effrénée, fuyant cet endroit maudit, échappant au manoir et à sa sombre emprise. Je m'efforce de mettre le plus de distance possible entre moi et lui, rejetant toute la peur et la souffrance qui m'ont accablée jusqu'à présent. La forêt devient mon refuge, mes jambes se mouvant à une vitesse folle, évitant les obstacles avec une agilité surprenante.
Soudain, une sensation étrange parcourt mon corps, comme si j'avais traversé quelque chose d'invisible. La barrière de Slenderman ? Pourquoi cette sensation étrange ? Je pose mes mains sur mes hanches, reprenant mon souffle, réalisant l'intensité de mon effort. Mes sens s'aiguisent, scrutant l'environnement, à la recherche de signes de danger.
La forêt semble s'animer, comme si elle était dotée d'une conscience propre, me scrutant avec attention. Un frisson parcourt mon échine lorsque je crois percevoir une silhouette massive. Je détourne rapidement le regard, refusant de céder à la panique.
Un bruit soudain à ma gauche me fait sursauter, mon cœur battant la chamade. La tension monte, m'envahissant de toutes parts. Mes nerfs sont à vif, exacerbant ma crainte. Je fixe l'endroit d'où vient le bruit, retenant mon souffle, les larmes menaçant de couler.
Mais le soulagement m'envahit lorsque je réalise que le danger n'est que minime, juste un lapin innocent qui passe par là. Un sourire se dessine sur mes lèvres, libérant la tension accumulée. Je laisse échapper un rire nerveux, dissipant la peur qui m'étreignait.
Je me retourne brusquement en entendant un gloussement sinistre, révélant la présence d'un individu au regard sombre et à l'aura menaçante. Ses longs cheveux bruns encadrent son visage, dissimulant une partie de ses traits. Ses yeux ébène me fixent avec une intensité inquiétante, accentuée par les cernes qui creusent ses joues pâles. Malgré sa tenue simple, une veste blanche ornée du blason "C.H." sur une manche, son apparence dégage une menace palpable.
Il jette négligemment sa cigarette non consumée, arborant un air mauvais alors qu'il s'adresse à moi d'une voix caverneuse.
- Je suis venue te chercher. Ça t'ennuierait de me suivre ? Dit-il en s'approchant de moi.
Alors que je recule instinctivement, je scrute rapidement son corps à la recherche d'une arme, mais ne trouve aucun signe révélateur. Cependant, un mouvement derrière son dos attire mon attention, et mon cœur s'emballe lorsque je vois un couteau apparaître dans sa main. Une goutte de sueur froide perle le long de ma tempe.
- Enfin, avant ça, on va jouer un petit peu. Annonce-t-il, un éclat de folie brillant dans ses yeux.
Sans attendre une seconde de plus, je pivote sur mes talons et m'apprête à m'enfuir. Mais avant que je puisse prendre la moindre impulsion, il attrape violemment mes cheveux, me tirant en arrière avec une brutalité sans égale. Un cri de douleur m'échappe alors que son genou heurte violemment mon dos, faisant jaillir des larmes de mes yeux.
Il me projette au sol avec une violence inouïe, et avant que je puisse me relever, ses coups pleuvent sur moi, frappant chaque parcelle de mon corps sans relâche. Sa cruauté n'a d'égale que sa satisfaction à me voir souffrir. Je me recroqueville, protégeant désespérément ma tête de ses coups dévastateurs, tandis que la douleur envahit chaque fibre de mon être.
Un énorme caillou s'écrase sur mon dos avec une force inouïe, écrasant mes organes et me coupant le souffle. Je halète, déchirée par la douleur, les larmes mêlées au sang qui macule le sol. La souffrance me submerge, me laissant à la merci de mon agresseur.
Je serre les dents, refusant de lui donner la satisfaction de m'entendre crier. Je veux juste partir, m'évader de cet enfer, mais mes forces m'abandonnent. La douleur est insupportable, chaque mouvement est un supplice indicible.
- C'est tout ce que t'as ? Tu n'es pas drôle...
Il ricane cruellement, me transperçant de son regard glacial.
- Je m'étais fait une telle joie de te rencontrer... Je veux qu'on s'amuse encore plus !
S'asseyant sur moi avec un poids insupportable, il plante son couteau dans mon muscle trapèze avec une violence inouïe. La douleur, lancinante et brûlante, me coupe le souffle, étouffant mes cris dans ma gorge asséchée. Je lutte pour me libérer, mais il tourne le couteau, amplifiant la douleur jusqu'à ce que mon esprit soit submergé par l'agonie.
Il retire le couteau, puis le replante juste à côté, chaque mouvement provoquant une explosion de douleur dans tout mon être. Je supplie en vain pour qu'il me laisse partir, mais son regard sadique trahit son plaisir à me voir souffrir.
Je ferme les yeux, tentant de m'évader de cette réalité cauchemardesque. Les souvenirs douloureux envahissent mon esprit, me rappelant que la douleur physique n'est rien comparée à la torture mentale que j'ai endurée. Je m'accroche à l'idée qu'il doit y avoir une échappatoire à cette horreur, une lueur d'espoir au-delà de cette nuit sans fin.
Les pensées tourbillonnent dans mon esprit torturé tandis que j'essaie désespérément de comprendre comment j'en suis arrivée là. Si seulement je n'avais pas pénétré dans la chambre de Lou, il y a quatre mois... Si seulement je n'avais jamais rencontré Jack... Mais les regrets ne servent à rien maintenant. Je suis piégée dans cet enfer sans fin.
L'homme se retire de moi, un rictus cruel sur les lèvres. Je baisse la tête, cherchant refuge dans mes bras, mais il n'y a aucun réconfort à trouver. Il observe avec une indifférence glaciale ma capacité à guérir instantanément de ses tortures. Sa voix résonne dans ma tête, pleine de promesses de souffrance éternelle.
- Le jeu peut continuer, encore et encore ! Si je t'enlève un œil, il repousse aussi ?
Ses doigts caressent ma paupière, menaçants, et je sens les larmes couler sur sa main.
- Ne bouge pas... Murmure-t-il, approchant son doigt de mon œil droit.
La terreur m'étreint, m'étouffe. Mes sanglots déchirent ma gorge tandis que je le supplie de s'arrêter, de me laisser en paix, mais ses intentions sont claires : il veut me faire souffrir jusqu'au bout.
Soudain, un éclair de lumière et un bourdonnement violent interrompent son geste. L'homme s'effondre à mes pieds, inconscient, un filet de fumée s'échappant de son corps. Je relève la tête, incrédule, pour découvrir trois hommes vêtus d'uniformes blancs, portant le même symbole que celui de mon tortionnaire.
- Cet imbécile a failli tout ruiner, dit l'un d'eux.
- Oui, mais il nous a facilité la tâche, répond un autre.
Je ne comprends pas ce qui se passe. Mes pensées s'effacent peu à peu, mon esprit vacille. Mes larmes continuent de couler, brouillant ma vue, alors que le troisième homme s'approche de moi. Son regard croise le mien, vide de toute émotion, et la dernière chose que je ressens est une décharge électrique qui me plonge dans les ténèbres de l'inconscience.
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J'espère que vous avez apprécié l'intensité de la torture du point de vue de Jack et que l'ensemble du chapitre vous a plu. ^^ Cette fois-ci, j'ai ajouté du suspense à la fin : qui l'a emmenée ? Où vont-ils ? Dans quel but ?
Vous trouverez toutes les réponses dans le chapitre 6.
Merci pour votre lecture et à bientôt !
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